techniques agricoles

Comment mettre en pratique la décroissance et vivre dans un monde sans pétrole (les «travaux pratiques» en somme : artisanat, nourriture, etc)

Modérateurs : Rod, Modérateurs

n.g
Charbon
Charbon
Messages : 250
Inscription : 01 déc. 2004, 23:25

Message par n.g » 05 janv. 2006, 19:24

Jeuf a écrit :Et la grelinnette?
c'est la fourche-beche qui remplace?
Disons que la fourche-bêche te permet de faire ce que fait une grelinette en un peu moins profond et en y passant un peu plus de temps. Par contre la grelinette ne marche que sur un sol un minimum ameubli alors que la fourche-bêche te permet justement d'ameublir un sol compact.
fabinoo a écrit :Je suis spécialiste du manche cassé.
Ah, toi aussi? :-D
J'ai trouvé la parade : en emmanchant l'outil (bêche, houe) de façon que le veinage du bois soit parallèle au plan de rotation du manche, ça tient vachement mieux.
Glycogène a écrit :Ce qui me semble important, c'est que le BRF est une application issue d'une conception révolutionnaire de la biochimie du sol (c'est ce que je me dis en exagérant un peu: en agriculture, on s'est fourvoyé depuis 10000 ans).
Je ne vois pas en quoi c'est si révolutionnaire que ça, pour moi le point fort du BRF c'est la qualité biologique du substrat employé (le bois raméal), à part ça...
Glycogène a écrit :Quand à l'inconvénient du broyeur... de l'avis de ceux qui sont passés du compostage au BRF, c'est beaucoup moins chiant de broyer et étaler du BRF une fois tous les 3 à 5 ans, que de brasser son compost toutes les semaines.
Toutes les semaines? Moi c'est une fois tous les trois mois, ça suffit largement.
Geispe a écrit :et d'abord apprendreà faire plein de charbon de bois (zut plus de quoi faire du BRF)
Pour le charbon mieux vaut du bois caulinaire (troncs et grosses branches) que du bois raméal.

Geispe
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1550
Inscription : 09 mars 2005, 17:16
Localisation : Vosges du Nord

Message par Geispe » 05 janv. 2006, 20:25

fabinoo a écrit:
Je suis spécialiste du manche cassé.
Ah, toi aussi?
y a pas d'autre parade que de savoir doser son effort en fonction du manche et de la résistance rencontrée lorsqu'on se sert de l'outil - bon chuis pas physicien... mais j'ai pensé que les débutants vont, le moment venu, casser un sacré paquet de manches :-)
Pour le charbon mieux vaut du bois caulinaire (troncs et grosses branches) que du bois raméal.
tout à fait vrai... les brindilles c'est pour les fagots qui vont au four à pain ou à poterie :-)

Jeuf
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 3272
Inscription : 01 janv. 2005, 18:08
Localisation : Poitou

