Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de CO2

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par energy_isere » 26 juin 2013, 17:04

ah, je tombe la dessus dans TerraEco en cherchant au sujet du marché du Carbone dans des articles récents.
Et effectivement, ça a 48 heures.
La Chine teste le marché carbone. Et alors ?

24 Juin 2013 TerraEco

La Chine lance sept pilotes de marchés carbone. Objectif à terme : généraliser le système à tout le pays. Mais un tel outil aura-t-il beaucoup d'impact sur le bilan du premier émetteur mondial ?

En Europe, on maugrée. Le marché carbone tant vanté à son lancement en 2005 fait grise mine. Début juin, la tonne de CO2 s’y échangeait à moins de 3 euros. Difficile pour les entreprises d’y trouver une incitation à réduire leurs émissions de CO2. Un échec ? Pourtant, c’est bien cet ETS (pour European trading scheme) que la Chine entend copier. Les villes de Shanghaï, Pékin, Tianjin, Shenzen et Chongqing ainsi que les provinces de Guangdong et Hubei se sont engagés dans la mise en place de marchés d’échanges pilote de CO2. Compétition oblige, chaque zone se presse pour annoncer le lancement tant attendu, quitte à brouiller un peu les pistes. « Il y a une confusion entre ce qui relève de l’encadrement administratif (la définition des règles, des modalités des allocations) et le début des transactions », explique Anaïs Delbosc, de la CDC Climat, filiale de la Caisse des dépôts dédiée à la transition énergétique et écologique de l’économie. Tous les pilotes devraient toutefoirs être sur les rails avant la fin de l’année. De quoi rendre plus verte l’économie la plus polluante de la planète ?

Pourquoi la Chine mise-t-elle sur ces marchés ?
Depuis l’adoption du 11e plan quinquennal en 2005, le gouvernement fédéral fait de plus en plus appel aux outils de marché, assure Xin Wang, de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). : « Avant, l’administration chinoise menait une politique de régulation pour les secteurs du climat et de l’énergie. Mais les outils économiques permettent d’atteindre les objectifs visés à un coût moindre. Ils créent des incitations pour les entreprises : celles qui réduisent leurs émissions peuvent vendre des quotas. Avec la simple régulation, si le gouvernement demandait à une usine d’arrêter sa production pour économiser de l’énergie, les entreprises n’avaient qu’un coût à supporter sans bénéfices à tirer. »

Comment vont-ils fonctionner ?
en Europe, les industries encadrées par le processus auront un nombre limité de quotas alloués (certains gratuitement, d’autres mises aux enchères, selon les pilotes). Si elles émettent peu, elles pourront revendre les quotas sur le marché. Disponibles aussi sur le marché pour les industries trop polluantes qui souhaiteraient compenser, les crédits issus des mécanismes de développement propres (MDP, appelés CCER en Chine). Mais, originalité par rapport au système européen, la Chine va comptabiliser les émissions indirectes. Une entreprise qui consomme de l’électricité produite avec du charbon ou du gaz hors de la zone pilote sera taxée pour sa consommation.

Quel impact peut-on attendre de ce projet ?
« De manière assez grossière, on estime que les 7 pilotes couvriront 700 millions de tonnes de CO2 (source : Climate Institute, un think tank australien, ndlr), c’est un tiers du marché européen à partir de 2014. Ce n’est pas négligeable », explique Anaïs Delbosc. Certes, « ce n’est même pas un huitième des émissions chinoises », reste que ce sont « des dispositifs plutôt encourageants d’autant que la Chine les mènent sur des zones importantes sur le plan économique », poursuit la chercheuse. Et surtout, si les pilotes s’avèrent satisfaisants, la Chine entend étendre le dispositif à l’ensemble de son territoire à l’horizon 2016.

