Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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energy_isere
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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par energy_isere » 22 déc. 2009, 18:17

Long article dans l' Expansion
Et maintenant, ... le sommet de Mexico .

L'échec de Copenhague est grave, mais de futurs objectifs se dessinent déjà : l’éventuelle signature d’un Traité dans un an à Mexico, et la création d’une organisation mondiale de l’environnement. Une analyse de Philippe Hugon pour l'IRIS


mardi 22 décembre 2009 L' Expansion

.................
La Chine est devenue le premier émetteur de CO2 (6,2 milliards T CO2) mais considère qu’elle n’a pas de responsabilité historique (estimation de 7% d’émission de GES depuis la révolution industrielle contre 77% pour les pays industriels). Elle continuera, au-delà des déclarations en faveur de la croissance verte, de construire une centrale thermique par semaine à base de charbon. Sa déclaration de réduire de 40 à 45% d’ici 2020 par rapport à 2005 l’intensité en carbone d’un point de PIB conduit à augmenter de 50% ses émissions de GES du fait de sa croissance prévisible du PIB de l’ordre de 7% par an. La Chine refuse les mécanismes de vérification des émissions (MRV) considérées comme une ingérence extérieure.
...............

Quel futur ?

L’éventuelle signature d’un Traité est reportée d’un an à Mexico. Le protocole de Kyoto continuera jusqu’en 2012. Un nouveau protocole sur le climat doit impérativement être mis en place entre 2013 et 2017. L’échec de Copenhague est grave. Si les risques de chaos climatique non linéaires ni probabilisables possibles selon les grands experts du climat se réalisent, la responsabilité des politiques sera considérable.
...............
La création d’une organisation mondiale de l’environnement se pose plus que jamais avec acuité.
Elle pourrait être quadripartite proche du modèle de l’OIT tripartite. Elle devrait permettre un débat public et des processus de contrôle et de décision entre les scientifiques (experts) apportant leurs connaissances et doutes au nom de la planète, les entreprises mettant en place une responsabilité écologique ou agissant grâce à des incitations, normes ou taxations, des Etats chargés de la mise en œuvre des règles, des normes et des taxes et des associations environnementales permettant la prise de conscience des citoyens et consommateurs, suscitant les débats et les agendas. Elle permettrait de coordonner les 500 conventions climat existantes, de favoriser la constitution d’un droit international environnemental, de vérifier l’application des engagements des Traités. Elle pourrait contribuer à la mise en place d’un prix mondial du CO2, d’une valeur mondiale donnée à la biodiversité, d’une meilleure coordination des différents fonds publics, privés et associatifs existants.
http://energie.lexpansion.com/articles/ ... de-Mexico/

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kercoz
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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par kercoz » 25 déc. 2009, 20:43

Un peu de lucidité ds ce monde de brut :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2938

/////Il préconise plutôt la mise en place d’un prélèvement à la source uniformément appliqué sur tous les carburants et combustibles fossiles lors de l’extraction ou de l’importation, et la redistribution entière de ce « dividende carbone » aux ménages.//////
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par AJH » 26 déc. 2009, 08:49

kercoz a écrit :Un peu de lucidité ds ce monde de brut :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2938

/////Il préconise plutôt la mise en place d’un prélèvement à la source uniformément appliqué sur tous les carburants et combustibles fossiles lors de l’extraction ou de l’importation, et la redistribution entière de ce « dividende carbone » aux ménages.//////
Et pour enfoncer le clou ;)
Un article de Gérard VAYSSE Cgt Centre de recherches Rhodia St Fons



Le marché des droits à polluer : Un système injuste et contre productif.


Qu’est ce que le marché des droits d’émission ?


Le protocole de Kyoto a institué un marché des droits à polluer devenu effectif en janvier 2005. Son principe est le suivant : Les Etats et les entreprises se voient attribuer un quota d’émissions exprimé en « équivalent CO2 ». Ces attributions sont censées devenir de plus en plus restrictives au fur à mesure des années. Les entreprises qui réduisent au-delà de leur quota leurs émissions de gaz à effet de serre peuvent vendre leurs excédents. Les entreprises qui ne respectent pas leur quota peuvent acheter des droits à polluer. Le marché, basé sur l’offre et la demande, est censé établir un prix des émissions de gaz à effet de serre qui inciterait les entreprises à modifier leurs procédés de manière à baisser leurs émissions plutôt que d’acheter des droits à polluer.


Les USA, qui n’ont pas signé le protocole de Kyoto, ne sont pas concernés par ces règles.


