climat: si c' est pas les gaz à effet de serre, c' est quoi?

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GillesH38
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par GillesH38 » 13 déc. 2009, 10:06

parisse a écrit :
GillesH38 a écrit : oui et ?
Et bien il me semblait que tu aurais pu reconnaitre que tu avais affirmé un peu vite que le diagnostic de Copenhague s'arretait opportunément en 1998 alors qu'il montre bien les T jusqu'à aujourd'hui.
je parlais de la comparaison avec les 1000 ans passés. La courbe est reproduite p. 45 du document, et elle montre bien un RC moderne supérieur aux courbes des pages 13 et 15 dont tu parles, pour augmenter l'impression d'un RC s'emballant catastrophiquement (et en rouge vif s'il vous plait ! ).
J'espérais que tu allais me donner des sources précises sur les courbes de proxy et sur les endroits où il y a des décalages inexplicables, je vais devoir chercher de mon coté. La courbe que tu as donnée par exemple me semble s'arrêter vers 1990 et même avant pour certaines reconstructions, elle est assez difficile à lire, y-a-t-il un tableau des nombres correspondants? Ensuite, je suppose que ces proxies n'ont pas une très grande précision en temps, as-tu une idée de leur résolution? As-tu une idée de leur distribution spatiale (en particulier lesquels donnent une reconstruction continent seul, ou continent+océan)? Y-a-t-il une reconstruction globale par des proxies (et pas seulement de l'hémisphère Nord)?
Enfin, quel est ton opinion quantitative sur le biais qu'auraient les mesures thermométriques des 30 dernières années?
sur les proxys :

la méthode de reconstruction des proxys utilisée par MBH98 souffre d'un biais terrible soulevé par McIntryre et McKitrick (MM) , c'est que des courbes de proxys générées aléatoirement sans aucun rapport avec la température vont AUSSI donner génériquement des courbes en forme de hockey. Ils ont tenté de nier le probleme, mais ont du admettre que leur méthode etait biaisée , et les nouvelles reconstructions montrent des variations dans le passé bien plus grandes que leur courbe originale. Quoiqu'en dise ABC, une variation de 0,6 °C dans la reconstruction du petit age glaciaire, ce n'est pas rien, c'est l'amplitude du RCA actuel !!!

J'ai regardé le probleme du biais soulevé par MM et je pense qu'il est réel, malgré les dénégations de Mann et al, et de Realclimate. La tension sur la non communications des données des proxys, qui a abouti finalement au vol/fuite/hackage des mails et programmes, vient de là.

Pour le comprendre, il faut comprendre que les proxys ne sont que des indicateurs indirects et bruités de la température. Sur UN SEUL proxy, on ne voit aucun signal clair de la température , parce qu'il est bruité par un tas de trucs parasites, la pluviométrie, les activités humaines, la teneur en CO2 pour la végétation etc... . L'idée est donc de faire une sorte de "moyenne" , de la calibrer sur des températures instrumentales connues, et de prolonger ensuite la meme moyenne dans le passé. La moyenne est censée faire "sortir" un signal du bruit, la température, en supposant que les variations des autres se compensent statistiquement.

Ca parait raisonnable comme idée, mais MM ont montré que meme des courbes ALEATOIRES donnaient une courbe montrant un RC. Etrange non? pas tant que ça . Le probleme est que Mann et al. calculait automatiquement la "moyenne" sur la période moderne par une analyse en composantes principales sur la partie moderne, analyse statistique qui fait ressortir automatiquement la "moyenne pondérée" donnant la plus forte variation dans la période considéreée. Cette variation est ensuite convertie en température par une régression linéaire entre les deux, ce qui ajuste le coefficient de proportionnalité et permet de convertir les proxys en "thermomètre".

Le probleme c'est que meme des courbes aléatoires vont pouvoir etre corrélées entre elles avec l'analyse en ACP ! tu prends n'importe quel signal, il suffit qu'il ait une variation significative au XXe siecle (ça peut etre la fréquence du prénom Bernard) pour considérer qu'il est corrélé mathématiquement aux T. Il y aura soit des courbes statistiquement plates, qui seront considérées comme "non représentatives" de T et donc éliminées comme proxy, soit qui montent, soit qui descendent mais alors on les renverse endisant que leur opposé est corrélé à T (pas besoin de le faire spécifiquement, c'est l'ACP qui le fait tout seul en leur affectant un coefficient négatif). Tout ça fait que ta courbe de proxy est AUTOMATIQUEMENT ajustée sur les températures modernes, par la force des choses, puisque c'est elles qui calibrent la courbe, elle est forcément juste à cet endroit !!!

mais bien sur dans le passé, si les courbes de proxys ne sont pas VRAIMENT corrélées entre elles, elles vont se décorréler et leur moyenne devient à peu près nulle. Ce qui veut dire que GENERIQUEMENT la méthode fabrique une courbe plate de T (aux oscillations statistiques près) jusqu'à la partie calibrée, ou là elles montent brusquement en étant corrélées de forces au T modernes.

