« Il faut sauver le soldat Paul Ariès ! » Appel au PPLD !

Comment mettre en pratique la décroissance et vivre dans un monde sans pétrole (les «travaux pratiques» en somme : artisanat, nourriture, etc)

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kobayashi
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« Il faut sauver le soldat Paul Ariès ! » Appel au PPLD !

Message par kobayashi » 24 mai 2006, 19:16

« Il faut sauver le soldat Paul Ariès ! » Invitation sincère aux petits soldats du PPLD à nous rejoindre (tant qu’il en est encore temps !).
« On débutera par la représentation théâtrale de la Farce électorale. Devant les électeurs, à têtes de bois et oreilles d’âne, les candidats bourgeois, vêtus en paillasses, danseront la danse des libertés politiques, se torchant la face et la postface avec leurs programmes électoraux aux multiples promesses, et parlant avec des larmes dans les yeux des misères du peuple et avec du cuivre dans la voix des gloires de la France ; et les têtes des électeurs de braire en chœur et solidement : hi han ! hi han ! »

Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, 1880.
« Faut-il croire à la décision politique » ? demandait Jacques Ellul. Sa surdétermination par la nécessité et les moyens techniques de sa mise en œuvre ne l’ont-t-elle pas largement transformée de nos jours, en une « illusion de l’homme politique » qui croit encore avoir quelque importance dans les choix vraiment importants ? « Au niveau supérieur, les orientations sont déjà prises notait-il, personne ne peut revenir en arrière : ‘‘ expansion économique rapide, satisfaction des besoins collectifs, aide aux pays sous-développés ’’, voilà par exemple trois objectifs sur lesquels personne n’a à décider, car les jeux sont faits » [1].

Mais plus généralement la forme politique du parti est-elle véritablement pertinente pour qui appelle de ses vœux à un « changement civilisationnel » selon le mot d’Edgar Morin ? D’ailleurs comme le faisait remarquer Ellul, la Trinité politique « Information-Participation-Exécution » ne constitue-t-elle pas aujourd’hui « le mot d’ordre par excellence du progrès » et de sa course effrénée vers une croissance toujours plus destructrice des conditions de vie les plus élémentairement décentes ?

Et comment rester impassible plus longtemps devant la coïncidence (si bien organisée), entre la fondation officielle du Parti Pour La Décroissance le 8 avril 2006 et la sortie la même semaine chez les éditions Climats où publie Jean-Claude Michéa, de l’ouvrage de la philosophe Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques. La décroissance doit-elle s’engager dans le moule de la vision dominante, instrumentale, séparée d’avec nos propres vies, des vieilles formes à l’agonie de la politique ? Pour sortir une fois pour toute, de cette vision de la politique, ne faut-il pas aussi « réenchasser » le politique dans la société, pour réinventer le politique qui soit enfin l’affaire de chacun et non celui de quelques-uns ?

Il n’est pas là question de mettre en cause une logique par paliers allant progressivement vers l’objectif de la société autonome de Castoriadis et Illich. Il s’agit seulement de poser là des questions aux différents paliers que l’on nous propose, et aux moyens avec lesquels on nous propose d’y parvenir.

1. Un objectif politique à proposer au PPLD ? L’abolition générale de tous les partis politiques !

Simone Weil, qui selon le mot d’André Breton dessinait dans son ouvrage « un réquisitoire sans appel possible contre le crime de démission de l’esprit (renoncement à ses prérogatives les plus inaliénables) qu’entraîne le mode de fonctionnement des partis », se demandait déjà s’il y avait dans les partis politiques « une parcelle infinitésimale de bien ? » En effet ergotait-elle, « ne sont-ils pas du mal à l’état pur ou presque ? » [2]. Car le parti politique est à lui-même sa propre fin poursuit-elle, « il se trouve en fait, par l’effet de l’absence de pensée, dans un état continuel d’impuissance qu’il attribue toujours à l’insuffisance du pouvoir dont il dispose ». Mais la matrice de la volonté de puissance du parti politique qui veut le pouvoir pour le pouvoir comme d’autres veulent la croissance pour la croissance, s’explique aussi parce que « la conception du bien public propre à tel ou tel parti est une fiction, une chose vide, sans réalité, [et] qu’elle impose la recherche de la puissance totale. Toute réalité implique par elle-même une limite. Ce qui n’existe pas du tout n’est jamais limitable » [3].

Et cette absence originelle de pensée forme les limbes mêmes de la création de ce si prématuré « Parti pour la Décroissance » - dont de trop nombreuses personnes n’ont pris que le parti d’en rire -, dans lequel se rassemblent tous les ex-Verts déçus par la fameuse Gauche Plurielle et quelques jeunes sortis du laminoir du 21 avril 2002 avec pour seul mot à la bouche que le monde ira irrémédiablement mieux quand tout être humain à la surface de la terre sera encarté et aura voté. Car comme le souligne l’échange entre Hubert Védrine et Serge Latouche dans un supplément du journal Le Monde, il y a en effet une difficulté majeure à faire passer la décroissance du « phénomène politique » à sa politisation concrète, c’est-à-dire passer de l’utopie et de la théorie au projet politique. La situation du PPLD est bien celle de cette absence béante de pensée, situation inhérente à l’ensemble des partis politiques quels qu’ils soient, comme le remarquait Simone Weil. Le PPLD ne peut dès lors qu’être à lui-même sa propre fin, et ses militants « se contentent seulement d’en désirer sa croissance » (illimitée ?) écrirait-elle [4].

