Acheter des terres agricoles

Comment mettre en pratique la décroissance et vivre dans un monde sans pétrole (les «travaux pratiques» en somme : artisanat, nourriture, etc)

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mahiahi
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Message par mahiahi » 16 janv. 2006, 21:10

fabinoo a écrit :
a quantité d'eau dans le sud de la France est notoirement concentré sur 3 mois de l'année, et mieux répartie au nord
Faut pas exagérer, c'est pas la Syrie, quand même.
Dis, pas de mauvaise foi hein, ;-) j'ai pas dit qu'il n'y pleuvait que sur 3 mois, mais qu'il y avait 3 mois de fortes pluies et 9 mois plus secs
fabinoo a écrit : Je préfère de loin un lieu avec une sécheresse estivale récurrente, donc prévisible, des sources et des rivières, et des sommets à 1500m autour qui m'assurent des réserves en eau l'été et les mauvaises années,
Pour sauver ta récolte, tu vas devoir suer pour récupérer l'eau des montagnes en sécheresse!
fabinoo a écrit : qu'une région de plaine avec 600mm les bonnes années, et une nappe phréatique pompée par des milliers de producteurs de maïs.
Il y a des plaines au nord et au sud
fabinoo a écrit : Luc, ta réflexion est-elle à ton avis valable sur toute la France, ou penses-tu qu'il y a des zones à l'intérêt limité dont la Safer se désintéresse plus ou moins ?
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

Luc
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Message par Luc » 16 janv. 2006, 21:54

fabinoo a écrit :
Luc, ta réflexion est-elle à ton avis valable sur toute la France, ou penses-tu qu'il y a des zones à l'intérêt limité dont la Safer se désintéresse plus ou moins ?
Hélas, je ne vois pas d'exception... J'ai été bloqué dans une installation en arbo bio dans un département du Nord-Ouest, toutes les terres étant réquisitionnées par les chasseurs de primes PAC.
Aujourd'hui, en PACA, le moindre parcours d'élevage en montagne donne lieu à des combats d'une apreté inouïe...PHAE oblige. Je pourrais raconter ici des anectodes vécues qui te feront prendre les héros bas-alpins de Magnan ou le tandem Ugolin/le Papet pour de braves gens.
Je crains malheureusement que le phénomène, entretenu par une politique nationale, ne soit généralisé.

Après 3 années d'expérimentation et de réflexion, j'ai dégagé des pistes pour réussir une installation malgré les obstacles et je viens d'en finir l'exposé plus haut dans la file. Merci de critiquer et d'amender.

Luc
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Message par Luc » 16 janv. 2006, 22:19

De mémoire, c'est la Loire Atlantique. Pour des raisons historiques, la CA du 44 a été tenue par des dissidents de la FDSEA, qui se sont alliés avec l'ancêtre de la Conf. L'origine de la rébellion du 44 tient à la place du maraîchage vs les céréaliers qui ont toujours téléguidé la FNSEA.

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Message par Fish2 » 16 janv. 2006, 22:57

Je confirme le contrôle de l'accès au foncier par la FDSEA dans mon département. Plusieurs de mes amis, qui étaient entrés au CDJA dans l'enthousiasme de leur jeunesse, ont quitté le syndicalisme par écoeurement.
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004

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Message par ingremance » 17 janv. 2006, 15:14

y a des terres non primables a acheter !!! les autres sont dans les mains de la mafia

y en a dans l allier, la nievre, le cher

ca n interesse pas les agriculteur car pas de PAC dessus

mais pour moi faut s installer hors msa !!! en 20 ans j ai été salarié 2 ans et demi ... pour la secu tu bosses un mois salarié et t as la secu 4 ans .. pour la retraite ??? c quoi la retraite apres le PO iun kilo de carotte coutera une pension de retraité
la decroissance c'est deja se preparer a ce qui nous attend

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Message par Luc » 17 janv. 2006, 16:53

On a tous bien compris que les cotisations retraite, pour nos générations, c'est de la monnaie de singe.
Il n'empêche que l'on ne te demande pas ton avis: si tu es propriétaire d'un tout petit lopin qui dépasse une surface minimale (variable par département environ 2/3 Ha) tu deviens obligatoirement cotisant solidaire. Ce qui signifie que tu alimentes les caisses pour les gros gorgés de prime, mais sans t'ouvrir des droits!
Alors, à tant faire, vaut mieux payer un peu plus, pour au moins t'ouvrir des droits à l'assurance maladie.

Quant aux terres non primées jusqu'à présent, la réforme PAC et l'arrivée des DPU peut les rendre parfaitement primables, si l'agriculteur est doté de droits par la réserve nationale (jeunes DJA, agrandissements). Le tout distribué en CDOA (voir plus haut).
T'inquiètes pas, tout est prévu!
C'est ça la force de la co-gestion de la politique agricole: ce sont les bénéficiaires du système qui dictent les lois.
En clair, avec la crise de l'élevage, sur des terres qui n'ont jamais étés primées, au départ à la retraite de l'éleveur, dans les années qui viennent tu vas voir des jeunes DJA dans le moule et gorgés de "DPU de la réserve" s'installer pour faire de la plaine à maïs!
Et ouais, c'est désespérant. Le "modèle" ne se réformera pas de lui même.