Oh surprise, une belle courbe en crosse de hockey, j'insiste , meme avec des courbes aléatoires !

ca ne veut pas dire que les proxys sont REELLEMENT décorrélés des températures bien sur. Mais ça veit dire que la mesure de l'amplitude des oscillations passées n'est PAS FIABLE, elle sera en général sous-évaluée parce que la courbe "calibrée" contient une part inconnue de facteurs aléatoires qui vont ensuite diluer le signal dans le passé. On le voit d'ailleurs parfaitement bien sur toutes les reconstructions qui collent les unes aux autres dans la période moderne , et avec les températures instrumentales, ... mais divergent largement dans le passé. C'est un aveu de facto que des reconstructions FAUSSES peuvent tres bien coller aux températures instrumentales, et apparaitre comme justes !!!

le petit hic, c'est que c'est pas difficile de trouver une combinaison de proxys qui aie une variation monotone, eventuellement avec une oscillation, mais si la courbe moderne se met à avoir des zigzags compliqués, ça devient dur de trouver une bonne corrélation avec des courbes aléatoires. Or, ce qui est gênant, c'est que les proxys sont bien ajustés jusqu'en 1960, la ou la courbe des températures a monté,puis plafonné.... mais n'arrivent plus à monter depuis 1970 comme les températures instrumentales ! c'est à dire AU MOMENT MEME où le RC est censé devenir anthropique , et où l'influence des GES est "prédominante "... les proxys se décorrèlent de la courbe ! c'est ce "déclin" (non pas des températures instrumentales mais des proxys) que Jones propose de "cacher" en remplaçant la courbe de proxy après 1960 par la courbe instrumentale, lissée de façon à donner l'impression d'une courbe unique, dans l'AR2001. Ce qui est un peu malhonnête quand meme, disons que ça cache la poussière sous le tapis....

dans les courbes présentées dans l'AR4, on ne trace plus une courbe unique, mais le probleme reste : si on regarde de près, aucune courbe de proxy n'arrive à suivre la montée moderne. Et bien sur que si, c'est un probleme quand on cherche à interpréter la température passée à l'aide de proxies qui n'arrivent meme pas à mesurer la présente !!! l'argument "ça n'a jamais monté autant avant" devient essentiellement non prouvé.
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par GillesH38 » 13 déc. 2009, 10:25

PS : pour préciser ma position.

Je pense que l'argument "faut bien agir maintenant meme sans etre sur, tellement le risque est grand" n'a pas de portée réelle, parce que je suis persuadé qu'on "n'agira" aucunement pour réguler la quantité de fossiles extraits , et que toutes les mesures proposées n'auront certainement aucun effet sur cette quantité (si vous insistez, je peux meme vous proposer un petit raisonnement prouvant l'INVERSE , c'est à dire que les lois économiques auraient plutot tendance à faire que PLUS on optimise l'usage des fossile, et PLUS on en consommera à la fin). Toutes les mesures proposées ont pour but de diminuer l'INTENSITE ENEGETIQUE, c'est à dire la quantité de fossile nécessaire pour produire une "valeur " donnée, mais ne régulent nullement la QUANTITE TOTALE de fossiles. Comme j'ai expliqué, au final, l'amélioration de l'IE n'a pas pour résultat de produire la MEME RICHESSE en ayant consommé MOINS DE FOSSILES, mais de produire une RICHESSE SUPERIEURE avec la MEME QUANTITE DE FOSSILES.

(ce qui n'a rien de répréhensible en soi, bien sur, je ne dis pas qu'il ne rfaut pas le faire, et c'est exactement aussi ce qu'on tend à faire à cause de la dépletion : optimiser la richesse produite en gaspillant le moins possible pour maximiser la richesse obtenue avec une quantité donnée de fossiles).

Donc ces mesures sont tres bonnes, je ne dis pas le contraire, mais n'auront AUCUN EFFET sur le CO2 - et peut etre meme l'effet inverse.

Donc le probleme de la sensibilité climatique au CO2 ne m'interesse que comme INFORMATION , tout comme je pourrai etre intéressé par l'influence de l'activité solaire meme si on n'a aucun moyen d'agir dessus. Je pense que le CO2 sera dicté par la quantoté de fossiles qu'on peut extraire économiquement de la Terre, et que cette quantité ne sera pas influencée significativement par toutes les décisions politicoéconomiques qu'on peut prendre. Je m'interroge juste sur la fiabilité de la sensibilité climatique du GIEC, et je trouve que c'est encore tres incertain. Finalement au total

a) le GIEC surestime systématiquement les quantités de fossiles, et le scénario le plus bas est pour moi dans la fourchette des plus probables (et si les réserves de charbon sont vraiment surévaluées comme dit l'EWG, alors la réalité sera encore plus basse)

b) je pense que le GIEC "pousse" systématiquement à un maximum d'influence anthropique dans le climat, en minimisant toutes les causes naturelles ainsi que l'amplitude des cycles naturels.

Au total, je pense qu'un RC naturellement < 2°C est tout à fait probable, c'est à dire qu'en gros on ferait mieux d'arrêter de se prendre la tete sur ce faux probleme et qu'on devrait d'urgence traiter le VRAI probleme, la dépletion d'énergie.
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par GillesH38 » 13 déc. 2009, 11:46

ABC a écrit :[
T'es de bonne foi, là? Le RC est du aux ilôts de chaleur, mais par hasard les zones urbaines subissent un refroidissement qui le rend invisible. :roll:
ah oui tu trouves aussi bizarre que des corrections jouent en sens inverse d'une tendance réelle pour "masquer" la variation réelle et produire une courbe plate ?

je te signale donc que comme je le disais plus haut, la montée des températures aux US, selon l'article de Hansen que tu donnes toi meme, est due AU MOINS A 50 % aux corrections faites sur les données brutes (et à 70 % pour certains), ce qui signifie bien que des "perturbations" auraient joué pour réduire de moitié la tendance en la rendant presque nulle sur les données brutes.

Mouais, admettons, mais tu dis toi meme que c'est suspect. Mais il y a pire.

