La raison avancée par Mme ROYAL est d’inciter les groupes (dixit) qui investissent actuellement dans le pétrole en France d’investir désormais dans les énergies dites renouvelables et/ou dans les économies d’énergie.
Mais peut-elle dire de qui elle parle ? Sait-elle qui sont ces groupes ? Il y a neuf sociétés qui produisent du pétrole ou du gaz en France. On trouvera les noms dans le bulletin mensuel du Bureau Exploration Production des hydrocarbures (
http://www.developpement-durable.gouv.f ... t-les.html). Un bulletin que les dogmatiques veulent d’ailleurs supprimer, après 55 années d’existence.
Croit-elle vraiment, Mme ROYAL, que ces PME peuvent changer du jour au lendemain d’objet social pour se mettre à installer des pompes à chaleur ? Est-ce qu’elles vont demander à leurs géologues et ingénieurs de réservoir de se reconvertir en ingénieurs de maintenance d’éoliennes ? Ne vaut-il pas mieux que ces personnels chevronnés aillent exploiter ailleurs qu’en France leur savoir-faire dans un domaine qu’ils connaissent, pour continuer à approvisionner la France en ces fossiles honnis dont elle ne fait pas le moindre effort pour faire baisser la consommation ?
Par ailleurs, a-t-elle lu les bilans de ces neuf sociétés, et a-t-elle calculé la surface de panneaux photovoltaïques ou le nombre d’éoliennes que ces sociétés pourraient construire avec leurs fonds propres et l’endettement éventuel que pourraient permettre ces fonds propres ? Croit-elle que l’on va pouvoir couvrir la France avec si peu ?
Enfin, a-t-elle la moindre expérience des assemblées générales d’actionnaires, où se prennent les grandes décisions de la vie des entreprises ? Imagine-t-elle la réaction d’une assemblée générale à qui on proposerait d’arrêter de faire du pétrole pour faire des pompes à chaleur ? Je gage que l’assemblée générale déciderait de redistribuer l’argent aux actionnaires (majoritairement étrangers, puisque VERMILION est canadien et LUNDIN suédois), qui l’évacueraient de France, sans aucun bénéfice pour notre malheureux pays, plutôt que de se lancer dans une nouvelle aventure dans laquelle la société n’a aucune compétence. Et pourquoi l’entreprise, ainsi recadrée autoritairement par Mme ROYAL, réussirait-elle dans une nouvelle activité dont elle ignore tout, où elle sera la dernière arrivée, dans un milieu aussi concurrentiel et sans avoir le moindre atout dans sa manche ?
Si je présidais une société pétrolière, je recommanderais à l’assemblée générale de voter la dissolution de la société et de partager le boni de liquidation, plutôt que d’envoyer la société au casse-pipe dans un nouveau métier dont elle ignore tout.
D’ailleurs, comme je préside des sociétés pétrolières moi-même, c’est peut-être ce que je vais faire…