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Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 15 févr. 2025, 12:09
par energy_isere
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A ... limatiques
Aprés Dubaï en 2023, Bakou en 2024. ca sera le tour de Belem (Brésil) en 2025.
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 15 févr. 2025, 12:11
par energy_isere
COP30 : 95% des pays n’ont toujours pas soumis leurs engagements climatiques pour 2035
Agence Ecofin 11 fev 2025
Alors qu’approche la COP30, la plupart des pays n’ont pas encore soumis leurs nouveaux engagements en matière de climat. Avec un plan toujours insuffisant pour résorber le réchauffement, ce retard interroge sur la volonté réelle d’accélérer l’action climatique.
Malgré la date limite du lundi 10 février fixée par l’ONU, environ 95% des pays signataires de l’Accord de Paris n’ont pas encore soumis leurs engagements climatiques pour 2035, connus comme les contributions déterminées au niveau national (NDCs). Ces retards observés alors que la planète a besoin d’un sursaut climatique concernent 83% des émissions mondiales et 80% de l’économie mondiale, selon les analyses de Carbon Brief.
Les contributions déterminées au niveau national sont des engagements que chaque pays doit soumettre tous les 5 ans pour préciser ses objectifs de réduction des émissions de carbone et d’adaptation au changement climatique. Aucun pays africain n’a soumis son NDC, et seuls 10 pays sur les 195 mondiaux ont respecté l’échéance, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Brésil et la Suisse. Cependant, selon Climate Action Tracker cité par Carbon Brief, ces nouveaux engagements sont pour la plupart insuffisants pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
D’un autre côté, les grands pollueurs comme la Chine, l’Inde et l’UE évoquent des contraintes techniques, économiques et politiques pour justifier leur retard. L’Inde a par exemple notifié qu’elle ne soumettrait pas son NDC avant la seconde moitié de l’année, en raison notamment de son insatisfaction sur le financement climatique décidé à la COP29 selon Indian Express.
Historiquement, la plupart des pays n’ont jamais respecté les délais. Lors de la précédente mise à jour des NDCs, seuls 5 d’entre eux avaient soumis leurs engagements à temps en 2020, la majorité ayant publié leurs plans en 2021, en pleine pandémie de Covid-19.
Le stocktaking mondial de 2023, un processus impliquant une évaluation exhaustive du chemin parcouru par le monde dans la lutte contre le changement climatique et de celui restant à parcourir, a pourtant rappelé que les objectifs climatiques actuels sont largement insuffisants et qu’un bond en avant est nécessaire pour réduire les émissions d’ici 2035.
Les pays ont encore jusqu’à septembre pour soumettre leurs engagements avant la COP30 au Brésil. Mais ce retard fait douter de la volonté politique des gouvernements à intensifier leurs efforts. L’accord de Paris repose sur un mécanisme d’ambition progressive, or les nouvelles promesses tardent à se matérialiser. Une dynamique préoccupante à l’approche de la prochaine échéance climatique mondiale.
https://www.agenceecofin.com/actualites ... -pour-2035
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 14 oct. 2025, 23:43
par energy_isere
La COP30 au Brésil, ou la gageure d'un front uni face au changement climatique
Connaissance des Énergies avec AFP le 13 octobre 2025
La COP30 s'ouvre dans moins d'un mois au Brésil avec le défi colossal d'unir les pays du monde pour ne pas relâcher l'action contre le changement climatique malgré les vents contraires, à commencer par le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a insisté pour organiser cette 30e conférence des Nations unies sur le climat (10-21 novembre), événement de l'année dans les négociations climatiques, à Belem, ville portuaire d'Amazonie.
Il ambitionne d'y rassembler des dizaines de chefs d'Etats et de gouvernements, mais quelques jours auparavant (6-7 novembre), afin de soulager la ville face au défi logistique posé par l'afflux de 50.000 négociateurs, militants, experts et autres participants.
Peu de dirigeants (Colombie, Afrique du Sud...) ont confirmé leur participation à ce jour, beaucoup tardant à se décider, dans cette période de turbulences géopolitiques et économiques. Le roi Charles du Royaume-Uni se fera représenter par le prince William.
Invité par Lula qui lui a rendu visite lundi, le pape Léon XIV ne pourra pas participer en raison d'"engagements" déjà prévus, a indiqué le président brésilien à Rome.
Quant au président autrichien, il a renoncé à cause du prix des hôtels.
Cette flambée des prix menace d'ailleurs la participation des ONG et des pays pauvres, au point d'avoir occulté le fond des négociations. Des pays dont la Gambie, le Cap-Vert et même le Japon ont indiqué à l'AFP qu'ils réduiraient sans doute leurs délégations.
Mais les Brésiliens ont tenu bon face aux appels à délocaliser l'événement... et affrété des bateaux de croisière.
"Je sais quels sont les problèmes de Belem" mais "il faut montrer au monde ce qu'est l'Amazonie", a déclaré Lula sur place début octobre. En bras de chemise, il a constaté l'avancée des chantiers dans cette ville de 1,4 million d'habitants aux infrastructures limitées.