Les réflexions de la philosophe aujourd’hui encore si actuelles lorsque nous nous posons la question de la pertinence de transposer nos analyses dans la sphère du politique, nous amène en effet à relire le sens de la notion de « volonté générale » forgée par Rousseau, qui « a été perdu presque de suite remarque-t-elle, parce qu’elle est complexe et demande un degré d’attention élevé ». En effet, « quand il y a passion collective dans un pays, il y a probabilité pour que n’importe quelle volonté particulière soit plus proche de la justice et de la raison que la volonté générale ». La première condition pour vouloir appliquer la notion de volonté générale est donc qu’il n’y ait aucune espèce de passion collective [5]. La deuxième condition est que « le peuple ait à exprimer son vouloir à l’égard des problèmes de la vie publique, et non pas à faire seulement un choix de personnes. (...) Le seul énoncé de ces deux conditions montre que nous n’avons jamais rien connu qui ressemble même de loin à une démocratie. Dans ce que nous nommons de ce nom, jamais le peuple n’a l’occasion ni le moyen d’exprimer un avis sur aucun problème de la vie publique ; et tout ce qui échappe aux intérêts particuliers est livré aux passions » [6].

L’appartenance à un parti politique entraîne alors « trois formes de mensonges - au parti, au public, à soi-même », car « le mobile de la pensée n’est plus le désir inconditionné, non défini, de la vérité, mais le désir de la conformité avec un enseignement établi d’avance » [7]. Rien ne peut sortir d’un parti qui ressemble à de la vérité, de la justice et du bien public nous dit-elle. De plus, chez le militant politique, comme le notait Ellul, la réalité de la compétition politique et des conditions d’exercice du pouvoir est complètement ignorée au départ. Il y a là un idéalisme du militant politique. Ensuite, avec l’expérience, le militant adopte en fin de compte une attitude opportuniste dans cette course dans la volonté du pouvoir pour le pouvoir.

Pour légitimer l’engagement de la décroissance dans une politique électorale, l’argument qu’utilise Paul Ariès en disant que « la victoire de la révolution-conservatrice mondiale prouve que l’on change aussi la société par décrets, puisque les libéraux font des lois pour déréglementer ce qui protège » [8], n’est certes pas faux mais erroné. L’Etat moderne (y compris bien sûr l’Etat social) doit en réalité son rôle au fait que le système de production marchande a besoin d’une instance supérieure qui garantisse le cadre de la concurrence, les fondements juridiques généraux et les conditions nécessaires de la valorisation capitaliste - y compris les appareils répressifs au cas où le matériel humain en viendrait à contester le système. Ainsi les méchants « libéraux » chez lesquels la vulgate antilibérale croit reconnaître un complot mondial, ne sont en réalité que nos braves hommes politiques de gauche comme de droite. Et les lois et les politiques publiques en tant que conditions nécessaires de la valorisation capitaliste, sont votées et « décidées » (validées en réalité), par des hommes politiques. Mais ce que nous dit Ellul (que Paul Ariès pourrait au moins faire mieux que d’ignorer), c’est qu’il y a là une totale disparition de « choix politiques purs » du fait de la surdétermination technicienne des décisions politiques. Quand le nécessaire, l’éphémère et l’efficace sont les conditions de possibilité de toute décision politique, alors la décision politique disparaît littéralement pour ne devenir qu’un choix entre diverses solutions techniques. Ce dernier se réalisant selon « le nécessaire pour les grandes directions fondamentales, pour les décisions vraiment sérieuses, et qui sont imposées finalement par les techniciens des divers ordres, l’éphémère pour les décisions superficielles et brillantes, où va jouer la dialectique du pouvoir et de l’opinion » [9]. Les politiques libérales ne sont donc pas de pures décisions politiques que prendraient nos « méchants hommes politiques libéraux » comme dans ce mythe du complot libéral forgé par l’altermondialsme. Elles ne sont que fin de la décision politique, c’est-à-dire l’atrophie de la politique du fait de sa technicisation [10].

Cette disparition de la décision politique pure est très bien illustrée par la conversion d’une large partie de la Gauche européenne au libéralisme. Mais cette disparition n’est donc en réalité qu’un effet (et non une cause) de la crise, c’est-à-dire de la surdétermination technicienne des décisions politiques. Cette confusion entre effets et causes, est ce qui détermine la réflexion politique de Paul Ariès pourtant si pertinent sur bien d’autres questions.

