Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Toute l'acualité, discutée à la lumière de la déplétion des réserves d'hydrocarbures.

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par mobar » 18 déc. 2019, 16:41

http://www.ccilci.org/revue-de-presse/a ... petroliere
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) vient de s’accorder sur une nouvelle réduction de son offre pétrolière de 500 000 barils par jour, jusqu’à fin mars 2020. Une nouvelle coupe qui viendra s’ajouter au programme de réduction en cours, de 1,2 million de barils par jour. Une annonce inattendue qui a ravi le marché et qui permettra de stabiliser les cours face au regain de l’offre hors OPEP et à celui des stocks qui risquent d’atteindre un niveau assez élevé dans les tout prochains mois. La majeure partie de cette nouvelle réduction sera prise en charge par l’Arabie Saoudite.
Réduction de l'offre en période de déficit d'offre devrait booster le prix qui devrait booster la baisse de consommation qui devrait amplifier la réduction de l'offre pour maintenir les prix :ghost:
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par sceptique » 18 déc. 2019, 17:29

mobar a écrit :
17 nov. 2019, 20:39
Parce que réduire le nombre de consommateurs, soyons clairs, c'est réduire le nombre d'humains présents sur la planète!
il suffit de réduire suffisamment les revenus !
Les gens sans revenus cultiveront une parcelle, mangeront leurs produits et ne 'consommeront' presque plus rien.

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par mobar » 18 déc. 2019, 17:50

La surface de la parcelle nécessaire pour produire nourriture, chauffage, logement pour une personne en France, c'est de l'ordre de 1 hectare de terre arable
A 67 millions d'habitants, ça fait 670 000 km², 120 000 km² de plus que la surface disponible (et je ne t'ai pas défalquée les surfaces incultes et inutilisables pour la production du minimum vital)

Va falloir manger des cailloux ou réduire le nombre de bouches!

La surface agricole utile est de moins de 30 millions d'hectares, si on réserve 1/2 hectare pour produire la nourriture d'une personne (légumes, céréales, viande, boisson ...) on arrive péniblement à nourrir 60 millions de personnes
https://agriculture.gouv.fr/agriculture ... griculture
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par energy_isere » 19 mars 2020, 15:25

Avril sera un mois encore plus difficile pour l' industrie du pétrole :
April Could Be Worst Month Ever For Oil

By Nick Cunningham - Mar 18, 2020

Oil producers are facing their worst crisis in history, but the market is not at a bottom yet, according to several analysts.

The millions of barrels of additional supply promised by Saudi Arabia will take time to reach their destination. On the demand side, major economies have only begun to slow down, and the gaping hole where the economy once stood is expected to widen. A growing number of analysts say that the global economy is already in a recession.

“Even just a week ago, it was difficult to imagine how oil market conditions could become significantly weaker,” Standard Chartered wrote in a note. “However, over the past week the restrictions placed on mobility by European and North American governments as part of their coronavirus response have significantly magnified the negative demand shock.”

Analysts say that the month of April could see the largest supply overhang in the history of the oil market.

“We now expect the y/y demand loss to peak in April at 10.4 million barrels per day (mb/d), and annual demand to fall by a record 3.39mb/d in 2020,” Standard Chartered wrote in a note.

In the short run, the oil market surplus could reach a peak of 13.7 mb/d in April, Standard Chartered said, with an average surplus of 12.9 mb/d for the second quarter.
....................
https://oilprice.com/Energy/Energy-Gene ... r-Oil.html

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par sceptique » 19 mars 2020, 15:37

mobar a écrit :
18 déc. 2019, 17:50
La surface de la parcelle nécessaire pour produire nourriture, chauffage, logement pour une personne en France, c'est de l'ordre de 1 hectare de terre arable
A 67 millions d'habitants, ça fait 670 000 km², 120 000 km² de plus que la surface disponible (et je ne t'ai pas défalquée les surfaces incultes et inutilisables pour la production du minimum vital)
Va falloir manger des cailloux ou réduire le nombre de bouches!
La surface agricole utile est de moins de 30 millions d'hectares, si on réserve 1/2 hectare pour produire la nourriture d'une personne (légumes, céréales, viande, boisson ...) on arrive péniblement à nourrir 60 millions de personnes
https://agriculture.gouv.fr/agriculture ... griculture
Et pourtant, actuellement, on produit en excès pour toute la population en exportant en plus.

