Marées noires et dégazages en mer

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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energy_isere
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Marées noires et dégazages en mer

Message par energy_isere » 06 avr. 2006, 19:21

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 495,0.html
800 000 euros pour avoir rejeté des hydrocarbures dans la mer

Le tribunal correctionnel de Brest a infligé, mercredi 5 avril, une amende de 800 000 euros à l'encontre du commandant et de l'armateur d'un porte-conteneurs responsable d'une pollution maritime. Il s'agit là d'une pénalité record en France. Le Maersk-Barcelona avait été surpris le 20 septembre 2005 par un avion des douanes alors qu'il se trouvait à 160 kilomètres à l'ouest de l'île de Sein (Finistère) avec une traînée de pollution de 61 kilomètres de long sur une centaine de mètres de large, soit la plus importante jamais constatée au large de la côte française atlantique, selon la préfecture maritime.

Le tribunal brestois a condamné le commandant ukrainien du navire, Viktor Mykhaylov, 50 ans, à payer 10 % de l'amende, 90 % étant à la charge de l'armateur, la société V. Ships GMBH & Co, implantée à Hambourg, civilement responsable. Le tribunal a également accordé mercredi des dommages et intérêts de 10 000 euros à trois parties civiles et de 3 000 euros à une dizaine d'autres, essentiellement des associations de défense de l'environnement.

"UNE PANNE SOUDAINE ET INOPINÉE"

A l'audience du 1er février, l'avocat de la défense avait demandé la relaxe du commandant Mykhaylov, affirmant que la pollution avait été provoquée par une panne "soudaine et inopinée du séparateur des eaux usées", précisant qu'il s'agissait d'un "rejet accidentel malheureux". Le procureur Xavier Tarabeux avait au contraire affirmé que "nous ne sommes pas en présence d'un accident mais d'un manque d'entretien du séparateur des eaux mazoutées".

En juin 2005 déjà, un armateur italien, Forship SpA, avait été condamné à une amende de 490 000 euros par le tribunal de grande instance de Marseille pour un rejet d'hydrocarbures en mai 2004 en Corse dans une zone protégée.

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Re: Marées noires et dégazages en mer

Message par energy_isere » 18 août 2006, 14:43

Entre 10000 à 15000 tonnes de pétrole se sont échappées et une partie pollue les cotes du Liban suite au bombardement des cuves de pétrole par les Israeliens.
Lebanon promised oil spill clean-up help

International experts have promised Lebanon immediate help in cleaning up a massive Mediterranean oil spill caused by Israeli bombing of a power plant.

Senior officials from the United Nations, the European Union and regional states have unveiled a plan to clean up oil-clogged parts of the Lebanese coastline.

The plan will be supervised by the United Nations Environment Program and the International Maritime Organisation.

It prescribes immediate aerial surveys by helicopter and a concerted effort to clean up to 30 coastal sites in Lebanon.

Officials from the two organisations say determining the oil spill's exact size and composition is a top priority in order to establish the nature of the threat.

Inspection crews had no access to the affected area prior to this week's cease-fire between Israeli forces and the Hezbollah militia.

"To this day, we cannot tell you with any accuracy what amount of oil remains off shore on the sea," United Nations Environment Program executive director Achim Steiner said.

"We have been condemned to work with satellite images and ad hoc observations because access to the area has been impossible in terms of aerial surveys and ... [the collection of] water samples," he said.

Mr Steiner says it is a matter of "utter urgency" to establish the size of the oil spill and to coordinate equipment, experts and financial support from donors.

Mr Steiner says Israel has not been represented at meetings on the oil spill but is in close contact with his agency.

It is estimated that between 10,000 and 15,000 tons of fuel oil leaked from an electric plant bombed by Israel last month, polluting some 150 kilometres of the Lebanese coast and spreading north into Syrian waters.