De plus la politique des valeurs et de la re-symbolisation que soutient Paul Ariès est elle aussi, comme l’a également montré Ellul, une des illusions les plus prégnantes de l’homme politique illusionné. Ariès ne prend pas en compte le fait que depuis longtemps, le domaine politique s’est autonomisé de toute morale, comme le montrait Ellul en prenant appui en partie sur Machiavel. « Ceux qui expriment la conviction que la politique est soumise à la morale construisent en effet une doctrine, donnent un certain visage à la politique, se réfèrent à une certaine éthique, établissent les relations souhaitables entre les deux ; mais nous sommes vraiment au niveau du souhaitable, de l’impératif. Or, ce qui dans ce souhaitable est toujours gênant, c’est l’incapacité où l’on se trouve de considérer l’exercice du politique tel qu’il est concrètement, en fonction de l’Etat qui existe, avec le personnel politique en place, etc » [11]. L’idéal de la politique morale des valeurs de Paul Ariès ou de Vincent Cheynet appartient largement à une espérance, un devoir-être qui ne pourra que se casser les yeux devant la réalité de l’autonomie du politique dégagé de toute morale et de toutes valeurs. De plus, cet idéal pousse toujours à prendre les habits de la posture du pur et de l’incorruptible, dont l’idéal politique de la moralité est perpétuellement l’enjeu des chasses aux sorcières (plus ou moins) imaginaires, menées par le journal La Décroissance (querelles qui sont des déchirements comiques entre illusionnés de la politique). Bien entendu, on touche juste quand l’on parle d’auto-limitation et que « c’est bien d’un nouvel impératif moral dont nous avons besoin » [12]. Mais ce que l’on nous propose n’est finalement que la politique des valeurs d’un Robespierre. Une vision instrumentale de la politique et une vision de la progression des valeurs qui ne serait que le produit d’une machinerie symbolique d’Etat qui appliquerait les recettes d’une cuisine toute faite. A cette vision instrumentale de la question des valeurs et de l’éthique, ne devons nous pas préférer la vision du socialisme Orwellien proposé par Jean-Claude Michéa, qui n’a rien à voir avec l’Usine à re-symbolisation de Paul Ariès ? L’empressement qui est la condition d’être de l’homme politique illusionné vivant perpétuellement dans l’urgence, a malencontreusement ignoré un tel débat au sein du mouvement des Objecteurs de croissance. Ce qui explique me semble-t-il, bien des tensions actuelles tout en permettant d’éviter bien des impasses futures auxquelles se ramènent finalement toutes les illusions.

Certes, s’il me semble falloir refuser le paradigme formé par la politique abstraite, instrumentale, hiérarchique, lointaine et enspectaculée, que portent les forces représentantes auto-proclamées, il ne faut pas confondre tout. Il faudrait défendre une autre paradigme, celui de la politique vivante (vécu dans l’intersubjectivité), comme l’auto-organisation et la démocratie participative de proximité par exemple. L’enjeu serait alors de sortir de la vision abstraite et instrumentale de la politique, pour lui préférer sa fonction instituante (au sens de Castoriadis) car auto-organisatrice. Il nous faut « dé-s’autonomiser » le politique, c’est-à-dire le « réenchasser » dans la trame de la vie sociale de laquelle l’Etat et la représentation politique l’ont fait aujourd’hui sortir. Pour cela si nous refusons la « forme vieillotte du parti politique », pourquoi ne pas choisir la forme anglaise de l’ « action set », c’est-à-dire une stratégie de création de groupes politiques temporaires pour poursuivre des objectifs spécifiques et immédiats (pas seulement électoraux). Ces groupes auto-organisés se dissolvant dès leurs objectifs atteints. « Les élus s’associeraient et se dissocieraient selon le jeu naturel et mouvant des affinités » comme dit S. Weil [13]. L’ « action set » serait l’alternative à la création d’un « parti des objecteurs de croissance ». Le mouvement pour la décroissance garderait ainsi une autonomie d’organisation, donc une souplesse et une ouverture.

2. Critique de la citoyenneté ordinaire.

Ellul montre bien que l’illusion de l’homme politique a également son pendant dans l’ « illusion du citoyen », qui, vivant encore sur l’idéologie de la souveraineté populaire et des constitutions démocratiques, croit pouvoir canaliser la politique, l’orienter, participer à la fonction politique, et contrôler un homme politique sans pouvoir réel. Dans l’illusion du contrôle citoyen sur l’illusion de l’homme politique, c’est tout simplement le serpent qui se mord la queue. Ce jeu politique d’une « double illusion », est celui des illusionnistes : il est voué perpétuellement à être un dialogue d’impuissants.

De plus, la revendication situationniste ne doit pas être qu’une récupération convenue, ce qui est trop souvent le cas des contradictions permanentes que l’on trouve dans le panel des orientations de politiques électorales soutenues pas P. Ariès [14]. « C’est la plus vieille spécialisation sociale, la spécialisation du pouvoir qui est à la racine du Spectacle. Le Spectacle est aussi une activité spécialisée qui parle pour l’ensemble des autres ». Ainsi « la scission généralisée du Spectacle est inséparable de l’Etat moderne, c’est-à-dire de la forme générale de la scission de la société », « dans le Spectacle, une partie du monde se représente devant le monde et lui est supérieur » [15]. Les citoyens séparés dans la représentation y sont réunit - quand le pouvoir le souhaite au vu de ses difficultés - qu’en tant que séparés. De plus, quand aux individus vivants et concrets on substitue leurs simples délégués, c’est que l’affaire de tous qui n’est que l’affaire de chacun, devient politiquement l’affaire de quelques-uns, devenus une caste, une « classe politique », ayant pour seuls choix politiques des panels de propositions techniciennes [16].

Au sujet de la participation électorale, à laquelle un Jacques Ellul n’aura tout au long de sa vie jamais sacrifié, Alain Badiou fait remarquer qu’« il est tout simplement faux [...] que le vote soit l’expression de la liberté des opinions. Il est en réalité surplombé par ce que j’appellerai le principe de l’homogène : tout le monde peut être candidat, mais ne peuvent venir aux places précodées du pouvoir possible que ceux qui sont conforme à une norme. En vérité, ceux dont on sait à coup sûr qu’ils ne feront rien d’essentiellement différent de ceux qui les ont précédés [...] Le vote est par principe contradictoire aux principes, comme il l’est à toute idée de contestation ou d’émancipation » [17].

