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« La FAO n’a aucune raison de croire que l’agriculture biologique puisse remplacer les systèmes agricoles traditionnels pour garantir la sécurité alimentaire mondiale » a déclaré lundi, à Rome, Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
En mai dernier, un document publié lors d’une conférence internationale sur l’agriculture biologique, accueillie par la FAO, affirmait que l’agriculture biologique pourrait nourrir la population mondiale actuelle. Les médias se sont emparés de cette information et l’ont relayés en l’attribuant à la FAO. Aujourd’hui, l’organisation affirme qu’elle n’est pas l’émettrice de ce document et remet en cause l’affirmation. « Nous devons recourir à l’agriculture biologique et l’encourager. Elle produit des aliments sains et nutritifs et représente une source croissante de revenus, pour les pays développés comme pour les pays en développement. Mais il n’est pas possible de nourrir aujourd’hui six milliards de personnes, et neuf milliards en 2050, sans une utilisation judicieuse d’engrais chimiques » a précisé Jacques Diouf.
Productivité vs agriculture biologique
« Le faible taux d’utilisation d’engrais est l’un des principaux obstacles à l’augmentation de la productivité agricole en Afrique subsaharienne » note un récent rapport de la Banque mondiale sur le développement. En comparaison avec l’agriculture traditionnelle, la productivité de l’agriculture biologique ne serait donc pas suffisante pour subvenir aux besoins alimentaires de la planète. Par ailleurs, les agriculteurs des pays en développement, dotés de faibles ressources, n’ont que difficilement accès aux connaissances techniques, aux investissements et à la filière (de la production à la commercialisation), nécessaires à la mise en place de l’agriculture biologique.
Jacques Diouf a donc rappelé les éléments que la FAO juge nécessaires pour satisfaire les besoins alimentaires mondiaux : « une augmentation des investissements publics et privés dans l’agriculture », des « choix politiques et technologiques » appropriés et le « renforcement des connaissances et des capacités, dans le cadre d’une gestion rationnelle des écosystèmes ».