Les incendies catastrophiques

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Re: Les incendies catastrophiques

Message par energy_isere » 17 août 2023, 23:37

Espagne: les Canaries confrontées à leur incendie "le plus compliqué" des 40 dernières années

AFP•17/08/2023

L'incendie qui a déjà ravagé plus de 3.200 hectares sur l'île espagnole de Tenerife est "probablement le plus compliqué" des dernières décennies sur l'archipel des Canaries, situé au large des côtes ouest de l'Afrique, a déclaré jeudi le président du gouvernement régional.

L'incendie, qui s'est déclaré mardi soir, fait rage dans une zone boisée et de ravins dans la partie nord-est de l'île. Plus de 3.200 hectares ont brûlé, selon le dernier bilan des autorités.

Le gouvernement a décrété jeudi matin le confinement de la localité de La Esperanza, dans la commune de Rosario, tandis qu'une dizaine de petits villages ou de hameaux de cette zone touristique ont été évacués par précaution. Quelque 3.000 personnes ont été évacuées, environ 4.000 priées de rester dans leurs maisons pour éviter les fumées.

"La nuit a été très dure (...) Cet incendie est probalement le plus compliqué que nous ayons eu aux Canaries (...) au moins au cours des 40 dernières années", a déclaré le président du gouvernement de l'archipel, Fernando Clavijo, lors d'une conférence de presse à Tenerife.

"La chaleur extrême et les circonstances météorologiques (...) compliquent le travail des pompiers", a-t-il ajouté.

Plus de 250 personnes, ainsi que 17 aéronefs, sont mobilisés contre les flammes. L'Unité militaire d'urgence (UME), qui intervient régulièrement aux côtés des pompiers pour combattre les incendies les plus voraces ou les plus dangereux pour la population, a été mobilisée.

"Un nouveau détachement de l'UME doit arriver dans l'après-midi", a ajouté M. Clavijo, ce qui portera à plus de 200 le nombre de militaires mobilisés sur ce feu, selon le ministère de la Défense.

"Nous faisons face à un incendie comme nous n'en avions jamais vu aux Canaries", a déclaré lors de cette conférence de presse la météorologue Vicky Palma, évoquant une colonne de fumée record et une durée de diffusion continue des flammes de 34 heures.

Les autorités locales ont fermé les routes menant aux montagnes du nord-est de l'île.

"Nous demandons à la population de respecter tous ces barrages", a déclaré mercredi la cheffe du département de la protection civile de l'archipel, Montserrat Román.

L'incendie survient après une vague de chaleur qui a sévi dans les îles Canaries, y ayant laissé de nombreuses zones sèches et augmentant le risque de feux de forêt.

Selon les scientifiques, les phénomènes météorologiques extrêmes se sont intensifiés en raison du réchauffement de la planète. Les canicules risquent d'être plus fréquentes et plus intenses et leur impact plus étendu.

En 2022, 300.000 hectares ont été détruits par plus de 500 incendies en Espagne, un record en Europe, selon le Système européen d'Information sur les Feux de Forêt (Effis). Plus de 71.000 hectares ont déjà brûlé en 2023 dans ce pays, en première ligne face au réchauffement climatique.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 10699be083

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Re: Les incendies catastrophiques

Message par GillesH38 » 18 août 2023, 01:53

mobar a écrit :
17 août 2023, 23:18
Les feux de forêts du Canada : un mensonge de plus

Des incendies de forêts ravagent le Canada. Nous sommes inondés d’images terrifiantes, agrémentées de commentaires sur le thème classique : c’est la faute au réchauffement de la planète. Justin Trudeau, le premier ministre du Canada, a lui-même affirmé : « nous voyons de plus en plus de ces feux à cause du changement climatique ». Est-ce bien vrai ?

