la Transition Energétique : quel modèle pour l'Europe

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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la Transition Energétique : quel modèle pour l'Europe

Message par Tiennel » 06 janv. 2006, 22:35

J'ai trouvé ce compte-rendu PDF (38 pages) d'un symposium du "Club de Nice" sur le thème de la Transition Energétique : quel modèle pour l'Europe ? qui s'est tenu en novembre dernier.
Au menu, notamment des membres de l'ASPO (c'est en les googlisant d'ailleurs que j'ai déniché ce doc), donc je l'ai parcouru...

Autant vous le dire tout de suite : le Club de Nice a pour objet d'améliorer les échanges entre l'UE et la Russie sur les questions énergétiques ; faisant le constat que "l'Europe est un marché sans puissance et la Russie une puissance sans marché" (ils appellent un chat un chat !) et qu'il y a donc des transferts à organiser (en gros, des hydrocarbures contre des technologies de production et maîtrise de l'énergie).
Laherrère présente son exposé habituel (il semble même citer Kenneth Boulding) et se fait critiquer par un Russe étatique sur son pessimisme concernant les réserves russes... Laherrère semble avoir eu le dernier mot, mais le Russe réattaquera plus tard sur la question des réserves de gaz. La position officielle de la Russie est donc originalement d'exagérer ses réserves, sans preuves
Un certain Vladimir Milov présente un tableau peu rassurant de la sécurité énergétique européenne du fait de la situation en Russie ; en gros, il considère que le secteur énergétique russe est toujours aussi rigide et prêt à se chamailler avec ses clients (cf l'Ukraine...). La Vice-Ministre russe de l'Energie le traite de marginal tout en précisant qu'il n'a pas tout à fait tort...
Bernard Rogeaux (membre ASPO-France, enfin quelqu'un qui parle du charbon ;)) qui fait tourner les modèles de déplétion d'EDF présente ses derniers scénarios. Son "tendenciel-optimiste" est fondé sur :
  • demande « basse » AIE jusqu'en 2030 (variante « efficacité énergétique, protection de l’environnement ») ; au delà, stabilisation puis baisse consommation d’énergie pays riches, légère hausse par habitant PED (pays en voie de développement)
  • Électrification progressive du transport
  • Biocarburants (x 20 en 2050, soit 200 millions de tonnes)
  • Pénétration ENR dans mix électrique ( x 4 en 2050) et du nucléaire (x 3 en 2050)
  • Réserves pétrole : 280 Gtep (U = 3 Tb, 77 ans en 2002)
  • Réserves charbon à 700 Gtep (R/P = 294 ans en 2002)
  • Réserves gaz à 280 Gtep (R/P = 133 ans en 2002)
Les résultats sur un modèle gérant les décroissances des énergies fossiles sur une période de long terme (2002 – 2100) sont les suivants :
  • De 2005 à….(2035 ?), la croissance, réduite à + 1.4 %, est tirée par les PED. Le pétrole décline,remplacé par le gaz…et surtout le charbon ?
  • A partir de…. (2040 ?), le plafonnement puis le déclin du charbon conduit à l’impossibilité physique de fournir l’énergie dont le monde aura besoin (avec les techniques actuelles)
  • La diminution des énergies fossiles ne suffira d’ailleurs pas à limiter les émissions de CO2, surtout si l’on développe du CTL (coal to liquid), mais la baisse est constante à partir des années 2040
Les principaux enseignements sont :
  • de très fortes tensions dès 2025, et sans doute plus tôt (2015 ?),
  • le nucléaire et les énergies renouvelables ne peuvent remplacer les énergies fossiles,
  • le rôle-clé du charbon,
  • et surtout le problème de la sécurité des approvisionnements dès 2025
.
Ce scénario "optimiste" fait évidemment réagir tous les participants, plutôt dans le bon sens, et les solutions bien connues des membres de ce site sont évoquées. En plus, ils mettent tout le monde d'accord, Geispe comme moi, puisque ce sera surgénérateurs au sodium ET haricots secs pour tout le monde :-D
On y apprend aussi des choses intéressantes sur, par exemple, pourquoi il est si difficile pour l'UE de plus taxer l'énergie pour faire baisser la consommation.

