Glaciers et climats

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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GillesH38
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Re: Glaciers et climats

Message par GillesH38 » 31 déc. 2021, 13:21

phyvette a écrit :
31 déc. 2021, 12:01
Mode gillioning in

"Alors les glaciers fondent à une vitesse spectaculaire ! Mais as tu des données, des chiffres, des preuves et des graphiques pour soutenir que les glaciers fondent à une vitesse spectaculaire. Pas juste des journaux grand public qui eux même l'affirment sans données à l'appui.
Dire les glaciers fondent, ça n'a rien d'une donnée statistique."


Mode/gillioning out

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si il n'y en a pas, c'est grave pour ces chercheurs effectivement.

Pour la Mer de Glace, le recul a commencé bien avant le RC (pour le plus grand soulagement des populations de la vallée de Chamonix qui ne craignaient plus les terribles crues glaciaires, capable d'engloutir des villages)

https://www.glaciers-climat.com/clg/pet ... glaciaire/
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Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 28 mai 2022, 13:46

Isère : un refuge contraint de fermer à cause du réchauffement climatique

Le Parisien avec AFP

Une fermeture « définitive ».

Dans l’Isère, le refuge de la Pilatte, situé à 2,577 m d’altitude dans le massif des Ecrins, a été contraint de fermer ses portes pour raisons de sécurité. Selon la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), le réchauffement climatique déstabilise le socle rocheux sur lequel le refuge, ouvert en 1954 et qui servait de camp de base pour de nombreuses courses d’alpinisme, est bâti. Il était déjà fermé depuis l’été 2021

Du fait de la fonte accélérée du glacier de la Pilatte, à l’origine d’un « phénomène paraglaciaire » qui a provoqué l’apparition d’importantes fissures au niveau du refuge. Ces fissures étaient suivies annuellement par des experts depuis les années 1990. Des mesures de suivi géologique menées parallèlement autour du bâtiment ont toutes accusé une « accélération nouvelle et brutale » au printemps 2021, « entraînant une fragilisation de la structure du refuge », explique la Fédération dans un communiqué sur son site internet.

Perte de 50 m d’épaisseur

Le glacier, qui jouait le rôle de contrefort du socle granitique, a « perdu près de 50 m d’épaisseur depuis le début des années 1990 », note la FFCAM. « L’état de catastrophe naturelle est reconnu, et l’expertise assurantielle est en cours. Des études géologiques sont menées depuis un an pour comprendre les phénomènes en jeu, évaluer la stabilité du socle rocheux et son impact sur la sécurité des pratiquants », souligne la fédération. Une solution provisoire à proximité du refuge sera mise en place cette année pour permettre aux guides d’accompagner des groupes sur les courses autour du refuge, poursuit-elle. L’avenir du bâtiment, composé de la partie construite en 1954 et d’une autre édifiée en 1994, « est quant à lui très incertain », prévient-elle.
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/fra ... NewsSearch

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Le refuge de la Pilatte

video de 3 mn ici : https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 50304.html qui montre les fissures dans le batiment.

il y a aura des conséquences économique chez les guides de haute montagne de la Bérarde, puisque ce refuge était le départ de courses de haute montagne.

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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 31 mai 2022, 10:11

Climat : la fin annoncée des glaciers autrichiens

Par Johannes Pleschberger • 30/05/2022

Les glaciologues autrichiens pourraient bientôt se retrouver sans travail. Selon les Nations unies, tous les glaciers d'Autriche auront fondu d'ici la fin du siècle.

Les printemps exceptionnellement chauds comme celui de cette année sont en partie responsables d'après le géomètre Andreas Knittel. Il mesure depuis 35 ans la glace dite éternelle dans les montagnes d'Ankogel.

"Le dernier rapport des Nations unies confirme ce que nous mesurons depuis deux décennies, à savoir que le rythme du recul des glaciers s'accélère", souligne Andreas Knittel. "Début avril, la couverture neigeuse des langues glaciaires a déjà fondu à tel point que le soleil fait fondre directement la glace. Toutes les tentatives pour contrer ce phénomène ne suffiront pas à l'arrêter", ajoute le géomètre.

Les Nations unies ont prévenu que même des réductions drastiques de CO2 ne pourraient pas sauver les glaciers autrichiens.

Pour l'heure, le géomètre et son équipe poursuivent leurs observations à l'aide d'un drone qui a remplacé le mètre à ruban utilisé encore ces dernières années.