- "Point de non-retour" -
Pour un ultime point d'étape s'est ouverte lundi à Brasilia la traditionnelle "pré-COP", réunion ministérielle rassemblant sur deux jours 67 pays.
C'est dans la dernière ligne droite que "les vrais progrès arrivent", a plaidé le secrétaire exécutif chargé du changement climatique à l'ONU, Simon Stiell. "Au cours des prochains jours, je vous encourage à aller un peu plus loin", a-t-il ajouté.
Les attentes sont élevées après les deux années les plus chaudes jamais enregistrées et la multiplication de canicules et de tempêtes tueuses.
Mais contrairement aux deux dernières éditions, qui ont abouti à des accords emblématiques sur les énergies fossiles et la finance, "il ne faut pas s'attendre à des gros titres ou à des accords sur des gros sujets clinquants", juge Marta Torres-Gunfaus, du groupe de réflexion Iddri.
Les Brésiliens préfèrent donner la priorité à la mise en oeuvre des solutions déjà actées, dans un monde où le multilatéralisme est défié de toutes parts: retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris, guerres douanières et commerciales, montée des partis climatosceptiques...
La question financière reste épineuse.
Interrogé sur la mise à disposition de ressources des pays riches pour les pays pauvres, le président de la COP30, André Correa do Lago, a répondu laconiquement qu'il y a "de multiples demandes, des promesses plus limitées".
De son côté, Victor Menotti, porte-parole de l'ONG Demand Climate Justice, a jugé qu'"il existe une profonde méfiance entre les pays riches et les pays pauvres" et que "la dernière COP n'a fait qu'approfondir cette méfiance".
L'an dernier, la COP29 a fixé dans la douleur un nouvel objectif d'aide des pays développés à destination des pays en développement de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, très en-deçà des attentes.
- Trump invité -
Lula, qui a ralenti la déforestation dans son pays mais prône l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie, a promis une "COP de la vérité".
Mais l'Union européenne, divisée, n'a pas finalisé à temps son nouvel engagement climatique 2035, et la Chine s'est contentée d'objectifs minimalistes. Les Etats-Unis ne devraient pas envoyer de délégation.
Lula a toutefois raconté qu'il avait tenté de convaincre au téléphone Donald Trump: "Il est important que vous veniez au Brésil car vous serez au coeur de l'Amazonie, pour voir à quoi ressemble cette Amazonie tellement aimée dans le monde".
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-251013-1
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 06 nov. 2025, 23:31
par energy_isere
Démarrage de la COP30.
Sommet en Amazonie pour lancer la COP30 sur fond de doutes sur une coopération mondiale
Reuters •06/11/2025 à 06:03
par Valerie Volcovici et Lisandra Paraguassu
Des dizaines de dirigeants mondiaux se réunissent jeudi dans la ville brésilienne de Belem, considérée comme la "porte d'entrée" de l'Amazonie, pour un sommet organisé en amont de la Conférence annuelle de l'Onu sur le climat, avec l'espoir d'effectuer des progrès en dépit de doutes croissants à l'égard d'une coopération multilatérale sur les questions climatiques.
Les négociations mondiales pour lutter contre le changement climatique ont débuté il y a trois décennies, une période durant laquelle les pays sont parvenus tant bien que mal à réduire plus qu'attendu les émissions de gaz à effet de serre, mais pas suffisamment pour empêcher la perspective de ce que les scientifiques présentent comme un réchauffement climatique extrême à travers le monde dans les prochaines décennies.
Pour cette 30e édition de la Conférence onusienne sur le climat (COP30), la présidence brésilienne du sommet a programmé les discours successifs, pendant deux jours, de plusieurs dizaines de hauts représentants mondiaux, dont 53 chefs d'Etat.
Ne figurent pas parmi eux les dirigeants de quatre des cinq économies mondiales les plus polluantes - Chine, Etats-Unis, Inde et Russie -, seule la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'étant déplacée au Brésil.
Toutefois, Pékin, New Delhi et Moscou ont décidé d'envoyer des délégations, ce qui n'est pas le cas de Washington. L'administration climatosceptique du président américain Donald Trump n'a envoyé aucun représentant.
Certains disent penser que l'absence des Etats-Unis pourrait permettre aux autres pays de discuter plus librement des mesures à entreprendre sans qu'un acteur unique ne domine les débats.
"Sans la présence des Etats-Unis, nous pouvons imaginer qu'une vraie conversation multilatérale aura lieu", a commenté Pedro Abramovay, vice-président des programmes d'Open Society Foundations et ancien ministre de la Justice du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
Lula a noué des discussions sur le sujet avec des dirigeants hors d'Amérique latine, a-t-il souligné, citant la Chine, l'Afrique, l'Asie du Sud-Est et l'Europe.
RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE MÉTHANE, "COMBAT ESSENTIEL"
Il est prévu que le président brésilien prenne part jeudi à des réunions bilatérales avec son homologue français Emmanuel Macron et avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Il s'est notamment entretenu mercredi, à la veille du sommet, avec le vice-Premier ministre chinois et avec Ursula von der Leyen.