Quels sont les risques ?
« Les entreprises chinoises ne sont pas familières de ce dispositif, explique Anaïs Delbosc. Elles risquent d’utiliser cet outil comme une pure contrainte administrative. Elles risquent de réduire leurs émissions plutôt que d’utiliser l’outil de marché pour acheter des quotas à des entreprises pour lesquelles réduire les émissions coûtent moins cher. » C’est ce qui s’est passé avec le marché d’échange de SO2 (dioxyde de soufre) instauré en Chine au début des années 2000 : « Il y a eu très peu d’échange. Les entreprises ne voyaient pas d’intérêt à échanger, elles préféraient payer les charges ou installer des équipements très chers pour capter le SO2 plutôt que d’acheter sur le marché , explique Xin Wang. C’est une question de désinformation ». Un autre souci se profile à l’horizon : la vérification. « Les Chinois ont beaucoup de difficulté à faire remonter les données sur les émissions des entreprises afin de mettre en place les allocations », explique Anaïs Delbosc. « Le système de statistiques chinois n’est pas encore complet. C’est normal. Ca ne fait que trente ans que économie chinoise se développe », justifie Xin Wang. Aussi envoyer des équipes pour comptabiliser les tonnes de CO2 émises, ne sera-t-il pas chose aisée : « Il n’y a pas assez de main d’œuvre, de normes ».

Pourquoi la Chine fait-elle tant d’efforts ?
Pour réduire la facture environnementale, la Chine a d’autres cordes à son arc. Le gouvernement a d’ores et déjà introduit un prix de l’électricité progressif très incitatif : « il peut littéralement doubler ou tripler si vous consommez beaucoup », explique Xin Wang. Autre outil économique, la taxe carbone. En Chine, c’est une véritable arlésienne. Des années qu’elle revient sur le tapis sans être implémentée. Pourquoi donc ? « La Chine a d’autres priorités, il y a le problème de l’inflation et du pouvoir d’achat », décrypte Xin Wang qui a participé à un groupe de discussion sur la question avec le gouvernement chinois. Or, une taxe carbone pourrait « faire augmenter les prix des biens de consommation ».

Pas de doute néanmoins, l’ambition de la Chine est réelle. En 2009, au détour du sommet de Copenhague, elle s’est engagée à réduire son intensité carbone de 40 à 45 % d’ici à 2020 par rapport à 2005 : en clair à baisser d’autant ses émission de gaz à effet de serre par point de PIB. Pas si mal. Quelles sont ses motivations ? « La Chine est touchée par le changement climatique, explique Anaïs Delbosc. Elle a un territoire très étendu et ressent déjà les effets de la hausse du niveau des mers, de la désertification, elle est aussi fortement frappée par la pollution de l’air qui est liée au CO2. » « La Chine sait que quand on réduit les gaz à effet de serre il n’y a pas que des pertes à faire, poursuit Xen Wang. Ca peut aussi participer d’un changement structurel de l’industrie. Cette transition permet de passer vers des secteurs manufacturiers ou de services plus sobres en carbone et avec une plus forte valeur ajoutée que le secteur industriel intensif en énergie. »
http://www.terraeco.net/La-Chine-teste- ... 50330.html

Avatar de l’utilisateur
mobar
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 18141
Inscription : 02 mai 2006, 12:10
Localisation : PR des Vosges du Nord

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par mobar » 26 juin 2013, 17:43

energy_isere a écrit :Quelqu' un aurait un lien sur la valeur de la tonne de carbone en ce moment ?

Dans un autre post Mobar parle de 3 € la tonne.
Dans ce lien http://www.guichetdusavoir.org/viewtopi ... t=recentes daté du 11 Juin 2013
je lis
La faute à la crise, qui a provoqué une chute de la production industrielle et donc des émissions des industriels. A ce cours ridiculement bas, l'incitation pour les acteurs économiques de réduire leurs émissions est pour le moins limitée, voire quasi nulle. Le vote de ce mardi a fait encore plonger les cours de 31 % à 3,20 euros la tonne. »
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt ... Z420130624

Citation il y a 4 jours

POURQUOI LE CARBONE EST-IL SI BAS ?