"Le drone survole simplement le glacier et prend de nombreuses photos. Les informations 3D sont ensuite extraites à partir de ces photos et le terrain peut être reconstitué", explique Rosa Kück, technicienne en information géographique.

Tout le monde n'est cependant pas convaincu du retrait total des glaciers autrichiens.

Si le réchauffement climatique se stabilise à 1,5 degré, quelques restes de glace pourraient survivre selon Andrea Fischer de l'Académie autrichienne des sciences. "Avec__ce scénario, les glaciers auront largement disparu à la fin du siècle mais il faut garder à l'esprit qu'il restera de la glace", analyse la glaciologue.

Même si quelques plaques de glace persistent, le recul du glacier aura des conséquences considérables.

Lorsque les glaciers auront disparu, l'eau issue de la fonte régulière des glaciers et qui alimente les rivières et les réservoirs manquera. Les centrales hydroélectriques seront alors dépendantes de précipitations imprévisibles.

L'impact exact sur la production d'électricité dans les Alpes fait toutefois encore l'objet de recherches.
https://fr.euronews.com/2022/05/30/clim ... utrichiens

2mn 20 s de vidéo dans le lien

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Message par energy_isere » 07 juil. 2022, 09:09

Dans le nord du Pakistan, les crues glaciaires sonnent la "fin des temps"

AFP•07/07/2022

L'aube commençait à peine à poindre sur le village de montagne, quand un fracas soudain a rompu la quiétude du matin. Depuis le glacier en surplomb, un torrent d'eau limoneuse a dévalé les pentes, puis un épais nuage de poussière a tapissé les lieux.

Ce jour où les flots ont déboulé dans son village d'Hassanabad, dans le nord du Pakistan, Javed Rahi, un professeur de mathématiques à la retraite, devait assister au mariage d'un neveu.

"Je m'attendais à ce que les femmes et les enfants chantent et dansent (...) A la place, je les ai entendus hurler de peur", raconte le presque septuagénaire. "C'était comme la fin des temps."

Dans la catastrophe, survenue en mai, en pleine canicule, neuf maisons ont été détruites et une demi-douzaine endommagées.

Le déferlement d'eau a aussi emporté deux micro-centrales hydro-électriques et le pont qui reliait ce village isolé au reste du pays.

Le Pakistan dispose de plus de 7.000 glaciers, soit plus qu'aucun autre pays sur terre en dehors des terres polaires. Mais avec le réchauffement climatique, ceux-ci fondent rapidement, créant des milliers de lacs glaciaires.

Trente-trois de ces lacs, formés dans les chaînes de l'Himalaya, de l'Hindu Kush ou du Karakoram, risquent fortement de déborder et de déverser en aval des millions de mètres cubes d'eau et de débris, selon les autorités.

Au moins 16 cas de vidange brutale d'un lac glaciaire (Glof, selon l'acronyme anglais), causés par la hausse des températures, ont déjà été recensés cette année, contre cinq ou six l'an passé, a indiqué cette semaine le gouvernement.

Les dégâts sont généralement tellement importants qu'il est difficile pour les communautés locales de se remettre de telles catastrophes.

A Hassanabad, M. Rahi et les autres habitants ayant perdu leur maison ont été déplacés dans un camp à proximité du village. Sous leurs tentes de fortune, traînent les rares biens qu'ils ont pu sauver et des matelas pour dormir.

"Nous n'avions jamais pensé que nous passerions de riches à loqueteux", soupire M. Rahi.

Le Pakistan est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.

- Pas conscience de la menace -

Il est confronté à des périodes de chaleur de plus en plus fréquentes, anticipées et étouffantes. Cette année, les températures ont par endroits dépassé les 50°.

Les inondations et les sécheresses ont tué et déplacé des milliers de personnes ces dernières années, endommageant les infrastructures et détruisant les moyens de subsistance.

Selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le manque d'information sur les changements que connaissent les régions glaciaires au Pakistan empêche de prédire avec précision là où une catastrophe pourrait survenir.

Même si Hassanabad disposait d'un système d'alerte, avec des caméras pour surveiller le niveau des lacs glaciaires, les habitants étaient persuadés de vivre suffisamment en altitude pour être à l'abri, selon des responsables locaux.

Zahida Sher, qui a aussi perdu sa maison ce jour-là, explique que la force des flots a emporté des constructions jugées jusque-là très solides.

Les communautés montagnardes dépendent du bétail, des vergers, des fermes et du tourisme pour survivre. Mais tout est menacé par le changement climatique.

