L'Irak

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 23 août 2022, 00:21

Pétrole et reconstruction, la relation en béton entre la Chine et l'Irak

AFP•22/08/2022

Riche en pétrole mais pauvre en infrastructures, l'Irak devient l'une des places fortes de la Chine, faisant même tanguer la position privilégiée des Occidentaux dans le pays en construisant à tour de bras, au risque de piéger Bagdad dans la dette.

Présente en Irak depuis longtemps, la Chine y a récemment diversifié ses projets alors que bondissaient ses propres besoins énergétiques.

Après 40 ans de guerres, l'Irak a "un besoin pressant d'investissements étrangers, en particulier dans le domaine des infrastructures énergétiques", relève John Calabrese du Middle East Institute à Washington.

La Chine s'est engouffrée dans la brèche: elle est devenue le premier importateur de brut irakien et capte désormais 44% des 800.000 barils de pétrole exportés chaque jour par Bagdad, selon Muzhar Saleh, conseiller du Premier ministre.

Dans le sud de l'Irak, le chinois Petrochina exploite le champ pétrolier de Halfaya aux côtés du français TotalEnergies et du malaisien Petronas.

Et "la Chine n'en est qu'à ses débuts", insistait récemment son ambassadeur Cui Wei alors que les échanges commerciaux ont dépassé les 30 milliards de dollars en 2020, selon l'ambassade de Chine.

Ces échanges incarnent "l'ambition chinoise d'exposer son potentiel, de lustrer son image et de s'ancrer solidement dans un pays dominé par l'Occident, en particulier les Etats-Unis", souligne M. Calabrese.

- "La Ceinture et la Route" -

L'Irak est l'un des partenaires de Pékin dans son méga-projet "la Ceinture et la Route" qui vise à développer les infrastructures terrestres et maritimes pour mieux relier la Chine à l'Asie, l'Europe et l'Afrique.

Mais les Occidentaux voient dans cette initiative un outil d'influence de la Chine sur les pays pauvres. Ils lui reprochent notamment de les inciter au surendettement, soupçonnent des pratiques de corruption et dénoncent le non respect des droits humains.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères assure à l'AFP que "la Chine a activement participé à la reconstruction de l'économie irakienne". Bagdad, poursuit-il, est un "partenaire important" dans "la Ceinture et la Route".

Au sein de ce méga-projet développé dans 21 pays arabes pour des milliards de dollars, l'Irak est resté "le troisième partenaire le plus important" de la Chine dans le domaine de l'énergie entre 2013 et 2022, note Christoph Nedopil du Centre pour la finance verte et le développement de l'université Fudan à Shanghai.

Pour profiter de la manne de la construction d'infrastructures, la Chine a signé en 2019 avec l'Irak un accord éloquemment baptisé "Pétrole contre construction".

A Nassiriya (sud), par exemple, le groupe Power China construit une école. C'est l'une des deux entreprises chinoises sélectionnées par Bagdad --avec Sinotech-- pour construire en deux ans un millier d'écoles. A terme, 8.000 école et un aéroport doivent voir le jour.

- Cours de mandarin -

Les projets de "Pétrole contre construction" sont payés par l'Irak grâce à la vente à la Chine de 100.000 barils de pétrole par jour.

Les revenus qui en découlent doivent impérativement servir à financer des projets élaborés avec des entreprises chinoises.

Les compagnies chinoises doivent, en échange, employer des entreprises irakiennes qui "fournissent main d'oeuvre et matières premières", explique Haider Majid, porte-parole du secrétariat du Premier ministre irakien.

Mais Yesar Al-Maleki, chercheur au Middle East Economic Survey, met en garde: "la plupart de ces sous-traitants ne sont pas très connus". Et d'évoquer "des rumeurs sur leurs liens avec la politique et donc des risques de corruption".

Le risque, poursuit-il, est que les Irakiens "abusent" de "Pétrole contre construction" pour des "projets inutiles". "Ils se retrouveraient endettés, comme de nombreux pays africains", dit-il.

La Chine attire aussi des Irakiens désireux d'y faire des affaires. L'Association d'amitié irako-chinoise l'a bien compris: depuis peu, elle propose des cours de mandarin.