Le prix du CO2 s'est effondré à moins de 5 euros la tonne actuellement après avoir atteint des sommets à plus de 30 euros début 2006, en raison d'une surabondance des quotas d'émissions (en tonne équivalent CO2) sur le marché.

sur france culture ce matin cité à 3 €/t
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par energy_isere » 03 juil. 2013, 18:22

Le Parlement européen approuve le gel des quotas de CO2

Le Monde 03.07.2013

Le Parlement européen a approuvé mercredi à une courte majorité un gel de quotas de CO2 proposé par la Commission européenne pour tenter de sauver le marché européen du carbone, affaibli par un prix très bas entraîné par l'excédent de droits à polluer.
La mesure dite de "backloading" a été approuvée par 344 voix contre 311 et 46 abstentions. Elle consiste à geler 900 millions de tonnes de quotas de CO2 devant être mis en vente au cours des trois prochaines années pour tenter de faire remonter le prix de la tonne de carbone, tombé à moins de 3 euros.

L'étape suivante panifiée par la Commission avec le soutien de nombreux Etats membres, devrait être le retrait définitif de plusieurs millions de certificats. Le marché européen du CO2 est plombé par un excédent de 2 milliards de tonnes de quotas, véritable trésor de guerre détenu par les entreprises les plus polluantes de l'UE.

UNE DEUXIÈME TENTATIVE APRÈS UN REJET EN AVRIL

Le groupe du Parti populaire européen (PPE, centre droit), première force politique à Strasbourg, avec un tiers des 754 élus, a tenté de s'opposer au gel de quotas, considéré comme une taxe supplémentaire pour l'industrie. Il était parvenu à faire échouer une première tentative en avril grâce aux défections d'une cinquantaine d'élus des groupe socialiste (S&D) et libéral (ADLE).

....................
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par energy_isere » 09 juil. 2013, 11:04

La version enerzine :
Emissions de CO2 : des conditions plus strictes sur le gel des enchères

09 Juillet 2013

Un gel des enchères de certains permis de CO2 afin d'encourager les entreprises à investir dans les innovations faibles en carbone, a reçu le soutien du Parlement mercredi, après avoir rejeté la mesure à une courte majorité en avril.

Les députés ont cette fois-ci fixé des conditions plus strictes sur le gel des enchères. Cette mesure vise à restaurer le caractère incitatif du système, conçu pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique.

L'excédent croissant de quotas d'émission, lié à une offre excessive et à la crise économique, a entraîné une diminution du prix du carbone à des niveaux beaucoup plus bas que ceux estimés lors de la création du système d'échange de quotas d'émission de l'UE (SCEQE ou ETS). Le Parlement, sur proposition de la commission de l'environnement, a donné son soutien à une mesure permettant à la Commission européenne de retarder la mise aux enchères d'une portion de quotas.

..............
en entier : http://www.enerzine.com/605/16008+emiss ... eres+.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par energy_isere » 25 mai 2014, 14:25

La Commission estime le surplus du marché du carbone à 2,1 milliards de tonnes

19 Mai 2014

Le système européen d’échange de quotas d’émissions (ETS) souffre d'un excédent de 2,1 milliards de quotas, de l'aveu de la Commission. Les défenseurs de l'environnement souhaitent que l'exécutif européen publie plus d'informations sur le sujet.

Le système européen d’échange de quotas d’émissions (ETS) est censé contribuer à la réduction des émissions de dioxyde de carbone en Europe et aider les États membres à atteindre leurs objectifs en matière de climat. Or, à 5 euros la tonne de CO2, le système ETS n'incite pas vraiment à passer du charbon à d'autres ressources, telles que les énergies renouvelables ou le gaz.

