Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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rico
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Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par rico » 30 sept. 2006, 18:37

La tentation de refroidir la planète : pour contrer le réchauffement, des climatologues parlent de "refroidir" artificiellement la Terre ...

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 848,0.html
Dernière modification par rico le 01 oct. 2006, 09:19, modifié 2 fois.

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Re: Refroidissement artificiel.

Message par energy_isere » 30 sept. 2006, 23:08

Tu avais un train à prendre Rico, pour balancer ce lien un peu rapidement ?

Note que tu as encore le bouton "edit" pour enrober un peu la chose.

Omnat
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Message par Omnat » 01 oct. 2006, 01:33

La logique scientiste continue sa fuite en avant "on fonce vers le mur à tte vitesse et en accelère!!!"
Des milliards d'années ont été nécessaires pour "inventer la terre" entité vivante infiniement complexe ... l'homme par sa peur de la mort, par son égoisme, par son injustice à piller ttes les ressources de la terre pour un projet industriel non soutenable, finit par sacrifier (bouffer ses réserves en un clin d'oeil!) son avenir!!!Le flambeur bluffe , triche et mise jusqu'à ses propres enfants avnt de dépser sur le tapis ses propres membres l'un aprés l'autre :evil: !!!
La plus dangereuse religion la plus sournoise, la plus allumeuse, la plus raffinée;la science, nous drague par "la raison"!Nous voilà en route vers "soleil vert" !!Attachons nos ceinture c'est bel et bien parti!!! :!:
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Message par GillesH38 » 01 oct. 2006, 09:00

Omnat a écrit :La plus dangereuse religion la plus sournoise, la plus allumeuse, la plus raffinée;la science, nous drague par "la raison"!Nous voilà en route vers "soleil vert" !!Attachons nos ceinture c'est bel et bien parti!!! :!:
Tu penses que la religion fait mieux vivre et pose moins de problème que la science, Omnat? ;)
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Message par matthieu25 » 01 oct. 2006, 09:02

La religion et la science participent à la destruction de l'homme.Ce sont deux endoctrinements tout aussi dangereux l'un que l'autre...
Dernière modification par matthieu25 le 01 oct. 2006, 10:56, modifié 1 fois.
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

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Message par Tiennel » 01 oct. 2006, 10:13

Voilà ce qui s'appelle relancer la discussion :-D
Méfiez-vous des biais cognitifs

echazare
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Message par echazare » 01 oct. 2006, 10:18

matthieu25 a écrit :La religion et la science participent à la destruction de l'homme.Ce sont deux endoctrinement tout aussi dangereux l'un que l'autre...
Cela devrait faire un sujet à part, mais ce que tu dis n'est pas exact, l'objet scientifique et religieux sont aux antipodes...

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Message par Oilive » 02 oct. 2006, 00:04

Dans l'article signalé par Rico :
La tentation de modifier intentionnellement le climat est-elle nouvelle ?
Non. Cela s'appelle la "géo-ingénierie". Mais ce thème de recherche est demeuré longtemps tabou dans la communauté scientifique pour une raison simple : diffuser l'idée auprès des politiques, des industriels et du public qu'il suffit de mettre en oeuvre de tels dispositifs pour remédier au réchauffement est dangereux. Cela introduit l'idée, fausse, qu'on peut continuer à injecter sans retenue du carbone dans l'atmosphère terrestre. Or ces dispositifs de géo-ingénierie ne doivent être qu'un tout dernier recours, en cas d'aggravation brutale et imprévue de la situation climatique.

Néanmoins, certains climatologues pensent qu'il faut désormais sortir du tabou pour commencer à travailler sur une telle éventualité. Cela afin d'évaluer les nombreux risques et incertitudes, et surtout de ne pas faire croire qu'il s'agit d'une solution miracle.
L'article décrit bien le problème de ce genre de solutions, ça encourage à ne rien faire pour limiter les émissions GES.
Solutions techniques et complexes... ça me fait penser à Ellul : proposer des réponses techniques à des problèmes engendrés par la technique, c'est reculer pour mieux sauter.

