Béton/Ciment et production de CO2

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 19 oct. 2021, 08:28

Le béton-ciment, troisième "pays" des émissions de gaz à effet de serre

AFP•19/10/2021

Si le béton utilisé sur la planète était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste derrière la Chine et les États-Unis.
Pourquoi dit-on que le béton et le ciment représentent l'un des pires bilan carbone du secteur industriel?


Réponse: Le ciment est le matériau le plus consommé dans le monde, à raison de quelque 150 tonnes par seconde. Quatorze milliards de mètres cubes de béton sont coulés chaque année, selon l'Association mondiale du ciment et du béton (GCCA), basée à Londres, qui regroupe les principaux acteurs du secteur, dont les géants Holcim (Suisse, ex Lafarge-Holcim), le Mexicain Cemex ou le Chinois CNBM.

La seule production de ciment, ingrédient clé du béton, génère 7% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), selon la GCCA - trois fois plus que le transport aérien.

"C'est plus que les émissions de l'ensemble de l'Union européenne ou de l'Inde, juste derrière celles de la Chine et des USA", indique à l'AFP Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésidente d'un groupe d'experts climat de l'ONU. Une tendance qui n'est pas prête de s'arrêter avec l'urbanisation galopante en Asie ou en Afrique.

Comment le ciment émet-il du CO2?

Le ciment, qui est le liant chargé de coller entre eux les cailloux et le sable du béton, a pour composant principal le clinker, produit de la cuisson du calcaire et de l'argile dans un four. En chauffant, il libère du dioxyde de carbone.

Pour produire une tonne de ciment, la cuisson à 1.400°C génère l'émission de quasiment une tonne de C02 aussi!

Cette réaction chimique massive, qui n'a guère évolué depuis 200 ans que le ciment est fabriqué, pèse pour 70% des émissions du secteur du ciment. Les 30% restants viennent de la consommation d'énergie du four lui-même, nécessaire pour calciner le calcaire.

Comment décarboner la construction ?

L'industrie mondiale du béton qui avait annoncé son intention l'an dernier de parvenir à la neutralité carbone en 2050, a fixé début octobre l'objectif d'une réduction de ses émissions de "25% supplémentaires" d'ici 2030, ce qui éviterait de relâcher 5 milliards de tonnes de CO2.

Le secteur compte ensuite beaucoup sur le déploiement de futures technologies de captage et de stockage du carbone pour poursuivre l'effort jusqu'en 2050.

Outre une augmentation du recyclage-réemploi du vieux béton, parmi les nouvelles pistes de verdissement figure le remplacement des combustibles fossiles par des déchets et de la biomasse dans les fours à ciment (farines animales, bois de démolition..)

En matière de captage du carbone, une technologie encore au stade des prototypes, l'industrie mondiale prévoit l'installation de "dix structures à taille industrielle pour capturer le carbone d'ici 2030", indique la GCCA.

Des géants comme le chinois China National Building Material Company (CNBM) ont promis de "jouer leur rôle" dans cette décarbonation.

Beaucoup de start-up se sont lancées: l'Américaine Solidia propose de capter du CO2 et d'en réutiliser une partie pour le séchage du béton, ce qui diminue la consommation d'eau. Au Canada, CarbonCure technologies injecte du CO2 liquéfié qui s'incruste en permanence dans le béton.

Mais surtout, l'industrie compte sur les nouveaux ciments "verts" qui utilisent des matériaux issus de la récupération à la place du clinker.

En Grande-Bretagne, le taux de substitution est déjà de 26%, selon la GCCA. En France, une nouvelle norme de ciments bas carbone a été publiée en mai.

Qu'est-ce que le ciment vert ou bas carbone?

Pour l'instant, ces nouveaux ciments sont surtout lancés par des start-up. Les cimentiers traditionnels ont plus de mal à moderniser leurs instruments de production, des investissements lourds liés aux carrières.

En France, Hoffmann Green Cement, basée en Vendée, est particulièrement avancé, avec ses ciments à base de déchets industriels, de boues d'argile, de laitier de haut fourneaux (déchet de la sidérurgie, NDLR), ou encore de cendres volantes issues de la biomasse.

Même avec un surcoût de construction estimé à 25 euros au mètre carré, la jeune société qui vient de s'introduire en bourse dit crouler sous les demandes.

