Séquestration du CO2

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 24 sept. 2006, 19:16

jc a écrit :
Glycogène a écrit :Je ne sais plus comment ça s'appelle, mais c'est tout simplement la réaction de réduction du CO2 et H2O en méthane et O2. Moyennant beaucoup de pression et 500°C je crois, ça marche.
CO2 + 2(H2) -> CH4 + O2, sur catalyseur Nickel porté à 350°C. Réaction bien connue en techniques chromatographiques.
euh, jc, tu es vraiment sur? vu ce que l'hydrogène et l'oxygène font ensemble d'habitude, ça me surprend beaucoup!!!

je maintiens que ça donne CH4 + H20 , pas O2 !!!
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jc
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Message par jc » 26 sept. 2006, 18:34

Oui, tu as raison, je suis allé un peu vite en besogne sur les produits de réaction... :? C'est effectivement CO2 + 4(H2) -> CH4 + 2(H2O). Merci pour ta vigilance. ;)

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La séquestration du CO2 dans le monde

Message par Environnement2100 » 27 oct. 2006, 14:38

La séquestration du CO2 est un sujet aigu pour les producteurs d'énergie :
- elle a un coût
- elle a peu ou pas été réalisée en vraie grandeur (2006)
- en revanche, elle apporte les voix des protecteurs de l'environnement.

Sables et schistes bitumineux, CTL et GTL sont les procédés clairement visés par cette technologie ; quand elle aura démontré sa faisabilité et stabilisé son coût, on y ajoutera cimenterie et sidérurgie.

Le premier pays qui démontrera la faisabilité, technique et financière, de sa technologie en la matière, aura un avantage évident sur les autres.


http://www.greencarcongress.com/2006/10 ... gest_.html
World’s Largest Carbon Sequestration Project Approved
15 October 2006 by Jack Rosebro
The two phases of the Mongstad CCS project.
Marking the removal of the final bureaucratic barrier to the construction of the world’s largest full-scale CO2 capture-and-storage (CCS) facility, Norway’s Ministry of the Environment has issued a carbon dioxide emission permit to Norwegian energy company Statoil ASA in conjunction with its planned co-generation plant in Mongstad.
Carbon management will be developed in two stages, starting with a capture facility providing an annual capacity of 100,000 tonnes. This will be followed by a large-scale installation.

Statoil is due to draw up plans by 2008 for managing the major carbon emissions from Mongstad, with an investment decision for a large-scale capture plant expected to be possible by 2012.

“Technology for managing carbon dioxide is important for us,” notes Mr Jacobsen. “A series of projects has made us a pioneer for such projects.

“These include the Sleipner area in the North Sea, Algeria’s In Salah field, the Snøhvit development in the Barents Sea and the Halten carbon dioxide venture in the Norwegian Sea with Shell.

“Developing new capture solutions for Mongstad will confirm our position as an international leader for carbon management.”
http://www.statoil.com/statoilcom/SVG00 ... 050020CED4
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Message par Environnement2100 » 27 oct. 2006, 15:04

La capture et séquestration du CO2 est déjà un vieux sujet pour les pétroliers : de nombreux puits à gaz contiennent une part non négligeable de CO2, qu'il faut obligatoirement séparer avant transport. Les pétroliers ont depuis longtemps saisi l'opportunité pour "regonfler" le gisement avec cet indésirable. Un court schéma vaut mieux qu'un long discours.

Image
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Message par Environnement2100 » 27 oct. 2006, 15:13

Un autre exemple de séquestration de CO2 "fatal" en Mer du Nord.
Storage deep beneath the seabed

Instead of being released into the atmosphere, the carbon dioxide produced with the gas on the Snøhvit field is to be stored 2,600 metres beneath the seabed at the edge of the reservoir. A total of 700,000 tonnes will be stored annually, which is equivalent to emissions from 280,000 cars.
http://www.statoil.com/STATOILCOM/snohv ... 45003EF89D
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Message par diogene » 30 oct. 2006, 03:18

Petite precision.

Sur le graphique, il est facile d'ecrire "Amine CO2 removal". Dans la pratique, c'est une autre paire de manche. On a bien essaye de mettre des pancartes dans les canalisations pour que les particules de CO2 prennent un chemin different, elles ne savent pas lire. Separer le CO2 est un sacre casse tete.

D'autre part, on a dessine une jolie plateforme avec "CO2 injection wells". Ca, c'est en mer du Nord et c'est l'Europe qui paye.
Dans bien d'autres endroits on envoie tout ca a la torche et pftt.

Le bilan EROEI est deja bien malade avec cette histoire de separer le CO2, s'il faut de plus le recompresser puis l'injecter, autant aller se coucher de suite.

je me repete

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Message par Environnement2100 » 02 nov. 2006, 11:25

Quelques infos intéressantes sur deux sites concernant la capture-séquestration du CO2 (CCS).

