Produire quelques gouttes de pétrole en France

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par energy_isere » 02 oct. 2015, 20:24

rico a écrit :Rappelons que celui qui est au pouvoir c'est l'Argent. Les considérations environnementales, sociales, face à ce Pouvoir absolu n'ont aucun poids malgré ce qu'on veut nous faire croire.
?
Tu as a te plaindre de problèmes avec le pétrole exploité en France ? Il me semble que ça n' arrive pas souvent.

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par rico » 02 oct. 2015, 20:27

Ca n'arrive pas souvent parce que du pétrole y'en a très peu en France. Mais si c'était un Eldorado tu te doutes bien que ça ne changerait pas grand chose puisque ce pétrole serait de toute façon exploité sans égard pour les conséquences.

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par energy_isere » 02 oct. 2015, 20:34

rico a écrit :Ca n'arrive pas souvent parce que du pétrole y'en a très peu en France. Mais si c'était un Eldorado tu te doutes bien que ça ne changerait pas grand chose puisque ce pétrole serait de toute façon exploité sans égard pour les conséquences.
et si et si .....

Pour le moment c'est la pollution aux particules fines, les Nox, et les pesticides qui font du dégat. (on parle de la France).

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par energy_isere » 09 oct. 2015, 19:09

La production de pétrole relancée en Bigorre

Publié le 08/10/2015

Après avoir repris, fin 2013, la concession du site de Lagrave, à cheval entre Bigorre et Béarn, la société française Geopetrol a relancé progressivement la production de pétrole.




Les Hautes-Pyrénées vont-elles concurrencer les grands pays producteurs de pétrole ? Nous n'en sommes pas encore là, mais sachez que le sous-sol bigourdan regorge de richesses fossiles. Une partie même infime du carburant avec lequel vous alimentez votre véhicule vient peut-être de Bigorre. Le champ de pétrole de Lagrave, qui couvre notamment les communes de Villenave-près-Béarn, Séron et Escaunets, dans l'une des enclaves des Hautes-Pyrénées, a été découvert et mis en production il y a un peu plus de 30 ans, en 1984, à l'époque par la Société nationale Elf Aquitaine Production (SNEAP), devenue Elf puis Total.
Fin 2013, la concession de ce site haut-pyrénéen, situé sur la commune de Villenave-près-Béarn, a été reprise par la société française Geopetrol. Très bien implantée dans le Sud-Ouest qui représente «une part majeure» de son activité, la société, troisième producteur de pétrole brut en France, a déjà repris les concessions de Pécorade (Landes) et Lacq (Pyrénées-Atlantiques) où elle produit du gaz. Elle est spécialisée dans la reprise des gisements d'hydrocarbures dits «matures», «c'est-à-dire exploités depuis longtemps mais présentant encore un potentiel de production pour une structure adaptée comme la nôtre, précise son P.-D.G. Amaury Crombez. Le site de Lagrave fait typiquement partie de cette catégorie. Nous y produisons du pétrole brut d'une grande qualité, extrait à environ 2.000 mètres de profondeur, à raison de 95 m3 par jour». Le site comporte notamment deux puits producteurs et deux bacs de stockage de 300 m3 chacun. La société a investi dans l'exploitation du site pour atteindre le niveau de production que Total connaissait début 2013, comme l'explique Amaury Crombez : «Depuis la reprise de la concession en 2013, nous avons relancé progressivement la production de pétrole, tout en investissant près de 6 millions d'euros pour rendre autonome et optimiser l'exploitation du site. Nous avons construit des bureaux qui accueillent désormais, à Lagrave, une équipe permanente en charge de l'exploitation et de la maintenance. Nous avons aussi réalisé d'importants travaux de surface pour mettre en place des installations qui nous permettront bientôt de stocker le pétrole sur place et de l'acheminer directement, par camion-citerne, vers le terminal de stockage de Tarnos. Nous avons enfin procédé aux opérations d'inspection et de maintenance nécessaires pour remettre en activité les trois puits producteurs de pétrole du site». Pour autant, «nous ne prévoyons pas de nouveaux forages. Notre priorité est de continuer à moderniser l'outil de production existant».
http://www.ladepeche.fr/article/2015/10 ... gorre.html

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par energy_isere » 11 nov. 2015, 11:57

CHAOUILLEY : POMPAGE DE PÉTROLE DANS LE SAINTOIS

09/11/2015 estrepublicain.fr

Entamée en début d’année, l’exploration de pétrole à Chaouilley entre dans une nouvelle phase : le pompage. Après analyse, on saura si le gisement exploitable. Réponse dans les prochaines semaines.