Les pays pauvres et les pays émergeants (Chine, Inde, Brésil, Corée …) ne sont pas, non plus, soumis aux quotas, compte tenus de leur retard de développement et des émissions passées lors de l’industrialisation des pays développés. Ainsi, des entreprises polluantes peuvent échapper à ces nouvelles contraintes en délocalisant leur production vers ces pays. Dans le même temps, selon un mécanisme appelé MDP (mécanisme de développement propre), les multinationales qui diminuent leurs émissions dans un pays en développement acquièrent des droits à polluer qu’elles peuvent revendre dans les pays soumis aux quotas. Elles peuvent donc polluer plus en délocalisant dans un pays sans être pénalisées et en même temps gagner crédits d’émission dans un autre pays. Le mécanisme MDP est abusivement défini dans le protocole de Kyoto comme une aide apportée aux pays pauvres en vue d’un développement propre.


Le système de Mise en Œuvre Conjointe (MOC) est basé sur le même principe que le MDP mais dans des rapports entre pays développés soumis au protocole de Kyoto. Ainsi, une entreprise allemande qui réduit ses émissions en Russie peut récupérer des droits à polluer et les revendre. La Russie, qui a atteint ses objectifs de réduction d’émissions de CO2 à un niveau en deçà de 1990, à cause de son effondrement économique des années 90, n’est plus intéressée par des quotas d’équivalent carbone.


Les dysfonctionnements du marché des droits d’émission


Les quota et le commerce des droits d’émissions de CO2 fonde un système incertain dans ses objectifs.

On ne sait pas faire la part de le croissance économique dans le réalisation des objectifs. La Russie a pu tenir ses objectifs de réduction des émissions par rapport à 1990 à cause de l’effondrement d’une bonne part de l’activité industrielle. Pendant ce temps, dans ce pays, l’utilisation du charbon et du pétrole pour la production électrique, pour le chauffage urbain, dans des installations vétustes au rendement médiocre, n’a nullement régressé. De même, la crise de 2008-2009 a réduit l’activité de l’industrie de tous les pays, et donc les émissions de GES, alors que beaucoup d’investissements destinés à réduire ces émissions étaient différés.

De plus, il ne permet pas de repérer les effets d’aubaine comme certains changements de procédés, sans rapport avec la volonté de moins polluer, qui entrainent moins d’émissions.


Il est très vulnérable face au lobbying :


Le chantage aux délocalisations a permis à l’industrie sidérurgique d’obtenir des quotas généreux, au point qu’une entreprise comme Acelor-Mittal qui a augmenté ses émissions de 7% entre 2005 et 2009 dispose à ce jour d’un excédent de 1,2 millliard d’Euros de droits à polluer. Ces attributions en faveur de certaines multinationales puissantes se font au détriment de secteurs économiques moins influents ou impossibles à délocaliser. Au niveau européen, le lobbying efficace de l’industrie chimique, sidérurgique ou cimentière a eu pour conséquence de reporter les quotas de réduction des émissions sur les producteurs d’électricité. En Italie, par exemple, ces derniers achètent au prix fort des permis d’émission et reportent leur coût sur les consommateurs. Ces derniers, qui n’ont aucun pouvoir sur les manières de produire et bien peu sur la qualité thermique de leur habitat risquent de supporter deux fois des surcoûts : par le renchérissement de la fourniture électrique, puis par la taxe carbone.


Il a des effets politiques pervers

On a vu une grande manifestation de 11 000 salariés européens, à l’appel des syndicats de métallurgistes de la Confédération Européenne de syndicats (CES), revendiquer un assouplissement des obligations écologiques de leurs patrons pour éviter les délocalisations « et sauver les emplois ». (Journal belge « le Soir », 3 décembre 2008). Que la CES aille se vautrer à ce point dans la collaboration de classe est un problème en soi. Mais nous devons aussi prendre au sérieux le risque d’une réaction anti-écologique au sein du mouvement ouvrier et populaire, réaction favorisée par des mesures « écologiques » aux effets sociaux désastreux. La taxe carbone qui risque d’être généralisée à la suite du sommet de Copenhague, présente elle aussi un danger du même type : favoriser des coalitions douteuses, entrainant des mouvements populaires sur des bases réactionnaires et anti écologistes.


Un cas d’école : Comment Rhodia gagne plus par la vente de droits à polluer que par la production industrielle