3. La révolution par le bas ou l’antipolitique : de nouvelles luttes pour créer la société autonome de Castoriadis et Illich.

Ellul exprime au mieux la confusion qui s’opère entre politique et société chez ceux pour qui « tout est politique ! » Elle vient d’une conception de la société faite d’un « ensemble de pièces mortes et jamais autonomes » [18], car dans le monde du politique autonomisé, « nous ne pouvons plus concevoir une société aux groupes intermédiaires autonomes, ni aux activités divergentes » [19]. C’est une confusion dans laquelle « ce qui autrefois était engagé dans la trame du social, ce qui faisait partie de l’édifice de la société, de la vie collective du groupe, comme l’art par exemple et la culture, n’est plus aujourd’hui considéré comme engagé que si l’implication est directement politique. Participer à des activités non politiques, mais parfaitement en relation avec notre société, est considéré comme sans valeur » [20]. « Les valeurs qui, de nos jours, ne peuvent recevoir un contenu politique, ou ne peuvent servir à une politique, ne sont en définitive plus prises au sérieux » [21]. Dans des accents finalement très proches du socialisme Orwellien (« simple traduction politique des sensibilités populaires » [22] ), Ellul va même jusqu’à écrire que « ce ne sont plus les valeurs qui nous servent de critère de jugement pour estimer le bien et le mal, c’est la politique qui devient aujourd’hui valeur suréminente par rapport à laquelle s’ordonnent les autres » [23].

Cette « politique » au sens Orwellien du terme (et Maussien comme Michéa l’a montré), n’a rien à voir avec la machine de la théâtralisation politicienne de Paul Ariès. La stratégie de la « révolution par le bas » ne peut être que la réalisation concrète dans les luttes de terrain et les projets concrets, par auto-organisation, par auto-institution et auto-détermination, de cette société autonome qu’esquissent Castoriadis et Illich. La gesticulation politicienne dans les sex-shops politiques et peep-show médiatiques, sont bien loin de nous faire avancer dans l’ici et maintenant des « modifications conscientes de la vie quotidienne » d’un Guy Debord. En offrant une réponse électorale à la décroissance, l’on ne peut que toujours plus dé-responsabiliser le citoyen, en reportant les actes qu’il devrait faire sur lui-même, sur les hommes politiques et leurs bureaucrates, en croyant que ceux-ci s’en chargeront à sa place. Comme les partisans du développement durable qui ont foi dans la technoscience pour résoudre les problèmes démesurés auxquels on doit faire face, nous ne devons pas plus reporter notre propre responsabilité morale sur les hommes politiques. Comme le remarquent Amiech et Mattern, « le devant de la scène ‘‘ critique ’’ est accaparé par des conceptions qui placent spontanément les individus en situations d’attente, de passivité et d’inféodation à l’expertise, fût-ce celle des socio-économistes ‘‘ critiques ’’, que la société civile chargera d’inventer de nouvelles conventions comptables » [24]. L’Ieesds ou le Ppld souhaitent-ils devenir (à la place des bourdieusiens, d’Attac et de la Fondation Copernic) ces nouveaux « socio-économistes ‘‘ critiques ’’ » ? Il faut au contraire abandonner au plus vite, « toute illusion qui renforce en nous le désir inconscient de nous complaire dans un changement social qui se produirait sans notre participation réelle » [25]. Comme disait Orwell, il n’existe de socialisme que celui de l’exemple. On doit prendre le temps de faire les choses par soi-même au sein de ce qu’Alain Caillé appelle la « socialité primaire », ou dans ce que les phénoménologues appelleraient la « communauté intersubjective ». Seules les relations interpersonnelles nous donneront les conditions de forger la civilité et de changer la vie. Nullement la politique abstraite des rapports sociaux réifiés.

La vision très spectaculaire (donc spectrale) des politiques électorales « décroissantes », est elle-même argumentée par Paul Ariès, pour qui finalement « l’idée que la politique serait devenue impuissante est une farce » [26]. Cet auteur va même jusqu’à renvoyer les analyses de Jacques Ellul à la niche, avec pour seul argument, sa foi dans la religion politique et le simple effet de manche selon lequel « ‘‘ l’illusion sur l’illusion politique ’’ est plus dangereuse que ‘‘ l’illusion politique ’’ » [27]. Le prisme par lequel Paul Ariès saisit la question est celui d’une politique de re-symbolisation de masse , quand pour lui, « le pouvoir politique se manifeste sur trois terrains : celui de l’agir rationnel : le domaine gestionnaire et technocrate. Celui des activités médiatisées ou le réel se construit par images : le domaine de la ‘‘ politique théâtre ’’ ou de la ‘‘ politique-spectacle ’’. Celui de la politique mythique : domaine des mythes, des symboles, des valeurs, registre émotionnel et motionnel (mise en mouvement). Nous n’avons pas le droit de faire l’impasse sur ces enjeux » se sent-il même obligé d’ajouter, en bon technicien de la politologie, devenue science de la manipulation symbolique [28]. Bruno Clémentin, pour qui « la politique économique pour l’altermondialisme doit utiliser essentiellement la législation et la réglementation, ce n’est pas la peine de finasser » [29] se sent-il (lui aussi) obligé de rajouter, est l’archétype même de l’objecteur de croissance illusionné par la politique, de ce passionné des passions politiques dont Ellul a cru pouvoir identifié certains traits dans l’ « homo religiosus » [30]. « La réglementation est le moyen le plus efficace pour lutter contre le gaspillage et les pollutions » poursuit-il comme tous ceux qui sont pétris par les impératifs de l’efficacité et autre dieu de la nécessité. Il y a là l’illusion de l’homme politique, qui croit prendre des décisions politiques toujours efficaces, alors qu’il se trouve de plus en plus impuissant en face de la rigueur croissante des appareils étatiques et de l’impossibilité à « logiciser » l’effervescence de la vie sociale. Au sein du mouvement des objecteurs de croissance, cette vision réglementaire, légiférante, étatiste et politiste [31], ne peut que se trouver confrontée à ceux pour qui « ni le Droit, ni l’Economie ne peuvent jamais, si nécessaires et émancipateurs soient-ils par ailleurs, constituer le point de départ philosophique ou la base pratique d’une communauté véritablement libre, c’est-à-dire d’une communauté d’individus dont l’autonomie ne trouve pas ses conditions de possibilités dans leur atomisation » [32].