Des centrales à gaz, dont les émissions de CO2​ sont moins importantes, ont été mises à l'arrêt dans différents pays, comme l'Allemagne. Un pays dans lequel les émissions ont augmenté de 2 % en 2013. En France, les émissions de gaz à effet de serre sont également en hausse

« En raison de l'augmentation de la consommation de charbon, l'Allemagne pourrait rencontrer des difficultés à atteindre l'objectif national de 40 % de réduction d'ici 2020 », a expliqué un diplomate européen à EurActiv. « Nous estimons que, pour réduire le côté attractif du charbon, nous devons renforcer l'ETS. »

La France est le moteur dans les discussions sur la réforme du marché du carbone, et plaide pour la mise en place d'une véritable banque centrale du carbone.

L'Allemagne plaide pour aller plus loin que le mécanisme de régulation des prix du carbone présent dans le paquet énergie-climat 2030, et propose la mise en place d'un plafond de quotas.

La commissaire en charge de l'action pour le climat, Connie Hedegaard, a salué la baisse de 3 % des émissions des entreprises participant à l'ETS, selon les nouvelles estimations. « Cependant, il subsiste un excédent de quotas qui continue de croître et risque de compromettre le bon fonctionnement du marché du carbone », a-t-elle déclaré.

Alors que 1,9 milliard de tonnes de dioxyde de carbone ont été émises en 2013, l'organisation de défense de l'environnement Sandbag estime qu'un excédent équivalent est actuellement sur le marché.

La récession économique et l'octroi excessif de quotas gratuits à l'industrie ont contribué au problème. Le nombre de quotas d'émission en faveur de l'industrie s'élève maintenant à 1,2 milliard.

............................
http://www.euractiv.fr/sections/energie ... nes-302206

Avatar de l’utilisateur
mobar
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 18141
Inscription : 02 mai 2006, 12:10
Localisation : PR des Vosges du Nord

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par mobar » 26 mai 2014, 09:21

Alors que 1,9 milliard de tonnes de dioxyde de carbone ont été émises en 2013, l'organisation de défense de l'environnement Sandbag estime qu'un excédent équivalent est actuellement sur le marché.

La récession économique et l'octroi excessif de quotas gratuits à l'industrie ont contribué au problème. Le nombre de quotas d'émission en faveur de l'industrie s'élève maintenant à 1,2 milliard.
La solution : des quotas non capitalisables ou dont le montant se réduit chaque année d'un facteur significatif (-25%) qu'ils soient utilisés ou non

Un autre possibilités les états récupèrent les quotas non utilisés par l'industrie et remboursent leur dettes en crédit carbone O:)

Une pierre, trois coups : la dette est remboursée, l'excédent carbone disparait et le prix du carbone remonte
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

Avatar de l’utilisateur
sherpa421
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2482
Inscription : 28 mars 2012, 16:22

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par sherpa421 » 27 mai 2014, 17:06

mobar a écrit :Une pierre, trois coups : la dette est remboursée, l'excédent carbone disparait et le prix du carbone remonte
Se faisant, tu fait payer la dette aux entreprises, donc aux riches. Ça va l'encontre du but de la dette qui est une redistribution à l'envers.
La guerre tue.
Moi, j'aime pas le foot.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par energy_isere » 27 mai 2014, 20:33

sherpa421 a écrit :
mobar a écrit :Une pierre, trois coups : la dette est remboursée, l'excédent carbone disparait et le prix du carbone remonte
Se faisant, tu fait payer la dette aux entreprises, donc aux riches. Ça va l'encontre du but de la dette qui est une redistribution à l'envers.
Si le cout à supporter pour les entreprise devient trop fort ils partirons et irons dans les pays avec une contraite CO2 moins forte voire nulle.
Au hasard l' Inde et la Chine.