retour d'expérience

Message par Jeuf » 06 janv. 2006, 18:06

y a pas d'autre parade que de savoir doser son effort en fonction du manche et de la résistance rencontrée lorsqu'on se sert de l'outil - bon chuis pas physicien... mais j'ai pensé que les débutants vont, le moment venu, casser un sacré paquet de manches
Ben, j'ai débuté, j'ai jamais cassé de manche. On le sent, quand même, quand le manche est sur le point de casser, c'est intuitif, pas besoin d'avoir fait des cours de Propriétés des Matériaux pour le voir.
Et ça serait assez ennuyeux de casse un outil, j'ai une bêche, bien amortie depuis quelques décennie, je sais pas comme je ferai sans elle.
J'essaye d'habiliter des terres. Je viens de faire 8m² en 2h, ce qui est un productivité assez faible à mon goût. En améliorant un peu, en 20 jours d'hiver de travail de huit heures, mes 1000m² pourraient être prêts... et ça tient chaud, ce genre de tâche...
Travaillant à la fourche-bêche, puis à la bêche, quand j'ai vu que c'est plus efficace et que le terrain était plus du tout lisse à la fourche bêche. Mince, Geispe dit qu'il ne faut pas couper les racines des mauvaise herbe. Pourquoi? elles repoussent?
Méthode expérimentale, ne rigolez pas, je débute.. : retourner les 5-10 premiers centimètres, par carrés de terre, enfouir l'herbe, le vert dans la terre, les racinnes au-dessus. Après, je sais pas ce qu'en dirait Bourgignon, je sais pas si j'ai mis à l'air libre des microbes qui supporte pas l'air, et inversement. Concrètement, on voit pas ce qui leur arrivent, au microbes, s'ils sont bien dans leur milieu, s'ils aterrissent sur le ventre ou sur le dos.
J'ai vu plein de vers de terre, qui travaille bien, même en hiver, et à faible profondeur, alors que ça gèle des fois. Peut-être même qu'ils travaillent aussi le dimanche?
Ai vu aussi des petites bêtes blanches avec de nombreuses pattes. J'ai supposé que c'était de ces chenilles qui me mangent mon cerisier : au risque de choquer les âmes sensibles, je les décapitai, car je tiens à mon cerisier.
Bref. En dessous de ce retournerment, avant de recouvrir, je décompacte sur 30cm à la fourche bêche. En enlever les grosse pierres. Ce qui d'ailleurs fait parfois que je brasse complètement la terre, en enlevant ces pierres...dommage pour les microbes, une fois de plus.
C'est aussi dans ces moments là que je comprend tout l'intérêt de l'agriculture industrielle. Tant que le consommateur ne voudra pas fournir une part du travail , il n'y aura pas d'autre moyen que d'utiliser des moyens polluants, énergivore...pour obtenir un forte productivité du travail par les agriculteurs,et il n'y a pas de raison de critiquer l'agriculture polluante, si on ne veut pas contribuer aux tâches de l'agriculture.

Reprennons. Une fois retourné l'herbe, par dessus, très important, je mets un paillage en taille de haie d'automne, qui était déjà bien décomposé...mais qui est très dense, et ne laisse rien passer. Quand j'aurai un broyeur, je mettrai du BRF.
Au printemps : il faudra ouvrir le paillage pour mettre les plants de légumes (pour les céréales, je les mettrai ailleurs, le pallis est trop serré ici, impossible de semer dessous)
Ce que je crains avec tout ça, c'est que toutes les mottes et les racines que j'ai entrré sous pailli soient encore là au printemps, et rendent difficile les plantations. Et aussi que toute cette herbe repousse. Je crains aussi avoir travailler pour rien : peut être qu'il suffit juste de pailler, sans retourner l'hebre ...Décompacter un minimum, ou bien décompacter au printemps..pour que ça soit utilisable.
Je m'inspirerai des techniques de Jeavons, au printemps...quoique j'aurai peut-être du commencé par un double béchage.
Je vous dirai, donc, si j'obtiens des rendements fantatisques, en travaillant 20heures par mois sur 50m²...Il s'agit notament de savoir si on peut habiliter rapidement une terre à produire de la nourriture.

kouack
Brut léger
Brut léger
Messages : 416
Inscription : 28 juin 2005, 19:25

Re: retour d'expérience

Message par kouack » 07 janv. 2006, 00:57

...
Dernière modification par kouack le 18 avr. 2008, 15:27, modifié 1 fois.

fabinoo

Message par fabinoo » 07 janv. 2006, 11:09

Ben, j'ai débuté, j'ai jamais cassé de manche. On le sent, quand même, quand le manche est sur le point de casser, c'est intuitif, pas besoin d'avoir fait des cours de Propriétés des Matériaux pour le voir.
Parce que tu fais des travaux de gonzesse :-D (pardon Cassandre).
On casse plus souvent des manche de pioches, de cognée, de rustaghja (quelqu'un peut me trouver un nom français meilleur que serpe à long manche ?). On casse en général les outils avec lesquels on frappe fort, quand on a le malheur de déraper et qu'une pierre, une branche ou un angle de bois vient entamer le manche. On fait ça deux ou trois fois, et après, le manche casse.
D'ou l'importance de savoir le réparer, en refaire d'autres, le temps d'être suffisamment adroits pour casser moins souvent. Là encore, on va comprendre ce que ça veut dire "savoir-faire".

