oleocene.org

phyvette a écrit :Le chantier est terminé , inauguration demain , la France compte dorénavant 601 toilettes sèches.

Super ! Je vais me retenir jusqu'à demain soir alors !

Qu'est-ce que je ne ferais pas pour aider les potes à faire leur compost.

Phyvette

Les toilettes sèches, c'est plutôt une bonne idée (à défaut d'être une idée récente), et pour le peu que j'en ai utilisé (principalement là où l'accès à l'eau pose problème, ils en mettent), ça n'est pas un trop gros sacrifice au confort (en fait, sacrifice quasi-inexistant), mais je me pose quand-même une question:

Dans les endroits à forte densité de population, est-ce que l'utilisation de toilettes sêches ne peut pas conduire à une augmentation des maladies?

Désolé si cette question a déjà été posée, je n'ai pas lu tout le fil.

Tanguy, il faudrait préciser de quel système de toilettes sèches tu parles.

Dans le cas d'un TLB (Toilette à litière biomaîtrisée) et d'une forte densité de population les gens n'auront pas la possibilité de vider leur seau dans leur tas de compost du bout du jardin, il faudrait dans ce cas que la communauté organise un service de collecte et de compostage.

Si le processus est correctement géré, tous les agens pathogènes sont détruits, il n'y a en théorie (d'après Jenkins) aucun problème a utiliser un système à TLB dans un hôpital par exemple.

Notre système actuel résoud le problème des maladies par l'adjonction de chlore, ce qui ne va pas sans générer divers problèmes.

Pour les néo-ruraux c'est pas simple de s'adapter a la décroissance.

Phyvette

Bôf...
J'avais déjà vu le dessin (passant dans un fanzine art & essai pour la sortie du film de P. Carles), mais visiblement le mec qui l'a fait n'a aucune idée de ce que sont des toilettes sèches...

Donc après faudra pas s'étonner si y'a des détracteurs....

L'année dernière, j'ai essayé trois toilettes alternatives : 15 jours dans la fôret landaise, avec de la terre pour combler le trou (être au milieu de la nature en train de faire ses besoins avec les petits oiseaux qui sifflotent, quel luxe !) ; 15 jours en Limousin, avec de la grosse sciure ; un mois en préalpes drômoises avec de la paille (alors là, bonjour le paysage, avec un super couché de soleil, mais vive le vent !).

Les toilettes avec la paille servent à faire du compost, qui sera utilisé sur des arbres fruitiers je suppose.

J'aime beaucoup l'idée de système urbain de récupération des excréments "biomaîtrisés" (mort de rire !), seulement il faudrait de l'énergie pour acheminer combien de tonnes de sciures/copeaux de bois vers les foyers démographiques. La transition est envisageable sur le long terme selon moi, en commencant par les campagnes.

Je pourrais installer un dispositif dans mon jardin mais il est détaché de la maison donc c'est un peu contraignant quand il neige comme aujourd'hui.

Loup Espiègle a écrit :J'aime beaucoup l'idée de système urbain de récupération des excréments "biomaîtrisés" (mort de rire !), seulement il faudrait de l'énergie pour acheminer combien de tonnes de sciures/copeaux de bois vers les foyers démographiques.

Combien d'énergie utilisons-nous, en milieu urbain, pour y amener de l'eau potable, la souiller de nos excréments, puis la nettoyer ?
Amener un peu de litière, composter et utiliser localement en généralisant la permaculture urbaine me semble, à vue de nez, moins gourmand en énergie. De plus, en y réfléchissant sérieusement, on trouverait sûrement à fabriquer localement une litière en valorisant d'autres déchêts.
C'est sûr que ça demande un gros effort de réorganisation, mais rien d'impossible.

La solution ne serait pas plutôt d'utiliser de l'eau de pluie (avec des toilettes standards) ? Dans des régions comme la Normandie et la Bretagne, j'imagine que la quantité de pluie peut répondre au besoin d'eau pour les toilettes, non ?

Orion a écrit :La solution ne serait pas plutôt d'utiliser de l'eau de pluie (avec des toilettes standards) ? Dans des régions comme la Normandie et la Bretagne, j'imagine que la quantité de pluie peut répondre au besoin d'eau pour les toilettes, non ?

@Orion
Ce n'est pas qu'un problème d'eau potable du réseau. Il convient d'envisager la dépollution de ce que tes 10 litres d'eau de pluies va entraîner avec elle vers une station d'épuration , qui utilise de l'énergie pour séparer ce que tu mélanger.

Au bilan avec des TS tu n'utilise pas d'eau , certes mais le bonus outre le fait de supprimer l'étape du retraitement , tu récupère une matière première riche en azote additionnée de sciure riche en carbone , compostée avec des tontes de gazon ou tout déchets ménager biodégradable ( 2ème bonus , moins de ordure aux poubelles ) tu obtient en qq mois un excellant compost pour faire de la culture sans engrais chimiques (3ème bonus économie de gaz naturel ) .

Tu vois c'est un procédé a multiples avantages et sans inconvénients majeurs, même l'été quand il ne pleut que très peu .