Au contraire de la vision que professent à longueur de colonnes une frange minoritaire des objecteurs de croissance, il semble en effet à d’autres que « la rupture ne viendra jamais d’un quelconque plan d’urgence décidé par des experts, quand bien même ceux-ci se trouveraient être, par chance, vertueux et bien intentionnés. Si le changement dans les pratiques ne vient pas des individus eux-mêmes, s’il ne consiste pas en une maîtrise accrue de leurs conditions de vie, de leurs échanges entre eux et avec leur milieu naturel, alors il ira en réalité (comme c’est le cas depuis plusieurs dizaines d’années, y compris depuis les premières alarmes écologiques) dans le sens d’un renforcement du système, d’une accentuation de la sujétion de chacun à l’industrie et à l’Etat, dans le sens d’un approfondissement du chaos administré » [33]. Un tel processus de décroissance en tant que véritable changement civilisationnel, « ne se pilote pas. Le chemin peut au mieux être balisé (...). Mais il faut d’ores et déjà mettre en garde contre toute velléité de planification bureaucratique et contraignante du sauvetage de la planète » [34].

Une vision technocratique et gestionnaire de la décroissance, avec ses architectures baroques et ubuesques du juridisme et du constitutionnalisme, et leur matérialisation concrète dans la planification bureaucratique et policière de toute forme de vie sociale, ne peut être le chemin qui nous mène à la société autonome de Castoriadis et d’Illich. La gesticulation spectaculaire et les mythologies politiques manipulatrices ne peuvent rien nous amener, à part des brochettes de symboles et de slogans creux servis les uns à la suite des autres. Elles ne sont également que précipitation, urgence et impatience qui meuvent tout militant passionné par les passions politiques. Il nous faut nous dégager de cette vision instrumentale de la politique pour laquelle la société est un simple moyen et la politique une fin ; afin de faire en sorte qu’elle soit à nouveau auto-institution de la société par elle-même (au sens de Castoriadis). Il nous faut véritablement nous dégager « d’une conception technocratique de l’action politique, à tout le moins d’une conception de la politique comme séparée de la vie réelle » [35]. Il manque finalement à Paul Ariès et aux autres « illusionnés de la politique », ce qui fait l’originalité et l’intérêt des écrits politiques de George Orwell et de Christopher Lasch : « Le fait de penser le problème de l’implication dans l’espace public et la possibilité de comportements individuels décents, respectueux des autres et porteurs d’un authentique progrès pour la vie en société, à partir d’une réflexion sur la vie quotidienne et sur la maîtrise qu’en ont (ou pas) les citoyens modernes » [36]. Toute écologie politique aussi radicale et vertueuse qu’elle se prétend, est vouée à n’être qu’une impasse comme le faisait remarquer à tous les militants écologistes, Bernard Charbonneau dans son ouvrage Le Feu Vert : autocritique écologiste. Il y va de l’impossibilité de dépasser le capitalisme par l’écologie politique radicale, pour reprendre une fameuse formule de Michéa.

La société autonome et auto-instituée est, par contre, à l’horizon des sentiers rhizomatiques de ces luttes quotidiennes fondées sur la critique du Travail, du monde industriel, de la productivisme, du salariat (y compris au sein du monde de Travail), de la consommation de masse, du nucléaire, de la publicité, des nécrotechnologies, des semences, des OGM, de l’agriculture productiviste, du développement, etc. Elle est aussi à l’horizon de tous les projets et réalisation concrètes de pratiques « alter-économiques » ou « anti-économiques » (AMAP, Sels, coopératives - à la sauce Murray Bookchin -, villages sans voitures ou autogérés, éco-villages, etc) dégageant une autonomie collective, dépassant la simplicité de la simplicité volontaire.