"L'industrie cimentière prévoit de supprimer ses émissions en 2050. Avec nos solutions de rupture, on y arrive dès aujourd'hui", dit à l'AFP son fondateur Julien Blanchard, qui prévoit de passer d'un à trois sites en France.

L'enjeu est crucial: "Trois quart des infrastructures qui existeront en 2050 ne sont pas encore construites" a averti le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 6cbc24a2ae

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 19 oct. 2021, 09:12

La question était déjà d'actualité il y a 10 ans, dans cet article de 2011 :
Le béton va-t-il devenir un matériau écolo?

Eric Leysens | le 23/12/2011

Le ciment ne représente en moyenne que 13% de la composition du béton. Pourtant, son impact environnemental est trés important. Les cimentiers travaillent à le réduire, notamment en proposant de nouvelles recettes.

Le ciment est issu d'un process de fabrication énergivore et émetteur de CO2. Il consiste, pour résumer, à broyer des morceaux de calcaire et d'argile, de manière à obtenir une farine qui, passée dans un four dont la flamme monte à 2000°C, donne ce que l'on nomme du clinker. En y ajoutant un peu de gypse, on obtient le ciment « classique » dit Portland ou, pour les initiés, Cem I.

Process inchangé

Une cimenterie coûte au minimum 300 millions d'euros (son prix peut atteindre le milliard) et est installée à coté de carrières de calcaires avec l'ojectif de les exploiter conjointement durant près d'un siècle. Pour les industriels, la recherche d'une alternative au procédé utilisé depuis des décennies n'est donc pas, à ce jour, une priorité.

Lafarge, leader mondial sur le marché du ciment, a bien chargé un groupe de travail de réfléchir à un moyen d'éviter une montée en température à 2000°C. Chez Holcim, numéro 2 mondial, on teste des procédés, permettant de se contenter d'une température de 700°C. Mais, il s'agit dans les deux cas de trouver d'autres moyens d'utiliser les infrastructures existantes. Et, pour l' heure, les équipes de recherche et développement se concentrent sur l'intégration de nouveaux composés, en lieu et place du clinker.

Proportion de Clinker rabaissée

Depuis plusieurs années, les cimentiers développent des ciments substituant une part de clinker par des résidus d'aciéries, dits laitiers de hauts fourneaux, ou des déchets de centrales thermiques, communément appelés cendres volantes. Dans le jargon des cimentiers, les produits composés obtenus sont, selon les proportions de laitiers et de cendres, des Cem II, III et V.

Lafarge, premier producteur français, s'est fixé l'objectif de faire passer la part de ces ciments composés, regroupés par l'industriel sous l'appellation «ciments à taux réduit de CO2 », de moins d'un quart de sa production française en 2011, à près de la moitié sur l'année 2012. Chez le suisse Holcim, les ciments composés à plus de 35 % de laitiers et de cendres volantes portent l'étiquette « Cimcool » et, représentent déjà, selon Roberto Huet, Directeur commercial de Holcim Ciments France, un tiers des produits fabriqués par l'industriel dans l'hexagone.

Un effet mesuré

"Betie", un outil de calcul des impacts environnementaux du béton, développé par « PricewaterhouseCoopers Ecobilan » et mis en ligne, début novembre, sur le site du Syndicat national du béton prêt à l'emploi permet de mesurer l'effet de ces ciments composés.

L'élaboration d'un m³ de béton contenant du ciment de type Cem 5, appelé «à taux réduit de CO2» chez Lafarge ou «Cimcool» chez Holcim, demande un tiers d'énergie primaire de moins que le même béton fabriqué avec du ciment standard. "Betie" indique que sa fabrication nécessite, non pas 2207 Méga joules d'énergie primaire et, ne dégage pas 295 kg équivalent CO2, comme pour un béton avec du ciment Cem1, mais seulement 1577 MJ et 184 kg eq CO2.

A l'échelle globale d'un projet, le bénéfice environnemental du ciment composé se fait moins sentir, mais n'est pas négligeable. D' après le groupe d'ingénierie Elioth qui a réalisé des simulations sur le futur stade du Havre, l'utilisation d'un béton dont le ciment contient en partie du laitier et des cendres aura permis de réduire de 3% le dégagement de CO2 de la construction et de l'exploitation de l'arène de 25 000 places.

