[RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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energy_isere
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[RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 30 avr. 2007, 21:20

La végétation n'émettrait pas de méthane, puissant gaz à effet de serre

LE MONDE / 30.04.07

Début 2006, la revue Nature publiait une étude surprenante : une équipe de l'Institut Max-Planck d'Heidelberg (Allemagne) venait de constater que les plantes émettaient de grandes quantités de méthane (CH4), un gaz à effet de serre dont le pouvoir de réchauffement de l'atmosphère est vingt fois plus puissant que celui du CO2. Cela chamboulait la répartition des sources de carbone adoptée par les experts, qui considéraient jusqu'alors le méthane comme un sous-produit de l'activité microbienne en l'absence d'oxygène. Et remettait en cause la stratégie de reforestation envisagée pour lutter contre le réchauffement climatique.


"Pas si vite !", préviennent en substance des chercheurs néerlandais dans le dernier numéro de la revue New Phytologist. Tom Dueck (Plant Research International, Wageningen) et ses collègues ont reproduit l'expérience présentée dans la revue Nature et abouti à des conclusions totalement opposées. "Nos données indiquent que la contribution des plantes terrestres aux émissions globales de méthane est au mieux très faible", concluent-ils.


PLUS PROCHE DES CONDITIONS RÉELLES

Tom Dueck a testé l'activité biologique de six plantes - dont le maïs, le basilic, la sauge et le blé - après les avoir fait pousser dans un environnement enrichi en carbone radioactif (13C). Ce marqueur lui a ensuite permis de distinguer le méthane naturellement présent dans l'atmosphère de celui, marqué au 13C, que la plante était censée émettre. Or "la teneur de celui-ci n'était pas statistiquement différente de zéro", conclut-t-il.

Pour Philippe Bousquet, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), ces nouveaux résultats sont d'autant plus intéressants que "Dueck a travaillé dans des conditions plus proches des conditions réelles que Keppler", avec des chambres de mesure plus grandes et des conditions mieux contrôlées. Il note que plusieurs articles récents évaluant les sources de méthane avaient déjà révisé à la baisse la contribution de la végétation, par rapport aux évaluations de Keppler. "C'est une étape mais pour moi la question n'est pas encore définitivement tranchée", indique-t-il.

Hervé Morin

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Message par Schlumpf » 30 avr. 2007, 23:13

moi ca m'aurait surpris que les plantes dans leur phase de croissance génèrent du méthane. Que cela se produise au moment de leur putrèfaction, OK. Mais pas dans leur cycle de vie.
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par Environnement2100 » 30 avr. 2007, 23:18

Et puis je me voyais pas recommander de couper les arbres.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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Message par Schlumpf » 30 avr. 2007, 23:22

c'est bizarre cette affaire quand même. Le Max Planck d'Heidelberg, c'est pas des rigolos d'habitude. Il doit y avoir quelque chose qui a dû se perdre dans une traduction ou autre aléas de l'histoire.
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par energy_isere » 01 mai 2007, 00:46

sur le site de l' INRA :
Le méthane d'origine agricole

L'émission et l'absoption de CH4 par les sols
Les sols contiennent des microorganismes qui peuvent :
soit dégager du CH4
soit en consommer et le transformer en dioxyde de carbone.
Ces deux transformations dépendent en grande partie de la teneur en eau du sol.
Lorsque les matières organiques se décomposent dans les sols submergés ou détrempés, l'eau limite la circulation d'oxygène, ce qui provoque la libération de grandes quantités de méthane.


L'émission de CH4 provenant des animaux
Une grande partie du CH4 provenant des exploitations agricoles est produite par les ruminants (vaches, moutons ...).
Leur système digestif comporte un rumen qui permet la digestion microbienne des fourrages et conduit à la production de méthane, ensuite éructée par l'animal. Ces émissions de méthane varient selon le type d'animal et son alimentation.

Le méthane provient également du fumier et des lisiers composés d'excréments animaux. Comme toute matière organique, ces produits sont décomposés par les microorganismes :
lorsque le fumier est entassé, la décomposition se déroule dans un milieu pauvre en oxygène produisant ainsi une grande quantité de méthane,
lorsque le fumier est épandu sur le sol, la décomposition s'effectue au contact de l'air et la plus grande partie du carbone de la matière organique est libérée sous forme de dioxyde de carbone (CO2).


Les rizières et les zones humides émettent des quantités importantes de méthane au niveau mondial. Globalement en France, les sols absorbent plus de méthane qu'ils n'en émettent.

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Message par Schlumpf » 01 mai 2007, 23:45

oui certes, mais ce que décrit l'INRA c'est la production de méthane liée à la destruction des liens carbone liée à la transformation microbienne lors de la décomposition des plantes.