La série de mesures politiques que conçoit Paul Ariès pour nous faire sortir de la Société de Travail (revenu universel inconditionnel, passage aux 32 heures, etc), n’est elle pas largement un « mouvement politique pour le dépassement du travail qui serait une contradiction dans les termes » [37] ? Car « les ennemis du travail font valoir des revendications face à l’Etat, mais ils ne constituent pas un parti politique et ils n’en constitueront jamais un. Le but de la politique ne peut être que la conquête de l’appareil d’Etat pour perpétuer la société de travail. Les ennemis du travail ne veulent donc pas s’emparer des commandes du pouvoir, mais les détruire. Leur lutte n’est pas politique, elle est antipolitique. Puisque, à l’époque moderne, l’Etat et la politique se confondent avec le système coercitif du travail, ils doivent disparaître avec lui. Tout le verbiage à propos d’une renaissance de la politique n’est que la tentative désespérée de ramener la critique de l’horreur économique à une action étatique positive. Mais l’auto-organisation et l’auto-détermination sont le contraire même de l’Etat et de la politique. La conquête de libres espaces socio-économiques et culturels ne s’effectue pas par les voies détournées de la politique, voies hiérarchiques ou fausses, mais par la constitution d’une contre-société » [38].

Il ne nous faut pas tomber dans le piège des réponses toutes faites à de fausses et vieillottes questions dichotomiques (l’Etat contre le marché, la loi contre la jungle, le protectionnisme contre le libéralisme), que nous laissons à d’autres. Il nous faut poser radicalement de nouvelles questions pour dé-penser l’économique et re-penser le monde de la vie, comme pour re-penser la nécessité de l’égalité et l’urgence de la justice sociale. Quelles que soient les bonnes intentions de ceux qui pensent incarner à eux seuls une « écologie politique antitotalitaire » avec des instruments comme l’Etat (social), la Loi et le Droit [39], la pente réactionnaire ouvrant sur « l’éco-fascisme » nous attend au coin de la rue si nous ne posons pas de nouvelles questions, et si nous préférons par facilité et par paresse, nous replier sur le catalogue du vieux monde des idées toutes faites. Car il nous faut aussi sortir de l’autonomisation du politique en une sphère séparée de la vie sociale et la forme d’un parti politique n’est certainement pas la solution. Le grand continent des idées et des pratiques qui s’ouvre à nous pour « changer de civilisation », mérite mieux que considérer l’élaboration de notre projet qu’au travers des calculs électoralistes d’acceptabilité. François Partant suggérait la possibilité de plans d’autonomie économique régionale, autour de Centrales coordonnant les initiatives de tous ceux qui voudraient construire des circuits de production et d’échanges non capitalistes, sur les marges de la société marchande. Voilà un projet de « politique vivante » car fait d’autonomie collective et d’auto-institution, qui fédèrerait un grand nombre de courants politiques à Gauche au-delà des objecteurs de croissance. Cela donnerait définitivement une positivité à l’anti-capitalisme qui ne sait (toujours) que critiquer. Et la société de décroissance se trouve déjà en germe dans les intuitions lettristes et situationnistes de psychogéographie et autre constructions de « situations ». La culture du quotidien ne peut être que notre champs de manœuvre, car « le salut ne peut venir que des choix individuels et collectifs de chacun, dans sa vie quotidienne » [40]. « Une société décente ne peut en aucun cas être édifiée à partir de la politique officielle du pouvoir dominant, (...) elle naît uniquement de la résistance populaire, de la coopération communautaire, de l’entreprise individuelle et de la vigilance civique autour des libertés » [41]. Notons que paradoxalement, Christopher Lasch nourrissait des espoirs dans cette « apathie des électeurs », qu’il dénonçait lui aussi comme le font aujourd’hui les militants politique de la décroissance. Si elle se basait réellement sur un « scepticisme justifié à l’égard d’un système politique dans lequel le mensonge public est devenu endémique et banal », alors cette « indifférence à la politique pourrait bien signifier un refus grandissant des citoyens de participer à un système politique qui les traite en consommateurs de spectacles préfabriqués. Ce comportement, en d’autres termes, pourrait indiquer non pas un retrait de la chose politique, mais bien plutôt le début d’une révolte politique générale » [42].

Depuis un moment déjà, de nombreux observateurs s’interrogent au sujet du journal La Décroissance, sur le peu de place (voire l’inexistence) faite à la relation des luttes « décroissantes » qui sont en jeu sur le terrain. Ainsi se demande la rédaction du mensuel CQFD, « pourquoi La Décroissance ignore-t-elle dans son dernier numéro d’avril-mai le mouvement social dit ‘‘ anti-cpe ’’ ? Suffit-il de prononcer des incantations bien-pensantes pour changer le monde ? » [43]. La réaction de MM. Cheynet et Clémentin à l’ « Appel de Raspail » lors de l’épisode de l’occupation de l’Ehess, est également assez signifiante dans ce domaine [44].

La politique des valeurs, de l’auto-limitation et la nécessaire responsabilisation de chacun d’entre nous qu’appelle très justement Paul Ariès, doivent-elles être posées en terme de politique instrumentale de re-symbolisation de masse séparée d’avec notre propre vie ? Telle me semble être la question aujourd’hui escamotée par une frange illusionnée des Objecteurs de croissance qui ne reprennent que trop souvent les « fausses-bonnes » solutions altermondialistes (socialisation des salaires, etc.) qui perpétuent inlassablement la valorisation capitaliste. Encore une fois, il s’agit seulement là de poser des questions aux différents paliers que l’on nous propose, et aux moyens avec lesquels on nous propose d’y parvenir. Il ne s’agit pas là de mettre en question l’idée d’une logique par paliers nous amenant à la « société de la décroissance ». Prenons simplement le temps de ce débat avant de prendre le risque d’être phagocyté par la société de croissance. On a déjà vu ça...

Militants de tous les partis politiques, finissons-en !