Lors de l’application en 2005 du marché des émissions de Gaz à effet de serre (GES) Rhodia a mis en service un nouveau procédé industriel pour la fabrication d’intermédiaires Polyamides dans deux usines en Corée et au Brésil. L’ancien procédé, très vétuste, très polluant, et assez peu efficace, émettait de grande quantité de protoxyde d’azote (N2O) gaz à effet de serre 310 fois plus puissant que le CO2. Pour chaque tonne de N2O en moins Rhodia a gagné 310 tonnes d’équivalent carbone que cette multinationale peut rapatrier en Europe pour les revendre. Le jackpot. En termes financiers les investissements sont estimés selon les sources entre 15 et 30 millions d’Euros en une fois et le gain à 150 millions d’Euros par an. L’effet d’aubaine est évident car l’ancien procédé avait été abandonné depuis des années par les industriels concurrents (exemple : usine Dupont à Singapour). On comprend qu’ils soient jaloux : celui qui a pollué pendant le plus longtemps est celui qui a gagné le plus. Le journal économique La Tribune du 27/10/2005 titrait « Rhodia inaugure le principe du pollueur payé ». Dopé par un tel succès, Rhodia vient de s’associer avec la Société Générale, à travers une filiale commune Orbéo, pour intervenir sur le marché international des droits à polluer. Le PDG de Rhodia, Clamadieu, se répand dans la presse pour vanter les mérites de Rhodia, se désoler de la lenteur des mesures internationales concernant le climat, s’inquiéter du réchauffement climatique et de l’avenir de l’humanité.


Défendre des alternatives à la marchandisation du climat.


La taxe carbone, le marché des droits à polluer, sont inefficaces et injustes. Le patronat essaie par ces procédés d’ouvrir de nouveaux espaces d’accumulation, de faire financer la transition industrielle (pour autant qu’il soit capable de la réaliser) par les travailleurs et les catégories populaires. Les patrons ont probablement en ligne de mire une taxe carbone qui financerait le capitalisme « vert » et un nouvel espace d’accumulation ouvert par la marchandisation de l’air.


Nous devrons opposer à ce projet : des lois, des règlements, des taxes patronales et des services publics.


Les émissions de polluants qui risquent d’atteindre les fleuves sont soumises à de lois et des réglementations. Elles sont contrôlées par des organismes spécialisés et les équipements adéquats doivent être agréés. De même les machines dangereuses sont règlementées et contrôlées, le non respect des règlements peut être durement sanctionné en cas d’accident. Imagine-t-on un droit à tuer jusqu’à 500 tonnes de poissons, et le vente des droits à en tuer 100 tonnes par tout industriel qui n’aurait tué que 400 tonnes cette année là ? Imagine-t-on le droit à broyer 10 travailleurs par an dans des presses mal équipées et la vente des excédents non broyés aux industriels moins performants ? C’est pourtant ce que fait dans son domaine le marché des droits à polluer.


Les règlementations ont fait la preuve d’une certaine efficacité pour la baisse du nombre d’accidents du travail ou pour la pollution fluviale, et si elles sont insuffisantes ou inefficaces, elles peuvent être rectifiées au terme d’une délibération publique ou d’une bataille politique. Défendre le principe juridique, c’est aussi remettre la politique au centre des décisions alors que le recours au marché, c’est donner un chèque en blanc au patronat et court-circuiter toute possibilité d’action à travers les institutions élues


Les services publics sont la clé de la maîtrise collective. Confiera-t-on la recherche sur des procédés industriels moins polluants à l’industrie automobile, chimique ou pétrolière ? C’est ce qui se passe avec les Pôles de compétitivité (Pôle AXELERA dans la région lyonnaise) ! Pourtant, il existe (il existait ?) un outil potentiellement indépendant du patronat avec la recherche publique et le CNRS.


On prétend limiter la circulation automobile par des taxes sur l’essence. Outre que ce n’est pas très cohérent avec l’obligation faite aux chômeurs par « Pole Emploi » d’accepter un travail jusqu’à 40 KM, ce n’est pas très efficace vis-à-vis de ceux et celles qui n’ont pas le choix de leur lieu d’habitation ni de leur lieu de travail. Par contre, des transports de proximité gratuits en zone urbaine et rurale, une baisse des tarifs SNCF peuvent combiner efficacement mesures sociales et efficacité écologique. L’écologie ne serait plus le repoussoir qu’elle risque de devenir avec la taxe carbone. Pour de telles mesures, il faut sortir les transports de la logique du profit. Nous en sommes loin quand nous voyons que la SNCF de désengage du transport de marchandises pour investir dans le transport routier.


L’échéance de Copenhague peut être l’occasion d’orienter la lutte écologique vers des objectifs concrets combinant la dénonciation des profiteurs et des irresponsables avec des revendications en positif comme les transports de proximité gratuits ou un service public de recherche pour des technologies moins polluantes. Le refus de la taxe carbone devra être associé à l’exigence de rénovation du logement collectif et au refus des délocalisations industrielles etc.


Alors, nous avons des objectif de mobilisation tout trouvés : les préfectures pour la taxe carbone, les multinationales qui profitent du système comme Arcelor-Mittal, Rhodia ou la Société Générale, les entreprises de transports comme la SNCF ou les sociétés de transport urbain, les entreprises qui délocalisent et font faire le tour du monde à leur production, le système de production « juste à temps » qui met les stocks sur les autoroutes et aggrave le flexibilité du travail. Chacun de ces objectif pourra combiner l’écologique et le social. Le marché des droits à polluer d’une part, la taxe carbone de l’autre peuvent être les scandales par lesquels la révolte arrive et la mobilisation se construit.