Avatar de l’utilisateur
Cassandre
Modérateur
Modérateur
Messages : 2494
Inscription : 14 sept. 2005, 02:18
Localisation : Toulouse

Message par Cassandre » 07 janv. 2006, 13:08

fabinoo a écrit :
Ben, j'ai débuté, j'ai jamais cassé de manche. On le sent, quand même, quand le manche est sur le point de casser, c'est intuitif, pas besoin d'avoir fait des cours de Propriétés des Matériaux pour le voir.
Parce que tu fais des travaux de gonzesse :-D (pardon Cassandre).
Traduis : tu réfléchis trop ! :-D
regarder Oléocène
« No fate but what we make » (Sarah) « If you're listening to this, you are the resistence. » (John)

Blériotte
Kérogène
Kérogène
Messages : 26
Inscription : 11 nov. 2005, 02:28
Localisation : Marne

Message par Blériotte » 07 janv. 2006, 17:21

Disons que la fourche-bêche te permet de faire ce que fait une grelinette en un peu moins profond et en y passant un peu plus de temps. Par contre la grelinette ne marche que sur un sol un minimum ameubli alors que la fourche-bêche te permet justement d'ameublir un sol compact[/quote]


Pas tout à fait d'accord, j'ai une quatre dents elle passait partout (jamais eut de fourche bêche) maintenant je ne travaille plus le sol et ça pousse aussi bien.
Blériotte

Blériotte
Kérogène
Kérogène
Messages : 26
Inscription : 11 nov. 2005, 02:28
Localisation : Marne

Re: retour d'expérience

Message par Blériotte » 07 janv. 2006, 17:28

J'ai réussi à en avoir une avec une fourche , il faut attendre sans faire de
bruit à coté d'une motte fraiche et dès que ça bouge (on peut attendre des
heures) d'un coup vif et précis embrocher la maudite bestiole.


Les taupes c'est sympa, c'est pas génant au jardin et ça bouffe un maximum de parasite sous la terre, en plus la terre des taupinière fait un merveilleux terreau à semis. Faut pas confondre avec les mulots qui bouffent tout. Les taupes c'est juste embêtant pour l'esthétique des pelouses mais au jardin franchement...
Blériotte

n.g
Charbon
Charbon
Messages : 250
Inscription : 01 déc. 2004, 23:25

Message par n.g » 08 janv. 2006, 18:02

Jeuf a écrit :Après, je sais pas ce qu'en dirait Bourgignon, je sais pas si j'ai mis à l'air libre des microbes qui supporte pas l'air
Les microbes anaérobies sont bien plus bas, pas de souci.
Jeuf a écrit :Je crains aussi avoir travailler pour rien : peut être qu'il suffit juste de pailler, sans retourner l'hebre
En effet ;). En fait le fait de pailler étouffe pas mal d'herbes en même temps que le sol s'ameublit, ce qui fait que les touffes récalcitrantes s'arrachent plus facilement après quelques mois de paillage, ce qui t'économisera du temps et des forces. Par exemple en terrain argileux un paillage d'automne donne une terre assez facilement travaillable pour planter des patates ou faire des buttes à la mi-mars (observation perso), peut-être que sur un terrain naturellement plus meuble (limoneux, sablo-limoneux...) il faut moins de temps. Pour le BRF à ce qu'on dit la meilleure époque d'épandage c'est en plein hiver, pour des plantations de mai (maïs, haricots, cucurbitacées, tomates, etc.).
kouack a écrit :1 il faut le "tue limaces"
Solution efficace et gratuite : le purin de limace.
kouack a écrit :2 le "tue pucerons"
Infusion d'ail, savon noir, infusion d'absinthe ou de tanaisie (perso j'essaierai cette dernière cette année si jamais j'ai des pucerons).
fabinoo a écrit :quelqu'un peut me trouver un nom français meilleur que serpe à long manche ?
Je crois qu'on dit un croissant, du moins si le fer a effectivement une forme de croissant de Lune.
Blériotte a écrit :Faut pas confondre avec les mulots qui bouffent tout.
Beaucoup de gens confondent aussi mulots et campagnols : les mulots sont roux, les campagnols sont un peu comme des rats en miniature. Les premiers ne pullulent jamais (j'en ai au jardin depuis quelques années, ils aiment bien se planquer dans des ourdis et y stocker des glands), les seconds sont paraît-il redoutables.

Geispe
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1550
Inscription : 09 mars 2005, 17:16
Localisation : Vosges du Nord

Message par Geispe » 08 janv. 2006, 18:23

je sens que je vais encore me faire remarquer mais mon agriculture à moi est non-violente : pas de taupe embrochée, pas de purin de limace ni de tue pucerons.
Mais un système qui à la longue permet à chacun d'avoir sa place : la taupe va voir ailleurs, les limaces sont tenues en respect et même collaborent en mangeant les mauvaises herbes et en fabriquant de l'engrais, et les pucerons ce sont les chrysopes et les coccinelles qui se chargent non pas de les exterminer mais de les tenir en respect.
Les campagnols aussi sont invités à aller voir là où ils ont le droit, et en tous cas ne prolifèrent pas.
Mais c'est une question de "menage (pas ménage) du jardin et de la culture et de routine : à la longue tout le monde a ses habitudes et çà marche tout seul. Mais il faut quelques années pour mettre cet équilibre/coopération en place.