Il est facile de le vérifier. Le Canada, qui est un pays statistiquement très développé, dispose en effet d’une base de données des feux de forêts, que n’importe qui peut consulter en trois clics (Canadian National Fire Database). On y trouve des tableaux qui recensent, pour chacune des 60 dernières années, le nombre des feux de forêts, la superficie des forêts détruites, pour les seuls grands feux (>200 ha brulés) et pour l’ensemble des feux.
Image
Nombre de feux et surface brulées (1980-2021) – Source : Base de données nationale sur les forêts (BDNF).

Que nous disent ces chiffres ?

Tout d’abord que les variations d’une année l’autre sont considérables : les surfaces détruites étaient de 200 000 ha (hectares) en 2020, et de 4 millions d’ha en 2021, vingt fois plus. Il faut donc se méfier des données relatives à une seule année, qui permettent d’affirmer n’importe quoi et son contraire.

Ensuite, que l’évolution du nombre des incendies (indicateur assez peu significatif), et l’évolution des superficies détruites (indicateur plus significatif), suggèrent une grande stabilité dans le temps du phénomène. On peut s’en assurer en faisant une régression linéaire temporaire avec les superficies annuelles détruites des quarante dernières années – les plus susceptibles d’avoir été affectées par le réchauffement climatique. La droite de régression obtenue a une pente négative, ce qui veut dire que la superficie des feux de forêt au cours de cette période a en moyenne diminué, et non pas augmenté. En réalité, cette pente est faible (6000 ha de moins par an), et correspond plutôt à une stagnation. Mais certainement pas à une « aggravation due au réchauffement climatique ». L’observation des « pointes » de la courbe des incendies raconte la même histoire : les trois pires années ne sont pas du tout des années récentes, mais les années 1981, 1989, 1994 et 1995 (2023 s’ajoutera peut-être à cette liste) ; et au cours des 60 dernières années, la meilleure année (celle où les incendies ont fait le moins de dégâts) est … l’année 2020. L’affirmation de M. Trudeau est donc indiscutablement fausse. Est-ce chez lui (et chez les ministres et conseillers qui l’entourent, et les journalistes qui le citent) de l’ignorance ou du mensonge ?

Enfin, il convient de mettre ces données en perspective. Le chiffre de 2021, assez élevé, représente à peu près 1/100 de la couverture forestière du pays. L’auteur ne connaît pas le croît annuel naturel de la forêt, mais il est très probablement bien supérieur au bois brûlé. De toutes façons, les incendies de forêt au Canada n’ont nullement diminué la couverture forestière du pays, qui est restée constante depuis un demi-siècle. Il convient aussi de rapporter l’évolution des feux de forêts au Canada, et de leurs dégâts, aux évolutions de la population et du PIB de ce pays. Entre 1980 et 2022, la population du Canada a augmenté de 60%, et son PIB (la richesse produite, en dollars constants) de 145%. Mesurée par habitant, ou par dollar de production, la quantité de forêts brulées au Canada a indiscutablement beaucoup diminué au cours du dernier demi-siècle. Si (comme on nous le répète ad nauseam) cette quantité dépend du stock ou des émissions de CO2, alors, vive le CO2.
et depuis quand regarder des statistiques sur le long terme, c'est de la science , M. Mobar, hmm ?

la science, la vraie, ça se fait à base d'articles de journaux grand public, de photos bien spectaculaires, de cherry picking des évènements aléatoires qui se produisent aux 4 coins de la planète, et de déclarations d'hommes politiques qui ne savent pas résoudre une équation différentielle du premier degré, c'est ce que tous les vrais défenseurs de la vraie Science savent bien !!!
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par phyvette » 18 août 2023, 02:16

mobar a écrit :
17 août 2023, 23:18
Les feux de forêts du Canada : un mensonge de plus
On a des pudeurs de gazelles pour ne pas mettre la source de la "Vraie science" ?
Alors voila :
https://www.climato-realistes.fr/les-fe ... e-de-plus/