Gérard Vaysse , 22 octobre 2009
Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée ( Victor Hugo )
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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par energy_isere » 20 janv. 2010, 21:04

Climat : sombre avenir pour Mexico

mardi 19 janvier 2010 L' expansion


Le tapage de Copenhague à peine calmé, voici maintenant les commentaires outrés et outranciers dans la presse. Tout est faux ou presque dans les analyses.

Echec ? On le savait depuis la conférence de Bali en décembre 2008. Un accord international contraignant ne se négocie pas à la dernière minute entre chefs d'Etat aveuglés par les flashes et terrorisés à l'idée que la moindre petite phrase mal ciblée puisse être reprise en boucle par toutes les télés. Il avait fallu cinq ans après le sommet de la terre de Rio de 1992 pour accoucher d'un Protocole de Kyoto s'appliquant de manière très peu contraignante aux seuls pays développés qui devaient s'engager à diminuer globalement leurs émissions de CO2 entre 2008 et 2012 de 5 pour cent par rapport à 1990.

Cela n'engageait à rien la Russie et les ex-pays de l'Est dont les émissions s'étaient effondrées toutes seules après 1990, en même temps que leur industrie lourde. Pour les pays en voie de développement, c'était tout bénef ! On ne leur demandait que d'accueillir les investissements des pays riches à la recherche de compensations pour leurs propres émissions. Ce protocole que tout le monde encense aujourd'hui, alors qu'il ne modifie quasiment pas nos politiques (voir la bronca contre la taxe carbone) n'était qu'un brouillon sans conséquences destiné à préparer le véritable accord international pérenne, contraignant et efficace, car assorti de sanctions, pour application à partir de 2013.

Comment pouvait-on imaginer un tel accord de la part de pays dont les opinions publiques ne croient même pas à la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique (Etats-Unis, Canada), ou pensent que cette responsabilité n'est à faire porter qu'aux pays riches (Chine, pays en développement) ? Comment imaginer que Barak Obama, en difficile négociation pour son système de santé, allait prendre des engagements qui auraient irrité ceux-là même avec qui il négociait ?

Tout le monde - chefs d'Etat, ONG, journalistes- savait (ou aurait dû savoir, pour les plus naïfs) qu'il ne pouvait y avoir d'accord, car il fallait attendre que les Etats-Unis avancent sur le sujet. Avec une aide patiente de l'Europe, non pas à Copenhague en faisant des moulinets pour montrer que "plus écolo que moi tu meurs", mais après Copenhague, par un long travail de discussion lors des prochaines conférences des parties (CoP), à partir de documents mis sur la scène médiatique longtemps à l'avance, avec des chiffres précis de diminution des émissions étayés par des manières de faire.

Or, personne n'est d'accord sur ces manières de faire, même en Europe, malgré l'engagement des trois 20 en 2020 (-20 % d'émissions de gaz à effet de serre pour l'ensemble de l'Union par rapport à 1990, -20 % de consommation finale d’énergie, 20 % d'énergies renouvelables en 2020, modulé selon les pays). Même si l'UE est favorable à l'énergie nucléaire, elle se garde bien de l'imposer aux pays qui la refusent, comme l'Allemagne ou l'Espagne, qui n'encourront aucune sanction quand leur politique "tout-renouvelable" manquera piteusement l'objectif de 2020. On se complait dans l'hypocrisie des promesses intenables. Non seulement, un accord à Copenhague n'était pas envisageable, mais l'accord tant attendu n'est pas près d'être prêt !

Si les chefs d'Etat veulent bien laisser la place aux technocrates honnis, et si les ONG veulent bien se taire pendant un ou deux ans, peut-être arrivera-t-on à un accord en 2011 ou 2012. Il y a peu de chance que ce soit à Mexico en 2010.
http://energie.lexpansion.com/climat/cl ... -3213.html

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par energy_isere » 01 févr. 2010, 20:59

Accord de Copenhague: 47 Etats ont respecté l’échéance du 31 janvier

01/02/2010 journaldelenvironnement

L’UE à 27 compris, 47 Etats ont respecté l’échéance du 31 janvier 2010 fixée par l’accord de Copenhague pour présenter leurs objectifs chiffrés de réduction d’émissions, selon une liste non exhaustive publiée le 29 janvier à 13h30 par le Meeddm.

L’Australie, les Etats-Unis, le Japon, la Norvège et l’UE à 27 (1) ont donc rempli les cases de l’annexe 1 de l’accord et annoncé leur objectif de réduction en 2020 et par rapport à une année de référence, qui n’est pas toujours la même.