Jeuf
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 3272
Inscription : 01 janv. 2005, 18:08
Localisation : Poitou

Message par Jeuf » 08 janv. 2006, 21:01

Pour le BRF à ce qu'on dit la meilleure époque d'épandage c'est en plein hiver, pour des plantations de mai (maïs, haricots, cucurbitacées, tomates, etc.).
bon, je m'achete mon broyeur début février, et je paille au BRF, si y'a pas de neige. En espérant pouvoir planter dès le printemps, donc. Il faudra voir si on a des résultat aussi miraculeux que ceux raconté sur http://www.onpeutlefaire.com/forum/inde ... =4293&st=0
Je pensais ausis nécessaire de retourner mes carré, pour décompacter la terre en-dessous (quel formidable outil, la fourche-bêche)
ce qui fait que les touffes récalcitrantes s'arrachent plus facilement après quelques mois de paillage,
Il faut enlever le paillage, arracher l'herbe, remmetre le paillage?
j'ai retourné des carré de terre, juste en espèrant que les racines et l'hebre se décompase...mais ça va faire court.
Solution efficace et gratuite : le purin de limace.
:shock:
écraser des limaces?
Beaucoup de gens confondent aussi mulots et campagnols : les mulots sont roux, les campagnols sont un peu comme des rats en miniature
J'ai on-ne-sait quel bestiole qui fait plein de petits trous, par endroit, dans la pelouse, on en trouve en plein d'endroits diférents assez éloignés...et ces bestioles bouffent les carrote et plein de racines de plantes dans jardin, en laissant des trous (haricots, persil...).Impossible de savoir quoi, et c'est bien ennuyeux Je n'aimerai pas perdre toute ma récolte à cause de ces bestioles.
Je crois bien qu'un jardin qui réussit, c'est une question de chance, qu'on a beau avoir une bonne terre, si on a le malheur d'avoir un champignon, un insecte, un mammifère(je parle pas des maladies, qui sont sensé laisser tranquille les plantes dans une bonne terre), tout est perdu, on meure de faim (s'il n'y a pas le système producitiviste à pétrole, en filet de secours)

Je ne suis pas non-violent comme Geipse, j'ai sans scrupule acheté un piège à rat qui se refermerai sur une de ces bestioles, pour l'identifier pour commencer. Pour l'instant, personne.
En bêchant aussi, je tue les bestioles que je soupçonne être des larve d'hannetons. Faut dire que c'est un spectacle particulièrement traumatisant de voir une petite bête se faire tuer par une grosse, avec un tel écart de rapport de force.

Geispe
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1550
Inscription : 09 mars 2005, 17:16
Localisation : Vosges du Nord

Message par Geispe » 08 janv. 2006, 21:29

J'ai on-ne-sait quel bestiole qui fait plein de petits trous, par endroit, dans la pelouse
c'est pratiquement toujours le campagnol :
sorte de souris brune à queue courte, museau obtu...yeux et oreilles petits qui fait beaucoup de trou et des sentiers (campagnol des champs) - (plus petit que le suivant) ou alors des trous et des buttes comme des taupinières (campagnol terrestre ou rat taupier)
C'est ce dernier qui fait parfois de gros dégatsdans les jardins.
Le piège à rat ne marchera pas bien, il me semble qu'il y a des pièges à campagnols... ou plus souvent du poison.
Mais en remuant la terre ils finissent par s'en aller car ils n'aiment pas trop les dérangements. Sinon chien, chat, chouettes et autres rapaces ou mustélidés (belettes).