"Notre économie est agraire et les gens n'ont pas suffisamment de ressources pour partir d'ici", souligne Mme Sher, chercheuse pour une ONG locale de développement.

Selon Siddique Ullah Baig, un expert en gestion des risques naturels, environ sept millions de personnes sont sous la menace de Glofs dans le nord du Pakistan. Mais la plupart n'ont pas conscience de la menace.

"Les gens continuent à construire des maisons dans des endroits en zone inondables. Ils ne sont pas informés et préparés pour affronter une catastrophe naturelle", dit-il à l'AFP.

Un peu au nord d'Hassanabad est situé le hameau de Passu, qui a perdu près de 70% de ses habitants et de son étendue après avoir été frappé par des crues soudaines et en raison de l'érosion naturelle de la rivière.

Le village est coincé entre deux glaciers, au nord et au sud, et la rivière Hunza à l'est. Ces trois éléments naturels sont appelés "dragons" par les habitants, pour leur pouvoir de destruction.

- 'La bouche des dragons' -

"Le village de Passu repose dans les bouches de ces trois dragons", observe Ali Qurban Mughani, un lettré local, en pointant du doigt la masse glaciaire le surplombant.

Pendant qu'il parle, des ouvriers construisent un mur en béton sur l'une des rives proches, pour tenter de protéger le village de l'érosion.

Kamran Iqbal avait investi 500.000 roupies (2.350 euros), une somme empruntée à une ONG locale, pour ouvrir une aire de pique-nique pour les touristes, dans un lieu qui bénéficie d'une vue à couper le souffle.

La beauté des glaciers a fait de cette région l'une des plus touristiques du pays.

Son affaire tournait bien, jusqu'à cette "nuit d'horreur" l'an passé, quand une crue a tout emporté.

Même si les objectifs internationaux les plus ambitieux consistant à limiter à 1,5° la hausse des températures liée au réchauffement climatique d'ici la fin du siècle sont respectés, près d'un tiers des glaciers pakistanais pourraient avoir fondu d'ici là, avait indiqué l'organisation International Centre for Integrated Mountain Development (Icimod), basée au Népal, dans une étude parue en 2019.

"En 2040, nous pourrions commencer à être confrontés à des problèmes de pénurie (d'eau), qui pourraient mener à la sècheresse et à la désertification. Et avant cela, nous pourrions devoir faire face à d'intenses et fréquentes inondations le long des rivières, et bien sûr à des crues soudaines", estime Aisha Khan, la cheffe de l'Organisation pakistanaise de protection des montagnes et glaciers.

Le Pakistan, qui abrite une population de 220 millions d'habitants, dit n'être responsable que de moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Malgré cela, il est particulièrement menacé par le dérèglement climatique, car très dépendant de son agriculture et de ses ressources naturelles, des secteurs très sensibles aux modifications du climat.

"Nous n'avons pas d'usines ou d'industries ici qui puissent causer de la pollution (...) Notre environnement est propre", déclare Amanullah Khan 60 ans, un des aînés du village d'Hassanabad.

"Mais pour ce qui est de la menace posée par le changement climatique, nous sommes en première ligne", souligne-t-il.

Asif Sakhi, un militant politique local, remarque que les habitants de la région craignent de plus en plus la menace posée par les glaciers, et regrette: "Cette zone appartient aux glaciers; nous l'avons occupée".
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b6ea7ba982

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Message par energy_isere » 28 juil. 2022, 00:29

Les vagues de chaleur accélèrent la fin de vie des glaciers des Pyrénées

Béatrice Colin - 27 juillet 2022

Les derniers glaciers des Pyrénées, déjà touchés par un faible enneigement, sont victimes d’une fonte très précoce cette année et n’échappent pas aux vagues de chaleur qui ont touché la France


Les deux vagues de chaleur successives que vient d’enregistrer la France n’épargnent pas le massif des Pyrénées. Et encore moins ses symboliques glaciers dont la fonte s’est accélérée au cours des deux dernières décennies. « Il reste à peu près 25 glaciers sur la chaîne pyrénéenne aujourd’hui contre une centaine au milieu du XIXe siècle. Depuis 2000, on a perdu la moitié, il y en avait alors 45 », rappelle Pierre Réné, fondateur de l’association « Moraine », un observatoire des glaciers du versant français de la chaîne.

Pour ce glaciologue qui arpente tout au long de l’année les sommets du massif, les températures élevées de ces dernières semaines ne vont pas arranger ce que le réchauffement climatique laisse entrevoir depuis plusieurs années : d’ici à 2050 il n’y aura plus de glaciers dans les Pyrénées.