Sajjad al-Kazzaz, un enseignant, a appris la langue en étudiant en Chine. "En rentrant à Bagdad, je me suis rendu compte que beaucoup de gens voulaient apprendre le chinois", explique-t-il.

La majorité de ses élèves sont des hommes d'affaires, à l'instar de Laith Ahmed qui importe des appareils électroniques de Chine.

"Quand j'y vais, j'ai du mal à communiquer car la plupart des Chinois ne parlent pas anglais", explique-t-il à l'AFP.

Alors, sans attendre, il s'est mis au mandarin. Un investissement déjà rentable, dit-il, car "les produits chinois inondent le marché irakien".
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 3b51664070

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 25 sept. 2022, 21:40

Irak: une nouvelle raffinerie pour réduire les importations de carburant

AFP le 25 sept. 2022

L'Irak a lancé dimanche les essais dans une nouvelle raffinerie de pétrole, un projet qui doit aider le pays pourtant riche en or noir à réduire largement ses importations de carburants, ont annoncé des responsables.

Le ministre du Pétrole, Ihsan Ismaïl, a annoncé dans un communiqué le coup d'envoi des "opérations d'essai des unités de production à la raffinerie de pétrole de Kerbala", dans le centre de l'Irak.

Le projet permettra à terme de raffiner 140.000 barils par jour (bpj), "contribuant en un court laps de temps à réduire les importations et à couvrir la consommation locale" de carburants, notamment l'essence et le diesel, selon le communiqué.

La production de dérivés pétroliers débutera véritablement début 2023, avait auparavant annoncé le ministère.

Deuxième pays de l'Opep, l'Irak exporte en moyenne 3,3 millions de barils de brut par jour. Avec ses immenses réserves d'hydrocarbures, l'or noir représente plus de 90% de ses revenus.

Dans un pays ravagé par des décennies de guerres et de conflits, où mauvaise gestion publique et corruption endémique ralentissent les efforts de reconstruction et l'exécution de réformes, l'Irak, malgré son immense manne pétrolière, attend encore la concrétisation de grands projets d'infrastructures.

"La raffinerie de Kerbala fournira une vingtaine de dérivés pétroliers, en particulier de l'essence à indice d'octane élevé", a indiqué un porte-parole du ministère du pétrole, s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Il s'agit de "la première raffinerie dotée d'une telle capacité de production à être construite depuis les années 1980", a-t-il précisé à l'AFP.

La raffinerie produira neuf millions de litres d'essence par jour, soit "plus de la moitié" des 15 millions de litres importés par l'Irak, a indiqué à l'AFP Ihsane Moussa Ghanem, adjoint au directeur de l'agence irakienne de distribution des produits pétroliers.

Le pays, qui dispose de trois raffineries en service, produit déjà localement la moitié de ses besoins quotidiens, soit environ 30 millions de litres, et importe le reste, a-t-il précisé.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ant-220925

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 05 oct. 2022, 09:13

En Irak, la "sobriété" énergétique redoutée par l'Europe, on vit déjà avec

AFP le 05 oct. 2022

La précarité énergétique que l'Europe redoute cet hiver, Mohamed Jabr la vit depuis des décennies. Dans son Irak aux infrastructures ravagées par les conflits, pour avoir de l'électricité en continu on a recours au système D.

Depuis plus de 20 ans, générateurs de quartier et groupes électrogènes privés vrombissant dans toutes les rues du pays entre quatre et dix heures par jour durant les pics de consommation estivaux, reconnaît le ministère de l'Electricité.

"Sans les générateurs, tout l'Irak serait dans le noir", résume M. Jabr, retraité de 62 ans, dans son appartement du quartier pauvre de Sadr City à Bagdad.

"Ils nous fournissent l'électricité pour la télévision, le réfrigérateur, un rafraîchisseur d'air", poursuit cet ancien comptable de la fonction publique, qui paie 50 dollars par mois pour cette électricité d'appoint.

Précarité ou sobriété énergétique, délestages et pénuries d'électricité: avec la guerre en Ukraine, l'envolée des prix de l'énergie et les flux de gaz russe qui se sont taris, les Européens se préparent à une situation inédite.

Outre les réductions d'éclairage public, les particuliers sont invités à plafonner leur consommation, en baissant le chauffage et les températures de cuisson par exemple.