L'Association des climato-réalistes, fondée en 2016, est une association française climatosceptique, présidée par le mathématicien Benoît Rittaud et qui rassemble des figures climato-dénialistes telles que François Gervais, Christian Gerondeau ou Vincent Courtillot. Dénuée de climatologue, elle conteste le consensus scientifique sur le réchauffement climatique, dont elle met en doute l'origine anthropique et les conséquences néfastes ; elle s'oppose aux mesures de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Associati ... %A9alistes
Que des vrais scientifiques.
Dénuée de climatologue, l'association compte parmi ses membres des scientifiques d'autres disciplines, des organisations libérales telles que la fédération Liberté chérie, Contribuables associés et l'Institut Turgot, ainsi que l'Amicale des foreurs et des métiers du pétrole
Benoît Rittaud (« l'un des plus tenaces climatosceptiques français », écrit L'Obs en 2023, soulignant sa négation de l'origine anthropique du réchauffement climatique7) et Christian Gerondeau, qui ne sont pas spécialisés dans les sciences du climat mais respectivement mathématicien et polytechnicien, tous deux qualifiés de « climato-faussaires »
les autoproclamés « climato-réalistes » sont de plus en plus présents dans les médias, après que plusieurs d'entre eux ont fait la une d'un numéro hors-série du magazine d'extrême droite Valeurs actuelles. Les « climato-réalistes », écrit ASI, se caractérisent par leur négation du consensus scientifique : sans contester l'existence du réchauffement, ils en nient les impacts, réduisent fallacieusement le CO2 à son effet fertilisant, démentent toute hausse de la fréquence et de l'intensité des événements climatiques extrêmes, dénient aux rapports du GIEC leur caractère scientifique
Rien donc de des climoto-sac à merde.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Les incendies catastrophiques

Message par GillesH38 » 18 août 2023, 02:33

voila, merci Phyvette, c'est exactement ce que je disais, des types capables de s'intéresser à des statistiques sur des durées longues, ça ne mérite pas le nom de scientifiques !

les vrais scientifiques, ça cite des journaux grand public,ou éventuellement des pages wikipedia (mais à condition qu'elles ne contiennent pas trop de formules et de stats sinon ça donne mal à la tête), ça publie des photos bien spectaculaires, et surtout comme tous les grands scientifiques, ça ne discute pas ce que croient leurs collègues.

Ca c'est de la vraie Science, parole d'expert.
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par Jeudi » 18 août 2023, 02:59

Image
Le pays, par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète. Il est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont inexorablement accrues par le changement climatique. Cette saison des feux est « la pire jamais enregistrée », a toutefois alerté le gouvernement canadien.
https://www-leparisien-fr.cdn.ampprojec ... &cap=swipe
Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

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Re: Les incendies catastrophiques

Message par mobar » 18 août 2023, 04:22

https://fr.wikipedia.org/wiki/Incendies ... %C3%A9ales

Image
Régime d'incendie

Les régimes de feu de la forêt boréale au Canada et en Russie sont distincts. Elles sont majoritairement d'origine humaine, en Russie, car le climat le climat est plus sec. Cela veut dire que les incendies de moindre intensité sont plus fréquents qu'au Canada et que la plupart des émissions de carbone résultant des incendies se trouvent en Russie.[réf. nécessaire] L'utilisation de machines lourdes et des coupes à blanc à grande échelle dans les pratiques forestières en Russie, conduisant à l'altération des complexes de combustible. Cette pratique entraînerait la dégradation de zones en steppes herbeuses, plutôt que de se régénérer en tant que nouvelle forêt. Cela peut entraîner un raccourcissement des intervalles de retour du feu. Il y a également des risques d'incendies supplémentaires avec les pratiques industrielles en Russie (les dommages graves en fédération de Russie affectent environ 9 millions d'hectares). La contamination radioactive sur une superficie d'environ 7 millions d'hectares crée un risque d'incendie car le feu peut redistribuer les radionucléides4.

