Tight Oil USA

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energy_isere
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L' huile de schistes ("oil shale")

Message par energy_isere » 17 oct. 2011, 18:45

Statoil rachète Brigham pour se renforcer dans les huiles de schiste

Le 17 octobre 2011 Usine Nouvelle

Le groupe norvégien Statoil va dépenser 4,7 milliards de dollars pour cet achat stratégique.

Brigham Exploration Company détient les droits d'exploitation sur une zone de plus de 1 500 km2 dans les Etats du Dakota du Nord et du Montana, aux Etats-Unis. Elle abrite les gisements d'huile de schiste Bakken et Three Forks, qui comptent parmi les plus importants du pays.

"Différentes sources ont estimé les réserves techniquement récupérables dans la fourchette comprise entre 5 et 24 milliards de bep (barils équivalent-pétrole)" ont précisé les dirigeants de Statoil.

Le groupe norvégien Statoil est déjà très présent dans les hydrocarbures non-conventionnels aux Etats-Unis. Il a déjà racheté des parts dans le gisement de gaz de schiste Marcellus (est) en 2008 et dans le champ de gaz/liquides Eagle Ford au Texas l'an dernier.

"Nous estimons que [les hydrocarbures non-conventionnels] vont représenter une part de plus en plus importante de l'approvisionnement énergétique dans le monde, et particulièrement aux Etats-Unis", a déclaré le directeur général de Statoil, Helge Lund.
http://www.usinenouvelle.com/article/st ... te.N160947

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mahiahi
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Re: L' huile de schistes ("oil shale")

Message par mahiahi » 19 oct. 2011, 17:16

"Nous estimons que [les hydrocarbures non-conventionnels] vont représenter une part de plus en plus importante de l'approvisionnement énergétique dans le monde, et particulièrement aux Etats-Unis", a déclaré le directeur général de Statoil, Helge Lund.
Ce qui est une autre manière de dire que les hydrocarbures conventionnels sont en train de se raréfier... et qu'on n'espère plus augmenter leur production
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Tight Oil USA

Message par energy_isere » 24 juil. 2012, 11:49

J' avais fait un fil sur le pétrole des Bakken en Dakota du Nord.
Excitation autour du pétrole des Bakken (USA)

Mais en fait ce tight Oil est plus général aux USA.
Il y a aussi les bassins tight Oil de Barnett , de Utica, de Eagle Ford (Texas) , Niobrara , Permian ... pour les plus importants.

Ce fil y est consacré.

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Re: Tight Oil USA

Message par energy_isere » 24 juil. 2012, 11:52

Une carte de ces tight Oil aux USA.

En vert pour le pétrole en rose pour le Gaz.

Image

les investissements (Capex) ont décollés en 2010.
Ca ce chiffre en dizaine de milliard de $ pour Bakken, Eagle Ford et en milliards pour Barnett Utica Permian et Niobrara.

Image


source ce pdf de Woog Mackenzie daté de Avril 2012 : http://www.ncac-usaee.org/pdfs/2012_04Vaden.pdf

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Re: Tight Oil USA

Message par energy_isere » 24 juil. 2012, 12:05

et dans cet autre pdf de Avril 2012 : http://www.eprinc.org/pdf/EPRINC-CSIS-TIGHTOIL-2012.pdf

voici les projections de production ajoutées par Bakken + Eagle Ford + Niobrara
Ca s' ajoute à Permian qui produit depuis avant 1995.

Ces tight Oil US vont donc passer de ~1.5 millions de b/j de fin 2011 à 3.7 millions de b/j dans 5 ans (2017)

Image

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Re: Tight Oil USA

Message par energy_isere » 24 juil. 2012, 12:21

La conséquence de tout ca commence à se répercuter sur les rafinneries US.

En effet le pétrole de ces tight oil est d' assez bonne qualité, méme assez léger, sans trop de soufre. Et les pétroliers raffineurs qui avaient investis des milliards dans de l' upgrade de raffinage pour les pétroles lourds (heavy crudes) voient leur investissements perdre de l' intérét.
America Shale oil bonanza to cost refiners billions

23 Jul 2012

The News reported that America’s shale oil boom is great news for US industry, jobs and consumers but it could cost global refiners billions.