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par mobar » 19 mars 2020, 16:41

Ce que tu produis, c'est du pétrole et du gaz naturel transformé en nourriture
Les productions des serres maraichères et les productions céréalières de la Beauce seraient divisées par 4 sans pétrole, sans ammonitrate et sans orthophosphates
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par Jeuf » 19 mars 2020, 21:04

si on réserve 1/2 hectare pour produire la nourriture d'une personne (légumes, céréales, viande, boisson ...)
Faux faux , si on réduit à peu de chose la part de la viande, parce que le but serait de manger d'abord, il faut beaucoup moins de surface qu'un demi-hectare par personne.

à 50 quintaux utiles de blé par hectare, en prenant bien de la marge avec du blé à 10kJ/kg , pour nourrir des bonhommes qui dépenseraient en moyenne 150W sur l'année, on tombe sur 11 personnes nourris par hectare.

Les légumes donnent de meilleurs rendements surfacique encore, surtout sous serre, mais demandent plus de main d'oeuvre.

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par mobar » 20 mars 2020, 15:00

Appliquée à la France (29 millions d'hectares de SAU dont 62% de terres arables), ton calcul permet de nourrir 200 millions d'habitants (29*0.62*11=197.8 millions d'habitants)

Je ne crois pas une seconde que ce soit réalisable, ni crédible d'autant que sans pétrole ni engrais il va leur falloir doubler, voire tripler les rations! :wtf:
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par Jeuf » 20 mars 2020, 18:28

Appliquée à la France (29 millions d'hectares de SAU dont 62% de terres arables), ton calcul permet de nourrir 200 millions d'habitants (29*0.62*11=197.8 millions d'habitants)

Je ne crois pas une seconde que ce soit réalisable, ni crédible d'autant que sans pétrole ni engrais il va leur falloir doubler, voire tripler les rations!


Avec les engrais, on est à plus de 80 quintaux par hectares, ci-dessus j'ai dit 50, là aussi j'ai pris de la marge (il faut aussi prendre de la marge parce que les quintaux de céréales ne sont pas des quintaux de farine, parce qu'il faut réserver une part de la récolte à resemer, parce que les bestioles mangent des stocks, parce qu'on est pas sûr de produire tout ce qu'il faut...de la marge et du gachi au compost, c'est normal. )

En fait, je ne sais pas quel rendement on peut avoir sans engrais, mais c'est pas indispensable. On ne peut pas se référer, je pense, à ce qu'il y avait avant les engrais, parce qu'il y a eu des progrès de fait depuis par d'autres façon. Par ailleurs, si on réserve les le pétrole à des usages agricoles ( et en ce moment, oui c''est bien le cas!) (et pas seulement pour les engrais, mais aussi la motomécanisation qui allège le travail), on en a bien pour des siècles.

Sinon, oui, pas de souci pour nourrir 200 millions d'habitants en théorie sur le territoire national, ne pas manger plus de viande que ce qui peut brouter sur les terres non aptes aux céréales, si on voulait faire ça c'est possible, mais ça me dit rien du tout personnelement, c'est pas un bon projet. On va pas vivre uniquement pour être le plus nombreux possible.

Le Bengladesh accueille une densité de population 10 fois supérieur à la notre, le climat est un peu meilleur mais dans tout les cas, même si le rendement de la photosynthèse n'est pas terrible, il n'est pas si dramatique que ça non plus (5000m² par humain, non, c'est bien moins)
Dernière modification par Jeuf le 20 mars 2020, 20:27, modifié 1 fois.

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par mobar » 20 mars 2020, 19:50

Sans engrais, sans fongicides, tu auras le rendement qu'on avait au début du XXeme siècle entre 20 et 30 quintaux à l'hectare selon les années et les aléas météorologiques
En parallèle, sans carburant et sans tracteurs au lieu de gérer 100 hectares avec 2 ouvriers comme aujourd'hui, tu en auras besoin de 7 ou 8
Sans compter ceux qui devront gérer les animaux de trait et les surfaces destinées à les nourrir

Quelques chiffres ici :
https://www.persee.fr/docAsPDF/ecoru_00 ... 1_1626.pdf

La fin du pétrole, c'est aussi la fin d'une France à 65 millions d'habitants, non pas parce que la surface n'arriverait pas à les nourrir tous, mais parce que cette surface devra être utilisé à autre chose qu'a nourrir des humains (nourrir des animaux de trait, de bouche, produire des carburants, du bois de chauffage, d'oeuvre ...)

Mais ça c'est pour dans 50 ou 100 ans, tu ne le verras pas, et moi non plus! 8-[ :?