Bref, c'est un think tank plutôt de bonne qualité, qui prouve que certains de nos "dirigeants" sont conscients des vrais enjeux énergétiques de la planète. C'est vraiment dommage que la couverture médiatique se soit limitée à un entrefilet... dans Nice-Matin :-(
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Message par MadMax » 06 janv. 2006, 23:07

Dans "C dans l'air", il a été question des transferts de technologies permettant à la Russie de maîtriser ses dépenses d'énergie (pour produire 1 tonne d'acier, l'industrie russe dépense 3 fois plus d'énergie que l'Europe). Le constat était calamiteux, et la France faisait partie des cancres. Résumé : ça ne bouge pas.
Durant l'émission, il a été dit qu'au rythme actuel de la croissance russe, en 2015/2018, elle arrêtera ses exportations.

th
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Message par th » 06 janv. 2006, 23:47

Merci Tiennel pour ce lien, et la bonne synthese.
C'est vraiment interessant.

J'ai aussi trouvé cet echange informatif:
Roger GODINO rappelle que l’avantage du marché est une régulation par les prix. Si le prix de
l’énergie augmente, la demande décroît en fonction de l’élasticité aux prix.
Pour maîtriser la demande, que pensez-vous d’une taxe sur l’énergie ?
Nina COMMEAU-YANNOUSSIS répond que l’idée de taxe sur l’énergie est l’objet de
discussions constantes à la Commission.
Et les consommateurs commencent à percevoir qu’en
réalité, ils sont aussi responsables de la sécurité de l’offre.
Pourrait-on, par une politique fiscale adéquate, provoquer une élasticité plus forte ?
Trois considérations en guise de réponse :
- Nous n’avons pas actuellement les moyens de cette politique, car sur ce sujet, l’unanimité
des 25 états membres est nécessaire,
- Une taxe supplémentaire occasionnerai des difficultés avec les pays de l’OPEP, qui se
déclarent prêts à fournir gratuitement leur production à condition de partager avec eux notre
rente fiscale…
- Le CO2 est un nouvel instrument et un nouveau produit de marché.
La contribution de Bernard ROGEAUX me semble tres interessante =D> , et mérite d'etre copiée ici :
« Les défis énergétiques de l’Europe et de la Russie à l’horizon 2030/2040 »
par MM. Bernard ROGEAUX, Conseiller de synthèse EDF, Recherche et Développement et Jean-
Loup ROUYER, Retraité EDF.
Bernard ROGEAUX commence l’exposé en posant des questions sur l’avenir énergétique auxquelles il cherchera à donner des réponses claires par une vision globale aussi honnête et indépendante que possible autour du thème :
*Quelles transitions pour le monde énergétique ?
* Quelles transitions pour l’après pétrole ?
* Quelles possibilités des solutions de rechange : Gaz et Charbon, ENR, Nucléaire ?
* Quelles réductions de la demande ? (assumées ? subies ?)
*Quelles conséquences géopolitiques, environnementales ?[/list]

L’exposé comprend 2 parties: une vision mondiale et les positions particulières de l’Europe et de la Russie.
Vision mondiale :
De 1945 à 1975, le monde a connu une croissance exponentielle de ses consommations énergétiques (+ 4.6 % par an). Cette croissance est due aux pays de l’OCDE et le pétrole a joué un rôle essentiel.
De 1975 à 2005, la croissance s’est ralentie (+ 1.9 % par an). Le rôle du pétrole est toujours essentiel, avec émergence du gaz et du nucléaire.
Comment pourraient évoluer l’offre et la demande d’énergie à long terme