Le site de nos fonctionnaires favoris, j'ai nommé le MEFI/DGEMP, qui nous ont fait un joli résumé bien complet de la situation :

http://www.industrie.gouv.fr/cgi-bin/in ... ration.htm

Le graphe ci-dessous montre que ces corridors poussiéreux doivent cacher quelques peakistes activistes :

Image

Un autre site intéressant sur le plan de ses acteurs, le Club CO2, un nom qui fait froid dans le dos, mais les partenaires assument :

http://www.clubco2.net/servlet/KBaseSho ... atid=13556

On y trouve une remarquable association de méchants et de gentils, comme quoi on a besoin de la coopération de tout le monde :

- l'ADEME qu'on ne présente plus
- le BRGM, entité souvent ignorée mais connaissant extrêmement bien la croûte française (et je ne parle pas de fromages)
- l'IPGP, l'Institut de Physique du Globe de Paris : encore des chevelus plutôt spécialisés dans les tremblements de terre, mais qui acceptent de bonne grâce de libérer leur science de la Terre au profit de ce genre d'opération

Et puis :

- l'Air Liquide, grand consommateur d'énergie devant l'Eternel, mais également grrrrand spécialiste de la séparation des gaz, et donc forcément intéressé à séparer le CO2 après combustion, ou l'azote avant ; également spécialiste du transport de gaz
- EdF, toujours là pour donner un coup de main
- l'IFP, représentant ses camarades pétroliers et leur connaissance imbattable des opérations CCS existantes
- Lafarge, vilain en chef, mais assumant ses responsabilités en participant à ce club.

Ces deux sites donnent une impression bien plus solide et optimiste qu'on pourrait le supposer à la lumière des interventions précédentes :) .
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Message par GillesH38 » 02 nov. 2006, 13:25

Environnement2100 a écrit :Le graphe ci-dessous montre que ces corridors poussiéreux doivent cacher quelques peakistes activistes :
personne de sérieux ne doute que le pic arrivera un jour ;) disons que l'éventail des dates varie de 2006 à 2030, les prédictions que tu montres sont autour de 2020 donc "moyennement optimistes".

l'idée que la décroissance pétrolière n'influencerait pas, voire boosterait la production gazière et charbonnière ne me parait pas si naturelle que cela.
Un exemple : l'indexation du prix du gaz sur celui du pétrole découragerait tout autant l'investissement des particulier dans un chauffage au gaz que dans un chauffage au fuel. Une crise économique diminuerait énormément les besoins en électricité de l'industrie, et donc la nécessité de construire de nouvelles centrales, etc,etc....

il suffit d'ailleurs de regarder le "détail" de la production charbonnière après la crise pétrolière de 1980....
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Message par Mike.be » 05 nov. 2006, 15:38

n.g a écrit :Je me répète un peu, mais j'ai l'impression que l'humification des sols agricoles, par rapport aux différentes techniques sus-mentionnées, est préférable en termes de rapidité de mise en oeuvre, de coût, de capacités de séquestration et de stabilité physico-chimique du carbone séquestré. Qu'en pensez-vous?
Je suis tout à fait d'accord avec toi.
Voici le lien général .
Je suppose que tout le monde sur ce forum est au courant.
Toutes les techniques sus-mentionnées sont des méthodes industrielles qui certes, peuvent fonctionner, mais ne sont pas à la portée de tous contrairement à la séquestration dans les sols, ne seait-ce que dans son potager.
De plus on a tendance à négliger l'apport de cette méthode en ce qui concerne le changemet de mentalité qu'il faut engendrer pour solutionner le problème du changement climatique.
N'oublions pas que les solutions dépendent de la volonté de tous les citoyens.
L'utopie c'est ce qui n'a pas encore été essayé: Théodore Monod
Il ne faut jamais dire jamais... que ce soit pour le pire ou le meilleur

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Message par Environnement2100 » 06 nov. 2006, 19:09

On se bat pour être le "premier" producteur d'énergie à base de charbon + CCS, voici le projet australien.

http://www.theaustralian.news.com.au/st ... 02,00.html
"ZeroGen would be the first power generation project in the world to combine this sequestration with coal-based gasification, making it an initiative of national and international importance.

"Coal gasification is the cleanest method for converting coal’s energy potential into electricity."

The power plant is proposed to be built in Rockhampton.

If the drilling results are as expected, construction is due to start in the second quarter of 2008, with completion due in 2010.
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Message par Environnement2100 » 06 nov. 2006, 19:24

On connaissait le club CO2 français, mais il y a l'équivalent en Australie, bien plus actif puisque leur premier projet en vraie grandeur est en route.

http://www.co2crc.com.au/
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Message par Environnement2100 » 06 nov. 2006, 19:46

GillesH38 a écrit :Un exemple : l'indexation du prix du gaz sur celui du pétrole découragerait
Tout est dans le conditionnel :) .