"Dans une période où beaucoup de gens prétendent que le multilatéralisme est mort, je pense qu'il y a un nouvel espace pour un multilatéralisme qui n'est pas construit de haut en bas - en partant des pays les plus puissants vers les pays les plus pauvres", a déclaré Pedro Abramovay à Reuters.
Le Brésil a exhorté les pays à ne plus chercher à effectuer de nouvelles promesses, mais plutôt à remplir les centaines d'engagements déjà pris dans l'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de financer des solutions salvatrices face au changement climatique.
Parmi les mesures décidées par le passé, la réduction des émissions mondiales de méthane d'au moins 30% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020 - un accord conclu lors de la COP26 à Glasgow en 2021 - n'est pas sur la bonne voie, alors que ces émissions ont continué de grimper depuis lors.
Réduire les émissions de méthane est décrit par Emmanuel Macron comme un "combat essentiel" dans la lutte contre le réchauffement climatique. "Dix ans après l'Accord de Paris, on a maintenant les technologies" pour "agir rapidement et efficacement" contre le charbon et le méthane, a déclaré le président français la semaine dernière. "Il y a plus de consensus, il faut aller très vite et très fort".
Au cours du sommet, Lula espère convaincre les pays industrialisés de promettre des contributions au Fonds international pour la conservation des forêts tropicales ("Tropical Forest Forever Facility"), dont la création a été annoncée par son gouvernement en amont de la COP30.
Le président brésilien, qui a promis de la part de Brasilia un premier investissement d'un milliard de dollars, a d'ores et déjà essuyé un refus de la Grande-Bretagne. Si celle-ci a aidé à mettre sur pied le projet, elle a fait savoir mercredi qu'elle ne donnerait pas d'argent.
La Chine a exprimé son intention de contribuer au fonds, sans donner pour l'heure de montant quelconque.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 7dae013116
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 07 nov. 2025, 09:55
par energy_isere
Sombre lancement pour la COP30 de Belem: les dirigeants constatent l'échec sur l'accord de Paris
AFP •06/11/2025
Dix ans après l'accord de Paris, l'heure n'est pas à la célébration: des dirigeants internationaux ont admis à Belem jeudi que le monde n'avait pas réussi à limiter le réchauffement climatique comme espéré, tout en cherchant à éviter tout découragement.
"La fenêtre d'opportunité" pour agir "se ferme rapidement", a mis en garde le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en ouverture d'un sommet avant la 30e conférence sur le climat de l'ONU. Il a fustigé les "mensonges" de "forces extrémistes" qui favorisent "la dégradation de l'environnement".
Pendant longtemps, l'ONU comme les dirigeants pro-climat ont évité le catastrophisme par crainte de démobiliser. Face à des températures incontestablement record, ils invitent à une "COP de la vérité", selon le terme de Lula.
"Nous sommes moins nombreux ici à Belem, moins de dirigeants prêts à dire les choses comme elles sont", a reconnu le président irlandais Micheál Martin. "Notre attention a été détournée vers d'autres menaces et crises qui peuvent sembler moins pressantes", a-t-il déploré, en allusion aux tensions géopolitiques et commerciales.
Seulement une trentaine de chefs d'Etats et de gouvernements ont fait le voyage vers cette ville fluviale de l'Amazonie. Plusieurs ont abandonné la cravate voire opté pour une chemisette afin d'affronter la moiteur du climat amazonien, par 30°C.
Après une inauguration joyeuse en musique, le ton est devenu brutal, alors que l'ONU a confirmé en même temps que l'année 2025 serait la 2e ou 3e année la plus chaude jamais enregistrée.
Le secrétaire général de l'ONU António Guterres a acté l'échec de la communauté internationale à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle, l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015, évoquant une "faillite morale".
L'ONU a basculé sur un message réaliste: les pays doivent faire en sorte que ce dépassement soit le plus court possible. Mais il faudra encore 50 ou 70 ans pour revenir à 1,5°C, dit à l'AFP Johan Rockström, directeur de l'Institut de recherche sur le climat de Potsdam.
Avec force, des présidents ont rejeté la désinformation climatique, les lobbys du pétrole, le manque d'argent et le retrait des Etats-Unis de la coopération sur le climat - même si l'absence de la première économie mondiale est une source de soulagement pour ceux qui craignaient que Donald Trump envoie des agents d'obstruction.
A la tribune, le président américain a suscité de vives critiques. Le Chilien Gabriel Boric a dénoncé ceux qui "choisissent d'ignorer ou de nier les preuves scientifiques et la crise climatique". "Trump est contre l'Humanité", a tranché son homologue colombien, Gustavo Petro, dont le visa pour les Etats-Unis a été annulé par Washington.
Mais "nous n'avons jamais été mieux équipés pour contre-attaquer", a aussi dit Antonio Guterres. C'est l'autre objectif des dirigeants à Belem: ne pas laisser penser que la bataille est perdue. Beaucoup vantent les progrès phénoménaux des énergies renouvelables qui font entrevoir un avenir sans pétrole.