Peu de neiges accumulées, fonte précoce
Une prévision qui pourrait bien intervenir plus tôt lorsqu’on regarde l’état actuel de ces masses de glace dont les superficies se réduisent à vue d’œil. En mai dernier, lorsque son association a dressé les bilans des mesures d’accumulation des neiges hivernales, ce n’était déjà pas brillant. « Les mesures réalisées sur le glacier d’Ossoue au Vignemale mettent en évidence qu’au cours des vingt dernières années, c’est la valeur la plus faible enregistrée après 2006. Sur le glacier de la Maladeta, les collègues espagnols ont aussi mesuré la valeur la plus faible d’accumulation de neige depuis trente ans », relève ce spécialiste de la montagne.

.......................
lire : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/oth ... e1981ef8f0

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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 14 août 2022, 10:49

suite de 3 posts au dessus.
Autriche : quand les glaciers fondent et emportent l'histoire

11 aout 2022

Le glacier Jamtal en Autriche, la scientifique Andrea Fischer le connaît comme sa poche. Mais jamais elle n'aurait imaginé que ce glacier ne fonde de manière aussi spectaculaire que cet été, emportant des données précieuses avec lui.

Au fil du réchauffement climatique, "nos archives disparaissent", s'inquiète Andrea Fischer, tout en examinant à ses pieds la glace qui, à certains endroits, se mêle à la terre, donnant au paysage un aspect grisâtre. Depuis plus de 20 ans, la scientifique scrute à la loupe Jamtal et d'autres glaciers de la région montagneuse du Tyrol.

Dans ces capsules temporelles uniques, permettant de remonter à des milliers d'années, elle et son équipe prélèvent régulièrement des carottes de glace. Ils peuvent ensuite les dater en procédant à des mesures de carbone 14 sur des débris végétaux restés emprisonnés à travers le temps. L'analyse des différentes couches permet de "comprendre le climat du passé et de créer des modèles pour l'avenir", explique la chercheuse.

Sept mètres de glace perdus

Mais prélever ces glaciers est une tâche qui devient de plus en plus complexe pour la directrice adjointe de l'Institut de recherche sur la montagne d'Innsbruck, rattaché à l'Académie des Sciences. Car la fonte, indicatrice du changement climatique, s'est accélérée ces 20 dernières années, selon une étude publiée dans Nature en avril 2021.

Sur les 220.000 glaciers de la planète, les 4.000 localisés dans les Alpes ont particulièrement rétréci et la plupart sont voués à s'évaporer. "Cette année est insensée en comparaison de la moyenne des 6.000 dernières années", lance Andrea Fischer, qui affirme qu'à ce rythme "Jamtal ne sera plus un glacier dans cinq ans".

La scientifique a même dû avancer de quelques jours une opération de forage à 14 mètres de profondeur, face aux températures exceptionnellement élevées. En temps normal, la neige protège le glacier du soleil pendant l'été, mais le peu de flocons tombés l'hiver dernier avait déjà disparu début juillet. "Le glacier est donc entièrement exposé au soleil pendant deux mois", souligne Andrea Fischer.

D'après elle, l'impact pour la recherche est dévastateur : elle pronostique une perte de sept mètres de glace cette année, contre un mètre habituellement, "ce qui correspond à l'analyse de 300 ans de changement climatique" partie en fumée.

Image
Le glacier Jamtal, en Autriche (juillet 2022).

La situation engendre en outre des risques supplémentaires du fait des vagues de chaleur qui rendent les terrains instables - comme au glacier de la Marmolada en Italie, où un énorme bloc s'est effondré en juillet, tuant onze personnes. Sans oublier les autres répercussions : au-delà de leur rôle économique vital pour attirer les touristes, les glaciers autrichiens alimentent en été les grandes rivières et contribuent au réseau hydraulique.

Au village voisin de Galtür, qui compte 870 habitants, le club alpin a pris les devants et propose déjà une randonnée intitulée "Goodbye, glacier!" pour tenter de susciter une prise de conscience autour du réchauffement. Sa responsable Sarah Mattle évoque un sentiment de "gravité" des visiteurs "quand ils prennent réellement conscience de ce qu'ils entendent et voient dans les médias".

Quand la glace s'efface, elle laisse certes la place en quelques années à une vingtaine d'espèces différentes de plantes, essentiellement des mousses. C'est l'occasion de découvrir "de nouveaux chemins de randonnées, plus accessibles", ajoute la montagnarde de 34 ans.