Officials have said if all the oil from the damaged facility, 30 miles south of Beruit, were to seep into the sea, the environmental fallout could rival the 1989 Exxon Valdez spill that devastated Alaska's Prince William Sound.

- AFP

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Re: Marées noires et dégazages en mer

Message par energy_isere » 21 août 2006, 21:49

Marée noire aux Philippinnes :
Marée noire aux Philippines : Manille sollicite l'aide internationale

Les autorités philippines tentent de contenir la marée noire la plus grave jamais enregistrée dans l'archipel, cinq jours après le naufrage d'un pétrolier dans le golfe de Panay (centre). Mais face à l'ampleur de la catastrophe, elles ont lancé, mercredi 16 août, un appel urgent à l'aide internationale.

Vendredi, le Solar I, un pétrolier qui transportait deux millions de litres de pétrole (12 580 barils), a sombré par 900 mètres de fond, pour une raison encore inconnue, entre les îles centrales de Panay et Guimaras. Sa cargaison s'échappe peu à peu de ses soutes. "Nous n'avons pas actuellement l'équipement nécessaire pour récupérer des navires à de telles profondeurs. C'est la raison pour laquelle nous lançons un appel à l'aide internationale", a indiqué un porte-parole des gardes-côtes, le capitaine de corvette Joseph Coyme.

Des bouées ont été installées autour du secteur pour prévenir une extension du sinistre, et du dispersant a été pulvérisé pour favoriser le fractionnement de l'hydrocarbure, mais de mauvaises conditions météorologiques ont retardé le travail des secours. Manille a également sollicité l'aide d'équipes spécialisées du Japon et d'Indonésie pour contenir la nappe qui s'étend sur plus de 36 kilomètres au large de la côte de Guimaras, a précisé la garde-côtière. Selon Joaquin Carlos Nava, le gouverneur de la province de Guimaras, les hydrocarbures ont déjà endommagé plus de 200 kilomètres de zones côtières qui abritent notamment des mangroves, des algues et des récifs coraliens.

Le Monde 16 Aout 2006

Krom
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Message par Krom » 22 août 2006, 00:13

Aha, m.. (modéré Schlumpf), par 900 mètres de fond, c'est un sacré challenge à gérer.

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Message par metomoll » 01 sept. 2006, 03:21

malheureusement j'ai bien peur que personne n'aille récupérer ce pétrole dans les soutes... ce n'est pas trop profond, mais il y en a trop peu pour qu'on juge ça "rentable" :?

bref, condamnation à une marée noire à petit feu pour la région :roll:

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Message par energy_isere » 25 déc. 2006, 22:57

c' est Noel pour EXXON, son amende pour la catastrophe de l' EXXON VALDEZ réduite :evil:
Catastrophe de l'Exxon Valdez : l'amende infligée au pétrolier réduite de deux milliards de dollars

LEMONDE.FR / 23.12.06

Une Cour d'appel américaine a réduit vendredi 22 décembre de 4,5 à 2,5 milliards de dollars le montant des dommages punitifs auxquels le premier groupe pétrolier mondial, l'américain Exxon Mobil, a été condamné pour la marée noire de l'Exxon Valdez en 1989.

La Cour d'appel de San Francisco a notamment estimé qu'il y avait plusieurs circonstances atténuantes jouant en faveur du groupe pétrolier, dont sa célérité à agir pour nettoyer la marée noire et pour dédommager les plaignants pour les pertes économiques subies.

EXXON POURRAIT FAIRE APPEL

C'est déjà la 3e fois que le montant de l'amende infligée à Exxon Mobil est révisée. Fixée au départ, en 1994, à 5 milliards de dollars, la somme avait été ramenée en décembre 2002 à 4 milliards de dollars puis de nouveau augmentée en janvier 2004 à 4,5 milliards. Mais la dernière révision pourrait paradoxalement ne pas donner entière satisfaction à Exxon qui estime que les dommages punitifs ne devraient pas excéder 25 millions de dollars. Il ne faut pas exclure que la compagnie pétrolière se retourne désormais vers la Cour suprême pour essayer d'obtenir gain de cause.

