Visite d'une ferme bio

Comment mettre en pratique la décroissance et vivre dans un monde sans pétrole (les «travaux pratiques» en somme : artisanat, nourriture, etc)

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Geispe
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Message par Geispe » 25 sept. 2005, 16:25

Je pense que l'on reservera dans un futur proche le pétrole aux agriculteurs et la vente de pétrole aux particuliers sera restreinte nécessairement.Le tourisme va chuter alors nécessairement.Il faudra trouver d'autres activité aux nouveaux chômeurs...
c'est du provisoire, donc puisque le pétrole diminue pour finir par s'arrêter.
Les biocarburants, quant à eux sont indirectement dépendants d'une société qui tourne au pétrole donc ils ne feront pas long feu.

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Message par Geispe » 25 sept. 2005, 16:26

c'est qui qui me traite de brute lourde ?

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Eric
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Message par Eric » 25 sept. 2005, 16:32

Geispe a écrit :c'est qui qui me traite de brute lourde ?
La réponse est -> ici <- :-P.

Perchou
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Message par Perchou » 15 oct. 2005, 17:03

Je ne suis pas sûr que l'agriculture du 22ème siècle ressemble à celle du 19ème. Entre temps, on a appris beaucoup de choses sur le fonctionnement du sol et les moyens d'augmenter sa fertilité. On a appris beaucoup de choses qui techniquement ne sont pas appliquées car économiquement ininteressantes.
Mais le travail ne sera pas uniquement manuel. On risque de retrouver les joies de la traction animale. Dans un premier temps, cela risque d'être un peu difficile car il ne reste presque plus de chevaux ou de boeufs de trait et les chevaux qui restent font du gras, se balladent le dimanche ou ne servent que pour la boucherie. En plus, il n'y a plus beaucoup de gens qui savent dresser un cheval au travail agricole ou qui maîtrise la bourrellerie agricole. Mais à long terme, ça reviendra...
On pourra peut-être aussi utiliser des énergies nobles pour les travaux particulièrement durs ou fastidieux : le battage, la coupe de bois d'oeuvre, etc...
Concernant le maintien de la fertilité des sols, la fin du pétrole -si elle intervient à temps- risque bien de sauver des millions et des millions d'hectares de sol (par contre le réchauffement va en stériliser des millions aussi). Car l'exploitation occidentale actuelle des sols est en train de détruire la matière organique donc la structure qui lui assure une porosité, une perméabilité qui elles mêmes permettent au sol d'être vivant. Ce sont ces organismes qui, aidés des colloïdes assurent la minéralisation de cette matière organique et sa fixation ou sa mise à disposition des plantes. De plus, les matières actives parfois très rémanentes utilisées nuisent également au fonctionnement du sol en limitant le développement des champignons, des acariens et même de la macrofaune. Par exemple une étude a montré l'impact du glyphosate (Round Up) sur le nombre de vers de terre par mètre cube de terre.
Nos sols se sont constitués depuis la dernière glaciation. Ils constituent donc presque une ressource non renouvelable et nous sommes en train de les détruire en quelques décennies. Et les changement climatiques à venir ne vont pas nous aider à les réparer.
Bref, avec nos connaissances sur le compostage, sur la vie en surface et sur le non labour, il sera possible d'améliorer les rendements par rapport à ceux d'avant les engrais et de diminuer la pénibilité de la préparation du lit de semence.