Pourtant, à l'image de nombreux Autrichiens émotionnellement attachés à leurs glaciers, Gottlieb Lorenz, lui, ne peut accepter l'idée. Son arrière-grand-père a été le premier gérant du refuge de Jamtal, situé à 2.165 mètres d'altitude. "Mon coeur saigne quand je pense à la magnificence passée", confie le sexagénaire, montrant une photo de 1882 où le chalet apparaît entouré d'une épaisse couche blanche.
https://www.msn.com/fr-fr/voyage/actual ... 18f4750935

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Re: Glaciers et climats

Message par emmort » 16 août 2022, 17:21

Les glaciers sont un paramètre important dans le maintient de l'étiage des grands fleuves. (Rhin, Danube, Rhône,...).
Si ceux-ci disparaissent complètement, le transport fluvial risque de devoir s'interrompre plusieurs étés par décennie.
Le contraire de la vérité, ce n'est pas le mensonge, c'est la certitude !! (Emmanuel Carrére)

J'utilise LINUX, il y a moins bien, mais c'est plus cher!!

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Re: Glaciers et climats

Message par tita » 23 août 2022, 08:01

Les glaciers suisses ont perdu la moitié de leur volume entre 1931 et 2016, selon une étude de l'EPFZ et l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) publiée lundi. Il s'agit de la première reconstitution du recul des glaciers au XXe siècle.

La fonte des glaciers dans les Alpes, que les experts attribuent aux réchauffement climatique, est étroitement surveillée depuis le début des années 2000. Mais les chercheurs ne savaient pas grand-chose sur leur évolution au cours des décennies précédentes, car seuls quelques glaciers étaient alors suivis de près.

Pour mieux comprendre leur évolution, des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) ont procédé à la reconstitution de la topographie de l'ensemble des glaciers suisses qui existaient en 1931.

"Sur la base de ces reconstructions et en comparant avec les données des années 2000, les chercheurs concluent que le volume des glaciers a été réduit de moitié entre 1931 et 2016", ont indiqué l'EPFZ et le WSL dans un communiqué.
https://www.rts.ch/info/sciences-tech/e ... -1931.html

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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 29 sept. 2022, 01:40

Jamais les glaciers suisses n'avaient fondu aussi vite

AFP•28/09/2022

Les glaciers suisses ont "pulvérisé" tous les records de fonte en 2022, sous le double effet d'un hiver sec et d'une vague d'intense chaleur estivale. Le changement climatique est visible pour tous.

Trois kilomètres cubes de glace ont été perdus, soit 6% du volume total des glaciers suisses.

Une perte de 2% en une année était jusque-là considérée comme "extrême" note la Commission d'experts réseau de mesures cryosphère de l’Académie suisse des sciences naturelles. Et cela va aller en s'empirant.

"Il n'est pas possible de ralentir la fonte à court terme", explique à l'AFP le docteur Matthias Huss, qui fait autorité sur le sujet et dirige le Réseau suisse de relevés glaciologiques (Glamos).

Si on réduit les émission de CO2 et qu'on protège le climat, "cela pourrait sauver environ 1/3 des volumes totaux en Suisse dans le meilleur des cas". Sans cela les glaciers auront quasiment disparus en Suisse "d'ici la fin du siècle", selon lui.

- Drame annoncé -
Au printemps, l’épaisseur de neige dans les Alpes n’avait jamais été aussi faible et les poussières de sable du Sahara sont venues souiller la neige. Celle-ci a donc absorbé davantage de chaleur, a fondu plus vite et privé les glaciers de leur couche de neige protectrice dès le début de l’été.

La glace a ensuite été soumise à la vague de chaleur sans son bouclier protecteur habituel.

A la fin de l'été, une langue de terre à la jonction du glacier de Tsanfleuron et de celui du Scex Rouge à un peu plus de 2.800 mètres, s'est retrouvée à l'air libre pour la première fois depuis l'époque romaine.

Et début juillet, l'effondrement d'un énorme bloc du glacier de la Marmolada, le plus haut sommet des Alpes italiennes, a fait onze morts et démontré la gravité de la situation.

Selon le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) paru au printemps, la fonte des glaces et neiges est l'une des dix menaces majeures causées par le réchauffement climatique.

- Les petits d'abord -
"Les dégâts ont été catastrophiques pour les petits glaciers", soulignent les experts suisses.