Une étude de 1888 pour une ferme de 100 hectares montre qu'il fallait 50 animaux de trait pour la faire tourner et 12 personnes !!
http://www.numdam.org/article/JSFS_1888__29__265_0.pdf

L'étude conclu :
Ces résultats, dans leur ensemble, sans donner l'impression d'une situation aussi compromise qu'on a bien voulu le dire, laissent pourtant le sentiment que l'ancien équilibre des conditions de l'exploitation agricole est menacé, soit par la concurrence exotique, soit par l'élévation de la main-d'œuvre, soit par l'entraînement général qui pousse les paysans et les fermiers à augmenter leurs dépenses personnelles. Une seule force paraît pouvoir compenser les mauvais effets de ces conditions nuisibles, dont l'aggravation semble bien difficile à enrayer : cette force, c'est le capital. En augmentant le capital employé à la culture, on accroîtra les rendements plus vite que les charges, la multiplication des produits fera plus que compenser l'abaissement des prix. Cet accroissement du capital exige deux concours : Celui du propriétaire, pour la construction de nouveaux bâtiments d'exploitation, l'assainissement des terres et surtout des prés, le remembrement des parcelles et l'amélioration des chemins ; Celui du fermier, pour l'emploi d'engrais industriels et de semences perfectionnées, et pour l'acquisition du bétail et des machines agricoles. Afin que ces deux concours soient obtenus, il faut répandre les bonnes notions agronomiques, plus encore par des exemples décisifs que par un enseignement théorique, et il faut enfin procurer le crédit, tant en facilitant l'hypothèque rurale pour les propriétaires, qu'en organisant le crédit agricole pour les fermiers. Les chiffres des produits démontrent que l'agriculture, comme toute autre industrie, peut payer le crédit ce qu'il vaut, pourvu que les capitaux soient judicieusement employés.
Ainsi soit il!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par energy_isere » 11 juil. 2020, 10:32

Ils sont bien optimistes la dessous :
Le rebond de la demande pétrolière fera passer le baril à 66 $ en 2021 et 83 $ en 2023 (Energy Aspects)

Agence Ecofin. 7 juillet 2020

La baisse de la demande pétrolière n’a pas atteint les niveaux redoutés malgré la forte contraction de l’économie mondiale, ce qui selon Energy Aspects est la preuve que le monde dépend et dépendra encore beaucoup du pétrole. Pour le cabinet, la demande augmentera très vite et les prix avec.

Selon Energy Aspects, un cabinet britannique de conseils en énergie, un rebond de la demande mondiale de pétrole est en cours et dépassera la capacité des producteurs à rétablir l’approvisionnement. Cela fera passer le prix moyen du Brent d’environ 43 dollars le baril cette année à 66 dollars l’année prochaine et à 83 dollars en 2023.

Le coronavirus et la vague de confinements qui a suivi ainsi que le recul de l’activité industrielle ont entraîné des prévisions de baisse de 30 à 40 % par rapport à la demande mondiale de pétrole d’avant la pandémie, qui était d’environ 100 millions de barils par jour.

En plein cœur de la crise, l’industrie s’attendait à une baisse de la demande autour de 28 millions de barils par jour, mais celle-ci n’a pas dépassé les 18 millions de barils par jour en avril.

Pour Amrita Sen, cofondatrice et directrice de recherche chez Energy Aspects, cela illustre la dépendance du monde au brut et laisse entendre que cette dépendance ne diminuera pas à court terme. Elle ajoute par ailleurs que cela est le signe d’une reprise rapide de la demande dans les prochains mois, une fois la propagation maitrisée, pour soutenir l’ensemble de l’industrie.

Lundi, Deloitte a publié une étude dans laquelle il va dans le même sens qu’Energy Aspects en prévoyant que le prix du Brent passera d’une moyenne de 39 $ par baril cette année à 46,5 $ en 2021 et 64 $ en 2023.
https://www.agenceecofin.com/trade/0707 ... gy-aspects

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par tita » 11 juil. 2020, 12:06

En plein cœur de la crise, l’industrie s’attendait à une baisse de la demande autour de 28 millions de barils par jour, mais celle-ci n’a pas dépassé les 18 millions de barils par jour en avril.
C'est assez fascinant cet effet que parce que les chiffres sont révisés à la baisse, le sentiment est que c'est moins pire que prévu, qu'on a exagéré l'impact, et que tout va très vite retourner à la normale sur les marchés pétroliers.

Pourtant, une baisse de la demande de 18 Mb/j sur un mois (plutôt 21 Mb/j selon l'eia) est juste exceptionnelle. Encore en juin, on était à 10Mb/j en-dessous du niveau de janvier.