"A notre avis, les éléments de ce dossier ne justifient pas des dommages de cette ampleur", a réagi la compagnie pétrolière après l'annonce de la Cour d'appel. Mais pour celle-ci ,"le comportement irresponsable d'Exxon en plaçant un alcoolique récidiviste aux commandes d'un supertanker chargé de millions de barils de pétrole pour naviguer dans les eaux pures et poissonneuses de la Baie du Prince William mérite des sanctions sévères".

De leur côté, les associations de protection de l'environnement déplorent bien sûr la décision de la justice américaine.
"Il est scandaleux qu'ExxonMobil, la compagnie pétrolière la plus rentable du monde, puisse obtenir une réduction des dommages punitifs imposés pour avoir causé la plus grande marée noire du monde", a affirmé dans un communiqué Zack Brown, un responsable de l'organsion PIRG.

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Message par energy_isere » 18 janv. 2007, 12:59

Erika : Total fait une mise au point sur la cargaison


A la veille de l’ouverture du procès du naufrage de l’Erika, (NDLR : aujourd'hui) certains médias se font l’écho de pseudo « découvertes » ou « révélations » destinées à inquiéter le public et à faire porter l’attention sur des sujets « spectaculaires ».

Dans un premier temps, plusieurs articles de presse ou émissions de télévision s’étaient fait l’écho d’affirmations portant sur l’éventuelle existence de deux produits à bord du navire, dont l’un serait un produit « secret », « caché », « dangereux ». Tout reposait sur un document soi-disant secret du BEA Mer dont on sait qu’il n’a rien de secret et aucun rapport avec ces allégations. Il n’y avait qu’un seul produit : du fioul lourd n°2.

Désormais, c’est la dangerosité du produit qui, sept ans après, viendrait d’être mise à jour dans une étude publiée par Annie Pfohl-Leszkowicz, professeur en toxicologie à l’École nationale supérieure d’Agronomie de Toulouse (ENSAT).

Il est nécessaire de rappeler que sur le plan épidémiologique, dès le naufrage de l'Erika, des études ont été menées par des organismes indépendants. Leur objectif principal était de vérifier si le fioul n°2 - transporté par l'Erika - présentait des risques, notamment pour la santé des nombreux bénévoles qui étaient intervenus. Les conclusions de l'ensemble des organismes aussi bien nationaux - INERIS, AFSSA, InVS ... *- qu’internationaux - RIVM - qui ont travaillé sur ce sujet, démontraient que pour qu'il y ait un risque toxique, il aurait fallu un contact fréquent, prolongé et répété pendant plusieurs années avec le produit.

C’est d’ailleurs pour cette raison que l’InVS a décidé que la mise en place de mesures spécifiques de surveillance épidémiologique ou médicale de cette population n’était pas justifiée.

Alain Baert, médecin toxicologue au centre antipoison de Rennes, qui a mené de nombreuses études dès le naufrage de l’Erika, rappelle dans une déclaration récente (Ouest France 12 janvier 2007) : « on n’a jamais tenté de cacher quoi que ce soit (...) L’étude n’apporte rien. Le caractère cancérogène des aromatiques polycycliques est connu depuis 25 à 40 ans ». Il ajoute par ailleurs, que «ces travaux n’apportent aucune information nouvelle quant aux risques pour la santé humaine. De plus, aucun résultat présenté dans l’article de Madame Pfohl-Leszkowicz ne permet de conclure à une toxicité plus importante du fioul de l’Erika par rapport à d’autre fioul. »

