Syrie

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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energy_isere
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Re: Syrie

Message par energy_isere » 18 déc. 2022, 10:55

A Damas, la vie au ralenti en raison de pénurie de carburants

AFP le 18 déc. 2022

Depuis une semaine, Ziad al-Ezz ne se rend plus à l'université: le transport en Syrie est devenu trop cher en raison d'une pénurie de carburants qui affecte tous les aspects de la vie des habitants de Damas.

Sa mère a décrété que la maison ne serait pas chauffée cet hiver, le mazout étant désormais trop onéreux, et qu'il faudrait se contenter d'accumuler les couvertures.

"A la maison il fait trop froid sans chauffage et, dans la rue, il n'est pas facile de trouver un moyen de transport", dit le jeune homme de 20 ans, qui étudie la littérature à l'Université de Damas.

L'économie syrienne a été laminée par plus d'une décennie de guerre, qui a fait un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé les infrastructures du pays morcelé.

La plupart des gisements d'hydrocarbures en Syrie se situent dans des zones échappant au contrôle du gouvernement. Selon Damas, les pénuries de carburant sont aussi dues aux sanctions occidentales sur les importations.

Ziad al-Ezz travaille à temps partiel comme livreur de repas à bicyclette, mais il habite dans une banlieue de la capitale trop éloignée de la Faculté de littérature pour s'y rendre à vélo. Les taxis sont devenus dispendieux, les bus publics se sont faits rares et bondés.

La crise s'est aggravée ces dernières semaines dans la capitale où le courant est sévèrement rationné, avec seulement deux heures d'électricité par jour.

Alors que l'hiver est rude à Damas, où les températures peuvent parfois avoisiner le zéro, les habitants rivalisent d'ingéniosité pour trouver des moyens de se chauffer, brûlant les coques de pistaches ou les résidus d'olives.

"Tout le monde ne pense qu'à trouver des moyens pour se chauffer pendant l'hiver. Comment pourrais-je me concentrer sur mes études dans cette situation?", demande Ziad.

- "Les clients nous courent après" -

La crise a poussé les autorités à prendre des mesures d'austérité, comme la réduction temporaire du temps de travail des fonctionnaires, à décréter une quatrième hausse des prix des carburants depuis le début de l'année et à contingenter la distribution du mazout et de l'essence.

Les taxis ne peuvent ainsi plus acheter de l'essence à prix subventionné qu'une fois par mois, contre une fois par semaine auparavant, ce qui force un grand nombre à recourir au marché noir et à augmenter drastiquement leurs tarifs.

Le prix du carburant au marché noir, auparavant à un dollar le litre, a doublé cet hiver, alors que le salaire moyen n'est plus que d'environ 21 dollars, compte tenu du taux de change de la livre syrienne au marché noir.

Selon des sites de surveillance des taux de change, la livre a récemment plongé sur le marché noir, s'échangeant à 6.010 livres pour un dollar, au lieu de 47 livres pour un dollar avant le conflit déclenché en 2011, entraînant une hausse des matières premières.

"L'essence (subventionnée) ne me permet de travailler que deux jours", affirme Bassam Zahraoui, un chauffeur de taxi de 39 ans, qui ne maraude plus dans les rues mais attend désormais d'être appelé.

"Avant, on faisait la chasse aux clients, maintenant, les clients nous courent après", dit-il.

A Damas, la circulation est devenue fluide, beaucoup d'automobilistes ayant renoncé à utiliser leur voiture.

Dans une boulangerie de la capitale, Abou Mohammad a dû se rabattre sur le bois pour continuer de faire fonctionner son four. "Cela fait des mois que la crise dure, mais je ne m'attendais pas à ne plus trouver un seul litre de mazout", souligne ce boulanger de 25 ans.

Il a choisi de réduire la taille de ses manakish, les traditionnelles galettes au thym ou au fromage, plutôt que d'augmenter ses prix.

Le président de l'association des pâtissiers Bassam Qalaaji a déclaré à la radio que la moitié des boulangeries privées de Damas avait cessé de fonctionner depuis une dizaine de jours en raison de la pénurie.

"C'est la crise la plus dure que nous ayons jamais connue et pourtant, nous en avons vécu beaucoup d'autres", déplore Abou Mohammad.
https://www.connaissancedesenergies.org ... nts-221218

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Re: Syrie

Message par energy_isere » 23 janv. 2023, 23:53

Moscou et Damas rouvrent une base militaire conjointe en Syrie

REUTERS•23/01/2023

La Russie et la Syrie ont rétabli la base militaire aérienne d'Al Jarrah, dans le nord de la Syrie, pour une utilisation commune, a fait savoir lundi soir le ministère russe de la Défense via l'application de messagerie Telegram, précisant que cela permettait de couvrir les frontières du pays.

Reprise au groupe Etat islamique (EI) en 2017, cette base a permis à Moscou d'intensifier ses opérations aériennes pour aider Damas à lutter contre les rebelles opposés au régime de Bachar al Assad.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 44404a0431

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Re: Syrie

Message par energy_isere » 04 avr. 2023, 09:38

Les Etats-Unis disent avoir tué en Syrie un commandant de l'EI

REUTERS•04/04/2023

Un commandant du groupe Etat islamique (EI) a été tué lundi en Syrie lors d'un raid mené par l'armée américaine, a annoncé le Commandement central américain (CentCom).
.................
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 26ee2792b7

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Re: Syrie

Message par energy_isere » 08 mai 2023, 09:36

La Ligue arabe réintègre le régime syrien après plus de 11 ans d'exclusion

AFP•07/05/2023

Les ministres arabes des Affaires étrangères ont réintégré dimanche dans la Ligue arabe le régime syrien, écarté en 2011 après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre dévastatrice.