Ainsi, l’objectif australien varie entre une hausse de 5% des émissions et une baisse de 25% «en cas d’accord mondial ambitieux», par rapport à 2000. Les Etats-Unis s’engagent à une baisse de 17% par rapport à 2005, à condition que leur législation sur le climat et l’énergie soit adoptée. Le Japon promet de réduire ses émissions de 25% par rapport à 1990. L’UE de 20%, voire 30 en cas d’effort équivalent des pays industrialisés et en développement. La Norvège a aussi signé l’accord, mais n’a pas indiqué d’objectif selon le Meeddm. Il va de -30 à -40% par rapport à 1990 en cas d’accord ambitieux.

Afrique du Sud, Brésil, Chine et Inde se sont engagés à signer l’annexe 2 de l’accord. L’objectif qu’ils annonceront ne consistera pas forcément en une réduction absolue d’émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, la Chine prévoit notamment de réduire ses émissions de CO2 par unité de PIB de 40 à 45% par rapport à 2005. L’Inde de 20 à 25%. Le Brésil devrait freiner la hausse de ses émissions de 36 à 39%.

La Corée du Sud prévoit de freiner de 30% la hausse de ses émissions, Singapour de 16% en cas d’accord ambitieux. Le Costa Rica prévoit de réduire ses émissions de 100% par rapport à 2009.

Plusieurs «pays moins avancés» (PMA), ne devant pas fournir d’objectifs de réduction, ont signé l’accord: Bangladesh, Cambodge, Madagascar, Maldives, Mongolie, Namibie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Pérou et Samoa.

(1) Dans le JDLE «Accord de Copenhague: l’UE officialise son objectif de réduction d’émissions»
http://www.journaldelenvironnement.net/ ... &idThema=6

Lansing
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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par Lansing » 03 févr. 2010, 10:57

Bonjour,
Un mois avant le sommet de Copenhage de "mystérieux" pirates dévoilaient des échanges de mail entre scientifiques britanniques. Seul les naïfs ont cru que quelques pirates isolés et désintéressés avaient œuvré, dans Le Monde d'aujourd'hui :
Le Monde a écrit : Barbouzerie d'envergure soigneusement millimétrée, oeuvre d'un pirate informatique isolé ? Dans un entretien accordé, lundi 1er février, à The Independent, David King, conseiller scientifique en chef de Tony Blair de 2000 à 2007, penche pour la première option. Selon l'universitaire, le piratage et l'exposition sur le Net, à la mi-novembre 2009, de la correspondance privée de climatologues britanniques ont tous les traits d'une opération orchestrée par une "agence de renseignement". Le but : torpiller de la conférence de Copenhague, qui s'est tenue du 7 au 18 décembre.

L'affaire, baptisée "Climategate", a consisté en une ou plusieurs intrusions dans les serveurs informatiques de l'unité de recherche climatique (CRU) de l'université d'East Anglia (Royaume-Uni). Les auteurs du piratage ont ensuite divulgué de nombreux documents sur le Net, dont une sélection d'environ un millier de messages entre les chercheurs britanniques et leurs collègues américains ou européens. Le "Climategate" alimente depuis une rumeur selon laquelle les climatologues auraient délibérément manipulé des données pour faire accroire l'existence d'un réchauffement de la planète.

"Cela a été une opération d'une extraordinaire sophistication, a déclaré M. King à The Independent. Il y a plusieurs organisations capables de mener à bien un tel travail. Ce sont des agences de renseignement nationales, et il me semble que cette opération a été le fait d'un tel groupe. Ce n'est pas une coïncidence si les courriels volés à des personnels de l'université d'East Anglia ont été sortis pour publication un mois avant Copenhague", a noté M. King. Selon les premiers éléments connus, l'opération a impliqué des ordinateurs basés en Turquie, en Arabie saoudite et en Russie, qui ont été utilisés pour faire rebondir des attaques peut-être menées depuis d'autres pays. Les fichiers piratés ont en outre été diffusés à partir d'un serveur installé à Tomsk, en Sibérie.

"Francs-tireurs"

"Si c'était une opération menée à l'instigation d'un gouvernement, alors je suppose que cela puisse être les services de renseignement russes, ajoute M. King. Si c'est un groupe de francs-tireurs, alors je suppose que cela puisse être les Américains, mais je me hasarde comme tout un chacun. La seule chose est que j'ai travaillé au sein du gouvernement, et que j'ai vu ce genre de choses à l'oeuvre."

En outre, avance l'ancien conseiller de Tony Blair, l'opération a été aussi "sophistiquée" que "coûteuse". Et, ajoute-t-il, "pour ce qui est du coût, le lobby américain est une source de financement très probable".