Dans le dernier rapport hebdomadaire de l'eia, les stocks de produits pétroliers continuaient d'augmenter, de 10 Mb.

Dans les 5 dernières années, le Brent a atteint $83 en octobre 2018 seulement, avant de plonger à $50 deux mois après.

Bref, une telle prévision est optimiste... Même si pleins de facteurs pourraient en effet produire une telle situation.

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par energy_isere » 07 août 2020, 15:56

IHS Markit voit un prix moyen du baril Brent à 49.25 dollars en 2021

https://www.rigzone.com/news/ihs_markit ... 1-article/

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par tita » 07 août 2020, 21:06

Depuis 2 mois en tous cas, le prix du WTI est remarquablement stable... Il avait atteint $39 le 5 juin et il navigue actuellement à $41.33. Son plus bas est de $34 le 15 juin, et son plus est de $43 le 5 août.

Depuis son plongeon fin avril, le WTI est néanmoins dans une tendance haussière. Sauf qu'elle perd du souffle dernièrement. Il faudrait assez peu de chose pour que ça remonte brusquement (une annonce de coupe supplémentaire de l'OPEP+) ou au contraire que ça redescende. Faut dire qu'il n'y a pas beaucoup d'actu...

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Re: Le futur prix du baril dans la boule de cristal

Message par mobar » 12 août 2020, 15:12

https://lvsl.fr/petrole-retirer-notre-a ... tro-etats/
Pour les investisseurs, la seule attitude raisonnable est donc à ce jour de désinvestir du secteur fossile. On peut en induire que chaque euro qui sera injecté dans le secteur des combustibles fossiles pour le soutenir dans le contexte de la pandémie du Covid-19 et de l’effondrement du prix du baril pourrait être un euro perdu. Renflouer l’industrie fossile est une gabegie immense. Parier sur un renchérissement du prix du baril est hautement risqué – rien n’indique que le futur du pétrole, en tant qu’objet de spéculation financière intense sur les marchés financiers, ne sera pas celui-ci : l’alternance rapide et brutale entre des pics et des crevasses, le prix du baril faisant le yoyo. Et ce serait renoncer définitivement à contenir le réchauffement “bien en-deçà” des 2°C.

La seule voie possible, qui permette de protéger les droits des salariés du secteur, est donc sa socialisation, assortie de conditions claires quant à sa reconversion vers les énergies renouvelables. Ce que racontent les dirigeants des majors du secteur est une fable : leurs entreprises ne sont pas d’ores et déjà engagées sur la voix de cette transition. Avant la crise, elles continuaient d’investir massivement dans l’extraction ou l’exploration (upstream), le transport (midstream) et le raffinage puis la distribution (downstream) de pétrole. Depuis 2015 et l’accord de Paris sur le climat, les investissements annuels dans le secteur des énergies fossiles n’ont guère évolué, autour des 700 ou 800 milliards de dollars annuels. À chaque dollar investi dans les énergies renouvelables, il y en avait toujours plus de deux et demi dans les énergies fossiles. Depuis 5 ans, les entreprises du secteur des énergies fossiles, profitant de cours du pétrole relativement profitables, continuaient donc à investir massivement dans le réchauffement climatique.

L’effondrement des prix que l’on constate depuis le début de la crise sanitaire pourrait, si le cours du baril ne remonte pas, les conduire à revoir leurs investissements drastiquement à la baisse. Sur ce plan, c’est une excellente nouvelle – et une opportunité bien plus prometteuse que de renflouer le secteur, en faisant le pari que la hausse des prix rendrait la transition plus intéressante financièrement. À ce prix du baril, plus aucune des exonérations fiscales portant sur les carburants, quelles que soient ces exonérations, quels que soient les carburants concernés (essence, fioul lourd, kérosène…), ne se justifie. Plus généralement, nous voyons là une occasion unique de mettre un terme à toute forme de soutien (subventions, exonérations, etc.) aux énergies fossiles. Les pouvoirs publics, s’ils s’en donnent les moyens, ont ici la possibilité unique de faire basculer les investissements initialement prévus dans le secteur vers la transition écologique : cela fait des années que l’on entend les institutions internationales et un certain nombre de promoteurs de la “finance verte” appeler à “shifting the trillions”, autrement dit à faire basculer des milliers de milliards de dollars. Puisque les investissements dans les énergies fossiles ne sont plus rentables à court terme, c’est l’occasion ou jamais de procéder, sous la contrainte et le contrôle des pouvoirs publics, à ce basculement essentiel.
Le pétrole est à son juste prix, laissons le à sa juste place : dans le sol
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