Voila la comparaison des données BRUTES (en bleu) et des données CORRIGEES (en rouge) , avec la correction en noir , à Darwin en Australie

Image

tu réalises bien le sens de cette figure ? que les températures auraient REELLEMENT MONTE comme la courbe rouge, mais que des corrections devrait etre appliquées selon la courbe noire et se serait EXACTEMENT ajusté aux courbes réelles de façon à produire une courbe APPARENTE PLATE , la courbe bleue ? c'est à dire que la soustraction due à des biais instrumentaux aurait exactement collé à la montée des températures ???,

excuse moi, mais tu montres ça dans n'importe quel domaine de la science à un colloque scientifique, tu te fais éclater de rire à la figure...

(en fait cette courbe représente mes tests de divination psychologique en fonction de mon age : j'ai toujours lamentablement échoué (courbe en bleu) mais comme je corrige d'un biais systématique qui fait que mes performances se dégradent avec l'age (en noir), si j'avais pas eu cette dégradation, j'aurais eu un score excellent (en rouge). Ce qui prouve mes dons de divination, ok? )
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par parisse » 13 déc. 2009, 12:20

Gilles:
en effet, p.45 la T instrumentale s'arrete à 2000, mais les proxies s'arretent avant, et il y a une discussion dans le texte de la p.45 sur les remises en cause de ces proxies donc ca ne me parait pas aussi malhonnete que tu le sous-entendais.
Ensuite sur le fonds, ton expose sur les proxies me semble raisonnable, et confirme mon impression 1ere, à savoir qu'il est hasardeux de tirer de l'information de ce type de proxies, qu'il faut en tout cas avoir les données brutes et les méthodes utilisées pour savoir si la figure 19 a une signification réelle ou pas (et si ça n'en a pas, ça ne prouve pas non plus que l'époque médiévale était par exemple aussi chaude que l'époque actuelle). Il faudrait regarder de plus près la figure 20, qui semble-t-il utilise des données issues de carottes glaciaires. Ca ne remet pas en cause ma position sur le RC, puisque comme je l'ai déjà indiqué, elle n'a jamais été étayée par ce type de proxies et c'est indépendant d'une remise en cause des mesures de T instrumentales et des paléoclimats. Et elle est fondée sur des arguments qui me paraissent autrement plus solides que ceux donnant une estimation sur les quantités de fossiles qu'on pourra extraire à des conditions économiques raisonnables (à commencer par la date de la fin du plateau et la vitesse de décroissance).
Après sur ta position, comme tu l'exprimes dans ton dernier post, je te rejoins sur pas mal de points. Je diffère principalement sur
1/ la quantité de fossiles qui sera réellement brulée au 21ème siècle: j'espère qu'elle sera dans les scénarios les plus faibles du GIEC avec un rechauffement de l'ordre de 2 degrés, mais il est aussi plausible qu'on atteigne 600 ppm si le charbon peake en 2050, voire plus si certains puits actuels se mettent à relacher du CO2 (ou du CH4).
2/ le fait que tu penses qu'on ferait mieux de s'attaquer directement au problème le plus urgent, la déplétion des fossiles. Je ne sais pas avec qui tu as déjà discuté du problème en-dehors d'oleocene et comment les gens ont réagi. J'ai pu rencontrer un des membres de la commission d'enquete sur la rocade Nord au début du mois. Il avait lu mon commentaire et avait pu juger du sérieux des 2 premières sections sur les études de trafic et la rentabilité, par contre lorsqu'on a parlé de la 3ème section sur la déplétion du pétrole, et bien que je n'ai inclus que des courbes de données observées (la courbe de production des US et mondiale), il était complètement hermétique à toute projection de déplétion pour 2020-2030. Alors que la plupart de mesures qui permettent de mitiger le PO sont identiques à celles qui permettent de diminuer le RC, je pense que rejeter le processus de Copenhague, c'est prendre le risque de retarder d'au moins 10 ans les mesures qu'il faudrait déjà avoir prises il y a 10 ans.

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Re: Les négateurs du RC ...

Message par GillesH38 » 13 déc. 2009, 13:04

parisse a écrit :Gilles:
en effet, p.45 la T instrumentale s'arrete à 2000, mais les proxies s'arretent avant, et il y a une discussion dans le texte de la p.45 sur les remises en cause de ces proxies donc ca ne me parait pas aussi malhonnete que tu le sous-entendais.
oui il y a mention de la polémique, avec un style "argument de la marmite" (d'après l'histoire de la marmite rapportée par Freud : "dis donc la marmite que je t'ai pretée , tu me l'as rendue cassée" " Hein? d'abord tu m'as jamais prêté de marmite, et ensuite je te l'ai rendue en bon état. Et de toutes façons elle était déjà cassée").

Ici le texte dit en substance "il n'y avait pas d'erreur dans MBH98, néanmoins ils ont suivi les recommandations du conseil de la NRC et ont amélioré leurs reconstructions.". Entre parenthèses j'ai rarement entendu qu'une institution nationale s'ait cru obligé de nommer un comité d'experts extérieurs pour trancher une querelle scientifique, et les conclusions de la NRC etaient bien plus critiques que ce que le texte suggère.

Mais de toutes façons je ne parlais pas de la qualité de la reconstruction de MBH98, mais que même avec les reconstructions les plus récentes, les proxys ne montrent pas la montée supposée exceptionnelle. C'est bien le problème , justement , on les arrete avant parce qu'en prolongeant la courbe des proxys ... elle stagne ou elle redescend !!! (d'ou l'expression maintenant fameuse "the trick to hide the decline" - qui consiste à arrêter de tracer les proxys quand ça devient trop voyant qu'ils divergent de la température).