Combustibles alternatifs augmentés

Autre levier sur lequel les cimentiers comptent jouer pour donner à leurs produits des allures de combattants contre le réchauffement climatique : les combustibles utilisés dans les fours.

Huiles usées, solvants non chlorés, pneumatiques usés, résidus de broyage automobile, farines animales, déchets de l'industrie forestière, boues de station d'épuration séchées... les combustibles permettant de maintenir la flamme des cimenteries sont nombreux. « En 2010, le taux de combustibles de substitution (autres que le fuel ou charbon), hors Inde et Kazakhstan, est de 15,5% contre 13,6% en 2009 » affirme l' entreprise Vicat qui fabrique du ciment depuis plus de 150 ans.
D' après Patrick Franchomme, Directeur Exploitation chez Holcim pour la France et la Belgique, le groupe utilise, pour ses cimenteries françaises près de 50 % de combustibles alternatifs.

Imagination stimulée par le prix de la tonne CO2

Les cimentiers, en réduisant les dégagements de CO2 liés à leur activité, peuvent revendre des « droits à émissions » sur le marché du carbone. Le prix de la tonne de C02 échangée est donc observé de près par ces derniers. Il y a peu à 15 euros, aujourd'hui autour de 10 euros, les industriels ont du mal à prévoir son évolution. Une chose est sure une augmentation continue de son prix est indispensable pour stimuler l'imagination des cimentiers dans la recherche de réduction des impacts environnementaux.
https://www.lemoniteur.fr/article/le-be ... lo.1082399

Le journaliste s'emmêle les pinceaux avec la température de la flamme et la température du four.
La flamme à 2000 °C on s'en fiche, ce qui compte c'est la température du four. Bien évidement le four est pas à 2000 °C. Le post au dessus parle de 1400 °C.

Avatar de l’utilisateur
kercoz
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 12951
Inscription : 18 nov. 2007, 21:46
Localisation : SUD GIRONDE GRAVE DE GRAVE

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par kercoz » 19 oct. 2021, 11:52

Les fours sont de grands et longs tubes de plusieurs dizaines de mètres, qui tournent à qqs m du sol. Les parois sont recouvertes de briques réfractaires. Ils sont refaits périodiquement et on trouve à proximité des usines, une sorte de décharges ou l' on peut récupérer les anciennes briques, qui malheureusement ont un coté courbé....intéressant pour un four à pain ou isoler un local.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 23 nov. 2021, 21:08

Vicat investit dans sa cimenterie de Montalieu-Vercieu pour réduire l'usage d'énergies fossiles

Vicat a annoncé le 19 novembre vouloir investir 30 millions d'euros dans sa cimenterie de Montalieu-Vercieu (Isère) pour réduire l'usage des combustibles fossiles nécessaires à la production de ciment. Avec ce projet baptisé Meteor, l'objectif est d'augmenter l'usage des combustibles solides de récupération de 70 % à 95 %.

Xavier Boivinet 23 Novembre 2021 Usine Nouvelle

En déplacement sur le site de la cimenterie Vicat à Montalieu-Vercieu (Isère) le 19 novembre, la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé 42 nouveaux lauréats pour les appels à projets visant à décarboner l'industrie dans le cadre du plan France relance. Parmi eux, le projet Meteor de Vicat, dévoilé pour l'occasion.

[...abonnés]
https://www.usinenouvelle.com/article/v ... s.N1162162

france Bleu 19 novembre 2021
Peut-on fabriquer du ciment et contribuer, en même temps, à la lutte contre le réchauffement climatique ? C'est l'enjeu de l'intervention de l'état auprès de la cimenterie Vicat. Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée en charge de l'Industrie, auprès du ministre de l'Économie a choisi le groupe isérois pour annoncer un nouveau soutien de l'État à la décarbonation de l'industrie, parce que Vicat a annoncé en février dernier sa volonté d'atteindre la neutralité carbone de ses activités en 2050.