Des habitudes qui font déjà partie du quotidien des 42 millions d'Irakiens, dans un pays pourtant très riche en pétrole mais miné par les guerres et la corruption endémique.

Car les abonnements aux générateurs privés ne permettent pas toujours de faire fonctionner toute la maisonnée.

"Selon l'abonnement, un client peut se voir contraint d'éteindre le réfrigérateur pour pouvoir faire fonctionner le climatiseur", explique Khaled al-Chablawi, qui travaille depuis 13 ans pour un service de générateur fournissant de l'électricité à 170 foyers.

- "Maisons dans le noir" -

M. Jabr ne s'émeut pas de l'extinction de la tour Eiffel à 23H45 au lieu de 1H00. Ou des illuminations de Noël sur les Champs Elysées, qui seront éteintes chaque soir dès 23H45 au lieu de 2H00.

"C'est normal. Dans nos quartiers, en cas de problème technique, le secteur peut rester un jour ou deux sans électricité, le temps que ça soit réparé", ajoute l'homme au crâne dégarni.

Il se souvient comment, immédiatement après l'invasion américaine qui renversa Saddam Hussein en 2003, "les maisons étaient plongées dans le noir". Les bombardements avaient endommagé les infrastructures d'un secteur électrique déjà défaillant depuis la guerre du Golfe de 1991.

"On avait du courant deux ou trois heures (par jour) seulement", raconte-t-il. "Les gens avaient des générateurs individuels. Ils achetaient du carburant et ça fonctionnait un ou deux jours."

Aujourd'hui les délestages sont moins fréquents dès l'arrivée de l'automne. En été, avec des températures dépassant les 50 degrés, la pression augmente sur les générateurs --et les tarifs des abonnements grimpent.

Pour pallier les pénuries, qui ont donné lieu à des manifestations sporadiques à l'été 2021, l'Irak, très dépendant du gaz et de l'électricité de l'Iran voisin, cherche à diversifier l'approvisionnement et à augmenter sa production.

- "Revenir en arrière" -

Il produit désormais plus de 24.000 mégawatts (MW) par jour, selon le porte-parole du ministère de l'Electricité, Ahmed Moussa.

Un seuil "jamais atteint auparavant", ajoute-t-il. Mais pour éviter les coupures, il faudrait dépasser les 32.000 MW.

En attendant, en période estivale, la fourniture en électricité publique peut varier de 14 heures, 16 heures à 20 heures par jour, selon les régions, indique M. Moussa.

Sur une avenue de Sadr City, plusieurs groupes électrogènes privés se succèdent, gros moteurs et cuves de carburant dissimulés par un enclos en préfabriqués.

L'un d'eux alimente à lui tout seul 300 foyers et 300 boutiques.

Grimpant le long de poteaux, des câbles électriques courent dans tout le quartier.

Propriétaire d'un collège privé comptant environ 300 inscrits, Ali al-Aaraji, 58 ans, déplore les "sommes astronomiques" déboursées pour le générateur de son établissement. Environ 600 dollars par mois, dit-il.

"L'électricité est un problème éternel pour les Irakiens", regrette-t-il, fustigeant "l'occupation américaine".

Si "les Irakiens sont capables de supporter cette situation depuis trois décennies", il s'interroge sur les répercussions de la crise en Europe.

"La source de la prospérité économique, c'est l'énergie. L'Europe est déstabilisée", résume-t-il. "Ca va affecter leur économie, leur industrie, leur commerce. Ils vont revenir en arrière."
https://www.connaissancedesenergies.org ... vec-221005

nemo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 7446
Inscription : 11 oct. 2005, 03:46
Localisation : Limoges

Re: Le conflit Russo-Ukrainien.