n.g
Charbon
Charbon
Messages : 250
Inscription : 01 déc. 2004, 23:25

Message par n.g » 09 janv. 2006, 10:37

Pour les limaces, il y a des endroits où elles prolifèrent plus qu'ailleurs : climat doux et humide, paillage, sol argileux, herbe pas souvent tondue, haies. Quand on va les chercher le soir à la lampe torche en août et qu'il y en a 60 par jour, que dès qu'on plante des choux en septembre 90% se font dézinguer, même s'il y a quelques carabes pour bouffer leurs oeufs ils sont largement en sous-nombre, aussi des solutions radicales s'imposent, c'est le cas du purin de limace : on en ramasse plein, on les ébouillante et on laisse faisander ça une semaine au jardin avant d'arroser autour des plantations délicates (haricots et tous les crucifères notamment), ça pue le cadavre donc elles vont voir ailleurs. J'ai trouvé ça dans le bouquin "les limaces sous contrôle", Claudia Graber et Henri Suter, éd Terre Vivante.
La limace est un des seuls (le seul ?) ravageur qui est plus abondant dans un jardin qui a une terre riche en humus, profondément ameublie et couverte, et des haies, que dans un jardin travaillé à la motobineuse et au roundup. Autrement dit plus c'est bio, plus il y en a (en plus des autres facteurs mentionnés plus haut).
Aussi, les gastéropodes sont une bonne source de vitamine b12 dans le cadre d'une autonomie alimentaire sur une petite surface, c'est à dire forcément végétalienne ou quasi.
Pour d'autres parasites comme les pucerons ou les doryphores, un point crucial est ce qui fait qu'une plante attirera plus les parasites qu'une autre, en l'occurence le stress (pour ceux qui savaient pas : les plantes aussi peuvent stresser ;)).
Il a été montré (voir John Jeavons, How to grow more vegetables, éd Ecology Action) que les plantes stressées produisent plus de sucres et moins de protéines (certainement du fait d'une dépense énergétique accrue pour réagir au stress), et que cette forte concentration en sucres attire justement des parasites et ravageurs tels que pucerons, chenilles (les papillons étant attirés par l'odeur sucrée de la plante), doryphores etc. Ceci explique que des plantes poussant dans un sol ameubli et riche en bon humus sont moins sujettes à se faire parasiter, car les racines respirent mieux (sol aéré), elles peuvent pousser plus facilement et plus profondément (sol meuble), les apports en eau sont plus aisés (sol plus perméable donc l'eau pénètre plus profondément et en plus grandes quantités), et il n'y a pas de carence dans les apports en minéraux car l'humus permet le développement de toutes les bactéries nécessaires pour oxyder ou chélater les minéraux que les plantes absorbent.
Alwin Seifert, précurseur de l'agriculture bio et du compostage en Allemagne (voir son bouquin "cultivons notre terre sans poisons, ou l'art du compostage", éd Le courrier du livre) raconte comment des champs entiers de pomme de terre ont été ravagés par les doryphores ou bien par le mildiou (selon les années), et ce juste à côté de son jardin, où il cultivait des pommes de terre sur un sol très ingrat mais avec du compost, et où il n'a trouvé aucun doryphore et un ou deux pieds atteints par le mildiou parmi environ 300.
Jeuf a écrit :Je pensais ausis nécessaire de retourner mes carré, pour décompacter la terre en-dessous (quel formidable outil, la fourche-bêche)
Mieux vaut ameublir sans retourner, c'est à dire une fois planté ta fourche-bêche tu sépares une motte (il suffit de basculer légèrement le fourche-bêche en arrière) et tu l'émiettes, plutôt que de la retourner. C'est mieux pour le sol, et moins crevant et plus rapide pour toi.
Jeuf a écrit :Il faut enlever le paillage, arracher l'herbe, remmetre le paillage?
Non, juste arracher ce qui dépasse du paillage (en faisant attention de bien sortir les racines, notamment pour le liseron), sous le paillage il n'y a plus d'herbe vivante.

Perchou
Goudron
Goudron
Messages : 108
Inscription : 11 juil. 2005, 18:14
Localisation : Drôme