Ca sera des annonce à la Peugeot toutes les semaines. (délocalisation de la C3)

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de C

Message par energy_isere » 21 mai 2015, 19:08

dans Usine Nouvelle du 14 Mai 2015.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

La Taxe Carbone

Message par energy_isere » 28 sept. 2015, 17:41

La Chine lancera son marché carbone en 2017

Par Ludovic Dupin - Usine Nouvelle le 28 septembre 2015,

Le premier pays émetteur de CO2 au monde va créer un marché carbone unique, forçant les industriels à payer pour les quantités émises de gaz à effets de serre. Un signe encourageant à deux mois du début du sommet sur le climat à Paris.

Le vendredi 25 septembre est à marquer d’une pierre blanche dans l'histoire du réchauffement climatique. A deux mois du sommet COP 21 à Paris, le président chinois Xi Jinping, en voyage officiel à Washington, va annoncer la création d’un marché unique du carbone pour 2017 dans son pays, sur le même modèle que celui de l'Europe.

Les industriels chinois devront acquérir des droits à émettre des gaz à effets de serre. La Chine ne plonge pas dans l’inconnu car elle compte déjà sept marchés carbone localisés autour de grandes agglomération comme Pékin, Chongqing, Guangdong.

42 % des émissions mondiales

Cette annonce se fera dans le cadre d’une déclaration conjointe des dirigeants chinois et américains en faveur de lutte contre le changement climatique. Un message fort venant des deux premiers émetteurs de la planète. Ensemble ils comptent pour 42 % des émissions mondiales.

Déjà fin 2014, les deux pays s’étaient engagés pour réguler leurs émissions. Les Etats-Unis devraient diminuer leurs rejets de 26 à 28 % d'ici à 2025 par rapport à 2005. Quant à la Chine, elle affirme que son pic d’émissions de CO2 sera atteint au plus tard en 2030. Ce qui signifie que les émissions du pays vont continuer à croître jusque-là… Pour beaucoup d’experts, cela grève d’emblée la capacité du monde à tenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C.

Avec ces deux mastodontes engagés ensemble, il est à espérer que plus de pays vont suivre. Aujourd’hui, environ 70 pays sur 195 ont présenté leur contribution en vue d’un accord mondial et contraignant sur la baisse des émissions de CO2. Mais il manque quelques importants émetteurs à l’appel comme l'Afrique du sud, l'Argentine, le Brésil et surtout l’Inde, très utilisateur de charbon pour sa génération d’électricité.

Maintenant que la Chine et les Etats-Unis sont entrés de plain-pied dans la lutte contre le réchauffement en limitant leurs émissions de CO2, on attend aussi qu’ils contribuent fortement au financement attendu à Paris. A partir de 2020, il faudra 100 milliards de dollars par an pour aider les pays les plus pauvres à supporter les conséquences du changement climatique
http://www.usinenouvelle.com/article/la ... 17.N352760

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: La Taxe Carbone

Message par energy_isere » 20 oct. 2015, 19:56

Un appel mondial pour tarifer le carbone est lancé

Par Marine Protais - Usine Nouvelle le 20 octobre 2015,

A six semaines de la COP21, la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre, la Banque mondiale annonce la constitution du "Carbon Pricing Panel", une initiative internationale pour établir un prix du carbone.

Une alliance internationale de chefs d’Etat, d’organisations nationales, et de grandes entreprises, s’est constituée pour demander la mise en place d’un prix du carbone afin de freiner le réchauffement climatique. Cet appel, annoncé dans un communiqué de la Banque Mondiale lundi 19 octobre, est une initiative du "Carbon Pricing Panel", un groupe convoqué par Jim Yong Kim, le président de la Banque Mondiale, la directrice du FMI Christine Lagarde, et la secrétaire générale de l’OCDE Angel Gurria.


Six chefs de l’Etat se sont joints au mouvement dont François Hollande, Angela Merkel et la présidente du Chili Michelle Bachelet. Côté entreprises, Engie, DSM, le spécialiste de la chimie néerlandais, le fonds de pension américain CalPERS, Engie et le conglomérat indien Mahindra Group soutiennent cette initiative.