S'il a fustigé les "prophètes du désordre", Emmanuel Macron a appelé à choisir le “multilatéralisme face au repli sur soi”, “la science face à l'idéologie” et "l'action face au fatalisme".
La Chine, championne industrielle de la transition énergétique, a profité de l'occasion pour demander à lever les "barrières" commerciales sur les "produits verts", un rappel des tensions douanières actuelles.
- Fonds pour les forêts -
Le choix de la capitale de l'Etat du Para pour la COP a fait polémique en raison de ses infrastructures limitées qui ont renchéri la venue des petites délégations et des ONG. Au point que le Brésil a dû trouver des fonds pour loger gratuitement des délégués des pays les plus pauvres dans deux navires de croisière affrétés.
Jamais la ville de quelque 1,4 million d'habitants, dont la moitié vivent dans des favelas, n'avait accueilli un tel événement international.
Le Brésil ne cherchera pas de nouvelles décisions emblématiques, mais veut que la COP30 inscrive dans le marbre des engagements concrets et organise un suivi des promesses du passé.
Le Brésil a ainsi lancé jeudi un fonds d'un nouveau genre appelé à générer des dividendes sur les marchés financiers pour la protection des forêts (TFFF). La Norvège a déjà proposé d'allouer jusqu'à 3 milliards de dollars.
- "crise de justice" -
Une partie du monde en développement reste sur sa faim après l'accord arraché dans la douleur l'an dernier à Bakou sur la finance climatique et veut remettre le sujet sur la table.
Les financements internationaux en faveur du climat sont "insuffisants, fragmentés et trop souvent mal ciblés", a déploré jeudi le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Son pays dans le bassin du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale humide au monde, après l'Amazonie.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b042590d18
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 08 nov. 2025, 05:51
par GillesH38
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 10 nov. 2025, 22:24
par energy_isere
Lula dénonce les "négationnistes" du climat en recevant le monde en Amazonie
AFP •10/11/2025
La 30e conférence sur le climat de l'ONU s'est ouverte lundi à Belem en Amazonie brésilienne avec la tâche immense de maintenir la coopération climatique mondiale au moment où les Etats-Unis lui tournent le dos.
"Il est temps d'infliger une nouvelle défaite aux négationnistes", a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva en entamant deux semaines de conférence par une vigoureuse défense de l'action multilatérale.
Le président brésilien a répété qu'investir pour le climat - point éternel de dispute dans cette enceinte - coûtait "beaucoup moins cher" que les guerres. Avec une volonté d'éviter le fatalisme: "Nous allons dans la bonne direction, mais à la mauvaise vitesse".
Se lamenter n'est pas une stratégie, nous avons besoin de solutions", a lancé Simon Stiell, chef de l'ONU Climat, qui coorganise la COP30 avec le pays hôte.
Il demande que les tractations produisent du concret: davantage d'engagements pour sortir des énergies fossiles, pour développer les renouvelables, et pour envoyer l'argent promis aux pays pauvres pour les aider dans un climat plus violent.
"Il est absurde, tant sur le plan économique que politique, de tergiverser alors que des méga-sécheresses détruisent les récoltes nationales et font flamber les prix des denrées alimentaires", a-t-il plaidé.
- Inévitable dépassement -
"Le contexte géopolitique est le plus difficile de toutes les COP", analyse pour l'AFP Bill Hare, directeur du centre de réflexion Climate Analytics. Il rappelle que pendant le premier mandat du climatosceptique Donald Trump, dans la foulée de l'accord de Paris, le régime climatique avait continué à se construire.
"C'est aussi l'une des COP les plus importantes car 10 ans après l'accord de Paris, il est évident que les actions et engagements des pays sont loin de suffire pour limiter le réchauffement à 1,5°C", ajoute l'expert.
Ce que le chef de l'ONU, Antonio Guterres, reconnaît depuis quelques semaines, appelant désormais à ce que le dépassement soit le plus court possible.
Ce qui implique de faire enfin baisser les émissions mondiales de gaz à effet de serre, principalement dues à la combustion du pétrole, du gaz et du charbon.
Mais les Etats-Unis, premier producteur mondial de pétrole et 2e émetteur de gaz à effet de serre, sont absents pour la première fois de l'histoire de ces réunions, et le front des pays producteurs de pétrole a repris du poil de la bête depuis l'appel de Dubaï à sortir progressivement des énergies fossiles il y a deux ans.
"C'est mieux que d'envoyer des gens tout bloquer, non?" dit à l'AFP la cheffe de Greenpeace au Brésil, Carolina Pasquali, à propos de l'absence de délégation de Washington.
- Front des pays arabes -
Un groupe de petites îles bataille pour que soit inscrit à l'ordre du jour le besoin de formuler une réponse à cet échec, mais le groupe des pays arabes et d'autres refusent.
"1,5°C n'est pas qu'un chiffre ou un objectif, c'est une question de survie", dit à l'AFP Manjeet Dhakal, conseiller du groupe des pays les moins développés à la COP. "Nous ne pourrons cautionner aucune décision qui n'inclue pas de discussion sur notre échec à éviter 1,5°C."