Message par nemo » 15 nov. 2022, 10:46

GillesH38 a écrit :
15 nov. 2022, 09:54

les russes ont prouvé qu'ils savaient très bien se servir de la puissance d'internet pour manipuler l'électorat occidental quand ça les arrangeait, donc c'est pas du tout un problème civilisationnel où la Russie serait victime de la civilisation "blanche et chrétienne" (que par ailleurs elle prétend être la seule à défendre vraiment :lol: ). C'est simplement que sur ce coup là, c'est tellement indéfendable que leur stratégie de communication ne pouvait pas renverser une image si catastrophique au départ, alors que pour les ukrainiens, ils jouaient sur du velours, et ont facilement pu faire oublier les trucs pas très propres qu'on leur reprochait il y a quelques années (corruption, mouvements néo nazis, qui existent bel et bien, il ne faut pas se le cacher : c'est juste que ça ne justifie pas de mettre un pays à feu et à sang).
ça a jamais arrêter nos médias que les prétexte soient "indéfendable". C'est pas les exemples qui manquent sur ces 20 dernières années.
"Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre"
Saint Jean 8, 32
"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
Debord
"Aucun compromis sur les principes, toutes les adaptations sur le terrain."
Anonyme

Avatar de l’utilisateur
GillesH38
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 27230
Inscription : 10 sept. 2005, 17:07
Localisation : Berceau de la Houille Blanche !
Contact :

Re: Le conflit Russo-Ukrainien.

Message par GillesH38 » 15 nov. 2022, 10:57

Tu penses à quoi ces 20 dernières années ?
Si tu penses qu'il y a eu de la propagande et qu'elle a été efficace, ça prouve justement que ce n'était pas indéfendable et que de la propagande bien faite pouvait être efficace. Ce que je dis, c'est que ce n'est manifestement pas le cas pour les Russes pour arriver à "faire passer' leur guerre.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

nemo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 7446
Inscription : 11 oct. 2005, 03:46
Localisation : Limoges

Re: Le conflit Russo-Ukrainien.

Message par nemo » 15 nov. 2022, 11:09

GillesH38 a écrit :
15 nov. 2022, 10:57
Tu penses à quoi ces 20 dernières années ?
Si tu penses qu'il y a eu de la propagande et qu'elle a été efficace, ça prouve justement que ce n'était pas indéfendable et que de la propagande bien faite pouvait être efficace. Ce que je dis, c'est que ce n'est manifestement pas le cas pour les Russes pour arriver à "faire passer' leur guerre.
L'irak était indéfendable. C'est le contrôle des médias et la complicité des journalistes qui fait la différence pas le fait que l'Ukraine ce serait plus grave que l'Irak.
"Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre"
Saint Jean 8, 32
"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
Debord
"Aucun compromis sur les principes, toutes les adaptations sur le terrain."
Anonyme

Avatar de l’utilisateur
GillesH38
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 27230
Inscription : 10 sept. 2005, 17:07
Localisation : Berceau de la Houille Blanche !
Contact :

Re: Le conflit Russo-Ukrainien.

Message par GillesH38 » 15 nov. 2022, 13:23

nemo a écrit :
15 nov. 2022, 11:09
GillesH38 a écrit :
15 nov. 2022, 10:57
Tu penses à quoi ces 20 dernières années ?
Si tu penses qu'il y a eu de la propagande et qu'elle a été efficace, ça prouve justement que ce n'était pas indéfendable et que de la propagande bien faite pouvait être efficace. Ce que je dis, c'est que ce n'est manifestement pas le cas pour les Russes pour arriver à "faire passer' leur guerre.
L'irak était indéfendable.
bah on ne peut pas dire que la 2e guerre d'Irak ait été non plus un gros succès de la propagande américaine, même si on se restreint à l'Occident.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

nemo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 7446
Inscription : 11 oct. 2005, 03:46
Localisation : Limoges

Re: Le conflit Russo-Ukrainien.

Message par nemo » 15 nov. 2022, 17:54

GillesH38 a écrit :
15 nov. 2022, 13:23
nemo a écrit :
15 nov. 2022, 11:09
GillesH38 a écrit :
15 nov. 2022, 10:57
Tu penses à quoi ces 20 dernières années ?
Si tu penses qu'il y a eu de la propagande et qu'elle a été efficace, ça prouve justement que ce n'était pas indéfendable et que de la propagande bien faite pouvait être efficace. Ce que je dis, c'est que ce n'est manifestement pas le cas pour les Russes pour arriver à "faire passer' leur guerre.
L'irak était indéfendable.
bah on ne peut pas dire que la 2e guerre d'Irak ait été non plus un gros succès de la propagande américaine, même si on se restreint à l'Occident.
ça dépend ou. Chez les tazus une majorité des gens continuent de croire à la fable des "armes de destructions massives". En France évidemment vu le choix politiques qu'a fait le gouvernement c'est pas la même.
"Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre"
Saint Jean 8, 32
"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
Debord
"Aucun compromis sur les principes, toutes les adaptations sur le terrain."
Anonyme