Osons le dégonflement de la sphère autonome du politique !
Osons la décroissance des partis politiques !


Notes :

[1] Jacques Ellul, L’illusion politique, La table ronde, 2004 (1965), p.76.

[2] Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques, Climats, 2006, p.25.

[3] Ibidem, p. 40.

[4] Ibidem, p. 41.

[5] Point sur lequel Ellul est d’accord quand il écrit par exemple que la politisation moderne « a donc principalement un aspect mythologique. Elle s’exprime dans des croyances et prend par conséquent aisément une allure passionnelle », op. cit., p.40. Il parle également d’ « attitude passionnelle » (p.48) et de « passionalisation des problèmes », p.54.

[6] S. Weil, op. cit., p. 33.

[7] S. Weil, op. cit., p. 57.

[8] Dans le débat « La décroissance doit-elle s’engager en politique électorale ? » dans le journal La Décroissance, n°29, p. 19.

[9] Ellul, op. cit., p. 103.

[10] Pour nuancer le propos d’Ellul, il dit qu’il ne décrit « non pas une disparition du politique, mais l’illusion d’un libre jeu des formes traditionnelles de la politique », p. 102.

[11] Ibidem, p. 108. Il poursuit en ces termes : « Et Machiavel conclut en fait à une autonomie du domaine politique. (...) Il nous semble que son attitude de départ est excellente, et qu’une réflexion politique ne peut partir que de la réalité du monde politique tel qu’il existe, de la structure de l’Etat en ce moment, et des courants fondamentaux. Or, cette observation nous conduit aisément à la constatation de fait (et non de valeur, et non d’espérance, et non de devoir être !) que le politique actuellement est un domaine autonome. »

[12] Paul Ariès, Décroissance ou barbarie, Golias, 2005, p. 158.

[13] S. Weil, op. cit., p. 62. Elle poursuit dans les pp. 62-64, « Je peux très bien être en accord avec M. A... sur la colonisation et en désaccord avec lui sur la propriété paysanne ; et inversement pour M. B... Si on parle de colonisation, j’irai, avant la séance, causer un peu avec M.A... ; si on parle de propriété paysanne avec M. B... La cristallisation artificielle en partis a coïncidé si peu avec les affinités réelles qu’un député pouvait être en désaccord, pour toutes les attitudes concrètes, avec un collègue de son parti, et en accord avec un homme d’un autre parti. (...) Or du Parlement, comme il existerait des revues d’idées, il y aurait tout naturellement autour d’elles des milieux. Mais ces milieux devraient être maintenus à l’état de fluidité. C’est la fluidité qui distingue du parti un milieu d’affinité et l’empêche d’avoir une mauvaise influence. » Dans les milieux mouvants autour de ces revues, « il n’y a pas de distinction entre le dedans et le dehors. (...) Quand des collaborateurs à une revue se présentent aux élections, il devrait leur être interdit de se réclamer de la revue. Il devrait être interdit à la revue de leur donner une investiture ».

[14] Pourquoi donc quand on écrit que « nous devons combattre toutes les formes d’incorporation de la subjectivité dans l’ordre de l’objectivité », Paul Ariès, op. cit., p.102, on devrait accepter l’objectivité de la représentation politique ou de la représentation bureaucratique de l’Etat ? Pourquoi également on devrait accepter le salaire universel inconditionnel ?

[15] Guy Debord, La société du spectacle, Gallimard, Folio, 1992 (1967), § 23 ; § 24.

[16] cf. Michel Henry, « La vie et la république » et « Difficile démocratie », dans M. Henry, Phénoménologie de la vie, tome III, De l’art et du politique, Puf, Epiméthée, 2004.

[17] Alain Badiou, Circonstances, 1, Kosovo, 11 septembre, Chirac/Le Pen, Léo Scheer.

[18] Ellul, op.cit., p.43.

[19] Ibidem, p. 40.

[20] Ibidem, p. 44.

[21] Ibidem, p.45

[22] « le combat socialiste est avant tout un effort pour intérioriser ces valeurs populaires [de la common decency] et pour en diffuser les effets dans la société tout entière » J.-C. Michéa, Orwell, Arnachiste Tory, Climats, 2000, p.77. Christopher Lasch s’est lui-aussi efforcé dans toute son œuvre de réhabiliter ce « jugement de l’homme ordinaire ».

[23] Ellul, op. cit., p.45.

[24] Matthieu Amiech et Julien Mattern, Le Cauchemar de Don Quichotte, Sur l’impuissance de la jeunesse d’aujourd’hui, Climats, 2004, p.160.

[25] « La Fin d’une époque », Los Amigos de Ludd, bulletin d’information anti-industriel, n°7, juin 2004. Repris dans Amiech et Mattern, op.cit., p. 160.

[26] P. Ariès, op. cit., p. 154.

[27] Ibidem, p. 159.

[28] Ibidem, p.154.

[29] B. Guibert et S. Latouche (dir.) Antiproductivisme, altermondialisme, décroissance, Parangon, 2006, p.101.

[30] J. Ellul, op. cit., p.51.

[31] Sur la vision de la loi chez Paul Ariès où il oppose le nomos grec de l’impérialisme d’Alexandre, à la lex de l’impérialisme romain, on peut voir « La loi chez les Grecs », dans le journal La Décroissance, n°28, p.10.

[32] Jean-Claude Michéa, Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche, Climats, 2002, p. 78.