Banking on rising demand for transport fuels, oil companies around the world have committed as much as USD 100 billion over the last decade on equipment to turn heavy oil into valuable refined products such as gasoline jet fuel and petrochemicals. But the investment has coincided with the discovery of vast reserves of high quality oil and gas held in tight rock formations beneath Texas, North Dakota and other US states which has changed the market probably forever.

The world’s average crude oil barrel is becoming lighter as new hydraulic fracturing or fracking technology and deep horizontal drilling extracts very high quality hydrocarbons. New US shale provinces are now pumping more than a million barrels per day of some of the lightest oil available that is much sweeter containing less of the contaminant sulphur. And the same technology is soon to be deployed elsewhere in the world producing more and more light oil.

As supplies increase, the value of light crude oil relative to heavy oil is collapsing and profits from equipment to upgrade heavy crude such as expensive fluid catalytic crackers and coking units are falling.

Mr Stephen George principal consultant at KBC Process Technology Limited td in Walton on Thames, England said that “Companies have invested for a world supplied with heavy and sour crude but now they find crude is getting lighter and sweeter. The market is going to be way over supplied with deep upgrading capacity. Many FCC refineries are looking dubious.”

Mr Jonathan Leitch senior energy research analyst at consultancy Wood Mackenzie said that we are talking about margins being a couple of dollars per barrel worse than we could have expected. If the assumption 2 or 3 years ago was for margins of USD 5 to USD 7 per barrel then it would now be more like USD 3 to USD 5. If you had been expecting a margin of perhaps USD 5 you could now be looking at perhaps USD 3.

Typically USD 1.5 billion to USD 3 billion each, the top dozen oil projects commissioned over the last six years cost almost USD 60 billion alone and there are dozens of other smaller projects. China’s Sinopec, Total SA, Chevron, BP and Marathon have all invested billions in the hope of adding extra value to oil. With global oil processing capacity close to 90 million barrel per day and rising by about 1 million barrels per day the loss of even a few cents per barrel in margins hits the oil industry hard. And analysts see no prospect that the trend towards lighter crude oil will be reversed.

Mr Leitch said that “Looking forward, we can see that globally the crude slate is getting lighter for the next four to five years and this is coinciding with much more upgrading capacity coming on line and an increase in demand for heavy crudes.”
http://www.steelguru.com/middle_east_ne ... 74868.html

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Re: Tight Oil USA

Message par phyvette » 01 août 2012, 11:12

Ce n'est pas de pétrole dont on va manquer, c'est d'eau. Eagle Ford, la seconde région pour la production d’hydrocarbures de roches mères après Bakken, avec une production supérieure à 500 000 bbl/j en fait l’amère expérience.
La demande en eau pour l'exploitation dans cette région représente 570 M3 par forage et 22700 M3 par fracturation. Or aujourd'hui, non seulement les producteurs doivent aller chercher l'eau par camions à plus de 50 km (un camion transporte 20 M3).
En plus le maïs Américain qui devrait devenir de l'éthanol-carburant est en train de griller sur pied.

Mais il en faudrait plus pour juste ébranler les convictions religieuses des suppôts de la croissance éternelle dans un monde fini.

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Re: [Découvertes] de nouveaux gisements de pétrole

Message par SuperCarotte » 09 août 2012, 10:46

Deception pour le gisement de oil shale de californie (Monterey Shale) qui produit bien moins que prévu
A California oil field thought to be one of the biggest in the U.S. has been producing much less oil than hoped, according to a report by Alliance Bernstein analyst Bob Brackett.

The field, a formation of rock known as the Monterey Shale, was thought to have 15 billion barrels of "technically recoverable" reserves, according to government estimates. That's triple the amount of oil found in huge and newly prolific fields in North Dakota and Texas.
But drillers haven't been able to get the Monterey Shale to produce oil at high rates. Brackett suggests that there are a few characteristics of the geology that could make the field more difficult to develop. There are lots of natural faults in the rock, which means drillers can't easily control the flow of oil through faults they create. Also, the rock is not under enormous pressure, so there is less force pushing the oil to the surface. And the oil may be relatively thick and sticky, which slows its flow.

