je parlais de la comparaison avec les 1000 ans passés. La courbe est reproduite p. 45 du document, et elle montre bien un RC moderne supérieur aux courbes des pages 13 et 15 dont tu parles, pour augmenter l'impression d'un RC s'emballant catastrophiquement (et en rouge vif s'il vous plait ! ).parisse a écrit :Et bien il me semblait que tu aurais pu reconnaitre que tu avais affirmé un peu vite que le diagnostic de Copenhague s'arretait opportunément en 1998 alors qu'il montre bien les T jusqu'à aujourd'hui.GillesH38 a écrit : oui et ?
sur les proxys :J'espérais que tu allais me donner des sources précises sur les courbes de proxy et sur les endroits où il y a des décalages inexplicables, je vais devoir chercher de mon coté. La courbe que tu as donnée par exemple me semble s'arrêter vers 1990 et même avant pour certaines reconstructions, elle est assez difficile à lire, y-a-t-il un tableau des nombres correspondants? Ensuite, je suppose que ces proxies n'ont pas une très grande précision en temps, as-tu une idée de leur résolution? As-tu une idée de leur distribution spatiale (en particulier lesquels donnent une reconstruction continent seul, ou continent+océan)? Y-a-t-il une reconstruction globale par des proxies (et pas seulement de l'hémisphère Nord)?
Enfin, quel est ton opinion quantitative sur le biais qu'auraient les mesures thermométriques des 30 dernières années?
la méthode de reconstruction des proxys utilisée par MBH98 souffre d'un biais terrible soulevé par McIntryre et McKitrick (MM) , c'est que des courbes de proxys générées aléatoirement sans aucun rapport avec la température vont AUSSI donner génériquement des courbes en forme de hockey. Ils ont tenté de nier le probleme, mais ont du admettre que leur méthode etait biaisée , et les nouvelles reconstructions montrent des variations dans le passé bien plus grandes que leur courbe originale. Quoiqu'en dise ABC, une variation de 0,6 °C dans la reconstruction du petit age glaciaire, ce n'est pas rien, c'est l'amplitude du RCA actuel !!!
J'ai regardé le probleme du biais soulevé par MM et je pense qu'il est réel, malgré les dénégations de Mann et al, et de Realclimate. La tension sur la non communications des données des proxys, qui a abouti finalement au vol/fuite/hackage des mails et programmes, vient de là.
Pour le comprendre, il faut comprendre que les proxys ne sont que des indicateurs indirects et bruités de la température. Sur UN SEUL proxy, on ne voit aucun signal clair de la température , parce qu'il est bruité par un tas de trucs parasites, la pluviométrie, les activités humaines, la teneur en CO2 pour la végétation etc... . L'idée est donc de faire une sorte de "moyenne" , de la calibrer sur des températures instrumentales connues, et de prolonger ensuite la meme moyenne dans le passé. La moyenne est censée faire "sortir" un signal du bruit, la température, en supposant que les variations des autres se compensent statistiquement.
Ca parait raisonnable comme idée, mais MM ont montré que meme des courbes ALEATOIRES donnaient une courbe montrant un RC. Etrange non? pas tant que ça . Le probleme est que Mann et al. calculait automatiquement la "moyenne" sur la période moderne par une analyse en composantes principales sur la partie moderne, analyse statistique qui fait ressortir automatiquement la "moyenne pondérée" donnant la plus forte variation dans la période considéreée. Cette variation est ensuite convertie en température par une régression linéaire entre les deux, ce qui ajuste le coefficient de proportionnalité et permet de convertir les proxys en "thermomètre".
Le probleme c'est que meme des courbes aléatoires vont pouvoir etre corrélées entre elles avec l'analyse en ACP ! tu prends n'importe quel signal, il suffit qu'il ait une variation significative au XXe siecle (ça peut etre la fréquence du prénom Bernard) pour considérer qu'il est corrélé mathématiquement aux T. Il y aura soit des courbes statistiquement plates, qui seront considérées comme "non représentatives" de T et donc éliminées comme proxy, soit qui montent, soit qui descendent mais alors on les renverse endisant que leur opposé est corrélé à T (pas besoin de le faire spécifiquement, c'est l'ACP qui le fait tout seul en leur affectant un coefficient négatif). Tout ça fait que ta courbe de proxy est AUTOMATIQUEMENT ajustée sur les températures modernes, par la force des choses, puisque c'est elles qui calibrent la courbe, elle est forcément juste à cet endroit !!!
mais bien sur dans le passé, si les courbes de proxys ne sont pas VRAIMENT corrélées entre elles, elles vont se décorréler et leur moyenne devient à peu près nulle. Ce qui veut dire que GENERIQUEMENT la méthode fabrique une courbe plate de T (aux oscillations statistiques près) jusqu'à la partie calibrée, ou là elles montent brusquement en étant corrélées de forces au T modernes.
Oh surprise, une belle courbe en crosse de hockey, j'insiste , meme avec des courbes aléatoires !
ca ne veut pas dire que les proxys sont REELLEMENT décorrélés des températures bien sur. Mais ça veit dire que la mesure de l'amplitude des oscillations passées n'est PAS FIABLE, elle sera en général sous-évaluée parce que la courbe "calibrée" contient une part inconnue de facteurs aléatoires qui vont ensuite diluer le signal dans le passé. On le voit d'ailleurs parfaitement bien sur toutes les reconstructions qui collent les unes aux autres dans la période moderne , et avec les températures instrumentales, ... mais divergent largement dans le passé. C'est un aveu de facto que des reconstructions FAUSSES peuvent tres bien coller aux températures instrumentales, et apparaitre comme justes !!!
le petit hic, c'est que c'est pas difficile de trouver une combinaison de proxys qui aie une variation monotone, eventuellement avec une oscillation, mais si la courbe moderne se met à avoir des zigzags compliqués, ça devient dur de trouver une bonne corrélation avec des courbes aléatoires. Or, ce qui est gênant, c'est que les proxys sont bien ajustés jusqu'en 1960, la ou la courbe des températures a monté,puis plafonné.... mais n'arrivent plus à monter depuis 1970 comme les températures instrumentales ! c'est à dire AU MOMENT MEME où le RC est censé devenir anthropique , et où l'influence des GES est "prédominante "... les proxys se décorrèlent de la courbe ! c'est ce "déclin" (non pas des températures instrumentales mais des proxys) que Jones propose de "cacher" en remplaçant la courbe de proxy après 1960 par la courbe instrumentale, lissée de façon à donner l'impression d'une courbe unique, dans l'AR2001. Ce qui est un peu malhonnête quand meme, disons que ça cache la poussière sous le tapis....
dans les courbes présentées dans l'AR4, on ne trace plus une courbe unique, mais le probleme reste : si on regarde de près, aucune courbe de proxy n'arrive à suivre la montée moderne. Et bien sur que si, c'est un probleme quand on cherche à interpréter la température passée à l'aide de proxies qui n'arrivent meme pas à mesurer la présente !!! l'argument "ça n'a jamais monté autant avant" devient essentiellement non prouvé.