Mais il n'y aura pas de bras de fer d'emblée sur l'ordre du jour officiel de la conférence: les discussions les plus tendues sur ce sujet ainsi que la taxe carbone européenne et les mesures commerciales unilatérales ont été reportées à mercredi.
"Ils se sont mis d'accord pour ne pas gâcher la fête de Lula aujourd'hui", dit à l'AFP Alden Meyer, analyste du think tank E3G.
L'un des mystères de ces deux semaines de négociation concerne la "feuille de route" sur les énergies fossiles mise sur la table par Lula lors du sommet de chefs d'Etat, la semaine dernière à Belem.
Le Brésil a donné rendez-vous mardi pour clarifier ses intentions.
Si les Brésiliens s'activent diplomatiquement depuis un an, ils sont en retard sur la logistique.
Les ouvriers ont travaillé toute la nuit pour terminer de nombreux pavillons où les pays organisent leurs propres événements, et des délégués nationaux ont découvert que leurs bureaux de travail n'étaient pas prêts lundi matin.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 44d4e46912
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 11 nov. 2025, 18:45
par energy_isere
A la COP30, le gouverneur de Californie s'en prend à Donald Trump
AFP •11/11/2025
En l'absence de Donald Trump à la COP30 au Brésil, c'est son principal opposant, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom, qui attire la lumière mardi, en profitant pour décocher des flèches contre le président climatosceptique.
"Donald Trump redouble d'imbécillité", a lancé Gavin Newsom mardi à Belem au sujet de la décision du président de quitter l'accord de Paris sur le climat lors de son retour à la Maison Blanche en janvier.
Selon le gouverneur, virulent opposant à Trump considéré comme l'un des candidats les plus sérieux à la présidentielle de 2028, un président démocrate réintégrerait les Etats-Unis dans l'accord de Paris "sans hésitation", a-t-il affirmé, interrogé par l'AFP lors d'une visite dans la ville.
"C'est un engagement moral, c'est un impératif économique, ce sont les deux à la fois", a poursuivi le gouverneur, au centre de bioéconomie de Belem en compagnie du gouverneur de l'État du Para, pendant laquelle M. Newsom a goûté aux spécialités culinaires amazoniennes, du jus d'açaï et du cupuaçu, un fruit local.
- Une première -
Pour la première fois en 30 ans de COP, les États-Unis n'ont pas envoyé de délégation.
Mais de nombreux responsables locaux et régionaux américains viennent à Belem pour représenter le pays, dont le gouverneur de Californie et son homologue démocrate du Nouveau Mexique, Michelle Lujan Grisham.
"Nous sommes un partenaire stable et digne de confiance", a martelé M. Newsom, à la tête de ce qui serait la quatrième puissance économique mondiale si la Californie était un pays indépendant, en pointe sur la transition écologique puisqu'il s'agit d'une économie de 4.100 milliards de dollars désormais alimentée aux deux tiers par des énergies propres.
- Exploitation pétrolière -
Le président américain, qui met au centre de son deuxième mandat l'exploitation pétrolière décomplexée, a annoncé le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris dès son retour à la Maison Blanche en janvier, comme il l'avait fait lors de son premier mandat, ce qui sera effectif en janvier 2026.
Donald Trump a qualifié le changement climatique de "plus grande arnaque jamais menée" à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.
Mais les États américains peuvent s'ils le souhaitent continuer à avancer sur l'accord de Paris, de l'avis de Champa Patel, directrice exécutive au Climate Group, une organisation internationale qui travaille étroitement avec les gouvernements régionaux en matière climatique, interrogée par l'AFP.
La gouverneure du Nouveau-Mexique dirige un Etat qui est un producteur majeur de combustibles fossiles mais a poussé pour développer les renouvelables et réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier.
- Etats et villes américaines -
Une analyse récente du Centre pour la Durabilité mondiale de l'Université de Maryland a conclu que si des Etats et des villes se mobilisaient - et si un président proclimat était élu en 2028 - les émissions américaines pourraient diminuer d'un peu plus de 50%d'ici 2035 par rapport au pic de 2005. Joe Biden s'était engagé à atteindre 61-66%.
"Le président ne peut pas appuyer sur un interrupteur et tout arrêter - ce n'est pas comme ça que notre système fonctionne", explique à l'AFP Nate Hultman, le chercheur qui a piloté le rapport.
Il souligne l'autorité dont disposent les Etats américains en matière de politique énergétique et de bâtiments, et le contrôle des villes sur la gestion de déchets, les réductions d'émissions de méthane ou encore le transport public.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 6a0d1d144f
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 16 nov. 2025, 00:35
par energy_isere
COP30-A Belem, la Chine profite du vide laissé par les Etats-Unis
Reuters •15/11/2025
par Valerie Volcovici et Lisandra Paraguassu
Profitant du vide laissé par l'absence des Etats-Unis, la Chine s'est installée au premier rang à Belem, au Brésil, où se déroule la 30e Conférence des parties sur les changements climatiques (COP30), avec l'étiquette de leader mondial des énergies renouvelables, même si elle reste le premier pays émetteur de gaz à effet de serre de la planète.
