Essai de synthése sur la géostratégie énergétique.

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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franck1968
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Essai de synthése sur la géostratégie énergétique.

Message par franck1968 » 03 mai 2006, 21:48

Bon pour résumer, je lis tout ce que je peux trouver sur la géostratégie mondiale actuelle et il s'avére qu'avec la crise énergétique actuelle, il y a des négociations, trés fortes entre les dirigeants des compagnies énergétiques et les hommes d'état.

Pour introduire le débat, je vais citer quelque passages de François Heinsbourg (conseillier spécial, Fondation pour la recherche stratégique).
Je vous conseille l'achat de Enjeux de mai 2006 où il y a des dossiers sur les événements en Amérique du Sud.
Et sur La Russie
Les partenariats et les relations stratégiques que Moscou choisira de développer vont bousculer l'équilibre mondial.
. Le gaz et le pétrole jouent ainsi un rôle important dans l'émergence d'une nouvelle géopolitique mondiale, avec d'un côté la Russie, premier exportateur mondial de gaz et second exportateur de pétrole et, de l'autre, les puissances asiatiques - Chine, Inde, Japon - dont les importations d'hydrocarbures rivalisent avec les besoins des Etats-Unis. Ce nouveau « grand jeu » eurasien se déroule dorénavant sans préjudice du rôle que le Moyen-Orient continuera de jouer, en tant que première 1ère source de pétrole : mais pour vitale qu'elle soit, cette constante ne redessinera pas la carte géostratégique du globe.
Il en va tout autrement en Eurasie, du fait notamment de la politique énergétique russe. Celle-ci reprend quelques traits du régime pétro-gazier de l'URSS de l'après-guerre froide : établissement de liens d'interdépendance avec l'Europe occidentale à travers la construction de gazoducs ; récompense des alliés de « l'étranger proche » (jadis les « pays frères » du Comecon) via des politiques de « prix d'amis » ; punition des récalcitrants. S'y est ajouté le jeu complexe lié à l'exploitation et au transit des nouveaux gisements pétroliers d'Asie centrale, avec comme rivaux les Etats-Unis et l'Iran.
En clair le pétrole du Moyen-Orient n'est pas un risque car sa production est partagé entre des consommateurs stables et il n'y a pas de nouvelles ressources à partager entre les puissances. Vu qu'elles sont en déclin où sur le point de l'être il faut dans la logique des dirigeants de trouver de nouvelles ressources inexploitées. Il y en a en Russie, en mer Caspienne et c'est également le cas pour la Bolivie qui a des réserves de gaz qui ne sont pas exploitées. Les reserves nouvelles, tous les dirigeants voudraient leur part et la plus grosses possible. Donc le risque de bouleversement et bien là, car tout le monde n'aura pas sa part.
Aussi la Russie dispose-t-elle de trois grandes options stratégiques. La première consiste à privilégier la relation avec la Chine - tel était l'enjeu des récentes discussions entre les présidents Vladimir Poutine et Hu Jintao. Ce choix se matérialiserait par la priorité donnée à la construction d'un pipe-line
Malgré des installations d'extraction vétustes, un réseau de transport insuffisant, le pays dispose de leviers puissants.
Une reliant les gisements de Sibérie aux raffineries chinoises de Daqing en Mandchourie. Cela créerait une solidarité énergétique permanente entre Pékin et Moscou qui viendrait s'ajouter à d'autres coopérations, comme l'Organisation de coopération de Shanghai regroupant la Russie, la Chine et les pays d'Asie centrale en matière de sécurité, ou l'accroissement des ventes d'armes et technologies sensibles russes à la Chine. A terme, ce serait la constitution d'un bloc sino-centré fâce aux Etats-Unis et à leurs protégés d'Asie-Pacifique (Japon, Corée du Sud, Taiwan).
En clair la russie veut exploiter ses nouveaux gisements mais vers quels états va-t-elle tirer ses tuyaux ? La Chine.
Scénario trés probable selon moi car la Chine est d'accord pour investir en Russie et que la Russie controle les livraisons.
Car elle est bien là, la condition de la Russie que les pays qui importeront les hydrocarbures supportent les lourds investissement à réaliser sur les nouveaux gisements et que la Russie contrôle les tuyaux.
La seconde option - privilégier la fourniture d'énergie au Japon - irait dans le sens des dernières décisions. De fait, l'archipel s'est engagé à financer, à hauteur de 16 milliards de dollars, l'oléoduc reliant la région du Baïkal au port de Na-khodka sur la mer du Japon. Ce choix créerait une interdépendance forte entre la Russie et le camp américain en Asie-Pacifique, prolongeant ainsi le rôle de garant de la stabilité de la région des Etats-Unis fâce à la Chine, le Japon restant alors solidement arrimé à l'Amérique au plan stratégique.
Enfin, et c'est le plus probable, la Russie sera tentée de jouer sur les deux tableaux. Il est tout à fait possible, qu'au grand dam du Japon, elle confirme son intention d'ajouter au pipeline russo-nippon une dérivation vers la Mandchourie. Une manière de ne pas décevoir la Chine tout en attirant l'attention du Japon sur l'insuffisance de ses concessions pour régler le contentieux territorial opposant Tokyo et Moscou dans les îles Kouriles. Une manière aussi d'indiquer à Washington que son soutien aux « révolutions de couleur » (Ukraine, Géorgie, Kirghizstan...) a un prix.
rien à ajouter.