Où en est l’exploration du pétrole dans le Saintois ? T.E.R.R.E, la petite société du Loir-et-Cher détentrice d’un permis d’exploration sur un terrain privé de Chaouilley, dans le secteur de Forcelles-Saint-Gorgon, a enlevé son matériel fin septembre. Fin de l’aventure ou simple répit ? Une pause avant les premiers pompages « fin novembre, début décembre », selon André Grosjean le gérant. « Nous n’en sommes qu’à la fin de la première phase d’exploration. Nous entrons à présent dans la 2e phase, la diagraphie, qui consiste à mesurer les caractéristiques des roches traversées. Nous avons fait descendre les appareils de mesure le mois dernier ».


Où en est l’exploration du pétrole dans le Saintois ? T.E.R.R.E, la petite société du Loir-et-Cher détentrice d’un permis d’exploration sur un terrain privé de Chaouilley, dans le secteur de Forcelles-Saint-Gorgon, a enlevé son matériel fin septembre. Fin de l’aventure ou simple répit ? Une pause avant les premiers pompages « fin novembre, début décembre », selon André Grosjean le gérant. « Nous n’en sommes qu’à la fin de la première phase d’exploration. Nous entrons à présent dans la 2e phase, la diagraphie, qui consiste à mesurer les caractéristiques des roches traversées. Nous avons fait descendre les appareils de mesure le mois dernier ».

D’ici quelques semaines, TE.R.R.E procédera aux premiers pompages « déterminants pour la suite des événements ». L’exploitation dépendra de la qualité de ce qui sera extrait du sous-sol. Si des traces d’huile sont détectées, c’est le jackpot pour cette modeste entreprise. Mais avant le retour sur investissement, de l’eau aura coulé sous les ponts. Beaucoup d’eau.

T.E.R.R.E (Travaux Études Recherche Ressources en Eau), spécialisée dans la « captation de fluide », n’a encore jamais œuvré dans le secteur pétrolier. Pour trouver un gisement, la petite société, qui a effectué des forages de reconnaissance à une profondeur comprise entre 250 m et 450 m, mise sur une approche « maison », la « géomorphologie ». Elle assume la totalité du risque financier et industriel de cette aventure. Un risque à la hauteur de ses moyens : « L’engagement de dépenses pour la première phase de reconnaissance n’excède pas 200.000 €». Pour la phase « pompage », la petite société doit à présent engager de nouvelles dépenses pour acquérir le matériel. Et attendre sa livraison. « Pas avant fin novembre », estime André Grosjean.

Le pétrole du Pr Maubeuge

La question n’est pas de savoir si le Saintois recèle de pétrole mais s’il est exploitable ou non. Car de l’or noir a déjà été extrait dans « ce périmètre de 20 km² ». 13.698 tonnes exactement pompées entre 1978 et 1995, grâce à l’intuition et la pugnacité du professeur Pierre-Louis Maubeuge, un géologue qui a consacré une bonne partie de sa vie ainsi que l’ensemble des économies familiales, à ce projet un peu fou. À l’époque le baril se négociait entre 15 et 30 dollars. Entre-temps, le cours du baril a pris des allures de montagnes russes. Il tourne autour des 50 dollars actuellement. Ce n’est peut-être pas assez pour déclencher une ruée vers l’or noir dans le Saintois comme le redoute ‘’Stop Gaz hydrocarbure’’. Sur son lit de mort, le Pr Maubeuge avait dit à sa fille « Tu verras un jour que j’avais raison, ils reviendront ».
http://www.estrepublicain.fr/edition-de ... e-saintois

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par energy_isere » 13 janv. 2016, 20:38

Fin des permis de recherche d’énergies fossiles en France : ne pas confondre production et consommation

Par Myrtille Delamarche - Usine Nouvelle le 13 janvier 2016

En annonçant que toute nouvelle demande de permis de recherche pour des hydrocarbures conventionnels (pétrole et gaz) en France sera désormais refusée, la ministre de l’Environnement et de l’Energie Ségolène Royal ignore deux enjeux majeurs : celui du taux d’indépendance énergétique et celui du mix énergétique.

Epinglée pour avoir accordé fin septembre 2015, à la veille de la COP21, trois permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux (Champfolie en Seine-et-Marne, Herbsheim dans le Bas-Rhin et Estheria dans la Marne) et en avoir prolongé deux autres dans les eaux des îles Eparses (canal du Mozambique), Ségolène Royal avait prévenu qu’il s’agissait sans doute des derniers permis accordés. Mardi 12 janvier, à l’Assemblée nationale, la ministre de l’Environnement et de l’Energie confirmait en annonçant que toute nouvelle demande de permis d’exploration pour ces combustibles fossiles serait désormais refusée.