Et elle est fondée sur des arguments qui me paraissent autrement plus solides que ceux donnant une estimation sur les quantités de fossiles qu'on pourra extraire à des conditions économiques raisonnables (à commencer par la date de la fin du plateau et la vitesse de décroissance).
ah ben je pense le contraire, l'incertitude sur les réserves économiquement exploitables me parait moins grande que celle sur la sensibilité climatique au CO2 !

il y a un bon moyen de "tester" la croyance en la vraisemblance d'une hypothèse, c'est faire l'effort psychologique de la convertir en "pari" - avec de l'argent c'est encore plus sensible. J'avais d'ailleurs fait un pari à un moment avec Tiennel (ou Aerobar je sais plus :-D) sur le prix du pétrole , pari que j'avais perdu, mais ce qui etait intéressant c'etait que son pari ne reproduisait pas la croyance qu'il affichait sur le prix du pétrole. L'interet du pari n'est pas de le gagner ou de le perdre, c'(est juste que c'est une mesure plus fidèle de la croyance qu'on a, plus significatif que la simple déclaration "je suis sur que..." sans prendre de risque associé.

Donc ce qui est intéressant comme question c'est : dans tout ce que dit le GIEC, est-il possible d'en tirer une "croyance" suffisante pour en faire un pari "non trivial" (c'est à dire s'ecartant de ce que disent les "climatsceptiques" , evidemment parier que la température ne baissera pas de 10 °C l'année prochaine, ce n'est pas tres risqué)? y a-t-il une prédiction assez "solide" pour la transformer en pari ?

sur la production pétrolière, la réponse pour moi est oui : je suis pret à tenir un pari avec les experts de l'AIE que la produciton pétrolière ne dépassera pas 95 Mbl/j, contrairement à ce qu'ils disent, par exemple. Est-il possible de trouver un "pari" analogue, pour ce que dit le GIEC ?
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par ABC » 13 déc. 2009, 13:39

le RC n'est pas invisible dans les latitudes modérées. Je dis que ta carte ne prouve aucunement l'absence d'un biais systématique dans les régions urbaines. A cause du facteur de pondération en cos (lambda) (latitude) , les basses latitudes ont un poids géométrique plus important que les poles. Sur l'échelle d couleur, les plusieurs degrés du poles "écrasent" la variation du reste du monde, mais ça n'exclut en rien un biais de quelques dizièmes de degrés depuis le début du siècle. Les corrections bizarres apparaissent avant le lancement des satellites et se propagent dans le temps, parce qu'elles correspondant en fait à une dévaluation des températures passées, dévaluation conservée ensuite indéfiniment. Il se peut que le biais ne se soit plus modifié depuis, mais ça n'exclut nullement une "erreur" dans la mesure du RC total depuis 1900. Si tu as fait une erreur avant les satellites, cette erreur sera conservée indéfiniment.
Tu dois bien te rendre compte que si l'ilot de chaleur urbain est responsable du RC alors statistiquement, on doit voir apparaître une élévation de température dans les zones qui se sont le plus urbanisées. Visiblement ce n'est pas le cas. D'autre part, vu que c'est lors des 30 dernières années que le RC est principalement attribué aux GES, la confirmation satellite concerne bel et bien cette période.


D'autre part, il n'y a pas que les satellites qui confirment la tendance au réchauffement: la répartition des espèces animales, la mesure des banquises, les "borehole" etc...
Il me semble que tu persistes à séparer les différents éléments et à les critiquer un par un. Cette attitude oublie un principe important dans de nombreuses disciplines: la concordance des résultats. Si chaque partie prise séparément présente une certaine incertitude, la correspondance entre les diverses données renforce considérablement la confiance dans les résultats.
Exact, donc c'est bien modèle dépendant. L'argument est "nos modèles reproduisent les données, donc ils sont bons", mais c'est épistémologiquement un argument faible. Des tas de modèles différents reproduisent souvent les mêmes données (et bien sur l'argument "nos modèles n'arrivent pas à reproduire les données sans RCA" n'a pas plus de valeur : ça veut juste dire que les modèles utilisés sans RCA sont invalides, mais pas que TOUS les modèles sans RCA sont invalides.
Il me semble que la démarche scientifique, c'est justement(et bien sûr grossièrement) de construire des modèles théorique et de les confronter aux données empiriques. A ma connaissance, ce qu'on demande à un modèle climatique, c'est d'abord d'être en accord avec les lois de la physique. Si à partir de là il est capable de reproduire les climats du passé, cela paraît un bon point en faveur de sa validité.
Pour ce qui est de ta dernière remarque, elle me paraît ridicule: avec le même argument on peut rejeter toutes les lois de la physique, étant donné qu'il n'est pas prouvé(et il ne le sera jamais) que d'autres lois seraient tout autant capables d'être en accord avec les données expérimentales.
non, y a meme pas besoin d'etre sceptique du climat. Tu peux tres bien croire à tous les calculs des climatologues actuels, si tu prends les chiffres de réserves prouvées actuels, on retombe sur le scénario le plus faible du GIEC; le B1 , mais suelement au total des GtC , parce qu'en réalité ce scénario B1 est absurde par rapport à la répartition des combustibles.