Le programme Météor vise à réduire l'utilisation d'énergie carbonée dans la fabrication du ciment. "Le charbon importé d'Afrique du Sud ou d'Australie sera remplacé par les déchets ménagers des métropoles auxquelles Vicat fournit du ciment", explique Guy Sidos, le PDG de vicat. C'est un projet sur le point de démarrer. Il est basé sur des technologies connues et permettra d'économiser 35.000 tonnes d'équivalent carbonne sur le site.
https://www.francebleu.fr/infos/economi ... 1637316548

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 26 nov. 2021, 08:59

Décarbonation de la construction: une "mutation de masse", selon le président de la filière ciment (interview AFP)

AFP parue le 26 nov. 2021

Bousculés par l'émergence de start-up cimentières zéro-carbone et par l'essor du bois dans la construction, les industriels du ciment et du béton acceptent à marche forcée d'entrer dans une "mutation de masse" pour éliminer d'ici 2050 leurs émissions de CO2, tout en réclamant un peu plus de soutien pour y parvenir.

"Nous sommes sur une évolution des technologies qui n'a jamais été aussi rapide pour rendre le secteur neutre en carbone" déclare François Petry, président du Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC), par ailleurs dirigeant du groupe Lafarge (Holcim) France, lors d'un entretien avec l'AFP.

En réponse aux critiques sur l'immobilisme d'une filière, accusée d'avoir peu fait évoluer ses pratiques depuis l'invention du ciment il y a 200 ans, alors qu'elle émet plus de CO2 que le transport aérien, M. Petry admet que le secteur "donne l'impression d'inertie" face aux évolutions nécessaires pour décarboner ses procédés de fabrication.

C'est parce qu'il "faut parvenir à réaliser cette mutation de masse sans fragiliser l'écosystème de la construction", qui représente près d'un demi-million de personnes en France, de l'architecte au maçon, en passant par les cimentiers, ingénieurs de bureaux d'étude, industriels du pré-fabriqué et constructeurs, analyse-t-il.

Pour y parvenir, la profession espère plus de soutien de l'État, tant pour garantir une "stabilité des prix de l'énergie" par exemple, que pour "rééquilibrer" certaines bases de calcul comparant l'impact du bois et du béton dans la construction.

La filière ciment-béton s'estime notamment "injustement" traitée par les analyses de cycle de vie (ACV) utilisées par les pouvoirs publics dans les normes de la nouvelle réglementation RE2020, applicable le 1er janvier 2022 dans la construction. Elle "est biaisée et favorise le bois, qui pourtant est lui aussi émetteur de carbone lorsqu'il arrive en fin de vie", affirme M. Petry.

- "Recompositions" -

Concernant les nouveaux ciments bas carbone qui émettent moins de 400 kg de CO2 par tonne de ciment produit contre 625 kg en moyenne sur le secteur aujourd'hui, ils ne représentent encore que 10% du marché français.

"Il faut emmener toute la chaîne de valeur vers les produits à plus basse empreinte carbone, les utilisateurs et constructeurs doivent évoluer" dit le responsable. "Et nous devons les accompagner".

Certains nouveaux produits ont des temps de séchage différents. Ce qui implique des adaptations industrielles. Les producteurs de pré-fabriqués par exemple peuvent avoir des rotations plus lentes de leurs moules, note M. Petry.

Certains bétons décarbonés sont plus fluides, et nécessitent des changements de comportement des ouvriers lors des coffrages ou du coulage du béton, pour assurer aussi bien l'étanchéité du matériau que leur propre sécurité.

Soit un besoin énorme de formation et de communication en interne pour verdir les millions de tonnes de béton coulées chaque année en France.

Alors que la Commission européenne vient de dévoiler son plan pluriannuel pour le climat "Fit for 55" ("paré pour 55") en référence au nouvel objectif de l'UE de réduire ses émissions carbone de 55% net d'ici 2030 par rapport à 1990 (au lieu de 40% brut auparavant), l'industrie cimentière peine encore à s'ajuster au premier objectif.

Pour M. Petry, l'énormité des investissements nécessaires pour décarboner le secteur va peut-être conduire à des "recompositions industrielles et financières".

"Ici ou là, il y aura peut-être des absorptions" de start-up innovantes par de grands groupes, "je n'ai aucun schéma en tête, on voit des partenariats se développer, on voit des univers industriels se recomposer, il faut que l'on soit plus ouvert" dit-il.

Une fois la généralisation des ciments bas carbone réalisée, c'est surtout dans le domaine de la captation et de l'absorption du CO2 émis par l'industrie que les révolutions risquent d'être les plus importantes, selon lui.