Quand je mets cet article en parallèle avec la tentation du CTL pour palier aux limites de l'extraction pétrolière, ça ne me rend pas l'humeur légère.

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Message par Goupil666 » 02 oct. 2006, 11:55

Dans son dernier livre "The revenge of Gaia", Lovelock évoque cette hypothèse comme un moyen de gagner du temps, c'est-à-dire éviter la surchauffe en attendant de trouver des solutions à long terme.

Mais je me demande s'il a lu Ellul !

J'ai aussi peur que ça ne produise un effet de rebond: si on arrive à refroidir la terre, on peut donc continuer notre petit business de destruction.

Ca me fait aussi penser au film "Highlander III" où la population terrestre est l'otage d'un gouvernement (ou multinationale, je ne sais plus) qui maintient un voile de protection contre le soleil.

Mais je vois aussi un potentiel positif: l'évoquation sérieuse de tous ces "remèdes" provoquera peut-être une prise de conscience de la gravité de la situation par les populations. A partir de là, il y aura peut-être un vrai débat qui pourra peut-être aboutir à des, peut-être, bonnes actions qui sauveront peut-être Gaia.

Il y a beaucoup de "peut-être" car j'essaie de rester optimiste !

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Message par GillesH38 » 02 oct. 2006, 12:07

Il y a un probleme philosophique de fond : tous les problèmes que nous rencontrons sont en faite la conséquence naturelle (j'insiste) d'une croissance exponentielle. La croissance provoque OBLIGATOIREMENT l'apparition de phénomènes non linéaires la limitant, puis l'annulant.

Chercher à combattre le phénomène limitant ne fait que donner un peu d'air à la possibilité de croitre...jusqu'à ce qu'un autre phénomène prenne sa place; et un jour, inéluctablement , la nature reprendra ses droits. On est en train de chercher à renforcer nos murs de sables face à la marée montante, c'est sans espoir!

Si nous ne savons pas nous limiter spontanement, alors acceptons d'en payer le prix. Le RC aura un coût, il faudra le payer par des prelevements, et ça diminuera d'autant notre consommation personnelle...
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Message par Omnat » 02 oct. 2006, 22:31

Y a aussi un gros pb ! En plus de continuer à jouer à l'apprenti sorcier le nord va essayer de faire la pluie et le beau temps au détriment des populations du tiers monde... Au bout du voyage ...à coup sur l'emballement!:-(
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Refroidissement et réchauffement

Message par Henri Godon » 15 nov. 2006, 09:11

:-(
http://revueoceania.over-blog.org/article-4376163.html

Un article intéressant repris du journal Le Monde


:cry: [/img]

Lolox
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Message par Lolox » 15 nov. 2006, 20:02

matthieu25 a écrit :La religion et la science participent à la destruction de l'homme.Ce sont deux endoctrinements tout aussi dangereux l'un que l'autre...
Comme le disait le philosophe (à peu de choses près) :
"La religion et les sciences divisent l'humanité, et seuls nos peurs, nos doutes nous réunissent..."
Et il faut réfléchir pour bien comprendre... :?

Sinon, il va de soi, qu'il faut bien intégrer que, selon l'étendue actuelle de nos connaissances, si l'on touche au moindre élément climatique, par effet "domino" on peut se retrouver à tout bouleverser.
Le système climatique est tellement complexe, et met en jeu tant de paramètres, que nous sommes loin, très loin, de connaitre tous les tenants et les aboutissants de celui-ci, rélégués que nous sommes au simple rang de spéctateurs, parfois critiques.