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Message par Yves » 17 janv. 2006, 18:44

Bon, c'est bien démoralisant tout ça ...

Dans un an environ (si tout va bien), je devrais commencer mes recherches en Creuse pour un chtit bout de terrain ...

D'ici là, j'espère que l'immobilier va s'assagir. Mais pour les terres agricoles, ça me laisse peu d'espoir... :cry: :cry:
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Message par guino » 17 janv. 2006, 19:34

Pour rêver un peu, que pensez vous de ça ?
A 20 personnes, ça fait 10 15 milles euros par personne ( pas idée frais notaire, SAFER ... me dégouttez pas tout de suite...)
Annonce n°4591 (10/12/05)

Située sur le Massif de l’Aigoual à ...
Description


Située sur le Massif de l’Aigoual à une altitude de 900 à 1160 mètres sur des sols schisteux, en zone centrale du Parc National des Cévennes, forêt d’un seul tenant, d’une superficie de plus de 90 ha. Présence de ruines et ruisseaux.



Informations complémentaires


département 48 - Lozère
référence SAFER 48F942
vocation principale Vocation forestière
prix 195000 €
frais hors frais Safer

Contact

Accédez aux coordonnées du vendeur en devenant gratuitement membre de pleinchamp
mai 2010. je passais de moins en moins, j'ai acheté mon terrain, commencé à le travailler. L'ambiance sur oléocène se dégrade d'une façon alarmante, peu réjouissant quant à la capacité de l'humanité à réagir à des crises.Je ne me sens plus à ma place ici.

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Message par MadMax » 17 janv. 2006, 19:50

guino a écrit :en zone centrale du Parc National des Cévennes
Tu penses construire ?

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Message par Luc » 18 janv. 2006, 16:44

C'est vrai, Fabinoo, l'AMAP est un excellent moyen de commercialiser ses productions. Dans le cadre d'un mode de coopération entre agriculteurs, la logistique est optimisée et le débouché d'autant plus rentable (au bon sens du terme:efficience).
Les AMAP multi-producteur (panier varié) sont promises à un bel avenir.
Quelques bémols cependant: en agriculture biologique, assurer une production (payée d'avance!) n'est pas garanti (aléas...importants). Il faut être très pro pour y réussir à 100%... et supporter un peu de stress.
L'idée de faire participer les consommateurs aux investissements des producteurs me semble un peu avant-gardiste. On te demandera de faire tes preuves avant de participer... mais c'est peut-être une bonne idée pour financer un développement ultérieur (accueil, comme tu le suggères).

Pour ce type d'activité, on est complétement dans le scénario d'une agriculture de proximité. Mais plus les productions sont variées et les synergies logistique développées, plus l'éloignement production/consommation peut grandir... ouvrant un choix d'implantation plus grand.
Co-achat d'un foncier important/Productions complémentaires/Commercialisation dans une AMAP commune?
La solution serait-elle là?

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Message par Perchou » 04 févr. 2006, 11:59

L'idée de Fabinoo est excellente. Je crois que c'est LA voie royale de la décroissance. Car celle ci ne viendra pas d'en haut. Elle viendra de la base. Donc elle viendra de gens qui reprennent les rênes de leur vie de cityen. S'investir dans des projets comme une amap où le consommateur est très impliqué (voire où une partie des consommateurs sont les producteurs... est ce possible?)

Il ya un an, une AMAP s'est montée à Romans (35 000 habitants dans l'agglo) et tourne pas mal. Des producteurs (dont moi même) l'ont rejoint et l'offre se diversifie.

A Saint-Donat (entre la ville et le village en taille), hier soir, il y avait un café décroissance où il y a eu beaucoup plus de monde que ce que tout le monde pensait et l'idée de l'AMAP est LE projet principal autour duquel gravitent d'autres ateliers décroissance.

J'ai l'impression que l'AMAP est souvent la première chose (car la plus importante ou la plus concrète?) par laquelle les gens commence dans des actions collectives.
Mais le risque, quand le projet se développe, c'est que les bonnes intentions se diluent et que l'implication initiale des consommateurs s'érode et soit relayée par un collectif de gestion.

Pour cette raison, je crois plus en beaucoup de projets très locaux qui essaimeraient dès qu'ils auraient une certaine taille, qu'en grandes AMAP de centaines de consommateurs.

