Hulot et Reeves : "Il est urgent de protéger la nature&

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Transparence
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Hulot et Reeves : "Il est urgent de protéger la nature&

Message par Transparence » 17 févr. 2007, 17:29

BIODIVERSITE & CLIMAT
Il est urgent de protéger la nature
par Nicolas Hulot et Hubert Reeves, Le Monde
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 845,0.html

Ce n'est pas dans les quelques îlots ou oasis paradisiaques qui subsisteraient que les humains de demain vivront. Ils seront trop nombreux pour y trouver tous une place. Ils ne pourront pas non plus s'évader vers une planète de rechange que les meilleurs télescopes n'ont, à ce jour, pas trouvée... Les Français, dans quelques décennies, vivront en Beauce, en Brenne, en Bresse, en Bretagne... ou ailleurs dans l'Hexagone, confrontés aux réalités résultant de notre comportement actuel. Le temps est venu d'envisager avec lucidité le futur : nous avons déjà beaucoup épuisé les ressources, éliminé des espèces, pollué, et donc, en quelque sorte, sali et vidé le coffre de ses trésors pour le léguer rempli de problèmes à subir plus qu'à régler.


Avec ce siècle, nous prenons conscience que nos proches descendants, comme tous les Terriens, sont embarqués dans une histoire dont on ne connaît pas l'issue. "Et si l'aventure humaine venait à échouer ?", se demandait Théodore Monod. La question se pose en effet. Nos enfants et petits-enfants feront avec ce que nous aurons bien voulu leur laisser de biodiversité, de ressources et de services, et ils vivront sous des climats que nous contribuons à perturber. La France possède des milliers de chances. Son territoire métropolitain comporte plusieurs zones biogéographiques bien typées. Elle est présente dans les quatre océans. La Guyane est riche d'une forêt amazonienne dont nous pourrions faire un pôle d'excellence environnementale.

Par la volonté du législateur de l'époque, une grande loi de protection de la nature a été votée en 1976. La France a, grâce à cette loi, diffusé dans sa population la notion de responsabilité individuelle et collective vis-à-vis du patrimoine naturel. Elle a agréé des associations au titre de la protection de la nature et obligé à des études d'impact pour que les aménageurs soient soumis à certaines contraintes. La loi de 1976 a entraîné l'établissement de listes d'espèces protégées. Mais, trente ans après, les espèces que cette loi protège régressent. Les papillons et les hirondelles désertent nos cieux. Et pas pour d'autres. Et leur mort n'a rien de naturel.

Cette loi a aussi initié des zones de nature protégées. Las ! Les autres ont été livrées à des attaques, imprévues sinon imprévisibles. Qu'il s'agisse de biodiversité écosystémique ou spécifique, il faut changer d'échelle. Il faut d'autres textes. Il en va de la responsabilité du prochain gouvernement. Au-delà des joyaux que sont les espaces protégés, il doit considérer que tous les autres - tous ceux qui constituent l'essentiel de nos espaces ruraux - sont aussi précieux.

La biodiversité constitue un enjeu aussi important que les changements climatiques, lesquels aggravent son érosion. Sa protection nécessite qu'elle soit prise en compte dans toutes les décisions politiques de tous les ministères : transports, agriculture, santé, aménagement, ainsi que des moyens accrus pour le ministère de l'écologie. Un vice-premier ministre garant du long terme auprès du premier ministre qui, comme on le sait, est accaparé par les problèmes du jour, cela ferait un duo responsable à la fois pour le présent et le futur, et la célèbre formule "Gouverner, c'est prévoir" prendrait enfin toute sa valeur.

La réponse au défi écologique nécessite de faire de la protection de la nature une véritable politique publique, ambitieuse, avec des objectifs de long terme et toutes les étapes intermédiaires pour y parvenir, avec des moyens d'évaluation pour une adaptation des moyens à déployer. Ainsi, par exemple, de la même façon qu'on a fait des schémas autoroutiers à vingt ans, on pourrait engager des schémas de préservation et de mise en valeur du patrimoine naturel. Ces schémas définiraient des objectifs, ce qui implique une gestion différenciée pour chacun des espaces suivant sa catégorie et selon les espèces qu'il abrite. Ils seraient opposables aux autres politiques sectorielles, notamment en matière d'aménagement.

Comme c'est la nature qu'il faut sauver partout en France, cela nécessite une gouvernance adaptée afin que chaque citoyen qui le souhaite participe à cette sauvegarde, directement ou à travers une association de son choix. Il faut donc des instances de concertation qui permettent de recueillir l'expression de tous les acteurs, y compris au niveau local, pour que les décisions - qui appartiennent aux élus - soient comprises, admises et respectées.

Nous sommes dans un nouveau siècle. Des changements globaux s'annoncent. Ils sont lourds de conséquences. Il faut marquer les esprits. Nous avons fait ensemble un rêve : la forêt guyanaise est un trésor bien plus précieux que l'or que l'on veut lui arracher ; en entrant en fonctions, le nouveau président de la République pourrait annoncer l'abandon du projet minier "Cambior". Ainsi serait explicitement indiqué où sont les vraies valeurs. Elles ne peuvent être dans un minéral, si brillant soit-il. C'est le vivant dont il faut promouvoir le respect.
J.M. Jancovici : "[Le CSP] est d'ores et déjà économiquement compétitif dans les zones très bien insolées. Certains pays tropicaux pourraient exporter de l'électricité solaire ! (...) nous résoudrions au moins pour partie le problème du RC"

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Re: Hulot et Reeves : "Il est urgent de protéger la nat

Message par energy_isere » 17 févr. 2007, 21:43

Transparence a écrit :Nous avons fait ensemble un rêve : la forêt guyanaise est un trésor bien plus précieux que l'or que l'on veut lui arracher ; en entrant en fonctions, le nouveau président de la République pourrait annoncer l'abandon du projet minier "Cambior". Ainsi serait explicitement indiqué où sont les vraies valeurs. Elles ne peuvent être dans un minéral, si brillant soit-il. C'est le vivant dont il faut promouvoir le respect.
l' article ici http://www.tela-botanica.org/actu/article1364.html dit que le projet Cambior est actuellement arrété par le ministére de l' environnement (depuis Octobre 2006).

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