"Puisqu'il faut réduire la part des énergies fossiles, pourquoi continuer à donner des autorisations de recherche d'hydrocarbures conventionnels?", demande la ministre. Peut-être parce que la France ne produit respectivement que 1% du pétrole et 0,07% du gaz qu’elle consomme ? Selon le Comité professionnel du pétrole (CPDP), en 2014 la France a extrait de son sol 0,7 million de tonnes de pétrole, couvrant 3,5 jours de consommation, et 0,03 gigamètres cubes (Gm3) de gaz, soit 0,3 jour de consommation.

16 000 barils produits tous les jours en France

La loi de transition énergétique, promulguée en août 2015, prévoit certes une réduction de la consommation française d’énergies fossiles de 30% d’ici 2030 par rapport à 2012. Ce qui revient, sur la base du mix énergétique français de 2012, à se contenter en 2030 de 45 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) de pétrole, 22 Mtep de gaz et 3,5 Mtep de charbon. Au vu des estimations de réserves, nul risque que la France produise sur son sol le pétrole et le gaz nécessaires pour répondre à ces besoins.

Quelque 16 000 barils de pétrole sont donc produits chaque jour en France, pour plus de moitié par la compagnie canadienne Vermilion, et principalement dans les Bassins parisien et aquitain. Outre un infime effet positif sur la balance commerciale française, ils rapportent 55 millions d'euros annuels en recettes fiscales, dont 30 millions aux collectivités locales, selon l’Ufip. Avec un coût de revient avoisinant les 30 dollars, cette production est longtemps restée rentable malgré la chute des cours du Brent, qui fait référence pour le pétrole français.

Etant donné le faible taux d’indépendance énergétique de la France sur les énergies fossiles, au plan national, ce n’est pas tant la production mais la consommation d’énergie qu’il faut urgemment faire évoluer. Et accompagner la mutation de ce mix énergétique est à la fois plus urgent et plus compliqué que d’annoncer un moratoire dont l’opposition a déjà laissé entendre qu’elle reviendrait dessus en cas de changement de majorité en 2017.

Image
Une "tête de cheval", ou pompe de pétrole de Vermilion sur le site de Champotran en Seine-et-Marne. Photo Antonia MACHAYEKHI.
http://www.usinenouvelle.com/article/fi ... on.N373406

à faire détricoter quand la droite repassera.

Et de toute façon c'est peint en vert, alors qui s' en plaindra. :mrgreen:

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par Jeuf » 13 janv. 2016, 23:16

Je suis bien d'accord avec le résumé de l'article : ce n'est pas une solution d'interdire les nouvelles exploitations de pétrole en France. On en consomme, inutile de "se mentir", de le faire produire entièrement par d'autres.

Au contraire, je suis favorable à plus de pétrole produit localement, beaucoup moins de consommer, une contribution des carburant fait à partir de production agricole, ainsi le taux d'indépendance atteindra quelque chose de pas négligeable.

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par Philippe » 14 janv. 2016, 10:27

La raison avancée par Mme ROYAL est d’inciter les groupes (dixit) qui investissent actuellement dans le pétrole en France d’investir désormais dans les énergies dites renouvelables et/ou dans les économies d’énergie.

Mais peut-elle dire de qui elle parle ? Sait-elle qui sont ces groupes ? Il y a neuf sociétés qui produisent du pétrole ou du gaz en France. On trouvera les noms dans le bulletin mensuel du Bureau Exploration Production des hydrocarbures (http://www.developpement-durable.gouv.f ... t-les.html). Un bulletin que les dogmatiques veulent d’ailleurs supprimer, après 55 années d’existence.

Croit-elle vraiment, Mme ROYAL, que ces PME peuvent changer du jour au lendemain d’objet social pour se mettre à installer des pompes à chaleur ? Est-ce qu’elles vont demander à leurs géologues et ingénieurs de réservoir de se reconvertir en ingénieurs de maintenance d’éoliennes ? Ne vaut-il pas mieux que ces personnels chevronnés aillent exploiter ailleurs qu’en France leur savoir-faire dans un domaine qu’ils connaissent, pour continuer à approvisionner la France en ces fossiles honnis dont elle ne fait pas le moindre effort pour faire baisser la consommation ?