Le "Climategate" a fait l'objet d'une seule tentative publique de récupération au cours de la conférence de Copenhague. Le délégué saoudien, au cours de la première séance plénière, en avait pris prétexte pour remettre en cause le diagnostic scientifique. Mais, depuis, le négociateur chinois a déclaré, fin janvier, au cours d'une réunion à New Delhi (Inde), qu'il gardait "l'esprit ouvert" sur les causes du réchauffement...
Stéphane Foucart

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par woland » 03 févr. 2010, 11:45

Il y'aurait donc un complot intergouvernemental contre un groupement intergouvernemental manipulé par un complot des catastrophistes ?
Et qui sait, M. Pachauri est sûrement le représentant vénusien du complot intergalactique contre la Terre, à moins que ce ne soit Allegre... :-k

Et l'homme à la cigarette, il est où ?

... la vérité est ailleurs
:-$

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par GillesH38 » 03 févr. 2010, 11:54

même le Guardian, traditionnellement supporter du GIEC et des "réchauffistes", fait une série d'analyses critiques et sans concession des emails "hackés" (de façon encore mystérieuse) au CRU. Et il n'est pas très tendre pour eux...

http://www.guardian.co.uk/environment/h ... nce-emails

petit florilège des titres :

"Climate change emails between scientists reveal flaws in peer review"

"Leaked climate change emails scientist 'hid' data flaws"

"Controversy behind climate science's 'hockey stick' graph"

"Chinese weather station results questioned: 'The urban heat island effect'"

Y a pas que le climat qui se refroidit ... :shock:
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par Lansing » 03 févr. 2010, 13:04

Réaction pavlovienne de Gilles. On parle de la manière dont des pirates se procurent des échanges privés et tu nous ressors ton laïus. Une petite courbe peut-être ?

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par GillesH38 » 03 févr. 2010, 20:52

bah j'avais pas lu ton post, excuse.
Ah bé tiens, justement, y a un article sur David King sur le Guardian.

http://www.guardian.co.uk/environment/2 ... peculation
David King admits to speculation over source of climate science emails
Former government adviser backs away from sensational claims over involvement of foreign intelligence or wealthy lobbyists
"
David King admet avoir spéculé sur les sources des emails des climatologues.
L'ancien conseiller gouvernemental retire ses affirmations sensationnelles sur l'implication d'agences d'espionnage ou de riches lobbys...."

L'article précise
Sir David King admitted he possessed no inside information about the leaks of embarrassing emails from the University of East Anglia's Climate Research Unit, and had merely been speculating on material already in the public domain. His remarks to a journalist had been a "side-issue", he said.

Sir David said the leak was probably a deliberate and sophisticated attempt to derail the Copenhagen climate summit. The story came a day after the climate change secretary Ed Miliband declared a "battle" against the "siren voices" who denied global warming was real or caused by humans.

Sir David told the Guardian today : "The operation looked amazingly efficient and amazingly sophisticated. It looks very much like an intelligence operation."

But it emerged that he had been misinformed about key facts. One of his grounds for believing a high-powered team of professionals were behind the leak, he said, was that there had been a wide spread of emails going back decades "between very different people". He told the Independent: "The emails date back to 1996, so someone was collecting the data over many years."

In fact, as UEA confirmed today, all the files and emails were archived on a single backup server on the Norwich campus. Once access was gained, it would have been simple to copy all the material.
"Sir David King a admis qu'il ne possédait aucune information interne sur les fuites des mails embarrassants Du CRU de l'Université d'East Anglia, et a simplement spéculé d'après les informations rendues publiques. Ses remarques au journalistes n'etaient qu'un "à-coté" a-t-il précisé.
Sir David avait déclaré que la fuite était probablement une tentative délibérée et sophistiquée pour saboter le sommet de Copenhague. L'histoire est arrivé un jour après que le secrétaire au changement climatique [ !!] Ed Miliband a déclaré une "bataille" contre les "voix des sirènes" qui niaient que le RC soit réel ou causé par les humains [!!] 

Sir David avait déclaré au Guardian " L'opération parait étonnamment efficace et étonnamment sophistiquée. Elle ressemble vraiment à une opération d'espionnage".

Mais il s'est avéré qu'il a été mal informé sur des points essentiels. Une de ses raisons pour croire qu'une équipe hautement entraînée de professionnels étaient derrière la fuite, a-t-il dit, etait qu'il y avait une grande variété d'emails remontant à des décennies, entre des gens très différents". Il a déclaré à l'Independant : "Les emails remontent jusqu'à 1996, donc quelqu'un collecte les données sur beaucoup d'années".

En fait, comme l'UEA l'a confirmé aujourd'hui, tous les emails et les fichiers etaient archivés sur un seul serveur de sauvegarde, sur le campus de Norwich. Une fois qu'on y avait accès, il était simple de copier tout ce matériau".


Bref, aussi documenté que la fonte des glaciers himalayens ;-).

J'ai pas vu si le Monde avait répercuté ce démenti.