If the Monterey had performed as well as the Bakken field in North Dakota or the Eagle Ford in Texas, it would be delivering an additional 300,000 barrels of oil per day by now, Brackett says. Instead, production in California is flat.
La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. [Albert Einstein]

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Re: [Découvertes] de nouveaux gisements de pétrole

Message par energy_isere » 09 août 2012, 12:35


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Re: Tight Oil USA

Message par energy_isere » 10 oct. 2012, 20:35

La nouvelle ruée vers l'or noir des gisements de schiste

Le Figaro 10 Oct 2012

Aux États-Unis,des trésors de gaz et de pétrole ont été révélés grâce à la technique de fracturation hydraulique des roches. Assez pour bouleverser la donne énergétique et pousser les locaux à louer leurs terres, en dépit des inconnues environnementales.

Dans la lueur blême du petit matin, un timide soleil d'automne dévoile les tons rouge et or des collines boisées du comté de Tuscarawas, encore largement assoupi. Aux commandes de son petit monomoteur Piper immaculé, Ralph Randolph part en virage sur l'aile, pointant l'horizon du doigt et les forêts multicolores qui semblent s'étendre à l'infini. «À l'est, c'est le comté de Carroll, explique cet entrepreneur de New Philadelphia, pilote à ses heures. C'est paisible en apparence, mais vous allez vite comprendre ce que ça cache.» Comme par enchantement, les frondaisons de l'Ohio, pays des amish et des Mohicans, révèlent leur secret, invisible ou presque depuis le sol: une myriade de chantiers dissimulés aux regards, de larges saignées végétales abritant de sages alignements de tronçons de pipeline en passe d'être enfouis. En cette splendide fin d'été indien, le nord-est de l'Ohio vit à l'heure d'une fébrile chasse au trésor, matérialisée par une noria incessante de camions, de grues, d'ouvriers et d'ingénieurs, tous en quête du nouveau Graal énergétique: les gisements de gaz de schiste, dénommés Marcellus et Utica, qui s'étendent sur huit États, du Tennessee à New York en passant par l'Ohio.

Image
De larges saignées végétales abritent des tronçons de pipeline provenant des puits d'exploitation des gisements de gaz de schiste, dans l'Ohio Crédits photo : Maurin Picard

Situé à 7.800 pieds (2.300 m) de profondeur, Utica était encore totalement inaccessible il y a peu, faute de technologie perfectionnée pour forer à de telles profondeurs. Et puis la révolution du fracking a eu lieu. Une technique révolutionnaire de fracturation de la roche par injection d'eau, de sable et de mélange chimique à haute pression, permettant d'extraire de la roche argileuse les gouttelettes de gaz retenues dans ses anfractuosités.

Un trésor: les quantités libérées ont largement contribué durant la décennie écoulée à faire chuter de 75 % le prix du gaz pour les foyers américains, tandis qu'il augmentait de 65 % en France. En outre, certains gisements sont riches en condensats (des liquides issus du gaz) - que la Chine importe avidement pour la fabrication du plastique -, ainsi que du pétrole brut non corrosif («sweet crude oil») d'excellente qualité. C'est ce pétrole de schiste, localisé principalement dans le gisement Utica en Ohio, qui a changé la donne, au point d'inciter les «majors» à fermer leurs puits de Pennsylvanie pour déplacer leurs moyens dans le «Buckeye State» voisin. Car son avantage est double: il permet à la fois d'enrayer la chute du prix du gaz, en ralentissant artificiellement la production, et de mieux miser sur l'indémodable or noir.

Le phénomène, enclenché en juillet 2010, a pris une ampleur spectaculaire. Des 129 forages recensés à ce jour, 27 sont opérationnels. Les autres ne sont que des sites exploratoires, mais ils sont déjà en train de transformer en gruyère les forêts de l'Ohio, à mesure que croît l'excitation des sondeurs. Personne ne se risque encore à dire si le pétrole de schiste pourrait couler à flots durant des années, ou si le soufflé retombera dans six mois. Des indices, cependant, ne trompent pas. Survolant Tippecanoe, dans le comté de Harrison, Ralph Randolph vient de repérer sur un site en cours de développement trois gigantesques cuves encore vides. «Elles n'étaient pas là la dernière fois que je suis passé ici, s'étonne-t-il. S'ils ont construit ces cuves, croyez-moi, c'est que le site est prometteur.»