Un scénario « tendanciel – optimiste » intègre des efforts exigeants sur la demande et sur l’offre.
Ses hypothèses principales sont les suivantes :
* Demande « basse » AIE 2030 (variante « efficacité énergétique, protection de l’environnement ») ; au delà, stabilisation puis baisse consommation d’énergie pays riches, légère hausse par habitant PED
* Électrification progressive du transport,
* rbiopurants (x 20 en 2050, soit 200 millions de tonnes)
* Pénétration ENR dans mix électrique ( x 4 en 2050) et du nucléaire (x 3 en 2050)
* Réserves pétrole : 280 Gtep (U = 3 Tb, 77 ans en 2002)
* Réserves charbon à 700 Gtep (R/P = 294 ans en 2002)
*Réserves gaz à 280 Gtep (R/P = 133 ans en 2002)


Les résultats sur un modèle gérant les décroissances des énergies fossiles sur une période de long terme (2002 – 2100) sont les suivants :

- De 2005 à….(2035 ?), la croissance, réduite à + 1.4 %, est tirée par les PED. Le pétrole décline,
remplacé par le gaz…et surtout le charbon ?
- A partir de…. (2040 ?), le plafonnement puis le déclin du charbon conduit à l’impossibilité
physique de fournir l’énergie dont le monde aura besoin (avec les techniques actuelles).
- La diminution des énergies fossiles ne suffira d’ailleurs pas à limiter les émissions de CO2, surtout si l’on développe du CTL (coal to liquid), mais la baisse est constante à partir des années 2040.

Les principaux enseignements sont :
- de très fortes tensions dès 2025, et sans doute plus tôt (2015 ?),
- le nucléaire et les énergies renouvelables ne peuvent remplacer les énergies fossiles,
- le rôle-clé du charbon,
- et surtout le problème de la sécurité des approvisionnements dès 2025.

Positions particulières de l’Europe et de la Russie :
L’exposé est axé sur les réserves et les consommations d’énergie fossile par région du monde. Les estimations de réserves et ressources fossiles BGR 2002 posent des questions : Quelles conventions dans les évaluations de réserves, quelle fiabilité des chiffres annoncés, quelle part des ressources peut-on « raisonnablement » ajouter aux réserves ?
Quant aux consommations, l’Europe pourrait stabiliser sa consommation fossile (voire la diminuer ?) en développant des programmes d’efficacité énergétique (vers -20 % en 2020 ?), la Russie dispose d’un potentiel de croissance important (malgré les gains attendus en efficacité énergétique) et l’Asie pourrait voir ses besoins quasiment doubler en 30 ans…

Compte tenu de tout cela, les évolutions possibles des importations et exportations d’énergies fossiles sont présentées par grandes régions du monde. Il en résulte que l’Amérique du Nord peut s’appuyer sur ses importantes réserves de charbon, et mettre en exploitation les tar sands
du Canada ; le Moyen-Orient sera sollicité pour augmenter sa production de pétrole et la Russie pourrait augmenter ses exportations…alors que l’Europe et l’Asie deviendront les deux régions
fortement importatrice
Concernant le pétrole, la Russie/CIS pourrait ne plus pouvoir exporter vers 2050 si les réserves n’étaient que de 25 Gtep.
Concernant le gaz, la Russie ne pourrait plus exporter en 2050 avec des réserves de 47 T cm, date avancée vers 2035 si les réserves se limitaient à 38 T cm.
Quant au charbon,dont on parle peu, les quantités extraites sont supposées ne pas augmenter
sensiblement…mais si le pétrole et le gaz déclinent plus rapidement que prévu, un recours accru au charbon devrait être envisagée, soit par exportations directes, soit par transformation « coal to
liquid » (CTL) et transport par pipe ou tanker.