L'éclairage déclenche la majorité des incendies de forêt boréale au Canada. Par la suite, il y a moins d'incendies en moyenne au Canada, mais une fréquence beaucoup plus élevée de feux de couronne de haute intensité avec un taux de 57% que la Russie avec un taux de 6%5. La rotation naturelle des feux dans les forêts boréales du Canada et de l'Alaska est d'un à plusieurs siècles.
Températures mondiales moyennes de 2010 à 2019 par rapport à une moyenne de référence de 1951 à 1978. Les régions du nord se réchauffent à un rythme plus rapide qu'ailleurs. Source: NASA .

Le feu joue indirectement un rôle dans l'échange de carbone entre la surface terrestre et l'atmosphère en régulant les régimes du sol et de l'humidité, y compris la succession végétale, la photosynthèse et les processus microbiens du sol. Le sol des régions boréales est un important puits de carbone mondial. En effet le sol de la forêt boréale contient 200 Gt de carbone tandis que les tourbières boréales contiennent 400 Gt de carbone. Les régions les plus septentrionales du pergélisol contiennent 10 355 ± 150 pg de carbone organique du sol (COS) dans les 0 à 3 m supérieurs et 21% de ce carbone se trouve dans le bassin de couche organique du sol (SOL) trouvé dans les 30 premiers cm de la couche souterraine6.

La profondeur de la couche de sol organique est l'un des contrôles sur le pergélisol, conduisant à une généralisation de deux domaines en forêt boréale: couche de sol épaisse et couche de sol mince. Un sol organique épais isole le sous-sol des températures estivales plus chaudes et permet au pergélisol de se développer. Pendant l'hiver le pergélisol garde le sol humide, mais les horizons supérieurs du sol organique se dessèchent pendant les mois d'été. Le pergélisol fond plus rapidement, à mesure que les températures augmentent et, en conséquence, la durée de la saison des incendies augmente. Lorsque l'intervalle sans feu (FFI) est diminué, la perte du SOL peut entraîner un changement de domaine vers une couche de sol mince, ce qui entraîne moins de stockage de carbone dans le sol, une plus grande vulnérabilité au feu et une diminution du pergélisol. Dans les forêts d'épinettes noires, une diminution des FFI peut ruiner les trajectoires de succession en ouvrant la porte aux arbres et arbustes à feuilles caduques, ce qui augmente également la vulnérabilité au feu6.

Les données concernant le stockage du carbone dans la région du pergélisol ainsi que l'activité des incendies dans les forêts boréales sont rares, ce qui constitue un obstacle important pour déterminer un bilan carbone précis. D'ici 2100 la région du pergélisol deviendra une source nette de carbon d'après une évaluation d'experts7.

Une augmentation de 5 à 10 degrés C de la température du sol forestier après un incendie augmentera considérablement le taux de décomposition pendant des années après le début de l'incendie, ce qui transforme temporairement le sol en une source nette de carbone (et non en un puits) localement1.
En gros, rien à voir avec les émissions anthropiques de CO2, qui restent la conséquence d'un mode d'organisation sociétale et d'une démographie galopante, elle même résultat de ce mode d'organisation sociétale

S'il y a une rétroaction positive dans les dégradations environnementales, elles sont plutôt à rechercher dans la prolifération incontrôlée et incontrolable du parasite humain que dans les déjections du parasite
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par mobar » 18 août 2023, 04:53

https://www.saatotuli.ca/fr/2022/10/18/ ... n-theorie/
Les feux de forêt et destructions mettent à mal le bilan carbone des forêts canadiennes

Il y a peu, un grand débat s’est ouvert sur les réseaux sociaux pour savoir si les forêts canadiennes sont des puits de carbone ou une source de carbone. Beaucoup de twitteurs actifs refusent d’accepter les résultats publiés dans la presse canadienne indiquant que le bilan carbone des forêts en fait une source d’émissions de carbone. Un ou deux tweets ne sont pas suffisants pour discuter sérieusement d’un tel sujet, c’est pourquoi il est nécessaire de faire un point un peu plus détaillé de la situation.