Phyvette

Oui enfin moi je parlai des (grandes) villes.

Parce que entre distribuer la litière en camion et la reprendre ça a aussi un coup énergétique.

Goupil666 a écrit :C'est sûr que ça demande un gros effort de réorganisation, mais rien d'impossible.

T'as trop raison !

Je viens de me plonger dans un vieil ouvrage consacré à l'agriculture, édité en 1910. Je ne peux m'empêcher de vous citer le passage sur les engrais constitués par les "déjéctions humaines" ! Vous verrez à la lecture de ce texte que les anciens, ils faisaient les choses avec BON SENS, pas comme nous qui faisons nos besoins dans l'eau potable

Déjections humaines. - Les matières de vidanges sont des engrais très riche en azote et en acide phosphorique. Leur richesse est d'autant plus considérable que l'alimentation de l'homme qui les produit est meilleure, et que la viande y entre pour une plus forte proportion. Il résulte des reherches d'un grand nombre de chimistes qu'un homme produit annuellement en moyenne :
déjections solides...poids total : 48,5 kg dont 0,8 kg d'azote, 0,6 kg d'acide phosphorique et 0,26 kg de potasse
déjections liquides..poids total : 438 kg dont 4,4 kg d'azote, 0,66 kg d'acide phosphorique et 0,81 kg de potasse.
Ces quantités équivalent (note : du verbe équivaler, qui n'est plus utilisé semble-t-il) à environ 1 200 kg de fumier de ferme, et l'engrais produit par 20 personnes suffirait à fumer normalement un hectare. La valeur totale en argent des déjections humaines produites par la population de la France s'élève à plus de 300 millions. La masse de ces matières obtenue dans les campagne est faible, relativement à celle qui s'accumule dans les villes, et dont celles-ci sont obligées de se débarasser à tout prix. Lorsqu'elles les renvoient à la culture, l'apport ainsi fait à celle-ci compense en partie les pertes qui résultent pour elle de l'exportation des élements fertilisants du sol sous forme de matières alimentaires. La négligence avec laquelle trop souvent on recueille les vidanges est, pour notre territoire rural, une cause sérieuse d'appauvrissement. On ne saurait s'élever assez contre le système adopté par certaines cités, qui consiste à se débarasser par n'importe quel moyen des excréments humains sans en faire bénéficier l'agriculture ni en tirer profit elles-mêmes. C'est déjà trop des pertes résultant de la dissémination des matières fécales, des infiltrations des liquides à travers les parois des fosses mal conditionnées, enfin de la fermentation des urines, qui permet la volatilisation des gaz fertilisants, sans ajouter encore volontairement à ces pertes.
Si, dans les villes, les systèmes employés pour recueillir les déjections humaines sont aussi nombreux que variés, il n'en est pas de même dans les campagnes. Souvent on établit les cabinets d'aisances directement au-dessus du tas de fumier. Cette pratique est peu recommandable, parce que les déjections ne s'incorporent pas régulièrement à la masse. Il est préférable de les faire arriver dans la fosse à purin, où elles se délayent en perdant une grande partie de leur odeur repoussante. Dans le cas où l'on fait emploi des fosses fixes ou mobiles, il est bon, pour faciliter la manipulation des matières excrémentielles, d'y mélanger des substances absorbantes, telles que terre, paille, tourbe, tannée, etc. On peut aussi les désinfecter à l'aide du sulfate de fer, des sels de zinc, de l'acide phénique, du plâtre cuit, etc.
[...]

C'est n'importe quoi cet article !!

Ces quantités équivalent (note : du verbe équivaler, qui n'est plus utilisé semble-t-il)..

le verbe, c'est equivaloir !

bon bien sur , pour le reste, c'est bien évidemment du bon sens....

Note le procédé Haber-Bosch de synthèse chimique de l'ammoniac a été mis au point entre 1906 et 1910. Apres plus personne ne s'est soucié de la récupération de l'azote animal.

http://wiki.oleocene.org/index.php/Engrais_azotés

Note sur la figure tragique et paradoxale de Franz Haber, un chimiste juif, allemand nationaliste, qui a mis au point.... l'ypérite et le Zyklon B !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fritz_Haber

Les matières de vidanges

L'article parle de vidange, car au XIX ème siècle le tout-à-l'égout n'étant pas généralisé les beaux immeubles bourgeois Haussmannien disposés dans les caves de fosses de récupérations des matières. Elles étaient vidées périodiquement par des professionnels " les vidangeurs ".

La valeur totale en argent des déjections humaines produites par la population de la France s'élève à plus de 300 millions.

Cette réflection ne peut que faire penser a une citation de Coluche.

"si la merde valait quelque chose les pauvres n'auraient pas de trou du c*l "

[HS on) une autre pour la bonne bouche.

"La hausse du pétrole entraîne des inquiétudes chez les handicapés moteurs."

[/HS off]

Phyvette

GillesH38 a écrit : le verbe, c'est equivaloir !

Et une image pour Gilles ! Désolé mais je ne trouvais pas le verbe, j'ai regardé dans un vieux dico enyclopédique.

oleocene.org

A nous les belles toilettes sèches