Conclusions pour le Monde :
1. Si la demande énergétique augmente de 1,3% par an (cf scénario ref AIE à 1,6% par an) d’ici à 2030, le pic des énergies fossiles pourrait être atteint avant 2040… d’où de fortes tensions sur les approvisionnements énergétiques dans le monde dès le peak oil (entre 2010 et 2020 ?), qui ne seront résolues ni par le gaz, ni par le charbon (CTL)
2. La sécurité des approvisionnements deviendra le problème essentiel dans le monde,… associée aux problèmes environnementaux dont on peut être tenté de différer la solution (CTL ?), et avec en perspective la variable de bouclage qu’est la réduction de la demande, assumée ou subie
3. L’Amérique (Nord et Sud) peut développer des solutions locales
4. L’Europe et l’Asie seront dans la situation délicate des importateurs
5. La Russie / CIS pourrait par contre être l’un des rares exportateurs potentiels, avec le Moyen-
Orient (et à un moindre degré l’Afrique)
6. La question des réserves russes de gaz et pétrole est cruciale pour estimer la durée des
exportations (vers l’Europe ? l’Asie ?) : celles-ci pourraient, selon les estimations,
commencer à décliner rapidement pour le pétrole, et à partir de 2015 à 2025 pour le gaz ?
7. Le charbon est amené à jouer un rôle clé dans les prochaines décennies : sera-t-il exporté
(mais pb infrastructures), transformé en liquides de synthèse (mais pb CO2) ?

Conclusions pour l’Europe, la France, les régions, les villes,…les particuliers :
1. Réduire la demande le plus vite possible, pour amortir le prochain choc :
adapter le parc automobile,
isoler les bâtiments,
mettre en oeuvre les solutions d’efficacité énergétique connues (appareillages élec, …)
2. Développer les solutions de rechange existantes aujourd’hui
ENR, nucléaire, véhicules hybrides rechargeables réseau, biocarburants 2ème génération ( filière ligneuse + apport d’énergie externe),
3. Développer d’autres solutions par la R&D bâtiments à énergie positive,
photovoltaïque génération 3, nucléaire surgénérateur. Thorium,

4. Transférer les meilleures techniques vers les PED
5. Imaginer des modes de vie qui nécessitent moins d’énergie : réduire les transports (surtout lointains), les consommations inutiles, changer son mode d’alimentation, …
Mais :
· Pas de solutions miracles !
· Attention aux timings : il faudra apprendre à gérer des « crash programs »
· Trouver d’autres façons de vivre, en consommant moins d’énergie…
note : les reacteurs surgenerateurs ne sont pas forcement au sodium...

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Message par Tiennel » 07 janv. 2006, 01:18

Son estimation sur l'arrêt des exportations de la Russie (2050) me paraissait excessive, j'ai donc regardé ses hypothèses : sa base de calcul pour les réserves de pétrole est de 280 Gtep, alors que l'ASPO dans son "2005 scenario" est à 1326 Gb = 180 Gtep, soit un tiers de moins. Cette dernière valeur est sans doute cohérente avec la date de 2015/2018 de MadMax.
Il est donc bien dans un scénario "optimiste". Je serai curieux de voir son scénario "base ASPO" (il l'a forcément en tant que membre ASPO-France)
En fait je voulais dire surgénérateur au thorium
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Message par epe » 07 janv. 2006, 11:01

th a écrit : Une taxe supplémentaire occasionnerai des difficultés avec les pays de l’OPEP, qui se déclarent prêts à fournir gratuitement leur production à condition de partager avec eux notrerente fiscale…
:-o D'où vient cette info? En somme cela reviendrait à un paiement direct de la matière première pétrolière du consommateur final au producteur par le biais d'une taxe... pas vraiment dans la logique des marchés ça, il y en a qui ne vont pas aimer...