Le Pizol, dans l'Est du pays -dont des funérailles avaient déjà été célébrées en 2019- a maintenant "pratiquement disparu", tout comme celui du Vadret dal Corvatsch dans le sud-est du pays ou encore celui de Schwarzbachfirn dans le sud. La situation est tellement dégradée que les mesures ont été arrêtées.

A 3.000 mètres d'altitude, dans la région de l'Engadine dans le sud-est de la Suisse et dans la partie sud du Valais "une couche de glace de 4 à 6 mètres d'épaisseur a disparu, c'est parfois deux fois plus que le maximum" enregistré jusqu'à présent.

"Même aux points de mesure les plus élevés, comme par exemple le Jungfraujoch (qui culmine à presque 3.500 mètres d'altitude Ndlr) on a pu mesurer des pertes notables", insiste le groupe d'experts.

Le phénomène va aller s'accélérant, note le rapport: "Les observations montrent, que de nombreuses langues de glace s'effritent et que des îlots de rochers apparaissent au milieu du glacier quand la glace n'est pas très épaisse. Autant de processus qui accélèrent encore la dégradation".

"Ces évolutions montrent aussi l'importance des glaciers pendants des années chaudes et sèches pour l'alimentation en eau et en énergie", expliquent les experts.

Un point crucial pour un pays où l'hydroélectricité assure plus de 60% de la production totale d'énergie du pays.

"Si dans cinquante ans on voyait les mêmes conditions météorologiques (...) l'impact serait beaucoup plus important, parce que dans cinquante ans, on s'attend à ce que les glaciers auront pratiquement disparu et par conséquent ne pourront pas fournir d'eau", souligne Matthias Huss.

- Découvertes macabres et archéologiques -
La fonte des glaciers a aussi des conséquences moins attendues.

Il arrive de plus en plus fréquemment que des randonneurs ne fassent une découverte macabre, les corps étant libérés des glaces dont ils étaient prisonniers parfois depuis des décennies voire des siècles.

Cela peut aussi se révéler une aubaine pour les archéologues qui ont tout d'un coup accès à des objets vieux de plusieurs millénaires.

Plus improbable encore, la fonte d'un glacier entre l'Italie et la Suisse a déplacé la frontière qui court le long de la ligne de partage des eaux à cet endroit, forçant à de longues négociations diplomatiques.
avec des photos dans l'article : https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 1ed7ccfbe2

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Re: Glaciers et climats

Message par mobar » 29 sept. 2022, 08:56

Le Rhin a subi en août 2022 un important épisode de basses eaux. Son débit a chuté, avec une mesure à seulement 32 centimètres de profondeur mi-août au point de contrôle de Kaub, en Allemagne, un record. Cette mesure réalisée entre la berge et le lit signifie qu'il y avait moins d'un mètre cinquante de profondeur dans le lit du fleuve, qui alimente trente millions de personnes en eau potable.
Image
https://www.lepoint.fr/environnement/su ... 8_1927.php
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 03 nov. 2022, 08:58

Des glaciers majeurs, dont ceux des Dolomites et de Yosemite, disparaîtront d'ici 2050-Unesco

REUTERS•03/11/2022

Certains des glaciers les plus célèbres du monde, notamment dans les Dolomites en Italie, les parcs de Yosemite et de Yellowstone aux États-Unis et sur le mont Kilimandjaro en Afrique, disparaîtront d'ici 2050 sous l'effet du réchauffement climatique, quel que soit le scénario d'augmentation de la température, selon un rapport de l'Unesco.

L'Unesco surveille quelque 18.600 glaciers répartis sur 50 de ses sites inscrits au patrimoine mondial. Un tiers d'entre eux sont appelés à disparaître d'ici à 2050, selon le rapport.

Bien que le reste puisse être sauvé en maintenant l'augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, dans un scénario de maintien des émissions, environ 50% de ces glaciers classés au patrimoine mondial pourraient presque entièrement disparaître d'ici 2100.

Tels qu'ils sont définis par l'Unesco, les glaciers classés au patrimoine mondial représentent environ 10% de la superficie mondiale des glaciers. Ils comprennent certains des sites les plus connus au monde, dont la disparition est d'autant plus visible qu'ils constituent des points de convergence pour le tourisme mondial.

L'auteur principal du rapport, Tales Carvalho, a déclaré à Reuters que les glaciers du patrimoine mondial perdent en moyenne quelque 58 milliards de tonnes de glace chaque année - soit l'équivalent du volume total d'eau utilisé annuellement en France et en Espagne - et contribuent pour près de 5% à l'élévation du niveau de la mer observée à l'échelle mondiale.