Le but de cet appel n’est pas de régler le problème de la tarification du CO2 avant la COP21, mais, comme l’explique Angel Gurria dans le communiqué, même si “la COP21 sera cruciale pour créer un cadre d’ensemble et tracer le chemin, ce sont les politiques nationales comme celles visant à donner un prix au carbone qui nous permettront d’atteindre l’objectif”.

"Le prix du carbone est le signal le plus fort que nous pouvons envoyer aux acteurs économiques"


François Hollande s’est également exprimé au sujet de cet appel: “Le prix du carbone apparaît comme le signal le plus concret et le plus fort que nous pouvons envoyer aux acteurs économiques pour leur permettre de prendre leur décisions dans des conditions économiques optimales." Le Président a reconnu les craintes que peuvent susciter une telle mesure auprès des industriels. "Nous devons agir avec détermination", a-t-il conclu. François Hollande avait annoncé en mai 2015 qu'il n'y aurait pas de prix du carbone avant 2019 en Europe.

“Les ministres des Finances doivent réfléchir à de nouvelles réformes fiscales pour taxer davantage les combustibles à forte teneur en carbone, et taxer moins le travail et le capital, demande quant à elle Christine Lagarde dans le même communiqué. Ils doivent évaluer le montant de la taxe carbone qui leur permettra de tenir leur promesse de la COP21 (freiner le réchauffement climatique), et penser à des mesures d’accompagnement pour les ménages les plus pauvres face à l’augmentation du prix de l’énergie.”

La Banque mondiale estime qu’une quarantaine de pays et 23 villes ont déjà mis en place un système de prix du carbone, ou s'apprêtent à le faire.

Marine Protais
http://www.usinenouvelle.com/editorial/ ... ce.N357743

oleotax
Gaz naturel
Gaz naturel
Messages : 903
Inscription : 11 janv. 2007, 15:22

[Acteurs] La compagnie TOTAL

Message par oleotax » 20 oct. 2015, 23:28

energy_isere a écrit :
Un an après le décès de Christophe de Margerie, Total garde le cap

le 20 octobre 2015, Usine Nouvelle

y a un an, l'ancien PDG de Total disparaissait brutalement dans un accident d'avion. La succession de Christophe de Margerie s'est faite sans accroc. Pas de révolution ou de période de flottement. La stratégie de Total reste sur la même ligne.

Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2014, le jet de Christophe de Margerie s'écrasait au décollage sur la piste de l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou. "Big Moustache", le patron emblématique de Total disparaissait brutalement. Un an plus tard, le groupe français a surmonté cet événement. Aucune vacance du pouvoir chez le cinquième pétrolier mondial. Dans les heures qui ont suivi le drame, la succession était assurée sans accroc.


Le patron de la branche raffinage-chimie, Patrick Pouyanné, est nommé directeur général, tandis que l'ancien PDG Thierry Desmarets reprend le rôle de Président pour un an. En décembre prochain, il se mettra en retrait, laissant la place à Patrick Pouyanné. Ce dernier a rapidement endossé le costume du chef, même si son style direct, "parfois raide" dit-on en interne, contraste avec les manières plus rondes de son prédécesseur.

Le futur PDG a repris le groupe dans un contexte international difficile, en pleine crise pétrolière. Face à la baisse des cours du baril et aux mauvais résultats de l'exploration, des mesures d'économies avaient été lancées dès février 2014. En septembre 2015, Patrick Pouyanné a décidé de les augmenter pour atteindre 3 milliards d'euros par an. Dans le même temps, il diminuait les investissements : entre 17 et 19 milliards de dollars à partir de 2017, contre 23 à 24 milliards aujourd'hui. Dans le même temps, le patron a assuré le maintien des dividendes... pour le plus grand bonheur des marchés.