Par ailleurs, a-t-elle lu les bilans de ces neuf sociétés, et a-t-elle calculé la surface de panneaux photovoltaïques ou le nombre d’éoliennes que ces sociétés pourraient construire avec leurs fonds propres et l’endettement éventuel que pourraient permettre ces fonds propres ? Croit-elle que l’on va pouvoir couvrir la France avec si peu ?

Enfin, a-t-elle la moindre expérience des assemblées générales d’actionnaires, où se prennent les grandes décisions de la vie des entreprises ? Imagine-t-elle la réaction d’une assemblée générale à qui on proposerait d’arrêter de faire du pétrole pour faire des pompes à chaleur ? Je gage que l’assemblée générale déciderait de redistribuer l’argent aux actionnaires (majoritairement étrangers, puisque VERMILION est canadien et LUNDIN suédois), qui l’évacueraient de France, sans aucun bénéfice pour notre malheureux pays, plutôt que de se lancer dans une nouvelle aventure dans laquelle la société n’a aucune compétence. Et pourquoi l’entreprise, ainsi recadrée autoritairement par Mme ROYAL, réussirait-elle dans une nouvelle activité dont elle ignore tout, où elle sera la dernière arrivée, dans un milieu aussi concurrentiel et sans avoir le moindre atout dans sa manche ?

Si je présidais une société pétrolière, je recommanderais à l’assemblée générale de voter la dissolution de la société et de partager le boni de liquidation, plutôt que d’envoyer la société au casse-pipe dans un nouveau métier dont elle ignore tout.

D’ailleurs, comme je préside des sociétés pétrolières moi-même, c’est peut-être ce que je vais faire…

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par Jeuf » 14 janv. 2016, 12:44

Il reste tout de même à gérer l'existant. Et les sites d'extractions France en génral, contrairement aux hydrocarbures de schistes qui durent moins 5 ans, fournissent un faible débit mais pour des décennies. M'avais-tu appris.

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par energy_isere » 14 janv. 2016, 19:21

Autre article intéressant et plus fourni dans Le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016 ... picks=true

Image
Cette carte fait apparaître en gris les demandes de permis de recherches, en bleu les permis exclusifs de recherches, en jaune les demandes d'exploitation et en rouge les titres d'exploitation. Crédits: BEPH

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par Philippe » 14 janv. 2016, 23:27

Jean-François,

C’est vrai qu’il reste l’actuel fonds de commerce des concessions existantes. Les 9 sociétés productrices de pétrole et de gaz en France n’ont aucune intention d’arrêter l’exploitation de l’existant. Mais les gisements actuellement en exploitation sont, pour l’essentiel, sur le déclin, même si certains ont retrouvé ou retrouvent une nouvelle jeunesse comme Champotran en Seine-et-Marne ou Vert-la-Gravelle dans la Marne.

On notera, par ailleurs, que sur les 126 demandes de nouveaux permis au 1er janvier 2016, 36 sont des demandes des sociétés qui produisent déjà : VERMILION, LUNDIN, GEOPETROL, BRIDGEOIL, EGL. Pourquoi ces gens qui ont déjà largement de quoi s’occuper demandent-ils de nouvelles zones ? Eh bien justement parce que leur production existante décline, et qu’il faut trouver à la remplacer. On ne parle même pas de croissance, on parle de maintenir un volant d’activité suffisant pour justifier le maintien dans l’emploi du personnel actuel, et l’embauche de jeunes pour remplacer les départs. Faute de renouvellement de l’appareil de production, il n’y a plus d’embauches, et c’est le début de la nécrose. Ce sont les jeunes qui apportent les idées innovantes, même celles qui permettent de faire du neuf avec du vieux.

De la même façon, la « décroissance » de la production existante a d’autres effets pervers, notamment de seuil. Lorsque l’on peut répartir des installations (des pipe-lines, des centres de traitement, etc.) ou des services pétroliers (de géophysique, de forage, de maintenance de puits, etc.) sur des volumes suffisants, on maintient tant qu’on peut l’activité. Le jour où les volumes produits deviennent insuffisants pour justifier la maintenance des installations, ou la conservation, en France, des services nécessaires, tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Le pipe-line ou l’installation de surface peut être arrêté, en obligeant à laisser en terre les derniers barils, et les services pétroliers émigrent vers les endroits où l’herbe est verte.

Se contenter de poursuivre l’exploitation de l’existant, sans aucune perspective d’avenir, aboutit à une nécrose rapide, et probablement à un arrêt anticipé d’une activité qui aurait pu produire encore longtemps des hydrocarbures avec un EROEI tout-à-fait convenable sur le sol français.