Le pavillon chinois trône près de l'entrée du Parque da Cidade, le parc des expositions où se tient la COP, les dirigeants des plus grandes entreprises du pays spécialisées dans l'énergie verte affichent en anglais, devant de vastes audiences, leur vision d'un avenir sans carburants fossiles et les diplomates chinois manoeuvrent pour tenter d'orienter les discussions.
.....................
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b75080de9b
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 17 nov. 2025, 22:37
par energy_isere
Attaquée sur sa taxe carbone, l'Union européenne se défend à la COP30
AFP •17/11/2025
La COP30 en Amazonie brésilienne est entrée lundi dans sa deuxième et dernière semaine avec des sujets de blocage majeurs, dont la taxe carbone aux frontières européennes attaquée par la Chine et d'autres pays, mais déclarée non négociable par l'Union européenne.
"La tarification du carbone est une mesure que nous devons mettre en œuvre avec le plus grand nombre possible, et le plus rapidement possible", a lancé lundi Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat, à son arrivée à Belem.
Le Néerlandais a opposé une fin de non-recevoir à toute discussion de la taxe dans les débats sur les "mesures commerciales unilatérales".
C'est pourtant ce que la Chine, l'Inde et des pays alliés exigent. Le chef de la délégation chinoise à la COP30 Li Gao a, la semaine dernière, mis en garde auprès de l'AFP contre "les effets néfastes de l'unilatéralisme géopolitique ou du protectionnisme", visant implicitement l'UE.
Face à l'important travail restant, le président de la COP30, le diplomate brésilien André Correa do Lago, a réorganisé le programme pour "pouvoir continuer à travailler de nuit".
L'organisation a aussi augmenté la fréquence des navettes nocturnes et prévu de les faire fonctionner jusqu'à dimanche matin, bien après la fin théorique de la COP30 vendredi soir...
Une autre question planait au-dessus de la conférence: le président Lula reviendra-t-il pour peser sur les négociations, après avoir ouvert le sommet? "S'il pouvait venir, ce serait très positif", a déclaré lundi son vice-président, Geraldo Alckmin.
- Acier, aluminium, ciment... -
Pour verdir ses importations, l'UE imposera à partir de janvier un "mécanisme d'ajustement carbone" aux frontières (CBAM) sur l'acier, l'aluminium, le ciment, les engrais, l'électricité et l'hydrogène, des secteurs extrêmement polluants et exposés à une forte concurrence internationale.
Elle vise à imposer aux importations dans l'UE un prix du carbone similaire à celui en vigueur en Europe, où les entreprises payent déjà pour polluer. Plusieurs pays, dont les États-Unis et la Chine, y voient une mesure protectionniste déguisée. Certains ont décidé d'élever le sujet dans les négociations climatiques.
"Le meilleur CBAM est en fait celui qui ne rapporte pas d'argent, c'est là son essence même", a répondu lundi M. Hoekstra au cours d'une conférence de presse. Il a souligné que l'idée d'une tarification du carbone faisait son chemin au Brésil et dans une trentaine d'autres pays.
Une réunion bilatérale Chine-UE a lieu à la COP30, où sera logiquement abordé ce sujet qui est de toutes les conversations entre délégués à Belem.
- Obstructions -
Il reste cinq jours aux ministres, arrivés lundi, pour sortir au niveau politique de l'impasse.
"Nous ne pouvons absolument pas nous permettre de perdre du temps à cause de retards tactiques ou d'obstructions", a lancé le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell, dans un appel qui fait écho à d'autres similaires aux COP précédentes à mi-parcours.
Peu après lui, le ministre de l'Agriculture de l'archipel pacifique des Palaos et représentant des petits États insulaires Steven Victor a affirmé que "1,5°C n'est pas un slogan politique. C'est un seuil de survie non négociable pour notre peuple", en référence à l'objectif de réchauffement fixé par l'accord de Paris il y a dix ans, désormais clairement hors de portée à moyen terme.
Une semaine de consultations ont montré qu'en plus des "mesures commerciales unilatérales", deux sujets bloquent encore les tractations.
D'une part, les États insulaires, soutenus par des pays d'Amérique latine et les Européens, estiment évident que la COP doit appeler les pays à rehausser leurs engagements climatiques. Mais de grandes économies, de la Chine à l'Arabie saoudite, ne veulent pas d'une décision qui sous-entendrait qu'elles n'en font pas assez.
D'autre part, de nombreux pays du Sud, notamment les africains, veulent rappeler aux pays développés l'insuffisance de leurs financements vers les pays en développement.
"La question, pour les ministres, est de trouver un équilibre délicat entre ces trois sujets", décrypte pour l'AFP Li Shuo, expert de l'Asia Society présent à Belem.