Selon Tales Carvalho, la mesure de protection la plus importante pour empêcher un recul majeur des glaciers dans le monde serait de réduire radicalement les émissions de dioxyde de carbone (CO2).

Étant donné la fonte inévitable d'un grand nombre de ces glaciers dans un avenir proche, l'Unesco recommande que ces sites fassent l'objet d'une politique ciblée de la part des autorités locales. Celle-ci incluerait une amélioration de la surveillance et de la recherche, ainsi que la mise en œuvre des mesures de réduction des risques de catastrophe.

"Lorsque les lacs des glaciers se remplissent, ils peuvent rompre et provoquer des inondations catastrophiques en aval", a déclaré Tales Carvalho.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 5bf79ea8d2

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Re: Glaciers et climats

Message par Jeudi » 04 nov. 2022, 13:00

Yellowstone, Pyrénées, Kilimandjaro: ces glaciers emblématiques vont disparaître d’ici à 2050
(…)
Si les émissions de gaz à effet de serre restaient à leur niveau actuel, « environ 50 % des glaciers du patrimoine mondial pourraient presque entièrement disparaître d’ici 2100 », s’alarme encore l’organisation.

L’impact sera « environnemental, sur la biodiversité et sur les ressources d’eau », souligne M. Carvalho Resende, sans « oublier que ces glaciers ont également une importance culturelle pour les communautés locales ».

La fonte expose « des millions de personnes » au « manque d’eau et au risque accru de catastrophes naturelles », renchérit Bruno Oberle, directeur général de l’UICN, dans le communiqué.
(…)
https://www.ledevoir.com/monde/769346/y ... ici-a-2050

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Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 24 nov. 2022, 23:56

Après « une année de fonte record», ces deux glaciers des Pyrénées françaises ont été déclarés morts

Par Alan LE BLOA • Il y a 3 h

Dans les Pyrénées françaises, les glaciers du Boum et du Portillon, déclarés morts, ne sont plus inscrits à l’inventaire des glaciologues. L’été caniculaire a aussi précipité la fonte de l’Ossue qui a perdu 4,50 m d’épaisseur. Un record.

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Le glacier d’Ossoue, dans les Pyrénées françaises, a été déclaré mort. Ces images montrent son évolution entre 2000 (à gauche) et 2022 (à droite).
© Photos : Association Moraine

Rayés de la liste ! Deux des neuf glaciers des Pyrénées françaises vont sortir de l’inventaire des glaciologues. L’hiver marqué par un déficit de neige, l’été précoce et caniculaire, les anomalies climatiques de l’automne et « les dépôts de sable du Sahara » augmentant les effets du rayonnement solaire ont eu raison des glaciers du Boum et du Portillon, près de Luchon (Haute-Garonne). « Leur mort est déclarée ! On ne les mesurera plus », annonce le glaciologue Pierre René qui les ausculte depuis vingt ans, à 2 800 m d’altitude.

Dans les massifs des Pyrénées françaises, le climat a précipité « le morcellement » de plusieurs glaciers. « Une caractéristique du bilan d’une année de fonte record » précise le glaciologue. Le Boum, qui s’étendait sur trente-huit hectares fin XIXe siècle, « s’est ainsi divisé en trois morceaux distincts.

La superficie des neuf glaciers observés par les scientifiques français a fondu de moitié en vingt ans. « Leur surface est passée de 140 hectares en 2000 à 62, souligne le glaciologue.

« Les jours des glaciers des Pyrénées sont comptés »

Au pied du Vignemale, le rétrécissement du glacier d’Ossoue s’accélère tout autant. Très exposé au soleil, il s’étale aujourd’hui vingt-sept hectares, contre cinquante-huit vingt-deux ans plus tôt. Sur cette période, sa langue a reculé de 250 m et « un lambeau s’est détaché de la partie principale », décrit Pierre René. De mai à octobre, il a perdu « 4,50 m d’épaisseur, contre 1,90 m en moyenne ». Ce qui constitue un nouveau record.