[33] Amiech et Mattern, op. cit., p.163.

[34] Ibidem.

[35] Ibidem., p. 157.

[36] Ibidem, p. 159.

[37] Groupe Krisis, Manifeste contre le travail, Léo Scheer, 2002, p. 106.

[38] Ibidem, p. 106.

[39] On peut lire l’article de Luc-Michel Mazenc, « Pour un écologie antitotalitaire » dans le journal La décroissance, n°30, p. 13.

[40] Amiech et Mattern, op. cit., p.163.

[41] Bernard Vincent, Paul Goodman et la reconquête du présent, Seuil, 1976, p. 235 ; cité par Michéa dans Orwell éducateur, Climats, 2003, p. 68.

[42] C. Lasch, La culture du narcissisme, Climats, 2000 (1979).

[43] Rédaction de CQFD, « La décroissance, marque déposée », numéro mensuel du 15 avril 2006, p.33.

[44] MM. Cheynet et Clémentin ont publié un communiqué intitulé « La décroissance pas la barbarie ! » en réponse à l’Appel de Raspail. Ils y défendaient l’Etat et la loi. Le groupe grenoblois de luttes contre les nécrotechnologies, « Pièces et Main d’œuvre », puis divers journaux alternatifs comme CQFD (dans un article intitulé « Décroissance, marque déposée » dans son numéro mensuel du 15 avril, p. 33), n’ont cessé de protester contre la réaction de MM. Cheynet et Clémentin. Alors que le texte de l’Appel de Raspail circulait dans les milieux militants décroissants, du site decroissance.info au Monde Libertaire.
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Dernière modification par kobayashi le 26 mai 2006, 08:24, modifié 4 fois.

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Message par GillesH38 » 24 mai 2006, 19:22

C'est un peu long, tu peux nous faire une synthèse en quelques lignes ? :-D

On dirait que les partisans de la décroissance emboitent le pas des partis trotskystes de 68. Deux militants, trois partis....
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par sceptique » 24 mai 2006, 23:43

C'est vrai que c'est indigeste.

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Message par toto » 25 mai 2006, 03:09

Et notre ami Kobayashi en a largue un paquet de textes comme celui-ci.
J'ai beau faire des efforts de lecture, quand j'ai reussi a avaler 5 lignes, je ne sais plus de quoi ca parle et je ne lis que des mots sans rien comprendre. Il faut que je revienne au debut, et la, c'est encore pire, je m'apercois que j'etais parti sur une fausse piste et ainsi de suite.

Je ne sais lire que les textes en 3 parties
  • presentation
    conclusion
    developpement
Suivant le sujet et la conclusion ou l'auteur veut m'emmener, je lis le developpement.
La, je ne comprends meme pas le sujet.
Un coup de spleen? Oléocène et ça repart! (des fois)

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Message par sceptique » 25 mai 2006, 10:56

Moi aussi, j'arrive pas à accrocher.
kobayashi ne pourrait pas réserver sa prose à un cercle de vrais "intellectuels" ? Car moi je suis trop "primaire". Ou en tout cas tout mettre dans un seul fil. Cela permettrait plus facilement de l'éviter ;)
Car là, il y en a partout ! Et puis, Eric va devoit augmenter l'espace de stockage ! :twisted:

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Message par Lansing » 25 mai 2006, 13:50

Abscond, indigeste, j'ai lu quand même, la forme inutilement compliquée masque un propos d'un totale vacuité, en clair beaucoup de mots pour ne rien dire.

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bon texte !

Message par terre'ur » 29 nov. 2006, 20:05

contrairement aux precedents commentaires je trouve ce texte tres interessant.

bien sur, le style limite tout de suite un lectorat particulier.

La fin est plutot claire en revanche : decroissons l'autonomie de la sphere politique, decroissons les partis

encore plus clair : quittons tous les partis et boycott des urnes et des emissions de télé qui prétendent faire de l'info ou de la politique.

en ces temps de matraquage à oaxaca et sur tf1 etc, c'est un message de circonstance.

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Re: bon texte !

Message par GillesH38 » 29 nov. 2006, 21:08

terre'ur a écrit :
encore plus clair : quittons tous les partis et boycott des urnes et des emissions de télé qui prétendent faire de l'info ou de la politique.
bon, j'en ai fait deja naturellement deux sur trois ( a vrai dire sans jamais avoir vraiment commencé) et je me tâte pour le troisième ! :-D :-D
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par Tiennel » 29 nov. 2006, 23:23

la décroissance commence sans doute par ne pas avoir de télé...

... pour votre grand malheur d'ailleurs, si j'en avais une je posterais moins sur Oléocène :-D
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par matthieu25 » 30 nov. 2006, 19:11

La décroissance passe par ne pas avoir d'ordi chez soi.........Oups, j'ai dit une schlumpherie. :D
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

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Message par cicero » 24 janv. 2007, 23:23

Tiennel a écrit :la décroissance commence sans doute par ne pas avoir de télé...
Ça devrait bientôt être le cas pour plusieurs ici, le CRTC (organisme de régulation des télécoms au Canada) a été saisi d'une demande des télédiffuseurs pour ne plus avoir à diffuser sur les ondes hertziennes. Et a en croire les infos les chances sont fortes pour que ça passe. Donc si tu es trop pauvre (monétairement) pour te permettre le câble ou le satellite...Sèche! :-D
Les peuples heureux n'ont pas d'Histoire.

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