En revanche ce que le Max Planck "venait de constater" c'est "que les plantes émettaient de grandes quantités de méthane (CH4)". Vu la suite de l'article c'est donc pendant la période de vie des plantes que ce méthane serait produit. Ca c'est vraiment surprenant... et nouveau ! (à priori il suffirait de savoir le récupérer pour produire de l'essence !!!)
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par peaknik » 10 sept. 2007, 14:35

Pura Vida a écrit :Non je n'ai pas de niveau de chimie, et me relis peu avec les "risques" que ça comporte. Sûrement je ne connais pas la différence chimique, (s'il y en a une) qu'il y aurait entre le méthane piégé géologiquement (par ex. dans, ou sous le permafrost quand il décongèle?) et le méthane produit par la décomposition végétale et autre "bio".
C'est ce même phénomène, que je voulais simplement souligner (mais c'est raté!). D'une part, le carburant bio qui en brûlant ne rejette dans l'atmosphère que le gaz carbonique fixé préalablement dans la plante (donc cycle insignifiant parce que très court), et d'autre part, le gaz carbonique rejeté dans l'atmosphère par notre utilisation des carburants et gaz d'origine fossile. Ce gaz carbonique, soustrait à l'atmosphère terrestre durant les temps "géologiques", donc ayant participé ainsi à la composition atmosphérique durant ces temps, piège la chaleur dans l'atmosphère. La longueur d'onde de la chaleur entrante dans l'atmosphère n'est pas la même que celle de la chaleur sortante de l'atmosphère, et il y a aussi dans ce bilan le rôle du rayonnement infrarouge de la planète Terre (tout le monde sait ça, plus ou moins, je pense).

Quant au gaz carbinique (o et i voisins sur le clavier). Je pourrais peut-être faire l'inventaire des fautes de ceci et de cela sur les messages, certains pourraient monter haut dans les "enchères", vraiment. Mais, une fois le Français le mieux soigné possible, il y a bien autre chose à faire.

Atmosphère! Atmosphère! Aurait dit Arletty dans le très ancien film, l'Hotel du Nord. Ça serait un peu pareil sur Oléocène?
L'effet de serre ne se reduit pas au seul CO2.

de memoire le methane génère - à quantité égale- 23 fois plus d'effet de serre que le CO2.
Le méthane à une durée de vie dans l'atmosphere très courte d'un peu moins de 8 ans contre plusieurs siècle pour le CO2. Augmenter le cycle du méthane - plus de marais , plus de rizière plus d'elevage- a un effet direct sur l'effet de serre globale independament de l'origine fossile ou non du carbone.

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Le méthane dans l'atmosphère

Message par Environnement2100 » 07 déc. 2007, 04:02

C'est un peu l'invité surprise du Réchauffement Climatique. Alors que le CO2 et son cycle commencent à être connus, ses quantités mesurées, on a une lacune avec le méthane. C'est ennuyeux, parce que le méthane a un pouvoir d'effet de serre 21 fois plus élevé que le CO2.

Le méthane, CH4, est un gaz présent partout dans la nature ; systématiquement associé à la décomposition de la biomasse, on peut dire que partout où il y a de la vie, il y a du méthane.

Les ruminants seraient l'une des toutes premières sources de méthane dans le monde - en rotant, pas en pétant, hein. En France, l'analyse de l'air à la campagne montre que le polluant le plus fréquent est bien le méthane : une pièce de plus à verser au dossier déjà lourd de l'empreinte écologique de la viande rouge.

Mais ce n'est pas tout : le système des rizières, qui conduit les champs à être inondés une partie de l'année, ce qui autorise une décomposition anaérobie, donc en atmosphère réductrice, conduit à produire du méthane également ; et il faut bien dire qu'il y a bien plus de rizières dans le monde que d'étables. Sous nos latitudes, le méthane était connu sous le nom de "gaz des marais", ce qui explique bien sa genèse, pour les gens qui ont déjà vu un marais.

Ca ne s'arrête pas là : le méthane est présent dans l'essentiel des puits de pétrole "jeunes" ; il y a forcément des fuites et des loupés au moment de l'exploration, et des mises à l'air sauvages lors de la production et du transport. L'industrie communiquait très peu sur ce sujet jusqu'aux années 2000 ; on trouve maintenant des exhortations de l'industrie à limiter ces émissions ; comme toujours, cela dépend directement du comportement financier des exploitants.

Enfin il y a les clathrates dont on vous rebat les oreilles depuis longtemps, avec deux craintes :
- l'exploitation des très grandes quantités de clathrates présentes dans les océans conduirait forcément à des fuites supplémentaires de méthane
- la fonte du pergélisol aux hautes latitudes, déjà entreprise, va mettre à l'atmosphère des quantités inconnues de méthane, dans un processus qui va concerner des millions de km² de toundra, et donc totalement incontrôlable.