Le Brésil s'est aussi montré ambitieux sur son désir d'envoyer un signal sur la sortie des énergies fossiles, même si la forme exacte de ce signal reste à clarifier.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... f89c8158a8
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 21 nov. 2025, 10:09
par energy_isere
Après un incendie, dernière journée pour débloquer la COP30 en Amazonie
AFP •21/11/2025
Retardées par un incendie, les chaotiques négociations climatiques de la COP30 entre près de 200 pays entrent vendredi dans leur dernier jour dans l'Amazonie brésilienne, sans consensus en vue entre des camps qui restent très opposés sur les énergies fossiles.
"Au feu!" Le site à Belem a été évacué une large partie de la journée jeudi à cause d'un incendie, faisant perdre de précieuses heures au pire moment. Il n'a rouvert que dans la soirée, après une inspection des pompiers. Les négociations, déjà mal engagées, ne doivent reprendre pleinement que vendredi matin.
C'est le troisième incident perturbant la conférence de l'ONU, démarrée la semaine dernière dans cette grande ville emblématique de l'Amazonie urbaine. Une incursion de manifestants indigènes puis le blocage de l'entrée avaient déjà désorganisé les travaux du sommet, organisé par le Brésil avec l'ONU.
Le feu a éclaté vers 14H00 heure locale (17H00 GMT) en plein cœur du site temporaire érigé au Parque da Cidade, constitué d'immenses tentes climatisées. "Sortez!" ont crié des participants affolés en se ruant vers les sorties.
En quelques minutes, de hautes flammes ont consumé une partie du toit dans le secteur des stands nationaux, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le pavillon de la communauté d'Afrique de l'Est est l'un de ceux détruits par le feu.
L'incendie a été maîtrisé en six minutes, selon les organisateurs.
Dix-neuf personnes ont été prises en charge par les secours à cause des fumées, et deux pour des crises d'anxiété, selon le ministère de la Santé.
Pour cette première COP en Amazonie, les Brésiliens avaient choisi comme mascotte un gardien de la forêt du folklore brésilien, Curupira, aux cheveux en forme de flamme.
- "Détresse émotionnelle" -
"Les difficultés opérationnelles juste avant le démarrage de la COP pouvaient laisser penser que ce type d'incident puisse se produire", a confié à l'AFP une source proche de l'organisation, sous couvert d'anonymat.
Le patron de l'ONU Climat, Simon Stiell, s'était plaint dans une lettre aux Brésiliens, au début de la conférence, de problèmes de sécurité, de climatisation et de fuites d'eau.
"Cela aurait pu arriver n'importe où dans le monde", s'est défendu Celso Sabino, ministre brésilien du Tourisme, sur place.
Mais de multiples participants ont signalé des problèmes de systèmes de câblages électriques ces derniers jours. L'AFP a constaté dans son propre espace de travail des fuites d'eau venant du plafond pendant les fortes pluies tropicales quotidiennes.
Deux sources ont rapporté avoir entendu de l'organisation qu'une surcharge électrique avait causé le feu, mais les autorités n'ont pas encore communiqué sur sa cause.
Il y a eu "des personnes en état de détresse émotionnelle et de choc", a témoigné Kimberly Humphrey, spécialiste en médecine d'urgence, participant à la COP avec Doctors for the Environment Australia.
- Blocages sur les fossiles -
"Cela va retarder le processus" alors que c'est le "moment crucial", a regretté Windyo Laksono, un délégué indonésien.
La présidence brésilienne de la conférence, déjà en retard sur son calendrier, a la lourde tâche de mettre d'accord sur une série de textes 194 pays et l'Union européenne, membres de l'accord de Paris, pour une adoption par consensus, toujours une épreuve.
L'une des idées les plus conflictuelles est poussée par plus de 80 pays européens, latino-américains ou insulaires: acter une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, largement responsables du réchauffement climatique, afin d'aller plus loin que l'engagement à une sortie progressive des énergies fossiles pris à la COP28 il y a deux ans.
Le président brésilien Lula l'a remise au centre du jeu mercredi lors de sa visite à Belem.
Mais selon un négociateur sous couvert d'anonymat, la Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite, le Nigeria et le Russie s'y sont fermement opposés.
Et cette "feuille de route" ne figurait pas dans le projet d'accord présenté aux délégations jeudi, et obtenu par l'AFP.
Une trentaine de pays, dont la France, l'Allemagne et la Colombie, jugent cela inacceptable et ont menacé de bloquer le projet, dans une lettre adressée au président de la conférence, André Correa do Lago.
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Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 21 nov. 2025, 10:41
par GillesH38
Après avoir pris l'eau, elle prend feu ... décidément ce réchauffement climatique est source de catastrophes sans fin

Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 21 nov. 2025, 12:55
par supert
Deux sources ont rapporté avoir entendu de l'organisation qu'une surcharge électrique avait causé le feu.
Si maintenant ce sont des sources qui mettent le feu, on n'est pas dans la merde !
Plus sérieusement :
Selon un âne aux nîmes sous couvert de négociateur, la Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite, le Nigeria et le Russie sont de gros méchants pollueurs
En conséquence bien entendu, les pays vertueux ont décidé de revoir de fond en comble leurs relations avec ces pays, ça parait logique non ?
