Il s'agit de la ferme de Jacques Cochy, au Bois Joubert, à Donges, (ville célèbre pour sa raffinerie), en Loire-Atlantique.
Je remercie Jacques Cochy de m'avoir consacré un peu de son temps. Chose intéressante : il était au courant de l'imminence du Pic de Pétrole, et l'expression « Pic de Hubbert » ne lui était pas inconnue. Il est impliqué dans l'agriculture biologique et est actuellement membre du Conseil Régional des Pays de Loire (parti politique : les Verts) (plus de renseignements). Jacques Cochy n'est pas fils d'agriculteur, il a d'abord travaillé 2 ans dans une ferme, avant de faire un BTS tourné vers l'agriculture. Il s'est ensuite installé à la ferme du Bois Joubert, il y a 25 ans de cela.
Ça fait plaisir de rencontrer (ailleurs que sur ce forum) un mauvais consommateur, quelqu'un conscient de la finitude des ressources naturelles.
Que fait cette ferme ?
Elle fabrique et vend des produits laitiers. Elle dispose pour cela de vaches. L'exploitation cultive elle-même la nourriture nécessaire à ses vaches. Autrement dit, ce n'est pas une agriculture destinée à l'alimentation humaine. L'exploitation emploie 3 personnes à plein temps.
Les différents travaux sont donc les suivants :
1 - Agriculture (pour nourrir les vaches)
2 - Traite des vaches
3 - Transformation du lait en différents produits laitiers
4 - Commercialisation des produits laitiers
1 - Agriculture
Les vaches sont nourries de maîs, de céréale, d'herbe et de farine (qui est achetée). Il a essayé la culture du lupin une fois. Le matériel agricole peut être acheté et utilisé en commun dans le cadre d'une CUMA (Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole). Par exemple : un covercrop.
Un covercrop
2 - Traite des vaches
L'exploitation « emploie » 25 vaches bretonnes. L'espèce est menacée et fait l'objet d'un plan de sauvegarde (par exemple, on fait attention lors des accouplements à avoir le lien de parenté le plus éloigné possible, de façon à limiter autant que faire se peut la consanguinité)
Une vache bretonne. Cliquer sur la photo pour plus d'infos.
Lorsque les vaches sont productrices de lait, elles sont traites 2 fois par jour. Pour qu'une vache produise du lait, il faut qu'elle ait eu un veau (9 mois de gestation) On fait avoir un veau par année à chaque vache. Les veaux obtenus servent à renouveler le cheptel, ou bien ils sont vendus (à d'autres éleveurs, ou bien pour en faire de la viande
). La vache produit de moins en moins de lait au fur et à mesure de la gestation (les hormones de gestation prennent le dessus sur les hormones de lactation). Pas de traite durant les 2 derniers mois de gestation.Ces 3 pages résument tout-à-fait la manière dont s'est déroulée la traite : les vaches ont à manger durant la traite, on nettoie les trayons, on utilise des trayeuses). Seule différence notable : pas d'utilisation de bétadine après la traite (du moins pas en ma présence). L'exploitation produit 82.000 litres de lait par an. En savoir plus sur la traite. Après la traite, les trayeuses sont désinfectées.
Une chose que j'ignorais : bien que le troupeau soit constitué uniquement de vaches (des femelles donc), il y a une hiérarchie sociale qui se met en place et qui évolue : Qui domine qui ? Qui est dominé par qui ? Les coups de cornes entre vaches semblent fréquents.
3 - Transformation du lait en différents produits laitiers
L'exploitation fabrique une demi-douzaine de types de fromages, ainsi que du beurre. Désolé Mahiahi, nous avons peu parlé des transformations manuelles, et il ne fait pas de pain.
4 - Commercialisation des produits laitiers
Trois moyens de vendre les produits : par l'intermédiaire de magasins bio, par les marchés (4 par semaines pour cette exploitation) et par la vente à domicile.
Les remarques concernant les vaches ne s'appliquent que pour la race Bretonne. J'ignore comment ça se passe pour les autres espèces.
Nous voilà arrivé au terme de notre voyage à la ferme ! J'espère avoir répondu à quelques unes de vos attentes. Jersiaise, si tu vois des points que tu souhaites compléter, n'hésites pas. Si vous souhaitez visiter des exploitations biologiques, le site de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique peut être un point de départ.
Au revoir !
