GillesH38 a écrit : ↑30 oct. 2019, 14:03
pris à l'ordre zéro, les rendements sont donc tout à fait corrélés (positivement) avec la température, qui a aussi plus augmenté entre 80 et 2000 que après 2000, donc je ne vois pas du tout comment en déduire quoi que ce soit sur la production mondiale en fonction de la température moyenne (à part que ça devrait augmenter ...)
Je pense gilles que tu as une vision de physicien et que tu ne prends pas en compte la tres forte non linearité des systemes vivants, avec des points de blocage, des processus dynamique qui s'enclanchent et font atteindre un point d'equilibre different, etc... Il est tout a fait possible effectivement que les rendements augmentent globalement et soient une aide pour faire face a la diminution des engrais post pic. Mais il est aussi possible qu'une dynamique de perte de biodiversité s'enclanche, ce qui est quand meme arrivé historiquement sur certaines zones de la terre.
La vie et la coopération/predation des systemes vivants ne me semble pas modelisable par un equilibre thermodynamique et des changements reversibles. Par exemple, il y a des modeles mathematiques expliquant pourquoi des chenilles de l'epicea vivent a l'etat residuel ou d'epidemie mais pas entre les deux. Plus genéralement, on a des modeles montrant des discontinuités et des effondrements non reversibles de population. Il va y avoir un match entre l'influence positive de l'augmentation de temperature, et l'avancee des deserts et des zones de faible biodiversité non habitables par l'homme ou par des populations d'hommes tres reduites. La désertification est l'exemple emblématique de phenomene de degradation non réversible, mais ces phenomenes de destruction de biodiversité non reversible se produisent dans d'autres contextes a moins grande echelle. Par exemple apres la disparition presque totale de la morue dans certaines zones a cause de la surpeche, la morue ne remonte pas naturellement a sa population anterieure.
Ce n'est pas juste une question de quantité mais aussi de qualité. Les zones les plus resilientes aux stress (par exemple aux surprelevements de l'homme ) sont les zones de grande biodiversité incluant notamment de nombreuses especes non directement utilies pour l'homme. C'est vrai pour la quaiité des sols, pour la peche... Je n'ai rien lu qui permette de décider l'issue du match entre perte de biodiversité et apport supplémentaire d'energie. Quelle sera la perte de biodiversité ? Sera-t-elle compensée par une surproduction d'autres zones ? Combien d'hommes pourront vivre dans le paysage resultant, en tenant compte des especes vivantes qui ne pourront pas migrer ou pas suffisamment vite et dont les populations vont s'effondrer ? Je crois que personne ne le sait.
D'une certaine facon, je trouve qu'il y a un miroir, d'un coté ceux qui disent, c'est tres grave le rechauffement, on va pas pouvoir se nourrir, ca va s'effondrer, et de l'autre ceux qui disent, c'est pas grave, ca s'equilibre toujours, oubliant au passage l'existence de phenomene de degradations non reversibles. Je prefere une troisieme voie, admettant qu'on ne sait pas, mais qui consiste politiquement a tout mettre en oeuvre pour preserver la biodiversité garante d'un ecosysteme habitable dans des conditions agreables pour l'homme. Peut etre que je comprends mal ta position, mais j'ai tendance à te voir dans la deuxieme categorie.