Tout ça donne l'impression que nous sommes très mal partis ? Eh bien curieusement, pour une fois, la mesure donne des résultats différents. Le graphe ci-dessous montre que la concentration en méthane, après avoir grimpé très rapidement, semble se stabiliser : le mystère s'épaissit, l'enquête continue :).

Pour la petite histoire, les chiffres ci-dessous nous sont apportés grâcieusement par les Obèses de l'Ouest, qui d'un côté polluent comme des porcs, et d'un autre côté font de gros efforts pour informer la planète sur ce sujet : AMC, l'Europe est incapable d'assurer ce service.

PS : une fois de plus, une erreur grossière dans la page de Wikipedia sur le méthane : WP est une encyclopédie énorme, avec d'énormes avantages, et d'énormes erreurs. Et oui, je corrige l'erreur :).

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Message par Filon 1 » 07 déc. 2007, 10:08

L'avenir c'est le kangourou

http://www.wikio.fr/article=37380750

:-k
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Message par Krom » 07 déc. 2007, 11:34

Est-ce que le réchauffement climatique, en étirant vers les pôles les zones les zones propices à la verdure, ne va pas justement tempérer la libération du méthane?

(Exemple : la toundra se réchauffe et libère du méthane, mais parallèlement, la limite de la taïga remonte vers le nord et stocke des GES sous forme de bois.)

(Pour les études sur le RC, j'imagine que si les unis françaises étaient moins enclines à partir en grève quand on leur propose l'accès au financement privé, on serait plus efficace.)

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Message par Environnement2100 » 07 déc. 2007, 11:55

Je ne sais pas répondre à cette question, je ne sais pas si quelqu'un sait répondre.
Les universités françaises, au sens large, ne soont pas si mal placées : c'est quand même la paire Jouzel-Lorius qui a foutu le bordel avec la "crosse de hockey", elle-même issue de leurs découvertes sur les carottes antarctiques ; sur le plan théorique on n'est pas trop mauvais. On a juste un problème de budget : les universités françaises arrivent à se payer quelques microscopes, aux USA, certaines universités peuvent se payer des radiotéléscopes entiers :).
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Re: Le méthane dans l'atmosphère

Message par mahiahi » 07 déc. 2007, 13:01

E2100, tu as oublié le maïs
Environnement2100 a écrit : Pour la petite histoire, les chiffres ci-dessous nous sont apportés grâcieusement par les Obèses de l'Ouest, qui d'un côté polluent comme des porcs, et d'un autre côté font de gros efforts pour informer la planète sur ce sujet : AMC, l'Europe est incapable d'assurer ce service.
Ouais, je propose d'euthanasier tous les hommes pesant plus de 75 kg et toutes les femmes de plus de 65 kg
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Message par Muad'Dib 1.2 » 07 déc. 2007, 13:48

:-D

Australie: les "pets ecologiques" des kangourous contre le rechauffement, AFP, 06/12/07

Sydney (AFP) - 08h39 - Des scientifiques australiens essaient de transplanter une bacterie propre aux kangourous dans l'estomac des moutons et des bovins afin que leurs flatulences ne contiennent plus de methane, qui favorise le rechauffement climatique.
Grace a cette bacterie, les gaz des kangourous ne contiennent pas de methane, a l'inverse des vaches et des moutons dont les flatulences peuvent representer un fort pourcentage du volume total des emissions de gaz a effet de serre.
"14% des emissions de toutes origines en Australie proviennent des entrailles des bovins et des ovins", a affirme jeudi Athol Klieve, un scientifique travaillant au sein d'un programme mis en place par le gouvernement de l'Etat du Queensland (nord-est).
"Et si vous prenez le cas d'autres pays, comme la Nouvelle-Zelande ou l'elevage est plus developpe, le niveau atteint environ 50%", a-t-il declare a l'AFP.
Les chercheurs ont egalement affirme que cette bacterie permettait une digestion des aliments plus efficace et pourrait potentiellement entrainer une economie de plusieurs millions de dollars en cout alimentaire pour les eleveurs.
"Non seulement, les animaux n'emetteront plus de methane, mais en plus ils tireront 10 a 15% d'energie supplementaire de ce qu'ils mangent", a declare M. Klieve.
Mais les travaux n'en sont qu'a leurs balbutiements: l'isolement de cette bacterie devrait prendre environ trois ans avant de pouvoir commencer a elaborer une technique pour la transplanter chez les vaches et les moutons.
++

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Message par mahiahi » 07 déc. 2007, 13:58

Il y a plus simple : mangez du monogastrique (porcidé, volaille, équidé)
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
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Message par Krom » 07 déc. 2007, 16:44

Environnement2100 a écrit :On a juste un problème de budget : les universités françaises arrivent à se payer quelques microscopes, aux USA, certaines universités peuvent se payer des radiotéléscopes entiers :).
C'est précisément là que les étudiants sont stupides ces jours : ils refusent de l'argent.

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