Sinon tu n'aimes pas les courbes Lansing? tu as pas du beaucoup lire le rapport du GIEC alors.... ;-)
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par krolik » 04 févr. 2010, 09:33

J'ai signalé cette conférence dans le fil "conférences".
Je vous la signale ici à nouveau, car elle semble être dans la ligne de la discussion.
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Sandro Minimo
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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par Sandro Minimo » 04 févr. 2010, 09:57

Courtillot, EDF... voilà des grands amis de la planète!

](*,) ](*,) ](*,) ](*,)

Lansing
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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par Lansing » 04 févr. 2010, 10:05

C'est sûr qu'avec l'aréopage de cette conférence la planète est sauvée. Grotesque.

pascal47
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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par pascal47 » 07 févr. 2010, 14:19

http://www.manicore.com/documentation/a ... iques.html


Le JDD : Plus d'un mois après le sommet de Copenhague, Rajendra Pachuri, le directeur du GIEC est monté au créneau, lundi à la BBC, affirmant qu'il n'a aucune raison de démissionner...

Jean-Marc Jancovici : Et pourquoi le ferait-il ? Est-ce qu'un directeur de publication doit démissionner à chaque fois qu'un journaliste dit une bêtise ? Rajendra Pachuri est le directeur d'un organisme qui édite un rapport de 2400 pages, qu'aucun détracteur du GIEC n'a lu dans son intégralité. Qu'il y ait dans ce pavé une ou deux erreurs montre que leurs études atteignent un niveau de qualité considérablement supérieur par rapport aux autres études. Pachuri a donc parfaitement raison de ne pas démissionner. C'est comme si Carlos Ghosn [P-DG de Renault] devait quitter ses fonctions dès qu'un vendeur de sa marque est pris en train de vendre une voiture avec juste trois roues.

Le GIEC doit-il toutefois améliorer son fonctionnement interne, pointé dans l'affaire du "glaciergate" [Le rapport 2007 du GIEC donne dans un paragraphe une estimation erronée de la date de disparition des glaciers de l'Himalaya. Le chiffre, erroné, est en réalité issu d'une étude de l'ONG de défense de la nature WWF] ?

Le fonctionnement du GIEC reste méconnu. Peut-être doit-on mieux l'expliciter dans les médias. Mais, de mon point de vue, les journalistes veulent avant tout intéresser leurs lecteurs. Et, souvent, ses lecteurs préfèrent de très loin les informations croustillantes. Une polémique n'est pas toujours le reflet du fond, mais dans tous les cas, elle est une création des médias. Tant qu'un journal grand public ne diffame personne ou ne contrevient pas à la loi, il peut raconter exactement ce qu'il veut. La diffusion de l'information n'est pas un critère de véracité des faits. La presse continue épisodiquement d'écrire qu'il y a eu 100 000 morts à cause de Tchernobyl, un chiffre qui n'existe dans aucune publication scientifique.

Il existerait donc une campagne médiatique des climatosceptiques, mise en place après l'échec, politique, de Copenhague ?

Il ne s'agit pas d'une "campagne", car, pour ce faire, il faudrait qu'il y ait un porteur d'intérêt unique, bien identifié, et qui répète sa position. Là, les médias eux-mêmes, le Sunday Times en particulier, relayent des climatosceptiques qui sont une addition d’individus en mal de publicité mais qui ne font pas partie d’un mouvement organisé : on peut raconter l’histoire de chacun d’entre eux sans faire référence aux autres. Pour moi, il s'agit plutôt d'un "effet médiatique". Beaucoup de patrons de rédaction veulent avant tout monter des faits en épingle plutôt que d'affirmer des vérités tranquilles, moins bonnes pour les ventes. Les critiques faites au GIEC ne sont pas avant tout une manifestation d'un problème de fond, mais avant tout une création des médias.

L'affaire du Climategate fait partie de ces "créations"...

Les médias ont en effet tiré un peu vite sur ce qui est trop suspect pour être un fait du hasard, à savoir la publication, juste avant le début du sommet de Copenhague, d’une sélection de mails échangés entre des chercheurs du GIEC et piratés sur les ordinateurs de ces derniers. Tout d'abord, les courriels en question sont issus d'une correspondance de treize ans entre les experts. Les mails diffusés représentent donc moins de 1% de la correspondance sur cette époque. De plus, les propos ont été souvent mal interprétés. Une phrase a ainsi été attribuée à un chercheur qui aurait voulu cacher l'évolution des températures entre 2000 et 2008. En réalité, la fameuse citation est issue d'un courriel daté de 1999. Et les experts évoquaient la suppression d'un artefact d'une méthode utilisée avec les cernes d'arbres, méthode qui permet de reconstruire les températures mais qui devient inappropriée à partir des années 70 à cause des effets de la pollution sur la croissance des arbres. Il n’y avait aucun complot dans cette affaire! Ce genre de polémiques est récurrent ; elles sont engendrées par un système médiatique qui incite les journalistes à la polémique, journalistes qui au surplus manquent souvent de temps pour s'y retrouver dans un domaine très technique et complexe.

