Tovi a écrit :On peut aussi croire que le capitalisme est parfait pour gérer la croissance et que le socialisme est mieux adapté à la gestion de la pénurie.
Et merci à Remundo.
La seule chose qui peut nous "sauver" (cad continuer business as usual) est une amélioration continue de la performance énergétique, ou encore produire autant avec moins d'énergie :
1) Il y a une limite comme le dit Gilles on ne produira jamais 1 G$ de PIB avec 1 Joule.
2) Aucun système n'est capable de gérer cela
3) Par exemple l'URSS était plutôt un contre-exemple de performance énergétique.
Maintenant subir une décroissance en économie libérale ou plus ou moins administrée c'est une gageure. La preuve : les politiques de tout bord n'envisagent comme solution que le retour de la croissance durable.
Cet été je lisais Alternatives Economiques tout en regardant sur la chaîne 13 le discours d'un de ses éditorialistes : Edifiant.
Dans la revue d'abord. Un partisan du principe que, en gros on pouvait créer plus de richesse (surtout virtuelles) avec moins d'énergie faisait son "coming-out" : toute forme de croissance aboutit à une augmentation de la consommation d'énergie. On peut seulement optimiser le processus. Par exemple, croître de 10% avec "seulement" 4,3 ou 2% d'énergie supplémentaire.
Cette revue a été créée à une époque où ils pensaient qu'il y avait des alternatives (d'où le titre de la revue) aux deux grands systèmes économiques dominants, assurant à la la fois plus de richesses, de bien être, de liberté, et d'équité.
Mais, maintenant, dans certains éditorials je vois poindre un malaise croissant : ils ont compris que tous leurs espoirs allaient se briser sur le "mur de l'énergie".
Malgré tout ils ne baissent pas les bras : ils continuent de cogner sur les politiques de droite.
A la télévision donc (Public Sénat) l'éditorialiste était invité à l'Université d'été du PS entre deux discours de pontes. Ces derniers disaient en gros que grâce à leur programme la croissance allait repartir et tout rentrer dans l'ordre.
L'éditorialiste d'Alternatives Economiques, lui, expliquait que c'était illusoire justement pour des questions énergétiques. Et, quand il a parlé du PO il a essuyé une bronca du public. Comme s'il tenait un discours ultra-libéral ou fascisant ! Alors qu'il ne faisait qu'énoncer des faits.
Mais, à la fin de son discours, il a été "heureusement" remplacé par un orthodoxe qui a expliqué doctement que tout irait mieux avec la victoire annoncée. En ignorant superbement le discours précédent. Hallucinant !
C'est la même chose à mon avis pour l'auteur de l'article sujet de ce fil : il est tout bonnement impensable que notre mode de vie soit remis en question pour de bêtes questions de matières premières : il DOIT y avoir une solution. Et, en cherchant, on trouve (sur le papier) des ressources considérables inexploitées. Et c'est d'ailleurs vrai.
La seule question pertinente est donc : à quel rythme, à quel coût (financier, industriel et humain) ces réserves vont elles progressivement remplacer le "crude oil" déclinant ?
C'est facile d'aligner des "réserves" de dizaines de Tb. Le problème est de fournir une petite centaine de Mb chaque jour de chaque semaine, mois après mois, année après année.