BITUME: Les citoyens touchés par les fumées de goudron

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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maximeydel
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BITUME: Les citoyens touchés par les fumées de goudron

Message par maximeydel » 11 oct. 2007, 07:35

Parmi les nombreuses sources de pollution de l’air identifiées ces dernières années, les risques pour la santé publique générés par les fumées de la fabrications des bitumes restent encore très abstraits.
La formidable caution que nous apportons quotidiennement aux matériaux dits : « enrobés routiers » au travers de nos déplacements, l’urbanisation croissante et des chantiers routiers et jusque dans nos cours d’école, semble placer son procédé de fabrication au dessus de tout soupçons.

Le grenelle actuel devrait permettre aux asso. et ONG de lancer un premier signal d'alerte en direction des populations touchées.
Maxime Ydel

lavissan
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Message par lavissan » 11 oct. 2007, 10:19

Merci pour l'info qui me permet d'ajouter cette nuisance environnementale à la boîte-liste qui recense les nuisances automobiles de mon site sur les voies vertes du 06-ouest (LecoLomobiLe.fr) qui en contient déjà plus de 80 !

Auriez-vous un lien là-dessus?
Les voies vertes en 06-ouest: http://www.lavissan.fr
Agonie du marché automobile français: http://agonieautomobile.blog.fr/

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rico
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Message par rico » 11 oct. 2007, 10:58

Tiens je me demandais : est ce qu'en période de canicule, le soleil qui tape sur le bitume et le fait fondre n'entraine t-il pas des vapeurs de goudron?

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maximeydel
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Message par maximeydel » 11 oct. 2007, 11:34

Oui !

Les toxicologues qui se penchent sur la toxicité du bitume mettent en alerte sur le risque d'impact irréversible sur la santé par les HAP* et plus récemment des HHP (hydrocarbures Hétérocycles Polycycliques).
On les retrouve dans les résidus de rafinage dites "boues de fond de bac" puis tout le long de la transformation en enrobé routier ( fabriqué à 160°) et de la vie de la route au travers des émanations et surtout des ruissellements vers les nappes phréathiques, cours d'eau et bien sur... la mer.

* CMR
Cancérigène: Peut causé le cancer.
Mutagène: Peut causer des altérations génétiques héréditaires.
Reprotoxique: Peut altérer la fertilité.
Maxime Ydel

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Message par phylippe » 11 oct. 2007, 12:35

Les solution existent, mais c'est 4 à 5 fois plus cher.

Un bitume écologique, végétal
L’asphalte que l’on trouve sur nos routes est réalisé à partir d’un mélange de granulats et de bitume. A l’inverse des granulats (roche, sable, gravier…) qui sont 100 % naturels, le bitume qui entre dans la composition de l’asphalte est obtenu à partir de pétrole brut. Aujourd’hui, face à la menace de pénurie de pétrole et à l’envolée de son cours, le développement d’alternatives au bitume est une priorité. Dans ce cadre, en 2002, le Campus scientifique et technique du groupe Colas (le leader mondial de la construction de routes) a développé le Végécol, un liant de nature végétale sans dérivé pétrochimique, à usage routier ou pour le génie civil.

Depuis 2003, divers chantiers ont permis de valider le procédé et de le poser en alternative au bitume dans de nombreuses applications (routes, parkings, pistes cyclables…). Ses performances mécaniques n’ont rien à envier au bitume et permettent de réaliser des revêtements routiers particulièrement résistants avec, en outre, une grande variété de granulats (ce qui permet de faire appel à des matériaux locaux et de limiter le transport). Sa mise en œuvre ne demande aucun traitement spécifique, si ce n’est de l’appliquer à 110° au lieu des 150° exigés par les revêtements habituels, soit un gain énergétique non négligeable. Enfin, son caractère naturel lui permet de ne pas contaminer les eaux de ruissellement et d’être exempt de vapeur ou gaz toxique.
Pour finir, à l’inverse du bitume, le Végécol est transparent, ce qui lui permet de laisser apparaître la teinte naturelle des granulats qu’il agglomère, ou de réaliser des enrobés de différentes couleurs avec des colorants, pour une meilleure intégration paysagère.