Avatar de l’utilisateur
GillesH38
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 27230
Inscription : 10 sept. 2005, 17:07
Localisation : Berceau de la Houille Blanche !
Contact :

Re: L'Irak

Message par GillesH38 » 15 nov. 2022, 17:59

c'est sûr qu'il y a un effet national, la propagande russe est aussi sûrement plus efficace en Russie. Mais dans les deux cas je pense que le nombre de contestataires nationaux est non négligeable.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 27 nov. 2022, 11:19

Dans l'Irak à sec, un barrage menace d'engloutir villages et terres agricoles

AFP•27/11/2022

A 53 ans, Jamil al-Joubouri n'a jamais quitté son village du nord de l'Irak, où sa famille pratique l'agriculture depuis des générations. Mais un projet de barrage porté par les autorités pourrait bientôt engloutir sa maison et les obliger à partir.

Comme Jamil, des dizaines de milliers d'Irakiens sont menacés par le barrage de Maqhoul, que le gouvernement espère achever d'ici cinq ans sur le fleuve Tigre.

Dans un Irak mis à mal par trois années de sécheresse, considéré par l'ONU comme un des pays les plus vulnérables au changement climatique, les autorités défendent ce projet qui permettra, selon elles, de lutter contre les pénuries d'eau.

Toutefois des ONG dénoncent les répercussions néfastes sur une trentaine de villages --soit 118.000 personnes-- et les conséquences pour la biodiversité et plusieurs sites archéologiques.

Le village de Messahag offre un paysage bucolique. Au bord du Tigre, des paysans sèment ou retournent à la pelle la terre gorgée d'eau.

Mais quand le barrage verra le jour, toute la région sera engloutie sous trois milliards de mètres cubes d'eau.

"Je suis né et j'ai grandi ici. C'est difficile de partir. C'est tout un passé que nous laissons derrière nous", martèle Jamil al-Joubouri, fonctionnaire dans une raffinerie.

C'est son fils qui s'occupe des plantations de blé et d'agrumes de la famille. Conciliant, Jamil accepte de partir et de mettre "l'intérêt national avant l'intérêt personnel", à la condition que le barrage soit un projet "qui servira l'Irak" --et qu'il reçoive les "dédommagements adéquats" pour "assurer (son) avenir et celui des enfants".

- "Menace sérieuse" -

Déjà doté de huit barrages, l'Irak déplore une baisse du débit de ses fleuves et fustige son voisin turc pour ses barrages construits en amont.

Lancé initialement en 2001, le projet de Maqhoul avait été interrompu en 2003 après l'invasion américaine et le chaos qui s'en est suivi.

Les travaux ont repris début 2021, avec des forages, des analyses du sol et la construction d'un pont surplombant le fleuve.

Le barrage devrait permettre d'établir une station hydroélectrique de 250 mégawatts et un "canal d'irrigation qui desservira des zones agricoles et contribuera à la sécurité alimentaire du pays", plaide l'adjoint du gouverneur de la province de Salaheddine, Riad al-Samaraï.

"L'intérêt général impose la construction de ce barrage pour garantir des réserves d'eau à l'Irak", ajoute-t-il.

Selon lui, cinq villages se trouvent sur le site du futur réservoir: "Une commission a été formée par les provinces et les ministères concernés pour apporter des dédommagements adéquats aux habitants" et les déplacer.

Pourtant, la société civile est vent debout.

Car il y a aussi les répercussions sur la faune et sur la flore que dénoncent les ONG Save the Tigris et Humat Dijlah et les dangers notamment pour la cité antique d'Assur, inscrite au patrimoine de l'Unesco.

En août, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) déplorait l'absence de "tentative de dialogue" avec les communautés locales.

"Les personnes interrogées, des fermiers et des propriétaires terriens, considèrent le barrage de Maqhoul comme une menace sérieuse à leur gagne-pain", soulignait un rapport de l'OIM, se basant sur une étude de l'organisation irakienne Liwan pour la culture et le développement.