« Les jours des glaciers des Pyrénées sont comptés. On le sait. Ils sont les témoins directs du réchauffement clitique. Ce qu’on constate désormais, c’est qu’ils disparaissent plus vite que prévu ». Dans les Pyrénées, les températures ont augmenté de 1,2 °C entre 1950 et 2010. C’est cette brusque élévation qui leur est fatale car « sur la période, la quantité de neige enregistrée a peu varié ». Deux glaciers déclarés morts en 2022, sept agonisants… À ce rythme, en 2050, « tous auront disparu ».
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/fra ... 13a6b35ce3

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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 21 avr. 2023, 22:48

La fonte des glaciers bat des records, alerte l'ONU

AFP•21/04/2023

Les glaciers fondent à une vitesse spectaculaire sans que l'on puisse les en empêcher, a alerté l'ONU vendredi, alors que les indicateurs du changement climatique battent des records, une tendance qui devrait se poursuivre jusque dans les années 2060.

Dans son rapport annuel sur l'état du climat mondial, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies met en évidence les changements survenus à l'échelle planétaire sur terre, dans les océans et dans l'atmosphère, causés par les niveaux record de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur.

...................
- Glaciers européens -
Les glaciers de référence ont connu une perte beaucoup plus importante que la moyenne des dix dernières années. La perte d'épaisseur cumulée des glaciers depuis 1970 s'élève à près de 30 m.

Les Alpes européennes ont battu des records de fonte des glaciers en raison d'une combinaison de faible enneigement hivernal, de l'arrivée de poussière saharienne en mars 2022 et de vagues de chaleur entre mai et début septembre.

La situation des glaciers suisses est particulièrement dramatique.

Ils ont perdu 6% de leur volume de glace entre 2021 et 2022, contre un tiers entre 2001 et 2022.

Pour la première fois, aucune neige n'a survécu à la saison de fonte estivale, même sur les sites de mesure les plus élevés, et il n'y a donc pas eu d'accumulation de glace fraîche.
...............
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 47c8627335

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Re: Glaciers et climats

Message par energy_isere » 28 avr. 2023, 20:30

Suisse : La saison 2023 s’annonce mauvaise pour les glaciers
RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE « On est quand même fortement sous la moyenne », indique le responsable du Réseau suisse de relevés glaciologiques

20 Minutes avec AFP Publié le 28/04/23

L’année 2023 s’annonce à nouveau mauvaise pour les glaciers suisses, le manteau neigeux les recouvrant étant inférieur d’environ 30 % à la moyenne des 10 dernières années, a indiqué à l’AFP le scientifique en charge de leur surveillance. Comme tous les ans en avril, lorsque le manteau neigeux atteint son maximum, Matthias Huss, le responsable du Réseau suisse de relevés glaciologiques (GLAMOS) et son équipe, ont procédé à une campagne de mesures sur une quinzaine de glaciers suisses.

« Cette année les conditions sont assez similaires à l’année 2022 qui avait des pertes de glace record. On a encore une fois très peu de neige », a expliqué le glaciologue suisse dans un entretien à l’AFP. « Ce n’est pas dans toutes les régions que c’est aussi dramatique qu’en 2022, mais on est quand même fortement sous la moyenne », a-t-il précisé.

« Des régions avec un déficit allant jusqu’à 50 % »
Si les quantités de neige recouvrant les glaciers suisses ont atteint cette année un niveau environ 30 % inférieur à la moyenne des dernières 10 années, « il y a même des régions avec un déficit allant jusqu’à 50 % », a indiqué Matthias Huss. « Cela nous dit que les préconditions pour l’été à venir sont mauvaises pour le moment. Mais on ne peut pas dire si on aura de nouveau des records de fonte durant le prochain été », a-t-il décrypté.


Tout dépendra des températures à venir. Le manteau neigeux est doublement important pour les glaciers car la neige permet à la fois de les « nourrir » et leur offre une couche protectrice en été.

Symbole du changement climatique

Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, les huit dernières années ont été les plus chaudes observées et la température moyenne de la planète en 2022 était supérieure de 1,15 °C à celle de l’époque préindustrielle (1850-1900). Dans les Alpes, les glaciers ont battu des records de fonte en raison d’une combinaison de faible enneigement hivernal, de l’arrivée de poussière saharienne en mars 2022 et de vagues de chaleur entre mai et début septembre.

La disparition des glaciers est un « symbole du changement climatique », a fait valoir Matthias Huss. Mais le glaciologue veut garder espoir. « Si on arrive à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ou 2 °C, on peut encore sauver environ un tiers du volume des glaciers Alpins ». « Par contre si le changement climatique dépasse les quatre degrés, il y aura une perte presque totale des glaciers vers 2100 », a-t-il conclu.
https://www.20minutes.fr/monde/4034794- ... e-glaciers

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