Total regrette que toutes ces pseudo informations conduisent à semer l’inquiétude parmi les volontaires qui ont participé au nettoyage des côtes à la suite du naufrage de l'Erika. Le Groupe a toujours veillé à partager toutes les données nécessaires à une parfaite connaissance du produit transporté par l’Erika, avec les autorités compétentes.
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Message par Schlumpf » 19 janv. 2007, 21:36

a propos dégageages en mer, il y a peu un cargo sous pavillon de l'île de Man s'est fait arraisonner avec une longue queue d'hydrocarbure aux trousses. Il portait le joli nom de "City of Paris". Ca l'a pas empêché d'avoir des ennuis à Brest !
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par energy_isere » 05 juin 2007, 19:33

Réquisitoire sévère des procureurs envers le propriétaire, l'exploitant et Total.
«Erika»: le parquet présente une facture salée


Libération 05-Juin-2007

Le parquet de Paris a requis les peines maximales pour le délit de pollution maritime hier contre la plupart des prévenus du procès de l' Erika. Un an de prison et une amende de 75 000 euros ont été demandés à l'encontre de l'armateur et du gestionnaire du pétrolier, 375 000 euros contre la société de classification Rina et contre Total et une de ses filiales, et 10 000 euros contre le capitaine indien Karun Mathur.

Deux procureurs ne sont pas de trop pour un réquisitoire de cinq heures, à la mesure du procès fleuve de l' Erika, ce pétrolier qui s'est cassé en deux au large de la Bretagne le 12 décembre 1999 provoquant une catastrophe écologique sur 400 km de côtes. Et pour ce morceau de bravoure orale, la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris a retrouvé l'ambiance de ses débuts il y a quatre mois maintenant, sa centaine de parties civiles, sa cinquantaine d'avocats, avec les caméras et micros à l'affût. Car c'est la première fois que la justice pénale est amenée à se prononcer sur une pollution.

Quinze prévenus.
«Après le temps des victimes, voici celui du ministère public, celui de la démonstration. Nous nous inscrivons dans la même logique que les victimes, nous venons vous demander que vous fassiez jurisprudence.» Marjorie Obadia, procureure et chef de la section santé publique, a remarqué que dans cette affaire, dégager des responsabilités pénales pour chacun des quinze prévenus, c'est lutter contre la dilution des responsabilités, leitmotiv qui a occupé les audiences: «C'est pas moi, c'est lui.» Difficile après des semaines d'interrogatoires, de témoignages de dire précisément qui est responsable de pollution ou de mise en danger d'autrui : le propriétaire du bateau, le gestionnaire, le commandant, la société de classification qui délivre aux bateaux ses certificats après «inspection approfondie» , l'affréteur, en charge de la cargaison, et d'autres intermédiaires encore... Personne ne reconnaît de faute. Les procureurs leur en ont trouvé.

Marjorie Obadia avait pourtant démarré le réquisitoire de façon très clémente : sur le délit «abstention volontaire de combattre un sinistre» qui concernait les quatre militaires français (les services côtiers) et Bertrand Thouilin, alors chef du service juridique chez Total, elle a demandé la relaxe : «C'est le seul délit volontaire de ce procès et donc le plus gravement puni avec des peines de prison possibles.» Elle a préféré insister sur le sauvetage admirable qui a permis de ramener à terre les 26 membres de l'équipage indien. Il était reproché aux services côtiers de ne pas être intervenus assez vite, la procureure note qu'ils ne disposaient pas des informations permettant d'agir. Le capitaine Mathur avait en effet annulé son message de détresse du samedi début d'après-midi pour dire que tout allait bien. Même raisonnement pour le cadre de Total qui n'a eu les premières informations que dans la soirée.