en réalité il n'y a AUCUN scénario du GIEC qui soit réaliste au niveau de la répartition détaillée des combustibles - et bien sur aucun qui inclue un PO proche. Deja, en soi, ça invalide l'idée que "le GIEC a toujours raison", tout comme la découverte des satellites de Jupiter par Galilée a invalidé l'hypothèse que "Aristote a toujours raison". Il n'y a aucune raison de "sanctifier" ce que dit le GIEC, il est deja complétement à la rue sur le pétrole dans ses scénarios, si le PO est maintenant.
La référence à Galilée ne manque pas de sel: c'est un passage obligé de tous les défenseurs des pseudo-sciences(je ne te compare pas à eux, mais je doute que l'argument soit plus valable par toi que par eux). Personne ne prétend que le GIEC a toujours raison. Simplement que le Giec(qui n'est pas un organisme de recherche) établit l'état des connaissances sur les évolutions possibles selon divers scénarios au moment de la rédaction des rapports. Que le Giec se trompe sur les réserves de fossiles, c'est fort possible, mais ce n'est pas la communauté des climatos qui est responsable dans ce cas, mais celle des économistes.
parce que tout l'argument sur la comparaison avec le passé repose là -dessus.
Seulement l'attribution du RC aux activités humaines repose sur d'autres arguments. Je t'ai indiqué par exemple l'existence de données indiquant un effet de serre renforcé avec une rétroaction de la vapeur d'eau en marche.
la méthode de reconstruction des proxys utilisée par MBH98 souffre d'un biais terrible soulevé par McIntryre et McKitrick (MM) , c'est que des courbes de proxys générées aléatoirement sans aucun rapport avec la température vont AUSSI donner génériquement des courbes en forme de hockey.
Tu as vérifié ce fait toi-même ou bien tu répètes les affirmations de Mc Intyre et Mc Kritick? Je veux dire: non pas suivi leur raisonnement en le trouvant plausible, mais refaire entièrement le calcul. Tu as étudié le rapport de l'académie des science américaine sur la question? Je veux dire: il y avait peut-être un biais dans les méthodes, mais entre le fait de présenter un biais et d'être radicalement faux, il y a un grande différence.
a) le GIEC surestime systématiquement les quantités de fossiles, et le scénario le plus bas est pour moi dans la fourchette des plus probables (et si les réserves de charbon sont vraiment surévaluées comme dit l'EWG, alors la réalité sera encore plus basse)

b) je pense que le GIEC "pousse" systématiquement à un maximum d'influence anthropique dans le climat, en minimisant toutes les causes naturelles ainsi que l'amplitude des cycles naturels.
Le point a) est hors-sujet puisque le Giec ne fait pas d'estimation des ressources fossiles.
Le point b) me parait fondé sur la confiance que tu sembles avoir dans les données des sites climato-s(c)eptiques.
GillesH38 a écrit :Voila la comparaison des données BRUTES (en bleu) et des données CORRIGEES (en rouge) , avec la correction en noir , à Darwin en Australie


Tu réalises bien le sens de cette figure ? que les températures auraient REELLEMENT MONTE comme la courbe rouge, mais que des corrections devrait etre appliquées selon la courbe noire et se serait EXACTEMENT ajusté aux courbes réelles de façon à produire une courbe APPARENTE PLATE , la courbe bleue ? c'est à dire que la soustraction due à des biais instrumentaux aurait exactement collé à la montée des températures ???,
1) Connais-tu les raisons des corrections apportées(changement de position de la station ou de l'heure à laquelle on prend les températures ?)
2) Cette donnée est-elle du cherry-picking ou bien est-elle représentative de toutes les stations?(Vu que du a pris cela sur un site s(c)eptique, je me méfie fortement)

Donc ce qui est intéressant comme question c'est : dans tout ce que dit le GIEC, est-il possible d'en tirer une "croyance" suffisante pour en faire un pari "non trivial" (c'est à dire s'ecartant de ce que disent les "climatsceptiques" , evidemment parier que la température ne baissera pas de 10 °C l'année prochaine, ce n'est pas tres risqué)? y a-t-il une prédiction assez "solide" pour la transformer en pari ?

sur la production pétrolière, la réponse pour moi est oui : je suis pret à tenir un pari avec les experts de l'AIE que la produciton pétrolière ne dépassera pas 95 Mbl/j, contrairement à ce qu'ils disent, par exemple. Est-il possible de trouver un "pari" analogue, pour ce que dit le GIEC ?
Un tel pari a été proposé par James Annan, refusé par un certain nombre de s(c)eptiques, mais finalement accepté par deux russes: http://www.guardian.co.uk/environment/2 ... nvironment

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Re: Les négateurs du RC ...

Message par GillesH38 » 13 déc. 2009, 14:12

ABC a écrit : Tu dois bien te rendre compte que si l'ilot de chaleur urbain est responsable du RC alors statistiquement, on doit voir apparaître une élévation de température dans les zones qui se sont le plus urbanisées. Visiblement ce n'est pas le cas. D'autre part, vu que c'est lors des 30 dernières années que le RC est principalement attribué aux GES, la confirmation satellite concerne bel et bien cette période.
non, ta conclusion est fausse, l'existence d'un biais ne signifie pas du tout que l'Arctique ne se rchauffe pas plus que le reste. Il semble que la variabilité naturelle de l'Arctique soit nettement plus grande qu'ailleurs, ce qui est normal puisque l'influence relative sur le bilan thermique est faible (à la fois par la faible superficie et par le fait que le facteur de pondération pour la température effective est en T^3, les zones froides ont moins d'influence sur le bilan thermique que les chaudes).