Quant aux scenarii évoqués, ils me semblent bien optimistes au delà du problème de base de disponibilité des ressources en sous-estimant ou en reportant à l'horizon 2015-2025 les risques énormes liés à la géopolitique de l'énergie.
A partir du moment où le monde prend progressivement conscience que l'ère des ressources énergétiques à volonté se termine les tensions vont se multiplier très rapidement. On vient déjà de le voir avec la guerre du gaz pour l'Ukraine. Le plus symptomatique à ce sujet est l'apparition de tensions croissantes là où on ne les attendait pas, entre l'Alberta et les autres provinces canadiennes, entre le Canada et les USA,...
Ce que j'attend dans les toutes prochaines années se sont des réflexes protectionnistes des ressources énergétiques. Ceux qui en disposent vont être tentés, légitimement de mon point de vue, de se servir d'abord et d'assurer leur avenir. Combien de temps par exemple les pays africains vont-ils tolérer pour la n-ième fois de leur histoire de se laisser piller sans réagir?
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Message par mahiahi » 07 janv. 2006, 11:09

epe a écrit : Quant aux scenarii évoqués
Tu me copieras 100 fois "je ne dois pas faire pipo dans les lavabi" :-D
epe a écrit : Combien de temps par exemple les pays africains vont-ils tolérer pour la n-ième fois de leur histoire de se laisser piller sans réagir?
Ils ne tolèrent pas, ils subissent!
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Message par th » 07 janv. 2006, 11:09

epe a écrit :
th a écrit : Une taxe supplémentaire occasionnerai des difficultés avec les pays de l’OPEP, qui se déclarent prêts à fournir gratuitement leur production à condition de partager avec eux notrerente fiscale…
:-o D'où vient cette info? En somme cela reviendrait à un paiement direct de la matière première pétrolière du consommateur final au producteur par le biais d'une taxe... pas vraiment dans la logique des marchés ça, il y en a qui ne vont pas aimer...
Je me posais auusi la question.. c'est pourqui j'ai mis cette citation.

Plus généralement, j'aimerai avoir plus d'info sur les travaux de la comission européenne concernant l'energie.

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Message par epe » 07 janv. 2006, 11:36

th a écrit :Plus généralement, j'aimerai avoir plus d'info sur les travaux de la comission européenne concernant l'energie.
http://europa.eu.int/pol/ener/index_fr.htm
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Message par energy_isere » 06 janv. 2007, 01:44

Les énergies vertes au coeur du nouveau plan de Bruxelles

C'est la réponse de l'Europe aux défis énergétiques du XXIe siècle. La Commission européenne présentera mercredi une "feuille de route" visant à modifier en profondeur la politique d'approvisionnement du Vieux Continent, sur fond de prix élevé du pétrole et de réchauffement du climat, pour éviter une crise comparable ou pire au choc pétrolier des années 70.

L'enjeu est de taille pour l'Union européenne, deuxième consommateur mondial d'énergie après les Etats-Unis et premier importateur. Au rythme actuel de consommation, l'Europe pourrait être contrainte d'ici 20 ans de faire venir de l'étranger non plus la moitié de son énergie comme c'est le cas actuellement, mais 70%, prévient la Commission.

La feuille de route, élaborée en 2006, propose une autre voie: baisse de la consommation d'énergie, développement des énergies renouvelables, recherche sur d'autres solutions alternatives, réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Mais un tel changement de cap ne sera pas aisé, selon les experts. "Cela nécessite un effort vraiment énorme", affirme John Loughhead, directeur exécutif du Centre de recherche en énergie, basé à Londres. "La grande question est de savoir qui va payer et si les gens sont prêts aux ajustements nécessaires."

Eero Heinaluoma, ministre finlandais des Finances qui a récemment dirigé un groupe d'experts sur l'énergie européenne, évoque une évolution de l'opinion sur ces questions. Il estime que l'inquiétude liée au réchauffement du climat et la hausse du prix du pétrole pourraient générer une "troisième révolution industrielle". "Les gens sont vraiment inquiets, maintenant", assure-t-il.

D'autres observateurs craignent que les gouvernements ne rechignent à s'engager en faveur de changements majeurs qui pourraient être impopulaires. Selon le Conseil européen pour les énergies renouvelables, basé à Bruxelles, l'ensemble des 27 Etats membres, hormis l'Allemagne et le Danemark, se montrent réticents à l'idée d'objectifs contraignants pour la production d'énergie renouvelable, qui sont pourtant un point central du projet.