Cette décision survient sur fond de réconciliation entre l'Arabie saoudite et l'Iran, et alors que le président syrien Bachar al-Assad a cruellement besoin d'investisseurs pour l'énorme chantier de la reconstruction dans son pays.

"Les délégations du gouvernement de la République arabe de Syrie siègeront de nouveau à la Ligue arabe", indique le texte voté à l'unanimité à huis clos à la Ligue arabe, basée au Caire.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 4daf89af5b

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Re: Syrie

Message par energy_isere » 04 oct. 2023, 08:20

Dans l'ancien grenier à blé de la Syrie, le solaire a sauvé les agriculteurs

AFP le 04 oct. 2023

Dans le nord-est de la Syrie, ancien grenier à blé du pays, l'énergie solaire a constitué une planche de salut pour les agriculteurs, leur permettant d'irriguer leurs récoltes mises à mal par la sécheresse et les pénuries d'électricité.

"L'énergie solaire a sauvé l'agriculture et les agriculteurs de l'extinction", assure Abdallah al-Mohammed en ajustant un large panneau solaire dans son champ de coton en fleurs, dans la province de Hassaké.

Il y a trois ans, à la suite d'un épisode de sécheresse qui menaçait les champs de coton, de blé et d'orge, cet homme de 38 ans a installé des dizaines de panneaux solaires, tout comme les autres agriculteurs de son village d'Al Haddadiya.

L'énergie solaire lui a permis d'irriguer ses récoltes "car il n'y avait pas d'électricité" pour faire fonctionner les pompes, "ni de fioul" pour les générateurs, explique ce père de trois enfants. "Nous essayons de redonner vie à notre terre".

La région contrôlée par l'administration autonome kurde était autrefois le grenier à blé du pays, avant que le pouvoir ne réprime en 2011 un soulèvement populaire, déclenchant un conflit qui a fait plus de 500.000 morts et déplacé des millions de personnes.

L'Etat fournit désormais à peine quatre heures de courant par jour, le conflit ayant ravagé les infrastructures du pays, alors qu'une hausse des coûts du carburant a impacté les agriculteurs.

La hausse des températures et la baisse des précipitations se sont ajoutées aux malheurs des agriculteurs.

Auparavant, "on trouvait de l'eau à 30 mètres", mais il faut aujourd'hui creuser à 60 mètres pour en trouver, rendant l'irrigation plus difficile, explique Abdallah al-Mohammed.

Le nord-est de la Syrie pourrait connaître des périodes de sécheresse tous les trois ans et les précipitations devraient diminuer de 11% au cours des trois prochaines décennies, selon un rapport de l'ONG iMMAP publié en 2022.

- Survie -

Entre 2011 et 2021, la production d'électricité de l'Etat syrien "a chuté de manière significative, à près de 57%", selon un rapport des Nations Unies de 2022, poussant les Syriens à rechercher des alternatives.

La région agricole de Hassaké est désormais parsemée de milliers de panneaux solaires, dominant terrains, habitations et commerces.

A dix kilomètres d'Al Haddadiya, Hamid al-Awda, a installé 272 panneaux solaires sur ses vastes terres agricoles.

"Les agriculteurs qui n'ont pas les moyens d'utiliser l'énergie solaire et les générateurs ont vu leurs récoltes dépérir", déclare à l'AFP cet homme de 60 ans en irriguant ses champs.

Pour lui comme pour les autres agriculteurs syriens, le recours à l'énergie renouvelable est une question de survie et non une préoccupation environnementale.

Il utilise l'énergie solaire pour pomper l'eau des nappes phréatiques, qui diminue, explique-t-il.

Grâce au solaire, il a planté quatre hectares de coton et espère pouvoir produire une récolte suffisante de blé et d'orge pendant l'hiver.

Le contraste entre son champ verdoyant et les herbes asséchées faute d'irrigation quelques mètres plus loin est saisissant.

Plus au nord, dans les environs de la ville kurde de Qamichli, Mohammed Ali al-Hussein raconte que, lorsqu'il devait attendre plusieurs jours avant d'obtenir du carburant, la terre s'asséchait.

"Aujourd'hui, nous arrosons la terre du matin jusqu'au soir, grâce aux panneaux solaires", ajoute ce jeune homme de 22 ans qui tente de préserver les terres héritées de son père. "De plus, ce système est silencieux, ne tombe pas en panne et n'a pas besoin de carburant".

- Déchets -

Cependant, l'iMMAP a mis en garde contre le coût environnemental du recours au photovoltaïque en Syrie.

Selon le rapport, "les pompes à eau fonctionnant à l'énergie solaire (...) sont responsables d'une augmentation de l'extraction qui entraîne une baisse de la nappe phréatique".

Un constat partagé par Didar Hasan, de la société d'énergie solaire Wanlan, selon lequel "les gens continueront à dépendre largement de l'énergie solaire" dans les années à venir, "non pas parce qu'elle est renouvelable (...) mais parce qu'ils ont besoin d'électricité".

La plupart des équipements disponibles sont soit des "panneaux usagés et usés, importés d'Europe", soit de mauvaise qualité, estime-t-il.

De tels équipements ont une durée de vie de quelques années, explique-t-il. "Après cela, nous nous retrouverons avec des dizaines de milliers de panneaux solaires inutilisables, essentiellement des déchets", dans une région dépourvue d'installations adéquates pour les traiter.
https://www.connaissancedesenergies.org ... urs-231004

idem mais avec quelques photos ici : https://www.boursorama.com/actualite-ec ... ec9e93eac9

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