Supertomate qui naît gosse
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 22 nov. 2025, 12:03
par energy_isere
Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse
AFP •22/11/2025
La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.
Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?
"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.
Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.
Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.
Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.
Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.
Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.
Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.
- Européens "isolés" -
La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.
L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.
Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.
Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.
"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.
- "Nous mettre d'accord" -
Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.
"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.
L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.
Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.
Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 0d6034c866
Re: Conf. Climatique 2025, COP30 Belem
Publié : 23 nov. 2025, 01:18
par energy_isere
En Amazonie, le monde adopte un accord a minima sur la coopération pour le climat
AFP •22/11/2025
Près de 200 pays réunis en Amazonie brésilienne ont adopté samedi à la COP30 un modeste consensus sur l'action climatique, sans plan de sortie des énergies fossiles, un résultat décevant pour l'Europe mais jugé prévisible dans une année bouleversée par les rivalités géopolitiques.
"La science a prévalu, le multilatéralisme à gagné", a déclaré avant même l'adoption le président brésilien Lula depuis Johannesburg.
Le président brésilien de la conférence André Correa do Lago a fait adopter le texte par consensus lors de la séance de clôture, au lendemain de la fin prévue du sommet.
La décision célèbre l'accord de Paris et la coopération climatique. Mais il n'appelle à accélérer l'action que de façon "volontaire", et ne fait qu'une référence indirecte à la sortie des énergies fossiles, en rappelant le consensus de la COP28 à Dubaï, et sans écrire les mots explicitement. Ce qui est loin du plan un temps réclamé par plus de 80 pays européens, latino-américains ou insulaires.
"Nous devons le soutenir car, au moins, il nous emmène dans la bonne direction", a déclaré auparavant le commissaire européen au climat Wopke Hoesktra après une nuit de négociations et une réunion de coordination avec les Vingt-Sept. "Nous n'allons pas cacher que nous aurions préféré davantage, et plus d'ambition sur tout".
La ministre française Monique Barbut a ajouté que les Européens avaient préféré accepter ce texte en raison du "procès qui était fait aux Européens, qui était de dire qu'une des raisons pour lesquelles on s'opposait à ce texte, c'était parce qu'on ne voulait pas payer de l'argent pour les pays les plus pauvres."
Le chef de la délégation chinoise, Li Gao, a salué un "succès dans une situation très difficile".
En 2023, les pays s'étaient engagés à "opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques", pour la première fois dans l'histoire des conférences sur le climat de l'ONU.
Depuis, les pays qui produisent ou dépendent des énergies fossiles repoussent toutes les tentatives de répéter ce signal dans le cadre multilatéral.
L'analyste Li Shuo, de l'Asia Society à Washington, voit dans ce résultat un nouveau "point d'inflexion dans la politique climatique mondiale". "Alors que l’ambition climatique nationale ralentit, les négociations internationales sont désormais limitées par une volonté politique en déclin. Lorsque les États-Unis se retirent, les autres acteurs deviennent prudents et indécis", déclare-t-il à Belem.
La combustion du pétrole, du gaz et du charbon sont largement responsables du réchauffement planétaire.
Des pays comme la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde ont été désignés par la France comme menant le camp du refus, mais ils ne sont pas seuls.
Une partie du monde en développement n'avait pas comme priorité la bataille contre les fossiles en arrivant au Brésil il y a deux semaines. Pour eux, les financements sont plus urgents, et la COP30 leur livre un petit gain.
Le texte de compromis prévoit un triplement de l'aide financière pour l'adaptation des pays en développement à l'horizon 2035, par rapport à l'objectif actuel de 40 milliards par an.
Ces pays expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas les moyens de passer aux énergies renouvelables demain, ou tout simplement d'adapter leurs villes ou leurs agricultures à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.
Mais est-ce assez?
"Pas vraiment. Mais les négociations intergouvernementales travaillent sur le plus petit dénominateur commun. Mais notre combat continue", dit à l'AFP un négociateur du Bangladesh.
- Européens isolés -
L'accord prévoit d'instituer un "dialogue" sur le commerce mondial, une première dans les négociations climatiques. La Chine, qui mène la fronde des pays émergents contre les taxes carbone aux frontières, en avait fait sa priorité.
La présidence brésilienne aura jusqu'au bout refusé d'inclure dans son texte la création d'une "feuille de route" sur la sortie des énergies fossiles, pourtant prônée par le président brésilien Lula lui-même sur place.
L'UE avait brandi vendredi la perspective de partir de Belem "sans accord". Cela aurait signé un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.
Mais les Européens se seraient retrouvés "isolés", selon le membre d'une délégation d'un des 27.
Ces derniers n'ont pas voulu apparaître comme responsables d'une catastrophe diplomatique au moment où ils cherchent à maintenir en vie le régime climatique mondial.
"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", avait prévenu le président de la COP30, le diplomate brésilien André Corrêa do Lago.
Les pays doivent maintenant adopter lors d'une séance de clôture ce texte.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b69c94fa65