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Message par energy_isere » 27 avr. 2007, 19:18

ah tiens , ca reparle de l' histoire du Sulfate de fer pour faire de la géo ingénierie :
Attention aux apprentis sorciers. :roll:
L'épandange de fer dans l'océan ne favoriserait pas l'absorption de CO2 par le plancton

LE MONDE / 27.04.07

Ce n'est, sans doute, pas un hasard. A l'approche de la réunion du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), qui doit s'ouvrir, le 30 avril, à Bangkok (Thaïlande), la revue Nature a publié, jeudi 26 avril, des travaux disqualifiant les techniques visant à atténuer le changement climatique par "fertilisation" artificielle des océans. Or le troisième et dernier volet du rapport 2007 que s'apprêtent à discuter les experts du GIEC concerne, précisément, les mesures techniques d'atténuation du réchauffement - dont pourrait faire partie la "fertilisation" océanique.


De quoi s'agit-il ? De répandre du fer dans certaines régions de l'océan afin d'y favoriser la croissance du phytoplancton. Le fer est en effet nécessaire au métabolisme du plancton végétal. Et plus celui-ci prospère, plus il fixe de carbone sous forme organique. Ces microalgues marines en absorbent ainsi une quantité annuelle estimée à 60 milliards de tonnes. Peut-on doper artificiellement cette valeur pour éponger les émissions humaines ?

"Donnez-moi un demi-conteneur de fer et je vous donnerai un âge glaciaire", disait l'océanographe américain John Marin (1935-1993). Les travaux publiés par Nature montrent que rien n'est moins sûr. Car, pour que le stockage de carbone soit effectif et durable, il est nécessaire que la biomasse produite plonge vers le plancher océanique.


PROCESSUS D'OXYDATION

Des océanographes ont étudié l'efficacité du piégeage de carbone dans l'océan Austral, au large des îles Kerguelen, dans une zone bénéficiant d'une fertilisation en fer naturelle et massive. Ils ont ensuite pu comparer ces données à celles obtenues lors d'expériences de fertilisation artificielle. Leurs résultats indiquent que la fertilisation de main d'homme est globalement 10 à 100 fois moins efficace que les processus naturels pour stocker durablement le carbone.

Cette "inefficacité" est, en partie au moins, à attribuer aux différentes formes chimiques de fer mises à disposition du phytoplancton. "Ce qu'on utilise lors des expériences de fertilisation est généralement du sulfate de fer, explique Stéphane Blain (Laboratoire d'océanographie et de biogéochimie, CNRS-université de la Méditerranée), principal auteur de ces travaux. Les formes naturelles, encore mal connues, sont beaucoup plus complexes et peuvent, par exemple, être liées à des molécules organiques. En outre, d'autres nutriments interviennent dans la floraison du phytoplancton, ajoute M. Blain, en particulier des nitrates, des phosphates et des silicates qu'il est impossible d'apporter artificiellement en raison des quantités considérables qu'ils représentent."

Autre reproche adressé au procédé : "Nous ne connaissons pas ses effets secondaires, poursuit le chercheur. Les tenants de ces procédés assurent que ces effets sont nuls puisque l'ajout de fer ne ferait qu'imiter la nature... Or on voit bien, avec ces travaux, que, dans ce domaine au moins, on a beaucoup de mal à imiter la nature."


Même si elle se révélait efficace, la fertilisation pourrait ainsi susciter des scénarios inattendus. Par exemple, certains scientifiques redoutent que l'accumulation de biomasse au fond des océans ne favorise des processus appauvrissant les eaux profondes en oxygène. Ce qui aiderait au développement de bactéries capables de dégrader les nitrates en émettant d'importantes quantités de protoxyde d'azote (N2O).

Celui-ci se dégagerait, in fine, dans l'atmosphère, où il aurait de fâcheuses conséquences. Il s'agit, en effet, d'un gaz dont l'effet de serre est bien plus puissant que celui du CO2...

Stéphane Foucart

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Message par energy_isere » 27 avr. 2007, 20:14

la version dans Libération :
Océanographie. Une campagne aux Kerguelen clôt la polémique.
Climat : rien ne sert de jeter du fer dans la mer


Par Sylvestre HUET Libération

On savait que l'histoire du fer dans les épinards ça ne marche que pour Popeye. On sait depuis jeudi (1) qu'il est inutile d'espérer calmer la fièvre climatique de la planète en saupoudrant de fer les océans. Une avancée majeure, résultant d'un vaste programme international mené autour des îles Kerguelen.