Quant à l'Europe les Russes construisent un gazoduc avec les Allemands.
Mais pour le contrôle des tuyaux c'est les Russes qui sont majoritaires.
Les autres fournisseurs de gaz en Europe c'est la mer du nord et l'Algérie.
Le premier est en déclin, le 2éme vient de passer des accords géostratégiques avec la Russie. La Russie a la capacité en contrôlant les gazoducs et les pays qui sont ses alliés stratégiques d'asphyxier n'importe quel pays européen s'il ne se plie pas à ses conditions ou au tarif que la Russie voudra. c'est également le marché que les Russes font aux Anglais.
Ensuite l'Europe n'a aucune politique énergétique commune et n'a pas de politique militaire commune non plus, ce qui va l'un avec l'autre.

Pour en rajouter, la Russie préside le G8 cette année, elle a mis à l'ordre du jour "la sécurité énergétique" c'est cela qui sera décidé, où vont les tuyaux et je pense sans pouvoir trop me tromper que le G8 sera un échec car personne n'acceptera de ne pas avoir sa part.

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Sylvain
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Message par Sylvain » 04 mai 2006, 09:42

À quand la création d'une « OPEP du gaz », menée par l'Algérie et la Russie ?
Nous sommes les Maîtres du Monde !

franck1968
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Message par franck1968 » 04 mai 2006, 18:09

extrait de l'article du 21/04/2006 dans le fil russie à 9.22 am
Et le gouvernement algérien n'a peut-être pas envie de s'engager trop vite avec les deux compagnies européennes qui ont découvert ces gisements. Car si la Russie a la possibilité de faire pression sur l'Europe en livrant plus de gaz à la Chine et moins à ses clients traditionnels de l'UE, l'Algérie, elle aussi, peut regarder ailleurs que vers la vieille Europe. Dans une réunion qui vient de se tenir en Algérie sur le thème « négoce et financement des hydrocarbures en Afrique », le PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, a d'abord répété que l'initiative toute récente des deux sociétés européennes avait déplu. Mohamed Meziane a par ailleurs fait le panorama des investissements de sa compagnie en Amérique latine, en Europe et en Asie. Mais il a surtout annoncé que désormais la Sonatrach « fait de l'Afrique une zone d'intérêt prioritaire avec l'objectif d'acquérir de nouveaux blocs d'exploration et des projets de développement de gisements en Libye, en Tunisie, en Egypte, au Niger, au Mali ». Le responsable algérien a souligné que l'Afrique représente 9% des réserves mondiales d'hydrocarbures, largement sous utilisées. En plus, la majorité de la population africaine n'a pas encore accès à d'autre ressource énergétique que la biomasse et le bois.

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Message par franck1968 » 04 mai 2006, 20:20

En langage diplomatique les valeurs et blabla ce n'est autre que les approvisionnements énergétiques et défense militaire.
Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a déclaré lors d'une conférence internationale en Lituanie que la démocratie dans son pays et en Ukraine est "en danger", rapportent des journalistes géorgiens en poste à Vilnius.

"Ce danger menace non seulement la Géorgie et l'Ukraine mais aussi l'ensemble de l'Europe", a précisé le chef de l'Etat géorgien, soulignant que "si Moscou dresse des barrières contre nos valeurs démocratiques, cela signifie que cette menace s'intensifie".

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