Les forêts canadiennes subissent de nombreux feux de forêt dévastateurs tous les ans

Le problème majeur des larges étendues de forêts du Canada sont les énormes feux de forêt dont le nombre varie énormément d’une année à l’autre. Les dégâts dus aux insectes sont également larges et sont plus faciles à prévoir. Un arbre attaqué par un insecte va mourir sur place et sa capacité à capturer du carbone s’arrête. En se décomposant, un arbre va libérer du carbone dans l’atmosphère. Les larges étendues d’arbres morts vont également augmenter le risque de feux de forêt.

La dynamique du carbone dans les forêts canadiennes est probablement le mieux compris par le docteur Werner Kurz du ministère des Ressources Naturelles, qui a la charge du comptage du carbone dans les forêts du pays. Il est venu notamment faire une conférence sur le sujet en Finlande. Kurz décrit dans sa conférence l’évolution de la capture de carbone dans les forêts exploitées par l’économie forestière au Canada des années 1990 à nos jours. La situation est claire : les forêts en exploitation au Canada ont été principalement une source de carbone sur les 30 dernières années. La quantité d’émissions de carbone sont du même niveau que la quantité de carbone capturée sur la même période par les forêts en Finlande.

Si on enlevait l’effet de la récolte du bois, ainsi que celui des feux et des ravages par les insectes, les forêts canadiennes seraient des puits de carbone. Il est intéressant cependant de comparer la taille de ce puits de carbone comparativement à la taille du pays.
Les forêts finlandaises capturent du carbone de manière effective, celles du Canada seulement en théorie

La capacité théorique de capture de carbone des forêts en exploitation au Canada a été estimée à environ 300 millions de tonnes équivalents dioxyde de carbone (CO2-eqv) par an. La surface de la forêt exploitée est d’environ 347 000 000 d’hectares. La capacité théorique de capture de carbone au Canada est donc un peu moins d’une tonne par hectare par an (0.86).

Durant le siècle courant en Finlande, la capture de carbone dans les forêts a été à son minimum 17 Mt CO2-eqv durant l’année 2018. La surface de forêts en Finlande équivaut à environ 6% de celui du Canada, 20 300 000 hectares. La capture de carbone effective par la forêt finlandaise était de 0.83 en 2018 après déduction de la récolte et des pertes naturelles, soit quasiment au niveau maximal théorique de la forêt canadienne.

Dans le rapport international standardisé des émissions de gaz à effet de serre (NIR), le Canada indique que ses forêts capturent environ 30 Mt CO2-eqv par an. Les rapports LULUCF et NIR ne nécessitent pas de prendre en compte l’effet entier des destructions naturelles. En reportant cela à l’hectare, ceci correspondrait à 0.09 t CO2-eqv par an, soit le dixième de la valeur équivalente calculée pour la Finlande. En réalité, lorsqu’on additionne les effets des destructions naturelles (feu et insectes), les forêts canadiennes ont libéré plus de carbone que ce qu’elles ont capturé.
Les forêts canadiennes non entretenues et en état naturel sont difficiles à comparer aux forêts finlandaises

Les arbres morts rejettent du carbone au lieu d'en capturer

Est-ce à dire que la situation des forêts canadiennes est mauvaise ? La situation est plutôt normale pour une forêt de conifères boréale lorsqu’elle est principalement dans son état naturel ou qu’elle n’a pas été entretenue. Au Canada, les coupes d’entretien sont pratiquement inexistantes mis à part au Québec et dans les Maritimes. Même dans ces régions elles sont peu nombreuses. Si de nouveaux arbres sont plantés, personne ne s’occupe des semis après plantation. La quantité de bois mort dans les forêts est impressionnante. Le bois en décomposition augmente la diversité de la forêt, mais également le risque d’incendies.