L'idée de semer du fer dans l'océan pour refroidir la Terre semble absurde. Elle est caressée depuis quinze ans par des ingénieurs américains, soutenus par des financiers. Lesquels rêvent de capter les milliards de dollars du futur marché du carbone. L'idée repose sur un constat : l'océan dispose de deux pompes pour soutirer le carbone de l'air. La première, physique, correspond à la plongée vers le fond d'eaux de surface chargées en carbone dissous. La seconde, biologique, résulte de la fixation du carbone par les organismes marins, photosynthèse du phytoplancton, formation de coquilles et squelettes. Carbone qui, sous la forme de déchets ou cadavres, se retrouve au fond de l'eau puis dans les sédiments.

«Bloom».
Depuis un siècle et demi, ces pompes ont fait disparaître un tiers du carbone émis par l'homme ­ en brûlant charbon, gaz et pétrole ­, qui intensifie l'effet de serre. Si personne n'imagine agir sur sa composante physique, la biologique a titillé les esprits. Dans de vastes espaces, au large des continents, dans les tropiques et l'océan Austral, l'océan est très vide de vie. Le phytoplancton pourrait s'y trouver en bien plus grandes quantités. La preuve ? De temps en temps, il connaît une véritable floraison, un «bloom». La raison ? Un facteur dont la rareté limitait sa croissance vient de lui parvenir en abondance. Dans l'océan Austral, ce pourrait être le fer apporté par le vent depuis les continents. D'où l'idée : booster la pompe biologique de l'océan en la dopant au fer.
«Depuis 1993, cette proposition a fait l'objet de 13 expériences», raconte Catherine Jeandel (Legos, Toulouse). Des ingénieurs américains (Michael Markels, Russ George) sont allés jusqu'à promettre, outre un plancton pétant la forme, davantage de poissons. Markels a calculé qu'en fertilisant régulièrement 150 000 km2 d'océan par 250 000 tonnes de flocons de fer, on absorberait l'équivalent des émissions américaines de gaz carbonique, ce qui permettrait d'éviter de les réduire. Las ! l'hypothèse ne valait pas tripette, expliquent les auteurs de l'article de Nature.
«Nous avons démontré que l'activation de la pompe biologique par l'apport naturel de fer n'est pas imitable par la fertilisation artificielle», explique Stéphane Blain du laboratoire d'océanographie et de biogéochimie de Marseille (CNRS, université de la Méditerranée), responsable de l'équipe scientifique. Point de départ de la démonstration : le bloom est bien déclenché par l'arrivée de fer, mais il vient du fond de l'océan, apporté par des eaux riches en minéraux. Mieux : l'efficacité de cet apport en terme d'exportation de carbone vers les sédiments est dix fois supérieure à celle des fertilisations artificielles pour une même quantité de fer. Surtout : alors que les expériences artificielles n'ont pu prouver un effet durable, c'est le cas de la fertilisation naturelle.

Espoirs ruinés.
Les scientifiques ont déjà une explication à cette différence radicale entre les deux types de fertilisation. «C'est la forme chimique des composés de fer naturels ­ inconnue, mais différente des sulfates de fer artificiel ­ qui est bien assimilable par les micro-organismes et l'apport d'autres éléments de croissance (azote, phosphore...) qui permettent le maintien du bloom durant plusieurs mois», affirme Blain. Outre l'intérêt scientifique de l'opération, qui va se traduire, selon Catherine Jeandel, par une flopée d' «articles décrivant le fonctionnement biogéochimique de cette zone» , la démonstration ruine les espoirs des géo-ingénieristes... et des financiers. Et détruit même l'un de leurs arguments écolos : la fertilisation artificielle n'aurait pas d'effets secondaires à craindre puisqu'elle serait une imitation d'un processus naturel. «Cela n'est pas le cas», tranche Blain.

(1) Stéphane Blain et al. Nature du 26 avril 2007.

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