LeLama a écrit : ↑18 nov. 2020, 10:02
Si y'a un vaccin pas trop pourri, tant mieux. Et sinon on finira par prendre un vaccin pourri qui fera plus de morts que le covid parce qu'il faut bien finir par sortir de cette situation.
Pas vraiment, si un vaccin provoque une maladie, on se retrouve dans la même situation de saturation hospitalière. Donc un vaccin pourri n'est pas une solution. C'est pour ça que le protocole de test est aussi rigoureux.
Je rappelle juste le principe fondamental d'un vaccin: "rendre le système immunitaire apte à résister à une infection sans provoquer de maladie".
Donc ma question, c'est : OK, tu ne veux pas ouvrir la société, tu veux que le virus circule a minima. Mais du coup, quel est ton plan pour le long terme. Je veux bien adhérer a ta proposition de contraintes tres dures si je vois un plan B et la lumiere au bout du tunnel. Mais j'en vois pas. Est-ce que tu as une proposition alternative, ou est ce que tu nous proposes également de chanter en choeur les louanges du vaccin providentiel qui viendra nous sauver ?
La stratégie, c'est surveiller les infections, identifier les clusters, identifier les personnes exposées, empêcher que ça s'étende. C'est la stratégie pour n'importe quelle épidémie. Chaque année, on surveille l'étendue de la grippe. Non pas par tests PCR, mais par les consultations pour ses symptômes.
On n'a pas l'expérience d'une pandémie comme la covid-19. La contagiosité débute deux jours avant l'apparition des symptômes, et le R0 se situe entre 2-3. Du coup, ça peut s'étendre rapidement. Il faut tester, et suivre l'incidence (nombre de cas positifs dans les 7 derniers jours), par région.
En-dessous d'une incidence de 10 cas positif sur 7 jours pour 100k habitants, tu n'as pas de problèmes. Tu gardes des mesures simples. Aérer correctement, respecter des distances. Il faut se faire tester quand on ressent des symptômes. Et le système de traçage doit être capable de détecter les clusters (les rassemblements de plus de 100 personnes en lieu clos doivent être très surveillés). C'est la contrainte principale, se faire tester si on a un doute ou si pense avoir été exposé parce qu'on a été en contact avec quelqu'un testé positif. La société est ouverte.
Une incidence de 50, c'est la limite à ne pas dépasser. Entre 10 et 50, il faut tu renforces le traçage. Tant que les nouveaux cas sont identifiés à des clusters connus, pas trop de problème. On laisse la société ouverte. Mais si trop de cas commencent à venir de nulle part, c'est que le traçage ne fonctionne plus.
Et c'est là que tu commences à poser des limites. Réduire les rassemblements de 50 personnes, limiter les bars à la consommation assise, mettre des masques dans tous les lieux clos. Au-delà d'une incidence de 100, tu réduits les rassemblements à 10. Plus tu montes, plus tu cloisonnes en effet pour revenir à une incidence de sécurité. C'est cette partie-là qui est complexe, parce que la nécessité de le faire peut sembler absurde (peu d'hospitalisations, très peu de décès).
La diffusion la plus grande, ce qui fait progresser rapidement l'épidémie, ce sont les évènements de super-propagation. Il faut les détecter, évaluer où il y a un risque qu'ils se produisent, et les empêcher de créer beaucoup de cas. Pour ça, il faut que ceux qui étaient présent dans un évènement super-propagateur soit avertis qu'ils ont été exposés, doivent se mettre en quarantaine et se faire tester. Lorsque l'incidence est élevée (et donc, le risque d'évènement super-propagateur aussi), il faut réduire la taille des rassemblements.
Que se passe-t-il si, pour une raison x ou y, aucun vaccin/traitement n'est possible? Ben tu dois envisager une immunité grégaire. Et tu dois le faire progressivement pour ne pas surcharger les hôpitaux. Mais c'est une stratégie compliquée, où il faut surveiller l'incidence, le taux d'immunité, et ne pas dépasser un seuil épidémique qui dépend de la météo et d'autres paramètres.
Si je regarde les département de Paris et du Haut-Rhin, on voit des trucs intéressants... Paris avait une incidence de 280 fin septembre, le Haut-Rhin sous les 50. Début octobre, il y a néanmoins eu une montée dans les deux cas, durant tout octobre, pour atteindre 620 et 450... Dans ces deux départements, qui ont déjà un début d'immunité grégaire, c'est probablement possible d'avoir une incidence assez élevée et d'immuniser la population sur une longue période. Mais il faut en même temps garder un Reff proche de 1, pour maintenir cette incidence.
En Haute-Savoie, l'incidence était de 50 fin septembre, et est montée à 1200 début novembre. L'explosion est plus nette.
Cette explosion début octobre intrigue. Elle est commune à toute l'Europe, donc il y a un lien avec la météo. On est probablement passé des terrasses à l'intérieur, en lieux clos, avec les fenêtres fermées.
PS: prendre des pincettes sur ce que je dis, ce sont surtout des idées.