- "Absence de confiance" -

"Personne n'est venu nous voir, personne ne nous a rien demandé", confirme à Messahag le père de Jamil, Ibrahim al-Joubouri, agriculteur.

"Mes ancêtres, mon père, puis moi, sommes tous restés dans cette région", déplore l'octogénaire, visage buriné et silhouette voutée.

Le vrai problème de l'Irak, "c'est la baisse du débit de l'eau provenant de Turquie et d'Iran", rappelle Mehiyar Kathem, un des auteurs de l'étude de Liwan.

Le pays "n'a pas besoin d'un nouveau barrage: à cause de l'augmentation de la salinité du Tigre, il faut laisser le fleuve couler", dit-il.

Son étude recense 39 villages qui risquent d'être engloutis, avec des populations variant de 200 à 8.000 habitants.

Plus de 67 kilomètres carrés "de terres agricoles fertiles, domaines et vergers" disparaîtront également si le barrage de Maqhoul atteint sa pleine capacité. Et 61.146 têtes de bétail devront être "vendues ou déplacées".

"Le barrage peut perturber le quotidien de 118.412 personnes", résume Liwan, pointant du doigt "une absence de confiance envers les décideurs" parmi les populations locales, pour qui "toute protestation risque de tomber dans l'oreille d'un sourd."
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 6854a97bbb

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 03 janv. 2023, 19:48

Les recettes pétrolières de l'Irak ont dépassé les 115 milliards de dollars en 2022

AFP le 03 janv. 2023

Les recettes pétrolières de l'Irak ont dépassé les 115 milliards de dollars en 2022, selon les chiffres préliminaires annoncés mardi par le ministère du Pétrole, un plus haut pour le pays depuis quatre ans et l'effondrement des cours en pleine pandémie de coronavirus.

Deuxième plus gros producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Irak dispose d'immenses réserves d'hydrocarbures et l'or noir représente plus de 90% de ses revenus.

"L'intégralité des revenus réalisés par l'exportation du pétrole brut pour l'année 2022 s'élèvent à plus de 115 milliards de dollars, selon les statistiques préliminaires", a annoncé le ministre du Pétrole, Hayan Abdelghani, dans un communiqué.

Le pays a exporté en 2022 plus de 1,2 milliard de barils, avec une moyenne de 3,3 millions de barils par jour (bpj), selon le communiqué.

Ces revenus s'expliquent notamment par l'embrasement des prix après la guerre en Ukraine, l'Opep s'étant montrée réticente à augmenter sa production. En octobre l'organisation avait également décidé d'une coupe drastique des quotas de production pour soutenir les prix, avec une réduction de "deux millions de barils par jour".

Avec son ultra-dépendance au pétrole, les revenus de l'Irak et le budget de l'Etat ont essuyé un coup dur après l'effondrement des prix sur le marché mondial au début de la pandémie de coronavirus.

Pour l'année 2020, les revenus pétroliers étaient ainsi tombés à 42 milliards de dollars, selon des statistiques officielles, avant de remonter à 75,6 milliards de dollars en 2021.

En 2019, le pays avait engrangé 78,5 milliards de dollars de revenus pétroliers.

Les revenus du pétrole et le prix du baril sont des données cruciales pour le gouvernement dans la préparation du budget, dans un pays frappé par des difficultés économiques et qui attend toujours de grands projets d'infrastructures après des décennies de guerre.

Malgré ses richesses, le pays de 42 millions d'habitants vit au quotidien une grave crise énergétique. Il importe près du tiers de sa consommation en gaz et en électricité de l'Iran, son voisin et allié, qui coupe ou réduit régulièrement ses livraisons, aggravant des délestages déjà quotidiens dans les foyers.
https://www.connaissancedesenergies.org ... 022-230103

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 06 janv. 2023, 08:53

One Of The World's Largest Oilfields Faces Delays In Development
By Charles Kennedy - Jan 05, 2023,

> Middle East Business Intelligence: West Qurna 2 faces delays.
> West Qurna 2 is operated by Russia's Lukoil.
> Work on the next development phase of the giant oilfield was supposed to be completed by the end of this year.