Mais ces considérations n’apporteront aucune voix à Madame ROYAL, et elles n’ont donc aucune valeur. La France, comme son pétrole domestique, va continuer à décliner doucement, dans l’indifférence générale.

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par tita » 15 janv. 2016, 11:53

Okay, on m'avais déjà dit qu'elle était complètement débile, maintenant j'en ai la confirmation. L'idée n'a jamais été de ne plus du tout utiliser cette ressource, mais de réduire sa consommation. La production, on en a besoin, ne serait-ce que comme matière. L'idée, c'est de développer les transports qui consomment moins de pétrole. Alors oui, fondamentalement réduire la production fait monter les prix et réduit la consommation. Mais on n'a aucun pouvoir sur la production mondiale, et s'attaquer à l'anecdotique prod française est ridicule. Sa méconnaissance du sujet est juste affligeante.

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par Alturiak » 15 janv. 2016, 14:04

tita a écrit :Okay, on m'avais déjà dit qu'elle était complètement débile, maintenant j'en ai la confirmation. L'idée n'a jamais été de ne plus du tout utiliser cette ressource, mais de réduire sa consommation. La production, on en a besoin, ne serait-ce que comme matière. L'idée, c'est de développer les transports qui consomment moins de pétrole. Alors oui, fondamentalement réduire la production fait monter les prix et réduit la consommation. Mais on n'a aucun pouvoir sur la production mondiale, et s'attaquer à l'anecdotique prod française est ridicule. Sa méconnaissance du sujet est juste affligeante.
Malheureusement d'un point de vue comm ça n'est pas si débile : comme tu l'as dit l'impact concret de l'arrêt de la production est quasi nul en France, mais signer ce genre de décision est très bon si l'on veut soigner son image.
Royal multiplie les décisions débiles, c'est affreux.

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par rico » 15 janv. 2016, 14:49

(S'cusez moi mais dans ce gouvernement (en particulier) ils sont tous débiles. Mention spéciale au chef suprême.)

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Re: Produire quelques gouttes de pétrole en France

Message par energy_isere » 29 janv. 2016, 21:45

"On est loin de pouvoir dire que le pétrole en France est fini", affirme l'Ufip

Par Ludovic Dupin - Usine Nouvelle le 29 janvier 2016,

Le 12 janvier, à l’Assemblée nationale, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Energie, déclarait que toute demande de permis d’exploration pour des combustibles fossiles serait désormais refusée. Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), dénonce "une attaque brutale contre le secteur pétrolier".

Image

L'Usine Nouvelle - Comment accueillez-vous l’annonce de Ségolène Royal de ne plus attribuer de permis d’exploration pétrolière en France ?

Francis Duseux - Il y a beaucoup de flou sur ce sujet. Qu’est-ce que ça regroupe ? Les nouveaux permis ? Les demandes de renouvellement ? Est-ce que les 150 demandes de permis en attente seront quand mêmes éclusées ?

Sur le principe, il s’agit d’une attaque brutale contre le secteur pétrolier. C’est une décision qui met en jeu l’image de la France et son attractivité, ainsi que 1500 emplois directs plus 4500 emplois indirects… Par ailleurs, n’oublions pas qu’en France, on importe 99 % de nos besoins de pétrole. Tout ce qui se trouve dans notre sous-sol pourrait aider.

Mais avec la loi de transition énergétique et la COP21, il fallait s’attendre à ce que la France ferme la porte aux énergies fossiles…

Oui, mais une telle interdiction n’est logique que dans un seul cas : celui où la France pourrait se passer du pétrole. Ce serait un mensonge de dire cela. Aujourd’hui, la France consomme environ 50 millions de tonnes de produits pétroliers. D’ici 2030, il y aura une baisse de 8 à 10 millions de tonnes grâce à des véhicules plus économes et des véhicules hybrides. On est loin de pouvoir dire que le pétrole en France est fini.

Vous allez engager des recours ?

Pas question de réagir dans l’urgence. On essaie pour l’instant de comprendre et de clarifier la situation. Nous avons écrit et téléphoné au cabinet de la ministre mais nous n’avons pas eu de réponse précise. Nous avons aussi contacté Emmanuel Macron, car n’oublions pas que les permis pétroliers doivent être signés par le ministère de l’Ecologie et par le ministère de l’Economie. Enfin, nous sommes aussi entrés en contact avec le Premier ministre. Si les déclarations de Ségolène Royal se confirmaient, alors nous réagirions.
http://www.usinenouvelle.com/article/on ... ip.N376358

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