Citant un projet pilote près de Dunkerque en France, où du CO2 industriel doit être injecté dans des réservoirs sous marins en mer du Nord, il estime que les cimentiers pourraient se joindre à de telles aventures pour évacuer leurs propres émissions en les minéralisant en sous-sol, à condition de pouvoir utiliser un réseau de gazoducs existant pour transporter du CO2: "Une transformation de fond de l'industrie".
https://www.connaissancedesenergies.org ... afp-211126

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 06 févr. 2022, 14:56

Podcast France Culture

TROIS INVENTIONS QUI ONT CHANGÉ L’ÉCONOMIE (3 ÉPISODES)
Épisode 2 : Laisse béton https://www.franceculture.fr/emissions/ ... isse-beton
ÉCOUTER (58 MIN)
À retrouver dans l'émission
ENTENDEZ-VOUS L'ÉCO ? par Tiphaine de Rocquigny
Avec le philosophe Anselm Jappe
L’usage massif du béton armé a changé la face de l’architecture moderne. Matériau qui permet de construire rapide et pas cher, il est aussi polluant et nocif à de nombreux égards. Alors comment expliquer la frénésie du tout béton ?

Avatar de l’utilisateur
kercoz
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 12951
Inscription : 18 nov. 2007, 21:46
Localisation : SUD GIRONDE GRAVE DE GRAVE

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par kercoz » 06 févr. 2022, 15:55

J'ai noté ça:

"""Certains bétons décarbonés sont plus fluides, et nécessitent des changements de comportement des ouvriers lors des coffrages ou du coulage du béton, pour assurer aussi bien l'étanchéité du matériau que leur propre sécurité.""""

J'ai souvent bossé ds des cimenteries et discuté avec le type du labo contôle interne des cimenteries. Ils font des éprouvettes et comme pour les métaux, des essais de traction,pression, flexion etc ....les résultats montrent que moins il y a d'eau, plus le béton est de qualité (probab en raison de la dissolution et migration des sels). Il est quasi impossible de faire un béton de tres bonne qualité à la pelle..d' ou l'intéret du petit malaxeur.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 11 mars 2022, 21:42

Lafarge investit 46 millions d'euros pour produire des ciments bas carbone dans deux sites français

Afin de produire des ciments à l’impact carbone réduit dans ses usines de Saint-Pierre-la-Cour (Mayenne) et de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), Lafarge France va investir 46 millions d’euros. Des investissements qui suivent ceux réalisés en Haute-Garonne et qui collent aux nouvelles ambitions du groupe Holcim.

Franck Stassi 10 Mars 2022 Usine Nouvelle

Le producteur de matériaux de construction Lafarge France (4 200 personnes, 470 sites industriels) a annoncé jeudi 10 mars son intention d’investir 46 millions d’euros pour produire des ciments « bas carbone » et « très bas carbone » dans deux usines. La filiale française du groupe Holcim compte mobiliser dès cette année 40 millions d’euros dans sa cimenterie de Saint-Pierre-la-Cour (Mayenne), et 6 millions d’euros sur son site de La Malle, à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône). A Saint-Pierre-la-Cour, une nouvelle ligne de production sera dédiée à ces produits, réalisés à base d’une technologie brevetée (baptisée ProximaTech zero), tandis qu’à Bouc-Bel-Air, l’usine sera adaptée pour répondre aux besoins du projet.

[...]
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N1795107

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 05 avr. 2022, 20:11

Comment la cimenterie Eqiom de Lumbres veut devenir neutre en carbone
Grâce à une technologie maîtrisée par Air Liquide, le cimentier Eqiom veut faire de son site de Lumbres, dans le Pas-de-Calais, l'une des premières cimenteries neutre en carbone d'Europe.

Aurélie Barbaux 04 Avril 2022

Il n’y a pas que Lafarge pour investir dans le ciment bas carbone en France. En toute discrétion, le cimentier français Eqiom, filiale du groupe CRH spécialisée dans les matériaux de construction, a déposé un dossier avec Air Liquide auprès du Fonds européen d’innovation. Objectif : rendre sa cimenterie de Lumbres (Pas-de-Calais) neutre en carbone. Une initiative qui fait partie des sept projets de décarbonation de sites industriels à grande échelle retenus parmi plus de 300 candidatures.