Ce serait peut etre mieux de faire des cartes de significativité du RC, c'est à dire des cartes de RC divisé par le sigma naturel préindustriel , mais je n'en ai jamais vues, probablement parce que le sigma naturel n'est pas bien connu..hélas.
D'autre part, il n'y a pas que les satellites qui confirment la tendance au réchauffement: la répartition des espèces animales, la mesure des banquises, les "borehole" etc...
Il me semble que tu persistes à séparer les différents éléments et à les critiquer un par un. Cette attitude oublie un principe important dans de nombreuses disciplines: la concordance des résultats. Si chaque partie prise séparément présente une certaine incertitude, la correspondance entre les diverses données renforce considérablement la confiance dans les résultats.
mais je n'ai jamais nié l'existence d'un RC depuis le XIXe siecle !!! le probleme n'est pas là, il est dans la séparation entre un réchauffement naturel sur des grands cycles millénaires incluant l'OM et le PAG, et la partie purement anthropique. Ni les proxys individuels, ni une combinaison en composante principale, ne montre clairement de caractère exceptionnel anthropique, à ma connaissance.
Personne ne prétend que le GIEC a toujours raison. Simplement que le Giec(qui n'est pas un organisme de recherche) établit l'état des connaissances sur les évolutions possibles selon divers scénarios au moment de la rédaction des rapports. Que le Giec se trompe sur les réserves de fossiles, c'est fort possible, mais ce n'est pas la communauté des climatos qui est responsable dans ce cas, mais celle des économistes.
ce que je constate, c'est que le panel d'experts du GIEC n'est pas capable de porter un regard critique sur la littérature, il ne fait que les compiler. Et si il "avale" les prévisions des agences officielles sur les scénarios sans rechigner, il n'y a pas de raison qu'il soit critique sur les mesures de température.
Seulement l'attribution du RC aux activités humaines repose sur d'autres arguments. Je t'ai indiqué par exemple l'existence de données indiquant un effet de serre renforcé avec une rétroaction de la vapeur d'eau en marche.
je ne vois pas en quoi ça répond au problème des proxys et de la quantification de la variabilité naturelle dans le passé, en comparaison avec l'observée?

Tu as vérifié ce fait toi-même ou bien tu répètes les affirmations de Mc Intyre et Mc Kritick? Je veux dire: non pas suivi leur raisonnement en le trouvant plausible, mais refaire entièrement le calcul. Tu as étudié le rapport de l'académie des science américaine sur la question? Je veux dire: il y avait peut-être un biais dans les méthodes, mais entre le fait de présenter un biais et d'être radicalement faux, il y a un grande différence.
dans la mesure où la conclusion repose sur la comparaison QUANTITATIVE des RC actuels et il y a 1000 ans, tout "biais" conduisant à une normalisation incorrecte de la température par proxy invalide cette comparaison détaillée. On ne pourrait que dire "bah ça se réchauffe maintenant, mais ça semble s'etre aussi réchauffé au Moyen Age", sans plus. Ce qui n'est pas tres contraignant.
Le point b) me parait fondé sur la confiance que tu sembles avoir dans les données des sites climato-s(c)eptiques.
....
1) Connais-tu les raisons des corrections apportées(changement de position de la station ou de l'heure à laquelle on prend les températures ?)
2) Cette donnée est-elle du cherry-picking ou bien est-elle représentative de toutes les stations?(Vu que du a pris cela sur un site s(c)eptique, je me méfie fortement)
je ne sais pas. Je suis juste surpris de voir ça, c'est tout, pour une communauté qui prétend travailler proprement et tend à nier tout problème méthodologique.
Annan, refusé par un certain nombre de s(c)eptiques, mais finalement accepté par deux russes: http://www.guardian.co.uk/environment/2 ... nvironment
je ne parierai pas sur un refroidissement, pour la raison que j'ai évoquée (on semble globalement dans un cycle naturel de réchauffement sortant du PAG). Mais bon ce n'est pas extremement prédictif, de dire juste qu'on ne va pas se refroidir dans les décennies qui viennent .... y a rien d'autre de plus précis qu'on peut tirer de tous les modèles climatiques ?
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par parisse » 13 déc. 2009, 17:29

GillesH38 a écrit : Ici le texte dit en substance "il n'y avait pas d'erreur dans MBH98, néanmoins ils ont suivi les recommandations du conseil de la NRC et ont amélioré leurs reconstructions.". Entre parenthèses j'ai rarement entendu qu'une institution nationale s'ait cru obligé de nommer un comité d'experts extérieurs pour trancher une querelle scientifique, et les conclusions de la NRC etaient bien plus critiques que ce que le texte suggère.
Oui, bien sur ils ne vont pas dire les choses de manière complètement honnête (de même que les climato-sceptiques) mais ils donnent quand même des pistes pour les gens qui veulent vérifier leurs allégations. Il faudra quand même que je regarde un jour les travaux plus récents sur ces proxies pour me faire mon opinion personnelle.
ah ben je pense le contraire, l'incertitude sur les réserves économiquement exploitables me parait moins grande que celle sur la sensibilité climatique au CO2 !

il y a un bon moyen de "tester" la croyance en la vraisemblance d'une hypothèse, c'est faire l'effort psychologique de la convertir en "pari" - avec de l'argent c'est encore plus sensible. J'avais d'ailleurs fait un pari à un moment avec Tiennel (ou Aerobar je sais plus :-D) sur le prix du pétrole , pari que j'avais perdu, mais ce qui etait intéressant c'etait que son pari ne reproduisait pas la croyance qu'il affichait sur le prix du pétrole. L'interet du pari n'est pas de le gagner ou de le perdre, c'(est juste que c'est une mesure plus fidèle de la croyance qu'on a, plus significatif que la simple déclaration "je suis sur que..." sans prendre de risque associé.