Bien que nous soyons tout-à-fait HS dans ce fil, disons que les producteurs de gaz ne sont pas les mêmes que les producteurs de pétrole ; dans une certaine mesure, les consommateurs non plus, puisqu'il faut un terminal gazier pour consommer du gaz, bien plus rare que les stockages pétroliers.

Seuls les consommateurs équipés seront en mesure de faire jouer la concurrence du gaz ; enfin la quantité totale de gaz est fort limitée ; elle trouvera preneur.

Nous sommes en train de quitter une période de mono-énergie, pendant laquelle il "suffisait" d'être bon en prospective pétrolière pour bien investir et bien négocier ; nous allons vers une période "multi-énergie", où plein de choses seront plus ou moins possibles, avec un casse-tête permanent pour clore les arbitrages. Dans ces conditions, il est tout-à-fait possible que certtaines régions n'achètent jamais de gaz, tout simplement parce qu'elles auront directement sauté à un autre énergie-mix, plus adapté à leur géoéconomie.
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Message par Environnement2100 » 08 nov. 2006, 13:18

Encore un projet qui "pourrait" faire l'objet d'un CCS, cette fois-ci en mer.

http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopi ... c&start=61
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Message par Environnement2100 » 08 nov. 2006, 23:55

Gaz de France vient de se réveiller et de découvrir que, comme M. Jourdain, eux aussi font du CCS

http://www.gazdefrance.com/FR/public/pa ... ossier=217
Exemples de sites de stockage géologique
Gaz de France participe au projet européen CASTOR (CO2 from Capture to Storage), directement ou par l'intermédiaire de ses filiales. Le Groupe contribue ainsi à l'étude de plusieurs cas de stockages géologiques.

K12B (mer du Nord hollandaise) : le CO2 émis par l'exploitation de ce gisement off-shore est directement réinjecté dans le sous-sol du site. Ce gisement est exploité par Proned, filiale de Gaz de France.
Snohvit (Norvège) : sur le gisement de gaz naturel off-shore de Snohvit (dont Gaz de France détient une participation de 12 %), le CO2 est séparé du gaz extrait et réinjecté dans le sous-sol sur le site.
Casablanca (Maroc) : ce gisement de pétrole off-shore n'est plus exploité. Du CO2 d'origine industrielle y est injecté pour être stocké.
Lindach (Autriche) : le gisement de gaz on-shore de Lindach est situé à 500 m de profondeur. Il reçoit du CO2 d'origine industrielle qui y est stocké.
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Message par Environnement2100 » 12 nov. 2006, 19:01

Les Néo-Zélandais, en plus de nous coller des déculottées au rugby, sont en train de nous battre dans la course au premier site CTL séquestré :

http://www.chron.com/disp/story.mpl/bus ... 28375.html
Nov. 11, 2006, 10:10PM
New Zealand sites sought for carbon dioxide storage
No. 1 coal miner wants to develop synthetic fuels


By GAVIN EVANS
Bloomberg News

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Solid Energy New Zealand Ltd., the country's biggest coal miner, is looking for underground sites to store carbon dioxide as part of a plan to develop a $670 million synthetic fuel plant.

The government-owned miner will spend the next six months assessing potential locations in Otago and Southland on the country's South Island, Chief Executive Officer Don Elder said.

The region holds about three-quarters of the nation's coal, and is where the company is considering building a coal-to-liquid fuels plant to utilize local lignite reserves.

``If we are to exploit our huge lignite reserves, we must work to address the challenge of CO2,'' Elder said in a prepared statement.

New Zealand, a nation of 4.1 million people, has more than 10 billion tons of economically recoverable coal, a per-person rate 15 times the world average. It is also a signatory to the United Nations' Kyoto Protocol on climate change.

Burning or processing coal produces almost twice as much carbon dioxide and other gases blamed for climate change as natural gas.

Unless those emissions can be reduced, New Zealand regulators are unlikely to approve the proposed fuel plant or coal-fired power stations Solid Energy and government-owned generator Mighty River Power Ltd. are considering.

Carbon dioxide injection is already used widely in oil and gas production. Follow-up drilling in Southland during the next two years will enable the company to select the optimal site for injection in terms of geology and cost, Elder said.

Solid Energy is still studying the product options for the Southland fuel plant, and may be as much as six years from a final investment decision, Elder said in an interview.

While transport fuel is likely to be part of the mix, the company needs to decide whether there would also be a market for the electricity, methanol, ammonia-urea or dimethyl ether such a plant could also produce, he said.

The more transport fuel that is made, the more coal that will be needed and the more carbon dioxide must be stored, he said.

Christchurch-based Solid Energy has spent about $3.3 million a year the past two years on research to reduce carbon emissions or capture and store them.
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