Notons au passage, qu’en Normandie, dès le 19 avril, les fans de vélos et rollers de la périphérie du Havre pourront tester le confort de roulement de ce revêtement sur une nouvelle piste cyclable (1), réalisée pour contourner la commune de Bléville sur un kilomètre.
Alex Belvoit
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Message par maximeydel » 11 oct. 2007, 13:17

Exact ! Mais attention aux effets d'annonce qui camouflent la réalité des impacts sur notre santé. A savoir:

- Vingt ans de travaux auront été nécessaires à Ecopave pour mettre au point son Geo 320.
- En 2001, Appia sortait l ’Oléoflux
- En 2005, Christine Deneuvillers technicienne au laboratoire de la Screg qui a intégré le groupe Colas a réconcilié les bitumes avec l'environnement en annonçant le Végécol.

Parallélement à cette recherche en développement bien légitime mais tardive, les groupes pétrochimiques réussissent, sous nos yeux, la plus édifiante valorisation de déchets ultimes de raffinage en proposant* leur boue de fond de bac aux groupes industriels qui s'en servent de matière première dans la fabrication d'enrobé routier mondial depuis plus de 100 ans.

La recherche de bitume alternatif ne remettra pas en cause un bénéfice sur déchet qui est colossal et qui doit etre analysé avec les réserves qui se doivent vis à vis d'un secteur opaque et dominateur.

De plus, les besoins en essences, en infrastructures routières et surtout en écoulement de déchets ultimes de raffinage qui ne peuvent pas être traités en totalité par les filiales de véolia nous invite à entrevoir le coup d'envoi de l'arsenal BioBitumes et leurs indéniables avantages seulement lorsque les véhicules ne rouleront plus à l'énergie fossile. Quand...?
Donc, attention aux effets d'annonces !

* offert, vendu, echangé ?
Maxime Ydel

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Message par energy_isere » 14 oct. 2007, 23:00

Dans la Recherche cahier spécial "Construire demain" , il ya un paragraphe sur les enrobés modernes.

L' enrobé qui est constitué à 95% de granulat, et 5% de bitume (de pétrole) etait chauffé classiquement à 180 °C,

Avec des additifs dérivés de la chimie verte (ester d' huile de tournesol) on peut descendre la température à 50 °C seulement.
--> moins besoin de chauffer, moins d' émissions de COV (Composés organiques volatils).

L' enrobé à base de produits végetaux "Vegecol" de Colas est mentionné (vois aussi post précedent).

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Message par lavissan » 17 oct. 2007, 10:43

L’asphalte que l’on trouve sur nos routes est réalisé à partir d’un mélange de granulats et de bitume. A l’inverse des granulats (roche, sable, gravier…) qui sont 100 % naturels, le bitume qui entre dans la composition de l’asphalte est obtenu à partir de pétrole brut.

Tiens :roll: j'étais persuadé que le pétrole était un produit naturel ! tout comme le nucléaire d'ailleurs :lol:

Dans le cas du pétrole on peut ajouter aussi que c'est un produit bio :lol: ! N'est-il pas issu de la dégradation de la flore ?

Je pense que nous devons avoir une pensée pour les ouvriers qui respirent ces vapeurs lors des chantiers d'enrobés. Qu'en est-il de l'épidémiologie ce corps de métier?
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Message par maximeydel » 17 oct. 2007, 11:20

Les études épidémiologique du secteur "travaux routiers - travaux publics" ont extrêmement de mal à s'établir compte tenu de 4 facteurs:

1/ durant leurs carrières, les ouvriers changent souvent de groupes.
2/ les intérimaires, qui représentent un % non négligeable des effectifs d'applicateurs de bitume ne rentrent pas en ligne de compte dans les panels considérés.
3/ la médecine du travail et les caisses maladie ont bien des difficultés à faire prendre en compte les dossiers médicaux face aux pressions patronales.
4/ Si le principal agent toxique du bitume, qui est le HAP (+ le HHP), est à présent identifié par les scientifiques indépendants et ses effets sur l'organisme en passe d'être compris, il n'en est pas de même pour d'autres laboratoires et études de toxicité produites à la demande des groupes de l'industrie routière qui réussissent à figer une législation de 20 ans.
Maxime Ydel

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