L’économie forestière au Canada et en Finlande sont si éloignées l’une de l’autre, qu’une comparaison est difficile, mais instructive. Les forêts « entretenues » au Canada représentent 65% de la superficie boisée. Ces forêts sont inventoriées et utilisées pour l’économie, mais incluent également de grandes régions protégées, des parcs nationaux des forêts réservées aux loisirs et des forêts protégeant des zones habitées.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par mobar » 18 août 2023, 05:04

https://www.lequotidien.com/2023/04/01/ ... e18978c11/
Les forêts québécoises au sud de la limite nordique stockent 5,82 milliards de tonnes de carbone. D’ici 2163, elles pourraient capter 3,3 milliards de tonnes supplémentaires, selon les calculs effectués par l’équipe du Forestier en chef, qui a récemment publié le premier Bilan provincial du carbone forestier. Ce bilan permet de pousser les connaissances sur la gestion du carbone forestier et, à terme, transformer la méthode de récolte de nos forêts.

«Ça fait longtemps que l’idée d’intégrer la gestion du carbone à la gestion forestière est dans l’air», lance d’emblée Jean Girard, directeur à la direction du calcul et des analyses au Bureau du Forestier en chef, faisant référence au début des années 2010.

En approfondissant les connaissances sur les flux de carbone forestier, Québec pourrait identifier des méthodes de récolte et des techniques d’aménagement forestier qui optimiseraient la récolte tout en maximisant les stocks de carbone en forêt, explique-t-il.

Pour rendre les calculs «opérationnels», l’équipe du Forestier en chef a d’abord évalué les stocks de carbone dans 29 des 57 unités d’aménagement forestier du Québec. Ce calcul, basé sur les prévisions de récolte des possibilités forestières, a permis de déterminer une valeur de 2,97 milliards de tonnes de carbone pour ces zones, lesquelles couvrent une superficie de 16 millions d’hectares. En extrapolant sur les 31,5 millions d’hectares de forêt, le FEC arrive avec une valeur des stocks estimée à 5,82 milliards de tonnes de CO2.

Jean Girard tient à préciser que ces données seront bonifiées, au cours des prochaines années, et que les résultats doivent être analysés avec précaution.

Selon Évelyne Thiffault, professeure au département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval, ce premier jet représente une avancée technologique impressionnante. «Des simulations sont faites de manière grossière à l’échelle du Canada, mais c’est la première fois qu’une analyse aussi fine est faite sur un territoire aussi vaste», souligne l’experte du carbone forestier.

Ce système de modélisation va permettre d’identifier quels sont les impacts des différentes stratégies de récolte.
— Évelyne Thiffault

Plus de carbone au sud

En analysant chacune des unités d’aménagement, on peut observer des différences notables. Sans grande surprise, les forêts du sud ont un stock de carbone plus élevé par hectare.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par Jeudi » 18 août 2023, 07:29

Encore quelques copié-collé de ce genre et tu vas finir par détrôner C3P de son titre de roi des éclairés. Lâche pas champion!

:smt038
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par energy_isere » 18 août 2023, 08:15

Incendies à Hawaï: démission du responsable de la gestion des crises de Maui
AFP•18/08/2023
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... cfd23f25f0

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Re: Les incendies catastrophiques

Message par energy_isere » 18 août 2023, 08:19

A Hawaï comme dans l'Ouest américain, les incendies carburent aux herbes envahissantes

AFP•18/08/2023

Après l'incendie catastrophique ayant causé la mort de plus d'une centaine de personnes à Hawaï, tous les regards se tournent vers un coupable inattendu: les herbes envahissantes qui se propagent massivement sur l'archipel depuis des décennies, devenant le combustible parfait pour alimenter de telles tragédies.

Résistantes à la sécheresse, capables d'envahir des terrains difficiles et de remplacer peu à peu les plantes locales, elles sont également une menace grandissante dans l'ouest des Etats-Unis, où les feux dévastateurs se multiplient.