The West Qurna 2 oilfield in Iraq, one of the biggest oilfields in the world, could see delays in the next phase of its development, Middle East Business Intelligence (MEED) reported on Thursday.

Work on the engineering, procurement, and construction (EPC) contracts and an oil gathering system at West Qurna 2 was expected to be completed before the end of this year, but it now faces delays, according to MEED.

West Qurna 2, one of the massive oilfields in the world, has estimated reserves of 14 billion barrels of crude oil and is operated by Russian oil firm Lukoil. The Russian company holds 75 percent of the West Qurna 2 field, which started commercial production of crude oil in 2014. The field has the capacity to pump as much as 400,000 barrels per day (bpd).

Iraq, OPEC’s second-largest producer behind Saudi Arabia, raked in more than $115 billion in oil revenues in 2023, according to figures released by the country’s oil ministry this week. That figure stems from crude oil exports of 1.209 billion barrels last year—or an average of 3.320 million barrels per day.

The figures were released a day after Iraq’s National Security Agency said that investigations into crude oil and oil products smuggling to the tune of roughly 470,000 barrels per month are ongoing, with 49 standing accused, including officers, associates, traders, and smugglers.

As OPEC’s second-largest crude oil producer, producing 4.5 million bpd in Q3, Iraq relies on oil revenues for nearly all of its export income.

Iraq’s oil revenues fell in 2020 to just $42 billion, according to Al-Monitor, as Saudi Arabia and Russia’s oil price war collided with the start of the pandemic, tanking crude oil prices. In 2021, Iraq’s oil revenues rebounded to $75.6 billion.

Iraq is home to the world’s fifth-largest proven oil reserves, holding 145 billion barrels.
https://oilprice.com/Energy/Crude-Oil/O ... pment.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 12 janv. 2023, 21:06

Le Premier ministre irakien en Allemagne pour parler électricité et gaz

AFPparue le 12 janv. 2023

Le Premier ministre irakien s'est envolé jeudi pour Berlin, où il doit rencontrer son homologue allemand Olaf Scholz et évoquer avec Siemens Energy des projets d'amélioration de la production et de la fourniture d'électricité, très défaillantes en Irak.

Mohamed Chia al-Soudani, au pouvoir depuis octobre 2022, sera reçu vendredi par Olaf Scholz "avec les honneurs militaires à la chancellerie à 13H00 (12H00 GMT)", a indiqué Steffen Hebestreit, porte-parole du gouvernement allemand. Les deux dirigeants évoqueront "des dossiers bilatéraux et régionaux".

Un protocole d'accord doit aussi être signé avec l'entreprise allemande Siemens Energy sur un "projet prometteur destiné à améliorer le secteur électrique dans le domaine de la production, du transport et de la distribution", d'après les services de M. Soudani.

Le projet vise à "réhabiliter et entretenir" le réseau électrique irakien.

L'Irak, pays riche en hydrocarbures mais malmené par des décennies de guerre et une corruption omniprésente, souffre de graves pénuries d'électricité.

Les coupures de courant quotidiennes peuvent durer entre quatre et dix heures par jour et empoisonnent la vie des 42 millions d'Irakiens. Les plus aisés ont recours à d'onéreux groupes électrogènes.

Très dépendant du gaz et de électricité de son voisin iranien, Bagdad cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement.

Avec ses interlocuteurs allemands, Mohamed Chia al-Soudani abordera également le dossier du torchage du gaz. Cette pratique extrêmement polluante consiste à brûler le gaz s'échappant lors de l'extraction de brut. Capturé et traité, ce gaz torché pourrait servir la production électrique.
https://www.connaissancedesenergies.org ... gaz-230112

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 02 févr. 2023, 20:38

TotalEnergies en Irak: Bagdad admet des tensions mais espère négocier

AFP le 02 févr. 2023

La mise en oeuvre d'un contrat de 10 milliards de dollars signé en 2021 entre l'Irak et le géant français TotalEnergies bute encore sur des points de désaccords persistants, a admis jeudi le ministère irakien du Pétrole, espérant surmonter ces obsatcles par le "dialogue".

S'exprimant sous couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité du sujet, un haut responsable gouvernemental irakien a confié à l'AFP que TotalEnergies était "mécontent et (avait) décidé de se retirer d'Irak", sans donner plus de détails.