Si elles sont relayées par les médias, les polémiques liées au GIEC sont avant tout lancées par les climatosceptiques. Peut-on les définir ?

Le « climatoscepticisme » n'est pas un parti politique, ni un courant de pensée organisé ou une école cohérente dans laquelle tous les membres s'accordent sur une même position. Nous avons affaire à l’empilement d’un tout petit nombre d'individus qui ont chacun leurs raisons de critiquer la science orthodoxe. Ils vous racontent des choses qui ne sont pas conformes aux faits, ou transforment des cas isolés en généralités. Ces personnalités ne sont pas plus d'une quinzaine en France. Ainsi, nous avons Claude Allègre, qui en vient à dire, par orgueil, tout et n'importe quoi sur n'importe quel sujet ; Serge Galam, un mathématicien qui ne connait rien en physique ou biochimie ; Vincent Courtillot, un géophysicien très vexé que sa science n'ait pas la place qu'elle mérite ; Luc Ferry, qui, sauf erreur de ma part, n'est que philosophe ; Christian Gérondeau, ancien défenseur de la voiture ; Valéry Giscard d'Estaing, qui n'aime pas les éoliennes en Auvergne ; ou encore Claude Bébéar qui n'aime pas les éoliennes sur la plage du Cap Ferrat. J'en oublie certainement quelques-uns. Ils ont tous une histoire, mais ils ne forment pas une école de pensée cohérence comme cela se voit souvent dans les débats scientifiques normaux, où deux thèses s’affrontent qui ont chacune des raisonnement plausibles (par exemple cela a longtemps été le cas sur l’origine de l’univers).

Selon votre cabinet, qui calcule les émissions de gaz à effet de serre des Français par le biais de l'indicateur Eco2 Climat, la crise a infléchi les habitudes de consommation...

Il y en effet des baisses significatives des émissions de gaz dans les domaines du Fret - les industriels ont probablement moins réalimenté leurs stocks en 2009 -, de la construction ou encore du transport aérien. Avec la reprise économique, une hausse, logique, des émissions devrait se faire sentir. Mais je pronostique une croissance peu durable. En effet, nous sommes au plafond de la production mondiale de pétrole. D'ici cinq à dix ans, la production annuelle de ce précieux liquide, qui représente un tiers de l'énergie mondiale, diminuera. En conséquence, le prix de l'énergie va fortement fluctuer et une nouvelle crise - au sens de la baisse du PIB - semble très probable.

Comprenez-vous l'avis négatif du Conseil constitutionnel, rendu fin décembre, sur la taxe carbone ?

C'est l'illustration d'un malentendu. Le Conseil constitutionnel a considéré, à mon avis à tort, que tout le monde devait payer la même chose, quelles que soient les charges auxquelles les gens doivent faire face par ailleurs. Or les industriels qui étaient exemptés de taxe carbone dans le dispositif sont par ailleurs soumis à un système de rationnement, qui s’appelle des quotas (des quotas négociables, ce sont des tickets de rationnement négociables, beaucoup de particuliers n’aimeraient pas ça !). Ce système qui leur est imposé leur crée des dépenses (pour respecter le plafond d’émission qui leur est alloué, même à titre gratuit, ils doivent investir dans des améliorations) et il n’est du coup pas illégitime de les exempter d’un deuxième paiement au titre de la taxe. Je pense que le Conseil constitutionnel n'a pas compris cette réalité. Et puis on ne peut jamais exclure un gentil croc-en-jambe, parce que c’est hélas une réalité dans le jeu politique en démocratie. Je remarque aussi que Valéry Giscard d'Estaing, qui fait partie du Conseil, a, dans une préface de l'ouvrage de Christian Gérondeau, mis en doute le fait que l’homme puisse influencer l’évolution du climat. Cela a-t-il eu un effet sur la décision ? En tout cas cela jette évidemment un doute...


*******

Les attaques continuent:

http://www.latribune.fr/journal/edition ... enti-.html

**************


Les contradictions du procès fait aux experts du climat, par Stéphane Foucart
LE MONDE | 05.02.10

http://www.lemonde.fr/opinions/article/ ... _3232.html
Daniel Pennac (La fée Carabine)
"Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi la société n'est qu'un rêve de prédateur."

http://www.le-message.org/

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Re: Conférence de Copenhague 7-18 Dec 2009

Message par energy_isere » 18 févr. 2010, 19:15

Il avait été dit Mexico pour le prochain gros congré annuel sur le climat.

Maintenant je vois cité Cancun, au Mexique.

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