Restructurer le raffinage

Dans une de ses dernières sorties médiatiques, à la fin de l'été 2014, Christophe de Margerie envisageait la réorganisation du raffinage français. "Il y a encore des adaptations à faire sur les sites de Total en France. Nous devons continuer notre politique d’anticipation et de reconversion industrielle, même si cela suppose de vrais changements", déclarait-il. Patrick Pouyanné a exaucé ses voeux.

En avril 2015, il annonçait la conversion de la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) en site de production de biocarburants. Dans le même temps, la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) devra être modernisée. Au final, ce plan d'investissements de 600 millions d’euros et la suppression de 178 emplois s'est passé sans trop de heurts sociaux, contrairement à la fermeture de la raffinerie de Dunkerque en 2010.

Responsabilité environnementale

Patrick Pouyanné a également repris le combat de Christophe de Margerie qui en 2014, à Davos, avait été à l'origine d'un rapprochement entre pétroliers européens à propos des émissions de carbone. Il prendra forme en juin 2015 alors que six pétroliers lancent un appel pour donner un prix au carbone. On retrouve les britanniques BG et BP, l’italien Eni, l’anglo-néerlandais Shell, le norvégien Statoil et bien entendu le français Total.

Quelques mois plus tard, à la veille de la COP21, le mouvement s'est élargi à dix pétroliers qui appellent à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C à la fin du siècle. Lors de cette cérémonie, le directeur général de BP, Bob Dudley rendra hommage à Christophe de Margerie qui "avait une vraie vision de l'avenir de l'industrie pétrolière". Patrick Pouyanné confirmera : "Nous sommes les méchants, mais nous sommes aussi une partie de la solution !". Une action qui permet de promouvoir l'intérêt du gaz naturel sur le charbon pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre... Le gaz naturel compte désormais pour la moitié de la production fossiles de Total.

Ludovic Dupin
http://www.usinenouvelle.com/article/un ... ap.N357857
Puisque c'est le consommateur qui paiera la taxe carbone , cela ne fera que éventuellement diminuer le chiffre d'affaire par une diminution des ventes ; mais cela prolongera la rente pétrolière de la société ; mais grâce à la politique des verts , cela fera quelques chômeurs de plus

Avatar de l’utilisateur
GillesH38
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 27230
Inscription : 10 sept. 2005, 17:07
Localisation : Berceau de la Houille Blanche !
Contact :

Re: [Acteurs] La compagnie TOTAL

Message par GillesH38 » 21 oct. 2015, 07:27

donc on pense qu'une taxe (en fait une taxe de plus puisqu'il y en a déjà !) va décourager la consommation de carbone, pour éviter de consommer des ressources non conventionnelles, qui nécessitaient de toutes façons un prix élevé pour être exploitées. Chercher l'erreur ...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

tita
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 6190
Inscription : 07 juin 2005, 11:22
Localisation : Franches-Montagnes (Suisse)

Re: [Acteurs] La compagnie TOTAL

Message par tita » 21 oct. 2015, 08:46

GillesH38 a écrit :donc on pense qu'une taxe (en fait une taxe de plus puisqu'il y en a déjà !) va décourager la consommation de carbone, pour éviter de consommer des ressources non conventionnelles, qui nécessitaient de toutes façons un prix élevé pour être exploitées. Chercher l'erreur ...
Je pense sincèrement que les taxes sur l'essence/diesel ont façonné notre parc automobile et nos transports publics, bien avant l'émergence du pétrole non conventionnel. Les contraintes, ça aide à chercher d'autres voies. Ce n'est pas non plus de l'argent jeté par les fenêtre, les poches de l'Etat étant aussi les nôtres.

Avatar de l’utilisateur
sherpa421
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2482
Inscription : 28 mars 2012, 16:22

Re: [Acteurs] La compagnie TOTAL

Message par sherpa421 » 21 oct. 2015, 08:49

tita a écrit :les poches de l'Etat étant aussi les nôtres.
C'est pas mon point de vue.
La guerre tue.
Moi, j'aime pas le foot.

Répondre