Lundi 4 avril, Eqiom a indiqué qu'il allait recevoir 150 millions d’euros pour son projet K6, qui vise à installer un four à oxy-combustion, le premier de son genre, en grande partie alimenté par des combustibles alternatifs. Mais ce ne sera pas suffisant. « Le projet K6 doit faire l'objet de fonds publics additionnels, d'approbations réglementaires et d'évaluations de faisabilité internes avant son lancement », préviennent Eqiom et Air Liquide dans un communiqué.

Un four à oxy-combustion

Air Liquide fournira la technologie, CryocapTM Oxy, pour capter puis liquéfier les émissions de CO2, ainsi que l’oxygène nécessaire au processus. Cela devrait permettre de capter près de 8 millions de tonnes de CO2 sur les dix premières années d'exploitation. Le CO2, purifié et liquéfié, pourrait ensuite être transporté par bateau vers des sites de stockage en cours de développement en mer du Nord, ou utilisé dans des matériaux de construction. Cette technologie Cryocap, installée depuis 2015 sur le site d’Air Liquide de Port-Jérôme (Seine-Maritime) doit aussi être installée sur une unité de production d’hydrogène de la raffinerie de Normandie de TotalEnergies.

Ce projet K6 s’inscrit dans le projet d’intérêt commun (PCI) D'Artagnan de Dunkerque (Nord), qui vise à créer une plateforme multimodale d'exportation de CO2 à partir du bassin industriel de Dunkerque et de sa zone élargie. S’il aboutit, il ferait de Lumbres l’une des premières cimenteries neutre en carbone d’Europe.

Eqiom est une ETI de 1 500 salariés qui possède 3 cimenteries, à Lumbres, Rocherfort-sur-Nenon dans le Jura et à Héming en Moselle, mais également 5 centres de broyage, 121 centrales à bétons, 52 sites de granulats, une plateforme de traitement et valorisation de déchets – Sapphire Saint-Étienne-du-Vauvray (Eure) et un centre technique, le L.A.B, à Lesquin, dans le Nord. L'entreprise a réalisé 321 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020.
https://www.usinenouvelle.com/article/c ... e.N1803567

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 24 mai 2022, 18:23

Hoffmann Green implantera son troisième site de production français de ciment décarboné à Dunkerque

Spécialisée dans la production de ciment décarboné, l'entreprise française Hoffmann Green vient d'annoncer son installation sur le Grand Port Maritime de Dunkerque dans le Nord. Un investissement de 22 millions d'euros.

Nadia Daki 24 Mai 2022 Usine Nouvelle

Image
Le terrain d’implantation du troisième site de production (H3) de Hoffmann Green sur le port de Dunkerque. La future infrastructure aura une capacité de production de ciments sans clinker de 250 000 tonnes par an.

C'est une bonne nouvelle pour le port de Dunkerque (Nord). Le vendéen Hoffmann Green Cement Technologies va implanter un site de production, baptisé H3, sur le Grand Port Maritime de Dunkerque. L'investissement atteint 22 millions d'euros. Il s'agira du troisième site de production du cimentier en France. Elle-même construite à partir de ciments décarbonés sans clinker, H3 sera la copie du site vendéen H2 et aura une capacité de production de 250 000 tonnes par an.

[...abonnés]
https://www.usinenouvelle.com/article/h ... e.N2007587

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 27 juin 2022, 12:40

La start-up américaine Prometheus fabrique du béton avec des algues
Prometheus a inventé un processus permettant de construire des blocs de béton en utilisant des algues microscopiques. Soutenue notamment par Microsoft, la start-up américaine a levé 8 millions de dollars début juin afin d'accélérer son développement.

Valentin Hamon Beugin 27 Juin 2022

Peu appréciées des baigneurs du dimanche et parfois même considérées comme un fléau en Bretagne ou aux Antilles, les algues sont pourtant essentielles à la biodiversité marine. Pour la start-up américaine Prometheus, fondée en 2021, ces végétaux aquatiques pourraient se révéler un précieux atout dans la course à la transition écologique. C'est à partir de cette matière première que la société est parvenue à mettre au point des blocs de construction affichant une empreinte carbone 90% moins élevée que celle des blocs de béton traditionnel.