Pour résumer, je pense que la déplétion du pétrole est une bonne chose en matière d'agriculture car elle va nous obliger à adopter des pratiques beaucoup plus pérennes que celles qu'on a avec le pétrole. Pratiques qu'on aurait jamais changé de nous même.
Cela ne veut pas dire que cela va être facile mais cela va dans la bon sens : le maintien de la fertilité du sol.

fabinoo

Message par fabinoo » 15 oct. 2005, 17:37

Moi aussi, il m'arrive parfois d'imaginer un monde dans lequel la plus haute technologie serait utilisée de manière parcimonieuse, en harmonie avec la nature et l'homme.
On n'y verrait que quelques véhicules avec des motorisations vraiment propres pour transporter ce qui ne pourrait vraiment pas être consommé sur le lieu même de production, les gens se promèneraient sur des vélos ultra-légers en matériaux composites, le tourisme n'existerait plus, mais tout le monde partirait en voyage une ou deux fois dans sa vie pendant de longs mois et vivrait la vie des peuples qu'il visiterait, l'agriculture utiliserait l'espace avec intelligence, réservant de grandes surfaces à la vie sauvage, et cultivant de préférence les aliments les plus sains, en préservant, voire améliorant les sols, où chacun partagerait sa vie entre des activités manuelles, intellectuelles et spirituelles...
Et puis en général, le réveil sonne.

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Message par AJH » 15 oct. 2005, 17:57

Eric a écrit : La réponse est -> ici <- :-P.
pour ma part je trouve pas ça terrible, mais enfin, c'est pas moi le gestionnaire :-D
Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée ( Victor Hugo )
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Message par mahiahi » 06 nov. 2005, 15:13

Excellente section!
Je suggère à tous les employés du Tertiaire (à part les religieux, et à quelques ouvriers du Secondaire) de cultiver leurs compétences dans l'alimentation ou l'artisanat : comme il est un peu prétentieux de vouloir se transformer en paysan, essayez de vous trouver une place dans une société pauvre, mais encore industrialisée (pour ceux qui , comme moi, envisagent un déclin qui dure quelques années)

A tout hasard, je fais mon propre pain, mais j'ai bien conscience que c'est insuffisant pour me transformer en boulanger ; par contre je suis prêt à dépanner quiconque serait intéressé.
Si quelqu'un ici a des compétences de potier, ça pourrait aussi servir ;-)
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Message par Cassandre » 06 nov. 2005, 16:31

Oui, mais quel est ton métier, et comment est-il « adaptable » ?

Personnellement je fais un métier sur ordi, et complètement soumis à la croissance, mais ne remercierai jamais assez mes profs de m'avoir appris à la « vieille école » à travailler à la main ! :-D
regarder Oléocène
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Message par mahiahi » 06 nov. 2005, 17:24

Moi je suis informaticien et ça n'est pas adaptable :-D donc il vaut mieux miser sur une reconversion (de toutes façons, l'informatique en est déjà une)
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Message par Perchou » 11 nov. 2005, 11:43

bon moi ça va, je suis déjà paysan... :-D

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Message par Geispe » 11 nov. 2005, 12:09

bon moi ça va, je suis déjà paysan...

c'est un bon atout. c'est comme moi.
alors reste à réfléchir à diverses questions (seulement si l'on est convaincu de la future absence de pétrole) : dans quelle mesure restes-tu dépendant du pétrole (mécanisation, engrais et traitements, semences)
mais aussi pour ce qui est des autres besoins dans la vie quotidienne.
et ensuite il faut se préparer à jouer l'animateur, le conseiller, et l'arbitre, pour en cas de chaos, recevoir, conseiller, éventuellement organiser tout le travail pour la masse des citadins qui vont se ruer chez les paysans des campagnes quand il n'y aura plus rien en ville. (outils, logement, casse-croûte)

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Message par Perchou » 11 nov. 2005, 13:34

Animateur, conseiller, arbitre... Tout ça ?

Et en plus de cultiver et d'élever ?

Sans tracteur ?

Et tout ça dans un contexte de désorganisation qui risque de déstabiliser toutes les filières ?

Déjà qu'en temps d'abondance de pétrole et de stabilité sociale, les journées sont bien remplies (pour un revenu pas toujours au rendez-vous doit dit en passant)...

Ca risque d'être chaud ! J'adore parler de mon métier et partager ma passion et je donnerai des coups de main très volontier mais animateur, arbitre, je ne sais pas faire.