De partout affluent les grands noms du «Big Oil» :Chesapeake, premier entré en jeu, a été rejoint par Exxon, Shell, BP et même le français Total. À Younsgtown, le métallurgiste français Vallourec construit une usine de tubes en acier sans soudure, destinés à alimenter les futurs pipelines qui bientôt couvriront la région. Montant de l'investissement initial: 650 millions de dollars, et 350 emplois à la clé.

Le jackpot des fermiers

Toutes les «majors» ont signé un nombre impressionnant de concessions relatives aux droits d'exploitation avec les fermiers locaux. Mais ceux-ci cultivent la discrétion. Au nord-est du bourg de Carrollton, sur Patriot Road, une route mal carrossée le long de laquelle ont surgi des puits de schiste, les mines s'allongent et les portes claquent à la moindre sollicitation, malgré les signes extérieurs de richesse évidents. «Laissez-moi tranquille, je n'ai rien à vous dire», s'emporte Tom Herbert, un prospère retraité retranché dans son immense propriété perchée sur les collines. Un peu plus loin, Dawn Devine, une jeune mère de famille qui vient juste de ranger son luxueux 4×4, entrouvre la porte de sa demeure repeinte de frais, mais botte carrément en touche lorsque la conversation porte sur les droits d'exploitation. «Il faut les comprendre, explique Brad Hillyer, un avocat à la carrure de lutteur, spécialiste des négociations pétrolières et dont le cabinet d'Uhrichsville ne désemplit pas depuis deux ans. Les gens du coin n'aiment pas qu'on vienne fouiller dans leurs affaires. Ils redoutent que leurs voisins apprennent le montant de leurs gains.» À combien se montent-ils au juste? «Il faut compter de 5200 à 5700 dollars l'acre (0,4 ha) pour cinq ans, précise Hillyer. Un de mes clients a reçu un premier chèque de 157.000 dollars et je n'ai rien vu passer depuis en dessous de 90.000 dollars.»

Le jackpot, le vrai, pour les propriétaires, n'est pas là. Il est dans les royalties, c'est-à-dire le dividende du propriétaire indexé sur la valeur de la production lorsque le puits tournera à plein régime. De quoi devenir millionnaire dès la première année d'exploitation. «Les royalties étaient d'environ 12,5 % avant 2010, précise James Pham, un avocat de Californie à l'enthousiasme contagieux, arrivé depuis huit mois à peine. On en est désormais à 20 %, et ce n'est qu'un début.»

Voilà comment les campagnes de l'Ohio, frappées par la crise de la métallurgie, de l'industrie automobile et du crédit immobilier en 2008, se prennent soudain à rêver d'une folle prospérité. «Les montagnes d'argent versées par Chesapeake et les autres foreurs aux propriétaires sont en train de doper littéralement l'économie locale», se réjouit Brad Hillyer.

Changement de décor et d'ambiance. À une heure de route, par-delà les vallons, Youngstown fait peine à voir avec son centre-ville sinistré et ses bâtisses abandonnées, tristes vestiges d'un passé industriel révolu. C'est pourtant là que Vallourec vient de poser ses valises. La bourgade a perdu deux tiers de sa population en trente ans, passant de 168.000 à 66.000 habitants. «L'exode continue», soupire le maire, Charles Sammarone, truculent septuagénaire dans son bureau en Formica d'un autre âge. Youngstown a deux gros ennuis, explique-t-il: la faillite menace et l'insalubrité de 5.000 édifices abandonnés va s'aggravant.