Enfin, l'Ile de France a un potentiel de consommateurs énorme. C'est une bonne chose mais du coup, va t'on manquer de producteurs dans les zones très urbanisées? C'est là qu'une installation en périphérie de ville et en maraîchage (+ autres : oeufs, poulets, etc...) reprend tout son sens : la relocalisation de l'agriculture autour des zones habitées. Le jour où les céréaliers d'Ile de France auront été remplacés par des polyculteurs-éleveurs ou des maraîchers, le concept sera déjà bien avancé mais c'est vers cela qu'il faut aller...

Bravo à vous et continuez !!! :D

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Message par thorgal » 04 févr. 2006, 12:22

je suis d'accord, relocaliser l'agriculture et rendre le consommateur plus actif, voire le faire intervenir dans la production peut-être, en tout cas, rétablir le lien entre agriculteur-producteur et consommateur sans intermédiares inutiles et de manière locale. Là où je me pose des questions c'est sur la qualité des sols, par exemple en Bretagne ou en Île de France. Je le dis tout de suite, je n'y connais rien. Mais je crois me rappeler vaguement qq scandales concernant certains maraîchers d'Ile de France (qui a donné lieu à un long article dans le Canard Enchaîné il y a qq années) qui utlisaient des eaux usées provenant de certains égouts. Et de manière plus générale, est-il possible de dépaver certains endroits plus proches de Paris par exemple et commencer à cultiver ou bien faut-il traiter les sols complètement avant toute chose ?

Donc, je pose ma question aux agriculteurs du forum :
1- est-il vrai que ce genre de pratique a eu lieu (eau d'égout) ?
2- qu'en est-il de la production lorsqu'affectée ainsi en amont ?
3- comment prévenir ce genre de chose ? (une structure AMAP me semble assez transparente pour prévenir ça, mais j'aimerais qq avis).

Je fais partie d'une structure qui s'apparente en gros à une AMAP, malgré qq différences. Il y a une certaine transparence sur les produits que je consomme, mais dans le fond, je fais confiance aux producteurs, sans réellement vérifier tout à la loupe. Je n'aimerais que cette confiance soit trahie d'une manière ou d'une autre.

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Message par Luc » 04 févr. 2006, 13:42

Quelques éléments de réponses pour Thorgal:

Tout d'abord, commecialiser en AMAP n'implique pas un mode de production bio (sauf engagement explicite). D'où des "conflits" récurrents entre les BioCivam et certaines AMAP, les premiers reprochant aux seconds de laisser entendre que le système de production est bio.
Ceci dit, pour un agriculteur normalement constitué, le fait d'écouler sa production à des consommateurs qu'il connait doit le contraindre à des pratiques durables... Sur le plan réglementaire, des cahiers des charges existent.
Pour ces raisons, l'utilisation de boues d'épuration en fertilisation chez un agriculteur engagé en AMAP est très improbable. De plus, des raisons pratiques (surfaces nécessaires, contrat avec les syndicats mixtes) l'exclue techniquement.
Le risque de ce type d'épandage, pratiqué en agriculture intensive, est double: c'est une fertilisation en éléments directement assimilables, comme un lisier, dont une grande partie percole directement dans la nappe phréatique. La réserve organique du sol (potentiel minéral à long terme) n'est pas améliorée. Dans le cas spécifique des boues, des métaux lourds risquent d'être massivement introduits dans le sol, donc dans la chaîne alimentaire, avec tous les risques de concentrations trophiques bien connus.
Malheureusement ce mode de fertilisation est largement utilisé en agriculture intensive.
Pour terminer, je pense, que dans le cadre d'une AMAP, les consommateurs doivent aller visiter les agriculteurs et s'intéresser au système de production.
Site AMAP:http://alliancepec.free.fr/Webamap/index1.php
Dernière modification par Luc le 05 févr. 2006, 12:41, modifié 2 fois.

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Message par epe » 04 févr. 2006, 14:09

Luc a écrit : Le risque de ce type d'épandage, pratiqué en agriculture intensive, est double: c'est une fertilisation en éléments directement assimilables, comme un lisier, dont une grande partie percole directement dans la nappe phréatique. La réserve organique du sol (potentiel minéral à long terme) n'est pas améliorée.
Je ne suis pas spécialiste du domaine mais j'ai grandi à la campagne. L'emploi de lisier est une pratique normale de l'agriculture traditionnelle et n'est pas dommageable pour la nappe phréatique à condition de se limiter à des pratiques d'épandage correctes (Au bon moment, quand les plantes en croissance peuvent l'assimiler et en quantité modérée)

La pollution des nappes phréatiques par le lisier est due à un épandage intensif parce que les éleveurs hors sol en ont des quantités considérables dont ils ne savent que faire et qu'ils vont jusqu'à payer les agriculteurs pour l'épandre sur leurs cultures.
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
Les Shadoks

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Message par mahiahi » 04 févr. 2006, 14:39

Au fait, j'ai posté un message ici : si vous êtes intéressé par la reprise d'une exploitation, il y a une possibilité!
Je revois le maraîcher demain matin, alors sans vouloir vous presser... ;-)
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
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