Autre idée qui n'a rien à voir, il faudra aussi des artisans genre bourreliers, forgerons pour réparer les outils agricoles de traction animale qui pourrissent dans les fermes...

Aller Mahiahi! Ca te dirait d'être forgeron ? Ou alors Maréchal-ferrant ?

Ou cordonnier, ou réparateur de vélos...
Le problème c'est que tout ça c'est que des métiers dont on vit difficilement aujourd'hui mais qui risquent de trouver un regain d'intérêt plus tard. Alors quand sauter le pas ? A quel moment cela deviendra vraiment possible ? C'est pas évident. Faut il galérer pendant plusieurs années pour être opérationnel tout de suite lorsqu'il le faudra au risque que ce changement n'arrive pas. Ou faut il être opportuniste et s'y mettre au dernier moment au risque que ce soit trop tard si une crise brutale déstabilise la société sans crier gare (cela reste relatif)...

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Message par Geispe » 11 nov. 2005, 14:19

Ou faut il être opportuniste et s'y mettre au dernier moment au risque que ce soit trop tard si une crise brutale déstabilise la société sans crier gare (cela reste relatif)...
il faut être un peu schizo et tout en vaquant à ses occupations "ici", se préparer (p.ex. sous forme de loisirs) à des activités indispensables "là-bas"... c'est un peu comme çà que je fais.

Rappel et avertissement :-) : dans ma vision du scénario il n'y aura dans l'immédiat ni "métier" ni "revenu" : c'est comme si tu te posais la question du métier et du salaire de Robinson Crusoé... après le pétrole nous serons simplement soixante millions de Robinsons rien qu'en France. Mon scénario prête presque toujours à critique comme quoi il est apocalyptique ou délirant... et pourtant il ne prévoit simplement que l'absence définitive de pétrole dans le paysage... et par ailleurs qu'on va très bien s'en sortir en retroussant les manches.

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Message par Perchou » 11 nov. 2005, 17:54

C'est vrai que les notions de "métier" et de "revenu" sont liées à notre société. Si tout ce qu'on connaît s'effondre cela va tout remettre en cause. Donc ces notions vont changer mais je ne pense pas qu'elles vont disparaître.
Car sur les 60 millions de Robinsons que nous serons, tout le monde ne fera pas tout. Nous serons beaucoup moins spécialisés soit, mais que ce soit par envie, par compétence ou par défaut, il pourrait y avoir une spécialisation dans certaines tâches puis échange des produits ou des services. Avec ou sans monnaie (je ne sais pas ce qu'il resterait de notre monnaie...). Mais que ce soit par du troc ou par un échange de monnaie cela permettrait une vie meilleure. Par exemple, je fais pousser un peu plus de blé et j'échange deux sacs avec le meunier contre un sac de farine. Celui ci échangera un des deux sacs de blé contre une paire de chaussures, etc...
Les échanges n'ont pas attendu le pétrole pour exister. Je pense donc que les flux seront beaucoup plus faibles (par moins de spécialisation) mais existeront quand même. La notion de métier s'introduit donc. Quant à celle du revenu, elle est évidemment liée à l'existence d'une monnaie...

Pour l'heure, je fais un peu comme toi, je cherche à préparer une éventuelle crise de ce genre "au cas où". Par exemple, j'essaie d'atteindre l'autonomie alimentaire en me passant le plus possible de mécanisation et d'engrais.

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Message par Geispe » 11 nov. 2005, 18:08

Pour l'heure, je fais un peu comme toi, je cherche à préparer une éventuelle crise de ce genre "au cas où". Par exemple, j'essaie d'atteindre l'autonomie alimentaire en me passant le plus possible de mécanisation et d'engrais.
je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire - comme on ne sait pas ce qui va arriver et quand... être prêt à tout : je pratique constamment un petit jeu, pour ma part... chaque geste de ma vie quotidienne je me pose la question et me transpose dans la situation "en cas d'absence de pétrole je ferais comment ?" çà soulève beaucoup de questions...

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