Donc ce qui est intéressant comme question c'est : dans tout ce que dit le GIEC, est-il possible d'en tirer une "croyance" suffisante pour en faire un pari "non trivial" (c'est à dire s'ecartant de ce que disent les "climatsceptiques" , evidemment parier que la température ne baissera pas de 10 °C l'année prochaine, ce n'est pas tres risqué)? y a-t-il une prédiction assez "solide" pour la transformer en pari ?

sur la production pétrolière, la réponse pour moi est oui : je suis pret à tenir un pari avec les experts de l'AIE que la produciton pétrolière ne dépassera pas 95 Mbl/j, contrairement à ce qu'ils disent, par exemple. Est-il possible de trouver un "pari" analogue, pour ce que dit le GIEC ?
Pour le PO, je suis prêt à me rallier à ton pari qu'on ne dépassera pas 95Mb/j, par contre je ne parierai pas qu'on a passé le pic en juillet 2008 ni même qu'on ne dépassera pas 90Mb/j parce que je n'estime la proba assez grande pour parier là-dessus et je ne me risquerais pas non plus sur le taux de décroissance.
Oui, il faudrait trouver un pari analogue, qui ne joue que sur la sensibilité climatique, et pas sur l'effet du PO et des autres pics fossiles sur la température via les émissions de CO2, donc un pari à relativement court terme mais incluant une période suffisamment longue pour que des cycles naturels ne la perturbent pas trop. Pour le RC, que dirais-tu de "la tendance linéaire 1990-2020 terre+océan sera supérieure à 0.15 degrés/décennie"?

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Re: Les négateurs du RC ...

Message par GillesH38 » 13 déc. 2009, 20:45

parisse a écrit : Oui, bien sur ils ne vont pas dire les choses de manière complètement honnête (de même que les climato-sceptiques)
pour moi, là , il y a un déjà un problème. C'est qui ce "ils" ?

Le GIEC est censé être une collection d'experts faisant une synthèse sur les connaissances sur le climat. Il n'est PAS censé défendre "un camp", et en réalité il ne DEVRAIT pas y avoir de camp. L'expression "climato-sceptique" n'a aucun sens dans une démarche scientifique. Reconnaitre implicitement que le GIEC "défend" la courbe de Mann 98 alors qu'il n'a aucune raison de ne pas reconnaitre un problème méthodologique, c'est en réalité confirmer qu'il n'y a pas des experts indépendants qui jugent d'une communauté scientifique. Il y a un groupe de scientifique qui défendent une théorie (ou plutot un modèle) (ils ont le droit) mais qui controlent également l'expression officielle et gouvernementale à l'adresse des décideurs. C'est gênant.

D'après le "climat-sceptique" McIntyre (que vous soyez ou non d'accord avec lui, c'est toujours intéressant d'écouter ce que disent les contradicteurs) les derniers développements sur le "climategate" s'adressent - un peu ironiquement - vers "le contexte" dans lequel le fameux mail de Jones pour "cacher le déclin" a été écrit. (l'argument souvent entendu étant "vous ne pouvez pas interpréter un mail sorti de son contexte" donnant effectivement envie d'en savoir un peu plus sur ce fameux "contexte"). Il apparait en réalité que ce mail faisait partie d'un échange nourri sur la pertinence de faire apparaitre ou non les proxys "qui descendent" de Briffa , pas sur n'importe quel graphique , mais sur la fameuse courbe de hockey de l'AR3 de 2001, qui reprend la courbe de Mann 98), au cours d'une réunion du GIEC de septembre 99

http://www.dailymail.co.uk/news/article ... -them.html

il apparait que le "truc" (qui "arrange" indéniablement les courbes) a donc été mûrement prémédité et piloté par la "hockey team" qui controlait la façon dont le GIEC présentait les résultats scientifiques. C'est quand meme perturbant ...

Oui, il faudrait trouver un pari analogue, qui ne joue que sur la sensibilité climatique, et pas sur l'effet du PO et des autres pics fossiles sur la température via les émissions de CO2, donc un pari à relativement court terme mais incluant une période suffisamment longue pour que des cycles naturels ne la perturbent pas trop. Pour le RC, que dirais-tu de "la tendance linéaire 1990-2020 terre+océan sera supérieure à 0.15 degrés/décennie"?
bah, pourquoi pas. Mais vu que les 2/3 de la période s'est déja écoulée, ça revient à parier sur la montée 2010 -2020, non? si je ne m'abuse , de 1990 à 2009, on n'a monté "que " de 0,2 °C. Tu paries donc sur 0,25 °C dans la prochaine decennie ?
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par campesino » 13 déc. 2009, 23:15

Bravo pour ton opiniâtreté Gilles :-)

Je rajouterai, pour la énième fois, que quelque soient les courbes et les hypothèses, penser que l'action de l'homme pourrait inverser un phénomène astrophysique relève du même délire que celui de l'homme plus fort que la nature. Référence à Obama qui prétend dompter le sol, le soleil et le vent.

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Re: Les négateurs du RC ...

Message par campesino » 14 déc. 2009, 08:26

La température remonte depuis le XIXe siècle, à l'époque on n'envoyait pas beaucoup de CO2.
La production de combustible fossile commence son déclin, la production de CO2 va suivre.
L'augmentation de température de quelques degrés est tout ce qu'il y a de plus naturel, l'homme et la terre en ont vu d'autres. Est-ce une pollution? Hors l'effet de serre (vital pour l'homme) le CO2 n'est pas nocif. Il y a d'autres pollutions beaucoup plus nocives pour le maintien de l'espèce humaine.
Montrer du doigt les pays pollueurs alors qu'ils fabriquent ce que nous consommons est une grande hypocrisie.
Gilles a montré que du point de vue scientifique, il y a beaucoup de choses à redire sur les conclusions du GIEC.
Alors pourquoi tirer à boulet rouge dés que l'on émet un avis un tant soit peu critique sur les relations de cause à effet entre température et CO2, alors même que nos émissions de CO2 vont décliner de fait?