Onze tremblements de terre en 2011

Alors Sammarone a eu une idée: céder les droits d'exploitation de 180 acres (72 ha) de terre en bordure de la ville pour financer les travaux de démolition. Pourquoi s'en priver, puisque chacun peut légitimement revendiquer sa part du gâteau de schiste et que l'État de l'Ohio lui-même s'apprête à céder les droits d'exploitation de ses parcs et forêts, après une loi passée en ce sens en juin 2011? Les bénéfices feraient réfléchir le plus fervent des «anti-fracking», comme les appelle Sammarone, ceux qui objectent aux conséquences environnementales mal cernées de la technique de fracturation hydraulique: «Cela crée des emplois, réduit notre dépendance au pétrole étranger et soulage le fardeau fiscal des villes», relève Jerry James, président de l'Ohio Oil and Gas Association. Au total, 200.000 emplois pourraient être créés grâce au fracking en Ohio d'ici à 2015, selon les estimations les plus optimistes, et générer 22 milliards de dollars de revenus. Le chômage, quant à lui, est tombé à 7,2 % en quatre ans, contre 7,8 % pour le reste du pays. Dans l'intervalle, les États-Unis sont passés de 5 à 6,2 millions de barils bruts de pétrole produits par jour, réduisant leur dépendance énergétique de 42 %.

Or, à Youngstown, le fracking a mauvaise presse, depuis que onze tremblements de terre, classés 4 sur l'échelle de Richter, ont ébranlé la ville pour la seule année 2011. Un puits de D & L Energy en est à l'origine. Sammarone, dont la maison a tremblé lors du dernier séisme le 31 décembre, a découvert que l'opérateur avait violé toutes les règles d'exploitation existantes, en forant en deçà de 9.000 pieds (2.700 m) et en laissant s'infiltrer l'eau contaminée. Sommé par sa propre femme de «régler le problème une bonne fois pour toutes», il a exigé et obtenu un moratoire de la production de ce site, mais espère convaincre ses concitoyens partagés que le fracking pourrait bien sauver Youngstown de la ruine.

À l'heure où l'Ohio hume fébrilement les prémices d'un nouvel âge d'or, les opposants au fracking ne pèseront pas lourd face à la ruée sur les gisements de schiste. «Je voudrais bien récupérer ma part du gâteau, confesse Ralph Randolph, tandis qu'il parque son Piper sur le tarmac de l'aérodrome de New Philadelphia. Je possède ces 180 acres dans le comté de Jefferson. Malheureusement, j'avais signé juste avant 2010 pour… 100 dollars l'acre de droits d'exploitation. Ce sera dur de renégocier. Mais s'ils y trouvent du pétrole, je pourrai réclamer mes 12,5 %. Et tant pis si mes voisins ont signé depuis pour 20 %. Je me contenterai de mon sort!»
http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2012/ ... chiste.php

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Re: Tight Oil USA

Message par Angelus68 » 11 oct. 2012, 22:39

Syndrome de l'île de Paques. Génial grâce aux gisements de schiste, il y a encore beaucoup de pétrole et de gaz et le système va encore pouvoir survivre pendant quelques temps mais par contre pour les générations futur et la biosphère ça va être la grosse merde niveau survie. =D> ](*,)
<< La décennie 2010-2020, c'est la décennie de tous les dangers. >>

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http://www.youtube.com/watch?v=Ulxe1ie-vEY

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Re: Tight Oil USA

Message par sceptique » 11 oct. 2012, 22:54

phyvette a écrit :
nemo a écrit : les tazus comptaient sur une autonomie d'un siècle pour le gaz grâce au "gaz de roche-mère". Est-ce crédible?
Woué, j'ai lu ça aussi deux trois fois, je n'ai pas cru utile de garder les liens.

Admettons pour le besoin de l’analyse qu'ils aient pour 100 ans de gaz, que le pic tout liquide ne soit pas en 2015, que le pic gaz conventionnel ne passe pas en 2030, que le pic charbon ne se produise pas en 2050, que l'uranium onshore ne dépléte pas en 2070.

Bon y pourrons pas dire que nous ne somme pas conciliants.