L'UE ne couvre que 6% de ses besoins grâce à ces énergies "vertes", et il s'agit essentiellement d'énergie hydroélectrique provenant de barrages, selon la Commission, qui souhaite porter ce chiffre à 15% d'ici 2015.

Les investissements privés sont essentiels. Les fonds publics devraient être insuffisants pour relever le défi, selon les analystes. Les équipements dédiés aux énergies renouvelables, comme le solaire ou l'éolien, et leur maintenance, restent sensiblement plus chers que les énergies traditionnelles. Les turbines éoliennes, qui fonctionnent en moyenne 20% à 30% du temps, représentent un coût d'un millier d'euros par kilowatt de capacité installée. La facture pour les turbines à gaz est inférieure de plus de moitié, selon le Conseil mondial de l'énergie.

En outre, les énergies alternatives ne sont pas toujours disponibles. Par une journée nuageuse et sans vent, panneaux solaires et éoliennes ne peuvent fonctionner. Pour étendre leur utilisation, une baisse des coûts et des progrès dans la technologie de stockage de l'énergie sont nécessaires.

Les experts estiment que sur le court terme, les énergies renouvelables ne peuvent régler complètement le problème. "Il est difficile d'envisager un scénario dans lequel les énergies fossiles ne resteraient pas la source dominante (de l'énergie européenne) en 2050", selon M. Loughhead. L'exécutif de l'UE juge que les biocarburants pourraient remplacer 20% des produits pétroliers pour le transport routier d'ici 2020. L'opinion reste méfiante à l'égard du nucléaire, qui assure 15% de l'électricité en Europe, 80% en France.

Par ailleurs, Bruxelles souhaite que l'Europe réduise sa consommation de 20% d'ici 2020. La Commission recommande des mesures simples d'économie, par exemple ne pas laisser des appareils électriques en veille, une fâcheuse habitude qui, selon elle, absorbe près de 7% de l'électricité européenne.
Boursorama le 05 Janvier 2007

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Message par Environnement2100 » 06 janv. 2007, 13:22

Bruxelles a écrit : Les énergies vertes au coeur du nouveau plan de BruxellesLes experts estiment que sur le court terme, les énergies renouvelables ne peuvent régler complètement le problème. "Il est difficile d'envisager un scénario dans lequel les énergies fossiles ne resteraient pas la source dominante (de l'énergie européenne) en 2050", selon M. Loughhead. L'exécutif de l'UE juge que les biocarburants pourraient remplacer 20% des produits pétroliers pour le transport routier d'ici 2020. L'opinion reste méfiante à l'égard du nucléaire, qui assure 15% de l'électricité en Europe, 80% en France.

King Coal a toujours le vent en poupe, bien merci aux Verts !

Par ailleurs, Bruxelles souhaite que l'Europe réduise sa consommation de 20% d'ici 2020. La Commission recommande des mesures simples d'économie, par exemple ne pas laisser des appareils électriques en veille, une fâcheuse habitude qui, selon elle, absorbe près de 7% de l'électricité européenne.

Boursorama le 05 Janvier 2007
Ce qui consiste à diminuer l'intensité énergétique de 1.5%/an, parfaitement faisable si le prix de l'énergie ne chute pas.
L'histoire des appareils en veille, va falloir arrêter de nous la resservir : pas difficile d'exiger que les appareils électroniques aient une position logique "totalement éteint". Il devient impossible de courir après tous les gadgets électroniques qui vivent dans un foyer moderne, depuis les multiples chargeurs de batteries en passant par la Freebox et les chaînes stéréo , télés et serveur Wifi : tout cela n'ira certainement pas en s'améliorant, et la plupart de ces appareils sont capables de s'éteindre tout seuls.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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Message par GillesH38 » 06 janv. 2007, 14:37