«Corrosion».
Les choses en vont autrement sur le délit de pollution accidentelle: «Il appartient au tribunal d'aller en amont chercher les fautes qui ont conduit à ce délit, il faut remonter l'échelle des fautes dans le temps et dans l'espace . » «Je vais faire mon propre vetting», a commencé son collègue, le procureur Laurent Michel, allusion à ce service de vérification des pétroliers mis en place par les compagnies pétrolières et qui a fait l'objet de bien des débats. Pour lui, «la corrosion est la cause nécessaire du naufrage» due aux «comportements désinvoltes» des responsables du navire : «Nous reprochons à Giuseppe Savarese, le propriétaire, et à Antonio Pollara, l'exploitant de l' Erika, de ne pas avoir mis les moyens pour lutter contre la corrosion, de ne pas avoir entretenu le bateau au niveau requis par le classement. Ils ne pouvaient ignorer le risque que fait courir la corrosion à un navire. Lors des derniers travaux effectués à bord de l' Erika, ils ont réduit de 3 à 1 les dépenses prévues pour l'entretien.» Laurent Michel n'est pas plus tendre avec la société Rina, dont les intérêts auraient dû rester distincts de ceux de son client. «Elle a accepté un délai pour ne pas nuire aux intérêts commerciaux de l' Erika. » Ce navire n'était plus conforme et il a été certifié.

Total et deux de ses filiales étaient également poursuivies, une cible attendue que la procureure n'a pas manquée : «On dit que l'opinion veut la peau de Total, et la justice ne saurait lui résister, mais je suis convaincu que la loi pénale oblige à les condamner. Total a fait preuve d'imprudence et de négligence : la société devait écarter un bateau potentiellement dangereux, son vetting n'était plus valable à la date du voyage. Aucun armateur ne peut se passer du vetting [... ]. La liberté absolue et irresponsable, en ce bas monde, ça n'existe pas.» Ce n'est pas tout, la procureure note que le capitaine devait, d'après ses «instructions au voyage» , en référer à Total pour chacune de ses décisions : il en déduit que le vetting et les instructions au voyage représentent un double pouvoir sur le contrôle et la gestion du navire. Aujourd'hui, et pour deux semaines, place à la défense.

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Message par energy_isere » 14 juin 2007, 19:23

Erika" : jugement dans sept mois, avec des enjeux juridiques et financiers exceptionnels

LE MONDE / 14.06.07
Un président la voix nouée par l'émotion prononçant une dernière fois "l'audience est levée", des prévenus faisant l'accolade aux avocats de la partie civile, les conseils de la défense saluant chaleureusement le procureur, les robes noires défilant pour serrer la main des membres du tribunal : le procès de l'Erika s'est achevé en effusions, mercredi 13 juin, devant le tribunal correctionnel de Paris.

Quatre mois à se chamailler sur les lisses de pont et les épaisseurs de tôle, à s'invectiver sur les plans d'urgence ou les chartes-parties, à se jeter au visage les expertises et les jurisprudences, à s'écharper à grands coups de "shipping", de "trading", de "mayday" et autres anglicismes ont fini par créer des liens entre les acteurs. Le président Jean-Baptiste Parlos a rappelé "le caractère exceptionnel de ce procès", lourd navire qu'il aura su mener d'abord avec autorité puis, tout risque de mutinerie écarté, avec bonhomie.

Exceptionnel, le jugement du tribunal, qui sera rendu le 16 janvier 2008, le sera également en raison de la nature du dossier : une catastrophe écologique. Les avocats n'ont pas manqué de rappeler aux magistrats que leur décision fera jurisprudence, et peut-être date, notamment en cas de reconnaissance d'un "préjudice écologique" qui n'est pas encore inscrit dans le droit français. Autant et peut-être plus que l'éventuelle condamnation pénale ou relaxe des prévenus, dont la société Total, l'enjeu du délibéré concerne les demandes civiles d'indemnisations exigées par les victimes et avoisinant le milliard d'euros. "Ce déplacement du centre de gravité du procès n'aura pas échappé au tribunal", a assuré le président Parlos.

Reste que quatre mois au long cours n'ont pas permis de trancher formellement sur les causes du naufrage du pétrolier, le 12 décembre 1999, au large de la Bretagne. Les 49 experts convoqués à la barre par les différentes parties, chacun présentant son explication, ont provoqué l'effet recherché : embrouiller les responsabilités. Les 160 volumes du dossier, truffés d'équations contradictoires sur la résistance des métaux, ne seront pas d'un plus grand secours.