Sollicité par l'AFP, TotalEnergies n'a souhaité faire "aucun commentaire".

L'entreprise française a signé en septembre 2021 un ambitieux contrat de 10 milliards de dollars avec l'Irak. Mais le partenariat tarde à se concrétiser et les médias se font régulièrement l'écho de discordes.

"Nous nous sommes donné du temps pour poursuivre le dialogue et arriver à une solution satisfaisante (...) au sujet de certains points de contentieux, dont le pourcentage de participation au projet", a indiqué à des journalistes le porte-parole du ministère irakien du Pétrole, Assem Jihad.

Il a expliqué à l'AFP que les autorités irakiennes souhaitaient participer à hauteur de 40% aux investissements, contre 60% pour TotalEnergies.

Le géant français des hydrocarbures souhaite, lui, réduire la participation irakienne, selon une source au ministère irakien du Pétrole.

Concernant la durée des négociations, M. Jihad a reconnu "un délai qui pourrait durer plusieurs mois".

Bagdad est "favorable" à un maintien de l'accord, a précisé M. Jihad qui n'a pas voulu commenter des informations sur le départ d'Irak d'employés de TotalEnergies. "vous pouvez poser la question à Total", a-t-il dit aux journalistes.

Le contrat porte sur la construction d'unités de récupération, de collecte et de traitement de gaz pétrolier sur trois champs différents.

Il prévoit aussi la construction d'une unité de grande capacité de traitement d'eau de mer, ainsi que d'une centrale électrique photovoltaïque de 1 GW de capacité qui fournira le réseau de la région de Bassora (sud).

Les tensions interviennent quelques jours après la première visite à Paris du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani. Au cours de cette visite, M. Soudani avait signé avec le président français Emmanuel Macron un "traité de partenariat stratégique".
https://www.connaissancedesenergies.org ... ier-230202

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89516
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Irak

Message par energy_isere » 06 févr. 2023, 08:33

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en visite à Bagdad

AFP le 05 févr. 2023

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé dimanche soir en Irak pour rencontrer les dirigeants irakiens et discuter notamment énergie et sécurité alimentaire à la lumière du conflit en Ukraine, a indiqué le porte-parole de la diplomatie irakienne.

M. Lavrov a atterri à Bagdad dimanche soir, à la tête d'une importante délégation incluant des représentants "d'entreprises pétrolières et gazières et des investisseurs", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la diplomatie irakienne Ahmed al-Sahhaf.

Il rencontrera lundi matin son homologue irakien Fouad Hussein, a indiqué M. Sahhaf, cité par l'agence de presse étatique INA. Il s'entretiendra avec le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, le président Abdel Latif Rachid, et le chef du Parlement Mohamed al-Halboussi.

La visite "confirme l'ouverture de l'Irak sur tous ses partenaires et amis", a précisé M. Sahhaf, soulignant l'importance "d'attirer des investissements (...) notamment dans l'énergie", selon INA.

Le ministre russe et son homologue irakien "discuteront également des transformations en lien avec la sécurité et la stabilité de la région, et le point de vue irakien concernant les opérations militaires en Ukraine", avait expliqué jeudi M. Sahhaf à l'AFP.

M. Sahhaf avait alors rappelé que son pays était favorable à "tout processus de dialogue permettant de désamorcer cette escalade et d'alléger les crises (...) particulièrement dans les secteurs de la sécurité alimentaire et l'énergie", la guerre en Ukraine ayant entraîné une flambée des prix sur les marchés internationaux.

Proche allié de l'Iran, Bagdad entretient aussi des relations stratégiques avec les Etats-Unis, qui dispose toujours de militaires stationnés en Irak dans le cadre de la coalition internationale engagée contre le groupe jihadiste Etat Islamique (EI).

Jeudi, le chef de la diplomatie irakienne avait déjà reçu son homologue saoudien Fayçal ben Farhane. les deux ministres n'ont pas évoqué une éventuelle reprise des négociations entre Ryad et Téhéran, les deux poids lourds régionaux. Bagdad joue le rôle de médiateur dans ces pourparlers qui piétinent depuis plusieurs mois.
https://www.connaissancedesenergies.org ... dad-230205

Répondre