Mais, mais, mais, aurons ils suffisamment d'eau pour fracturer à qui mieux-mieux ?
Je me rappelle le fil que j'avais ouvert à ce sujet en arrivant il y 6 ans. En gros je voyais arriver gros comme une maison l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels qui allait prendre le relais du conventionnel déclinant. Avec d'énormes dégats écologiques. Sur oleocene, quasi tout le monde s'était insurgé en me démontrant que tout celà était peanuts.
Maintenant que la techno du fracking est au point, pour répondre à Nemo, il "suffit" de faire quelques tests de production sur quelques hectares de repérer la surface (gigantesque : des millions ha) des gisements et une simple règle de 3 donne le potentiel. Et si Philippe passe par là il pourra confirmer que plus le temps passe et les forages se multiplient et mieux on est capable d'affiner ces calculs.

Maintenant, pour l'eau il "suffit de faire confiance au génie techno américain". Jusqu'à maintenant ils utilisaient de l'eau douce. En cas de manque, ils passeront à l'eau salée. Et avant de vider l'Atlantique ...

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Re: Tight Oil USA

Message par Angelus68 » 11 oct. 2012, 23:00

La grande question qui se pose maintenant (Un peu hs je l'accorde), l'homme arrivera t'il a mieux faire que la grande extinction du Permien-Trias ? ](*,) Grande extinction d'espèce animal, biosphère ravagée et réchauffement climatique qui ne fait que commencer...
François Fillon avait bien une fois parler de gaz de shit non ? :-({|=

Coup de blues pour cette fin de soirée...
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Yves Cochet

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Re: Tight Oil USA

Message par Philippe » 11 oct. 2012, 23:59

C’est un fil sur le tight oil, pas le tight gas. S’il est vrai que les bassins de shale gas se prêtent désormais assez bien aux évaluations de réserves, en raison du grand nombre de bassins qui sont exploités, et de la bonne continuité latérale des « schistes » dans lesquels le gaz est piégé, il n’en va pas de même du pétrole. Pour ce dernier, il n’y a qu’un seul bassin qui produit actuellement, celui de Williston (le « Bakken »), et on n’a pas le même recul que pour le gaz. La viscosité défavorable des liquides par rapport aux gaz rend considérablement plus difficile l’exploitation du tight oil que celle du tight gas. Pour Jean LAHERRERE, le gaz est bien dans les schistes, dont l’extension latérale peut atteindre des dizaines à des centaines de milliers de kilomètres carrés, mais le pétrole est dans des réservoirs un peu plus conventionnels, carbonatés (calcaire ou dolomie) ou gréseux, intercalés entre les schistes, et non dans les schistes eux-mêmes. Du coup, la continuité latérale est nettement moins bonne et la règle de 3 ne s’applique plus. En conséquence, si en gaz, presque tous les puits débitent après fracturation hydraulique, en pétrole il faut chercher des « sweet-spots », des régions où les qualités (porosité, perméabilité, épaisseur) des réservoirs conventionnels sont convenables.

Jean LAHERRERE explique ça assez bien aux pages 4 à 7 de sa présentation du début décembre 2011 : http://aspofrance.viabloga.com/files/JL ... 11long.pdf. Je recommande la lecture de ces 4 pages, et notamment l’examen de la carte en haut à gauche de la page 5. Page 7, on voit que le rapport EIA 2011 utilise la règle de 3 pour déterminer les réserves du bassin, mais LAHERRERE s’y oppose :

superficie calculée : 6522 square miles (16 750 kilomètres carrés)
nombre de puits par section : 1 (c’est le nombre de puits autorisé par l’administration)
nombre de puits : 6522
récupération par puits : 0,55 million de barils (ce qui est fort convenable)
réserves : 6522 x 0,55 = 3 600 millions de barils ; ce dernier chiffre suppose une continuité latérale des réservoirs sur toute la superficie, qui visiblement n'existe pas, si on en croit la carte de la page 5 (op. cit.)

Les 100 ans de réserves, estimation sur laquelle je ne me prononcerai pas, ne concernent que le gaz, et nullement le pétrole.

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Re: Tight Oil USA

Message par nemo » 13 oct. 2012, 23:44

Philippe a écrit :Les 100 ans de réserves, estimation sur laquelle je ne me prononcerai pas, ne concernent que le gaz, et nullement le pétrole.
Oui j'avais repéré ça. C'est de ma faute j'ai posté dans le mauvais fil.
Merci de ta réponse que je traduirais par : "possible pour le gaz mais attendons de voir".
"Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre"
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