La défense s'est engouffrée dans ce maquis de chiffres et d'hypothèses. Me Olivier Metzner, avocat de la Rina, la société de classification de l'Erika, a relevé l'"absence de certitudes", de "vérités techniques". "Qu'a-t-on ? Une colère, c'est vrai, des Bretons et des professionnels qui ont vu leurs côtes souillées. Mais est-ce que cette colère induit une faute pénale ?" "Pourquoi l'Erika a coulé ? Sans certitudes, comment entrer en voie de condamnation ? a demandé Me Pierre-Olivier Sur, avocat de Giuseppe Savarese, l'armateur italien. On dit la rouille, la rouille, la rouille, comme, dans Le Malade imaginaire, on disait le poumon, le poumon, le poumon. Mais le navire bénéficiait de tous ses certificats." "Rien n'est démontré en matière de causalité directe", a également souligné Me Vincent Asselineau, avocat d'Antonio Pollara, le gestionnaire du navire. Tous les prévenus ont demandé la relaxe.

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Message par tolosa » 27 juil. 2007, 19:01

MÉDITERRANÉE • La mer la plus polluée du monde
Sillonnée par 30 % des navires marchands de la planète, bordée par 150 millions d'habitants, la Méditerranée est malade. El País croise deux rapports récents pour parvenir à ce constat accablant.
Ceux qui se baignent ces jours-ci sur une plage méditerranéenne ont de fortes chances de trouver des ordures dans l'eau. Plus précisément, ils risquent de voir 33 unités de résidus par mètre carré d'eau. C'est la moyenne de saleté des côtes espagnoles, selon un rapport sur l'état des mers du monde publié par Greenpeace. Sans parler d'une autre pollution, invisible celle-là : jusqu'à 10 grammes d'hydrocarbures par litre, d'après une étude de l'organisation Oceana.

Déversements illicites, négligences humaines, causes naturelles, transport de marchandises : presque tout ce qui vit dans le Mare nostrum court le risque d'être pollué, voire de disparaître. Le dernier rapport de Greenpeace parle surtout des dommages occasionnés par les plastiques. Il recense diverses études publiées ces quinze dernières années. Elles sont hétérogènes, et il n'est pas facile d'en tirer des conclusions. Mais une chose est sûre, la Méditerranée est la mer la plus polluée du monde.
la suite : http://www.courrierinternational.com/ar ... j_id=76286

avec cette info : Chaque année, 400 000 tonnes d'hydrocarbures sont déversées de façon illicite dans la Méditerranée, selon des études menées par cette organisation.

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Message par Cassandre » 27 juil. 2007, 19:09

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Krom
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Message par Krom » 28 juil. 2007, 13:12

Et à part ça, à quoi en est la marée noire provoquée par le conflit israélo-hezbollique (?) de l'année passée?

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Message par sceptique » 28 juil. 2007, 22:51

oxymore a écrit :En cas de marée noire il y a du brut qui coule, on doit avoir toutes les possibilités selon la densité et la température... Mais est-ce du brut ou bien des déchets goudronneux ? On ne sait pas toujours ce qu'on voit aux infos.
Précision : le pétrole est un mélange. En cas de marée noire, il s'étale et les fractions les plus légères s'évaporent très vite (comme de l'essence à l'air libre dans une assiette plate). Ne reste donc au final que les "goudrons" qui atteignent les plages. Maintenant, la proportion de goudrons est très variable. Le pire étant les résidus de raffinage comme la cargaison de l'Erika.

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Thibaud
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Erika

Message par Thibaud » 29 juil. 2007, 08:19

sceptique a écrit : On ne sait pas toujours ce qu'on voit aux infos.
Dans le cas de l'Erika le doute plane toujours concernant la nature exacte de la cargaison ou tout du moins la proportion exacte des différents polluants transportés .

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