"Les herbes envahissantes sont très inflammables, elles changent le paysage, elles créent des conditions favorables aux feux, et tout d'un coup, vous avez beaucoup plus d'incendies", explique à l'AFP Carla D'Antonio, chercheuse travaillant sur ces espèces depuis plus de 30 ans.

Au lieu de se décomposer comme d'autres plantes une fois mortes, ces herbes "restent debout pendant longtemps, aussi sèches que de la paille", décrit cette professeure à l'université de Californie à Santa Barbara. Et après un feu, elles survivent mieux que les plantes locales.

La plupart de ces herbes -- Cenchrus ciliaris, herbe de Guinée, herbe à mélasse... -- viennent d'Afrique, et ont été introduites pour servir de pâturage au bétail, sans se douter du danger qu'elles représenteraient des décennies plus tard.

A Hawaï, la fin des plantations de cannes à sucre autour des années 1990, dans un contexte de mondialisation, a eu des conséquences désastreuses: d'immenses zones sont abandonnées et envahies par les herbes.

"Le problème des incendies est surtout attribuable aux vastes étendues d'herbes allogènes laissées à l'abandon par de gros propriétaires", a écrit sur les réseaux sociaux Clay Trauernicht, de l'université d'Hawaï à Manoa.

Selon lui, la surface annuelle brûlée à Hawaï a augmenté de 300% ces dernières décennies.

Selon un rapport sur la prévention des feux réalisé par le comté de l'île Maui en 2021, la menace des incendies dans les champs d'anciennes cannes à sucre "va probablement croître à cause des températures en hausse et des périodes de sécheresses prolongées, liées au changement climatique".

Hawaï, évoquant d'ordinaire plutôt une forêt tropicale, reçoit de moins en moins de pluie. Les précipitations ont diminué pour 90% de l'Etat par rapport à il y a un siècle, selon une étude de 2016.

Le rapport préconisait un "plan efficace" pour remplacer les herbes envahissantes par des plantes locales.

- "Rien de naturel" -

Le problème ne se limite pas à Hawaï. Sur le continent américain, dans "les déserts de l'Ouest, les forêts de conifères, et les zones d'arbustes sur la côte, les herbes envahissantes sont là pour rester, elles font désormais partie de l'écosystème", prévient Carla D'Antonio.

Elle-même passe certains samedis soirs à enlever les herbes du bord des routes avec des voisins, dans une zone montagneuse près de Santa Barbara, en Californie. Le but: empêcher un départ de feu lié à un mégot de cigarette ou un véhicule en surchauffe.

De "grands feux dans les déserts des Mojaves et du Grand Bassin des Etats-Unis sont alimentés par les herbes envahissantes", pointe-t-elle, citant également le "Camp Fire", un incendie qui avait détruit la petite ville californienne de Paradise en 2018, tuant plus de 80 personnes. Il avait été déclenché par une ligne électrique mettant le feu à des herbes sèches.

De tels feux ne sont pas des catastrophes naturelles, souligne la chercheuse, "il n'y a presque rien de naturel là-dedans".

L'une des herbes (Cenchrus ciliaris), menace aussi les cactus emblématiques Saguaro, en Arizona, en permettant aux incendies de se propager dans la région. Des associations organisent régulièrement des opérations de défrichage.

Cette même herbe se propage également au Mexique et en Australie.

Selon une étude de 2019 ayant analysé douze espèces d'herbes envahissantes dans la partie continentale des Etats-Unis, six sont d'ores et déjà liées à une augmentation de la fréquence des feux de jusqu'à 150%.

Pour Carla D'Antonio, les tragédies comme celle d'Hawaï sont toutefois liées à de nombreux facteurs: l'altération du paysage par les humains (forêts abattues...), l'envahissement de plantes allogènes, la sécheresse accrue par le changement climatique, mais aussi le manque de préparation (routes d'évacuation, communications des secours...).