Le processus de fabrication de la société s'appuie sur des travaux menés par des chercheurs de l'université du Colorado, et s'inspire des coraux et des mollusques. Il consiste à remplir des bioréacteurs avec du sable, de l'eau de mer et des algues microscopiques pour que le matériau se solidifie naturellement, de la même manière qu'une huitre confectionne sa coquille. Outre leurs vertus écologiques, les blocs obtenus via cette méthode présenteraient les mêmes propriétés physiques, mécaniques et thermiques que ceux ayant recours au ciment classique.

7% des émissions mondiales de CO2

Prometheus attend aujourd'hui les autorisations pour effectuer ses premiers tests, mais prépare déjà l'avenir, grâce à une levée de fonds de 8 millions de dollars (7,6 millions d'euros) bouclée début juin et à laquelle ont notamment participé le géant du numérique Microsoft et le fonds européen Sofinnova. La start-up prévoit d'ores et déjà de développer des matériaux permettant également de construire des tuiles pour toiture ou des murs anti-bruit, et souhaiterait à terme remplacer le sable qu'elle utilise par des éclats de verre ou des morceaux de verre brisé, dans une démarche de valorisation des déchets.

La jeune société n'est pas la seule à tenter de verdir l'industrie cimentière, aujourd'hui responsable d'environ 7% des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Les poids lourds du secteur s'emparent peu à peu du sujet, conscients qu'une révolution s'impose, et les petites structures proposent des solutions parfois aussi originales qu'efficaces. L'architecte thaïlandais Boonserm Premthada se sert ainsi de bouses d'éléphants, un matériau riche en fibres, pour fabriquer ses briques de construction.
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N2019562

Jeudi
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 3340
Inscription : 15 juin 2020, 18:53

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par Jeudi » 28 juin 2022, 05:32

Une source avec plus de détails ci-dessous (en bref: c’est un procédé utilisant un biogel, on ne sait pas encore la tenue mécanique dans le temps)

https://www.enr.com/articles/54236-prom ... cement-sub
Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 05 nov. 2022, 10:28

Egypte : Suez Cement Group of Companies adoptera l’énergie propre grâce à une centrale solaire de 20 MW

Agence Ecofin 3 nov 2022

En Afrique, dans le cadre des efforts nationaux visant à transiter vers des sources d’énergies vertes, de plus en plus d’industriels s’activent dernièrement pour produire ou s’approvisionner en énergie propre.

Suez Cement Group of Companies (SCGC), une filiale de HeidelbergCement en Egypte, a signé le lundi 31 octobre un accord d’achat d’électricité avec Intro Power and Utilities, pour une centrale solaire photovoltaïque de 20 MW.

Cet accord fait de Suez Cement et Intro Power des associés dans un contrat à long terme de plus de 14 millions $. La centrale solaire fournira à l’usine de Suez environ 45 GWh d’électricité propre par an et compensera plus de 22 000 tonnes d’émissions de CO2 par an. L’Energie fournie représentera environ 20 % de l’alimentation électrique totale de l’usine.

Suez Cement souhaite en effet faire des économies sur les coûts de l’électricité et par la même occasion diminuer son empreinte carbone. « Les avantages économiques, sociétaux et environnementaux de l’énergie renouvelable sont nombreux - elle est disponible en abondance, moins chère et constitue une option plus saine pour nous et notre planète. » a déclaré Mohamed Hegazy, directeur général de Suez Cement.

Au-delà des intérêts de Suez Cement et des avantages qu’elle tire dans l’adoption des énergies renouvelables, il y a également l’idée de contribuer aux efforts nationaux visant à accélérer la transition énergétique.
https://www.agenceecofin.com/energies-r ... e-de-20-mw

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 09 janv. 2023, 23:36

Des chercheurs exhument le secret de solidité du béton romain

AFP•09/01/2023
...............
Lire https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 10b11fad1c

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89518
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Béton/Ciment et production de CO2

Message par energy_isere » 13 avr. 2023, 09:33

Grace à l'argile meulière récupérée :
Grand Paris Express : Pourquoi les déblais des chantiers sont magiques

Article de Mikaël Libert 12 avril 2023

Pour atteindre son objectif de réduction de 25 % des émissions de CO2 de ses chantiers, la Société du Grand Paris a expérimenté avec succès la revalorisation d’une partie des déblais en ciment « bas carbone »
.......................
lire https://www.msn.com/fr-fr/actualite/tec ... a35&ei=153

Répondre