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Re: Les négateurs du RC ...

Message par Yves » 14 déc. 2009, 08:32

campesino a écrit : La production de combustible fossile commence son déclin, la production de CO2 va suivre.
Tu as une estimation du temps entre le pic combution fosile et le pic concentration CO2 ? (parcequi compte, c'est pas l'émission, mais la concentration final, bien evidement)
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Re: Les négateurs du RC ...

Message par kercoz » 14 déc. 2009, 09:28

campesino a écrit :Bravo pour ton opiniâtreté Gilles :-)

Je rajouterai, pour la énième fois, que quelque soient les courbes et les hypothèses, penser que l'action de l'homme pourrait inverser un phénomène astrophysique relève du même délire que celui de l'homme plus fort que la nature. Référence à Obama qui prétend dompter le sol, le soleil et le vent.
Je ne suis pas tout a fait d'accord.
Je pense que la complexité (au sens math du terme) des systèmes en cours est telle que ces sstèmes sont stabilisés sur des attracteurs tres forts , meme si des variations (libetés) existent sur ces attrateurs.
D'un autre coté, il est probable que le changement d'attracteur se fasse naturellement de façon endogène 'l'histoire des ères glaciaires semble le prouver.
Si c'est le cas , il est des situations ou la courbe est proche , tres proche ou assez proche du "bord" de l'attracteur d'ou elle basculerait vers l'autre ère .
On peut assimiler ces situations a des "points d'inflexion " ou les dynamiques/inerties du signal sont faibles et ou les intrants majeurs s'annulent . En ces moments , les "Bruits" abituellements négligeables ds la dynamique peuvent devenir prépondérants et faire basculer le système.
Ce n'est là qu'hypothèse intuitive , mais qui reste a infirmer
Si elle s'avère pertinente, l'action humaine, sur le climat , bien que ridicule pourrai devenir dangereuse .
Ce mode de réflexion peut aussi se baser sur un modèle de "résonance" .
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Les négateurs du RC ...

Message par parisse » 14 déc. 2009, 10:36

GillesH38 a écrit :
parisse a écrit : Oui, bien sur ils ne vont pas dire les choses de manière complètement honnête (de même que les climato-sceptiques)
pour moi, là , il y a un déjà un problème. C'est qui ce "ils" ?
ils, ce sont les redacteurs du rapport. Et si je suis d'accord avec toi sur le fait que ces proxies sont un indicateur qui ne me parait pas tres fiable, ca ne veut pas dire que je suis d'accord avec les climato-sceptiques que tout ce travail doit etre jete (et ca n'a pas l'air d'etre la conclusion non plus du rapport demande sur la question), j'ai d'ailleurs un probleme general avec les theses defendues par les climato-sceptiques, que j'ai deja exposee par ailleurs, qui est qu'ils ne font en gros que critiquer sans se mouiller beaucoup eux-memes sur des previsions. Il faut que je regarde de plus pres.
Il apparait en réalité que ce mail faisait partie d'un échange nourri sur la pertinence de faire apparaitre ou non les proxys "qui descendent" de Briffa , pas sur n'importe quel graphique , mais sur la fameuse courbe de hockey de l'AR3 de 2001, qui reprend la courbe de Mann 98), au cours d'une réunion du GIEC de septembre 99
Ce qui est genant, c'est que ca ne soit pas apparu a l'epoque dans le rapport, mais ca prouve qu'il y a eu discussion sur le sujet depuis le debut dans la comunaute climato et cette discussion transparait dans le rapport de Copenhague. Je ne suis pas etonne, parce que le GIEC n'est pas purement scientifique, etant donne les enjeux et les climato-sceptiques ne sont pas non plus honnetes.
bah, pourquoi pas. Mais vu que les 2/3 de la période s'est déja écoulée, ça revient à parier sur la montée 2010 -2020, non? si je ne m'abuse , de 1990 à 2009, on n'a monté "que " de 0,2 °C. Tu paries donc sur 0,25 °C dans la prochaine decennie ?
Non, car ce n'est pas du tout la meme chose. Ce genre de torsion dans le pari me donne l'impression que tu n'es pas plus honnete que les defenseurs de la courbe de hockey. Une tendance lineaire sur 10 ans ce n'est pas assez long, il faut au moins 20 ans, et c'est un peu juste, 30 ans me parait raisonnable. Si tu regardes en tendance lineaire de 1979 a 2008, on est a 0.16 degres/decennie, je ne fais que parier sur le prolongement de cette tendance.

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Re: Les négateurs du RC ...

Message par Yves » 14 déc. 2009, 11:06

@Gilles

Dans diagnostic de Copenhague:9-le futur , je lis cela :
Meinshausen et al. (2009) ont constaté que, si un total de 1000 gigatonnes de CO2 sont émis pour la période 2000-2050, la probabilité de dépasser la limite de 2 degrés de réchauffement est d'environ 25%. Sur la période 2000-2009, environ 350 gigatonnes ont déjà été émises, ce qui laisse seulement un budget de 650 gigatonnes pour 2010-2050.
En supposant le pic pétrole en 2008, cela nous donne déjà combien de gigatonnes de CO2 à venir (!! comme le signale le texte, c'est de la masse de CO2 et non de la masse de C) ?
En ajoutant le gaz avec un pic proche (2015?), cela donne combien ?
Combien reste t-il pour le charbon ?
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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