"La possibilité de désastres est énorme", martèle la chercheuse. "Ce sont les questions que nous devons nous poser (...) comment nous préparons-nous aujourd'hui pour les situations extrêmes? Pas l'incendie moyen, mais extrême."
avec les photos : https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b35baeb67e

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Re: Les incendies catastrophiques

Message par GillesH38 » 18 août 2023, 08:38

ça me redonne un peu foi en la science que certains scientifiques ne se contentent pas de bêler "c'est la faute au RCA" (même si en général ils se croient obligés de le mentionner, sinon couic les crédits ...)

Je rappelle que Hawaii, pas plus que l'Uruguay ou l'est du Canada, ne sont situées dans des zones où les précipitations moyennes sont prévues de baisser dans les modèles climatiques.

https://www.carbonbrief.org/media/234791/rainfall.jpg
Dernière modification par GillesH38 le 18 août 2023, 16:10, modifié 1 fois.
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par GillesH38 » 18 août 2023, 16:08

Une analyse assez poussée de Cliff Mass, météorologue (donc "spécialiste" du sujet ) dans deux articles de son blog

https://cliffmass.blogspot.com/2023/08/ ... nting.html

https://cliffmass.blogspot.com/2023/08/ ... aster.html

Il met effectivement en cause l'abondance d'herbes sèches très combustibles qui ne sont pas natives mais ont été importées pour servir de nourriture au bétail. La sécheresse en été est tout à fait normale et ces herbes sont toujours sèches en cette saison, avec ou sans RC.

En fait il y a plutot eu un hiver bien pluvieux (ce qui serait plus conforme d'ailleurs aux prédictions des modèles), et c'est ça qui fait pousser une quantité particulièrement importante d'herbes cette année. Rien à voir avec une sécheresse extraordinaire donc, au contraire.

Ensuite on a invoqué le cyclone Dora mais il est passé très au sud et a eu selon lui un impact négligeable. En revanche il y a eu une zone de haute pression qui a bien plus joué en provoquant une onde de pression conduisant à des vents très forts associé au relief, particulièrement sec (il donne des détails techniques sur la configuration météo). Il est probable que ce sont ces vents qui auraient pu abattre des pylônes électriques et déclencher des incendies. Selon lui ça aurait du être prédictible si des bons systèmes de mesure et d'alerte météo étaient disponibles sur Maui, ce qui n'était pas le cas.

Pour lui la catastrophe est plutot du à une conjonction de phénomènes qui n'ont rien à voir a priori avec le RC, et une gestion défaillante du risque d'incendie.
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Re: Les incendies catastrophiques

Message par Jeudi » 18 août 2023, 16:31

Image

A Hawaï, réchauffement et transformation des paysages ont nourri les feux meurtriers
Le changement climatique, le phénomène El Niño, les modifications du paysage liées aux activités agricoles et la présence d’espèces végétales invasives constituent une conjonction de facteurs expliquant les incendies qui ont dévasté l’île de Maui.

(…)

« Hawaï est situé à la périphérie des tropiques et est sensible à la ceinture subtropicale de hautes pressions sèches, explique le climatologue Michael Mann, professeur au département des sciences de la Terre et de l’environnement de l’université de Pennsylvanie. Le changement climatique élargit cette ceinture et, combiné à l’élévation des températures, tend à assécher les sols, (…)

https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html
Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

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Re: Les incendies catastrophiques

Message par GillesH38 » 18 août 2023, 16:38

répond aux argument des spécialistes au lieu d'effacer les messages et de ne citer que des journaux grand public, tu deviendras un peu plus crédible.

Cliff Mass explique pourquoi les propos de Michael Mann (qui n'est pas météorologue mais spécialiste des reconstructions paléoclimatiques, où il s'est d'ailleurs fait souvent recadrer pour des méthodes statistiques pas très orthodoxes) sont idiots.
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