Message par Perchou » 09 janv. 2006, 18:19

Le liseron est une adventice d'été. Donc, Jeuf risque d'être embêté par d'autres plantes avant cela. Si ton terrain était cultivé avant, tu n'auras pas trop de difficultés à maîtriser les mauvaises herbes. Par contre, si cet hiver tu es en train de défricher, et en particulier un terrain bien pourvu en graminées, tu vas passer pas mal de temps à désherber. En particulier si il y a beaucoup de vivaces. L'exemple du chiendent est frappant et sa réputation n'est pas surfaite. Le paillage ne l'arrêtera pas. Les rhizomes, pleins de réserves lui confèrent une très forte résistance. L'année dernière, j'ai "retourné" une vieille friche avec en majorité du chiendent (pas de l'agrostis !). J'ai essayé plusieurs méthode pour m"en débarrasser. Il est passé à travers un paillage dense d'herbes sèches de 15 cms d'épaisseur. J'ai laissé une tôle en ferraille par terre pour le couper de la lumière depuis septembre. J'ai regardé ce week-end. Résultat, il a jauni un peu mais n'est pas mort et est prêt à repartir au moindre rayon de soleil. La meilleure solution que j'ai trouvé c'est une rotation très rapide des cultures avec un travail avec des outils à dents plusieurs fois dans des sens différents à chaque interculture. La dernière fois (septembre) j'ai semé un engrais vert derrière. Pour l'instant, l'engrais vert domine et je n'ai pas trop de soucis avec le chiendent. Mais j'y ai paser quelques heures quand même. Et il faut voir ce que ça va donner au printemps (aïe aïe aïe...).
En cas de culture longue (choux, poireaux), le mieux est de sarcler avec un outil à dents pendant la culture. Il est alors difficile de laisser un couvert. Mais presque n'importe quel couvert se fait étouffer par du chiendent. A ce moment là, ça peut être le chiendent le couvert. A condition de le contenir et de le déraciner de temps en temps. Sinon, il va à nouveau accumuler des réserves et balancer des rhizomes et c'est reparti pour un tour d'arrachage !
Pour les cultures type céréales, semées à la volée ou en rangs serrés, il ne reste qu'à espérer que le chiendent ne soit pas trop méchant et à ramasser les quelques épis maigrichons qui auront réussi à pousser.

Bon d'accord, j'envisage le pire ! Car après quelques cultures, le chiendent finit quand même par devenir plus rare. Il faut alors veiller à ne pas le laisser refaire ses réserves et ne pas fractionner ses rhizomes.

Et puis les autres vivaces ne sont pas forcément aussi terribles ! Quant aux annuelles, dans des rotations rapides, quelques faux semis bien éxécutés permettent de diminuer le stock de graines significativement, tout en minéralisant un peu d'humus certes (mais c'est ça qui fait la fertilité d'un sol en bio), mais sans forcément diminuer le taux de matière organique et en tout cas en entretenant une très forte activité biologique dans le sol; ce qui est un des principes de base de l'agriculture biologique.

a propos des annuelles, il faut savoir qu'elles n'apparaîssent pas toutes en même temps. Certaines poussent par temps froid et humide. Leur levée a lieu à partir de février-mars : bourse à Pasteur, cardamine, pâquerettes, trèfle blanc, etc...
D'autres attendent de conditions plus chaudes pour se manifester, vers mai-juin : liseron, mercuriale, renouée, pourprier, etc...
Donc, un faux semis de fin mars (par exemple) ne détruira pas des annuelles plus thermophiles. On risque alors d'avoir des soucis pendant l'été. Par contre, Si on plante des poireaux après les avoir semés en pépinière, on peut faire un faux semis au printemps (suivi de radis ou de petits pois p.ex) et après les petits pois, refaire un faux semis avant de planter les poireaux (juin) en place. De cette façon, on agit sur toutes les catégories d'annuelles. Bon ce n'est q'un exemple, tout dépend de ce qu'on cherche à faire. Mais c'est bon à savoir...

Pour les limaces, j'ai testé la bière en coupelles semi-enterrées. Par temps de pluie, ça marche d'enfer ! :D

Jeuf
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 3272
Inscription : 01 janv. 2005, 18:08
Localisation : Poitou

Message par Jeuf » 09 janv. 2006, 18:52

:cry: :cry: J'ai cassé le manche de ma fourche-bêche! :cry: :cry:


Sinon, le jardinnage avec Perchou semble beaucoup moins facile qu'avec n.g. Heureusement, j'ai pas de chiendent..ni liseron...mais plein d'autres plantes que je ne sais pas nommer, avec des racines plus ou moins grosses.

Pour les une ou deux dizaines de m² qu'il me reste, de tout façon, je vais tester le biointensif, en enlevant carrément les 10 premiers centimètres de terre plein de racines (je ferai un muret de terre avec les blocs!), en quadru-bêchant desssous, qui semble être de la bonne terre, en paillant le tout au BRF, en plantant serré comme préconisé par Jeavons, j'espère que ça sera efficace.

Répondre