Environnement2100 a écrit : L'histoire des appareils en veille, va falloir arrêter de nous la resservir : pas difficile d'exiger que les appareils électroniques aient une position logique "totalement éteint". Il devient impossible de courir après tous les gadgets électroniques qui vivent dans un foyer moderne, depuis les multiples chargeurs de batteries en passant par la Freebox et les chaînes stéréo , télés et serveur Wifi : tout cela n'ira certainement pas en s'améliorant, et la plupart de ces appareils sont capables de s'éteindre tout seuls.
Il parait qu'avant, y avait même pas de veille et qu'il fallait se déplacer pour aller allumer un appareil !!! :shock:
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par Tiennel » 06 janv. 2007, 14:53

La dérégulation totale du marché de l'électricité, dans moins de six mois, va être le signal de départ d'importantes hausses du prix de l'électricité, après une courte période de prix cassés pour attirer le chaland.

Mon pronostic est que le prix de l'électricité pour les particuliers devrait doubler d'ici 2010, hors taxes carbone et autres Jancotaxes.

Cela fera vite revenir la bonne vieille habitude d'appuyer sur le bouton I/O...
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Message par energy_isere » 08 janv. 2007, 12:46

Les foudres de Bruxelles pointent à l'horizon

Les grandes entreprises du secteur de l’énergie vont être soumises à une plus grande sévérité de la part de l’autorité de la concurrence de la Commission européenne après qu’une enquête a révélé l’existence de collusion et d’autres abus.

Dans un rapport rédigé à la suite de l’investigation qui a duré 16 mois, Neelie Kroes, commissaire européen à la Concurrence, prévient qu’elle utilisera l’ensemble de ses pouvoirs afin de remédier au manque de concurrence du secteur.

Les auteurs du document estiment que « la concentration du marché a été identifiée comme un facteur majeur d’inquiétude pour le succès du processus de libéralisation. La puissance des monopoles d’avant la libéralisation n’a pas encore été entamée ».

Le rapport indique clairement que des groupes comme Eon, RWE, GDF et Eni vont faire l’objet de pressions de la part de Bruxelles, par exemple pour céder le contrôle de gazoducs ou mettre un terme à certains de leurs contrats longue durée avec des clients et des fournisseurs d’énergie.

L’une des conclusions les plus étonnantes de l’enquête est l’accusation de collusion (ou de cartel) parmi les groupes d’énergie européens.

L’étude prévient aussi que la Commission va durcir les conditions des fusions à venir dans le secteur. Les résultats de l’enquête de Neelie Kroes devraient être dévoilés la semaine prochaine, en même temps qu’une réforme de la politique de l’Union européenne en matière d’énergie, qui visera aussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à renforcer la sécurité des fournitures d’énergie en Europe.

Financial Times (ft.com)
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Message par transhuman » 08 janv. 2007, 13:42

Quelqu'un peut il préciser "Attention aux timings : il faudra apprendre à gérer des « crash programs » " ?

C'est quoi pour eux un "crash program" ?

Sinon si ils en sont à inclure un "crash program" dans un scenario présenté comme optimiste celà n'est pas très rassurant.
Que donne les autres scenarios ?

transhuman
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Message par transhuman » 08 janv. 2007, 13:45

GillesH38 a écrit :
Environnement2100 a écrit : L'histoire des appareils en veille, va falloir arrêter de nous la resservir : pas difficile d'exiger que les appareils électroniques aient une position logique "totalement éteint". Il devient impossible de courir après tous les gadgets électroniques qui vivent dans un foyer moderne, depuis les multiples chargeurs de batteries en passant par la Freebox et les chaînes stéréo , télés et serveur Wifi : tout cela n'ira certainement pas en s'améliorant, et la plupart de ces appareils sont capables de s'éteindre tout seuls.
Il parait qu'avant, y avait même pas de veille et qu'il fallait se déplacer pour aller allumer un appareil !!! :shock:
Il parait meme que chez certaines personnes les appareils sont branchés sur une prise multiple dotée d'un interrupteur et que lorsque personne n'est à la maison l'interrupteur est éteint !!

Sans doute le meme genre de personne qui possède un timer pour que le lave linge se déclenche en heures creuses...

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