Obama déclare la guerre au pétrole
Publié : 16 juin 2010, 08:27
http://washington.blogs.liberation.fr/g ... trole.html
Obama déclare la guerre au pétrole
Dans le cadre très solennel du Bureau Ovale, Barack Obama a multiplié les métaphores militaires mardi soir pour parler de la marée noire qui « assiège » la Louisiane. Le pétrole « assaille nos côtes et nos citoyens » a décrit le président, après avoir rappelé que l’Amérique est déjà en guerre contre Al Qaeda (pour l'allocution complète, c'est ici). Pour combattre la marée noire, Barack Obama a annoncé avoir aussi un « plan de bataille ». BP devra créer un fonds de compensation pour indemniser les victimes de son « imprudence ». Il n'a pas précisé combien d'argent devra être mis dans ce fonds (au Congrès, on parle déjà de 20 milliards de dollars), mais il a convoqué à cette fin ce mercredi le président et les principaux dirigeants de BP à la Maison Blanche. Un « plan de restauration de la côte du golfe » devra ensuite être défini, avec les autorités et les populations locales, a annoncé le président. Rappelant très justement que la destruction des marais de Louisiane ne date pas d’hier, ni de cette marée noire, Obama a promis un plan qui aille « au-delà de la réponse à cette crise du moment ». « Je prends ce soir cet engagement » a-t-il déclaré. La veille en Alabama, il avait déjà assuré que les « choses vont revenir à la normale » et ajouté: « Je suis confiant que nous serons capables de rendre la côte du golfe en meilleur état qu’elle n’était auparavant ». Le président n’a pas repris mardi soir cette promesse, mais l’idée est bien la même… et franchement peu réaliste vue la quantité de pétrole déjà déversée dans les marais de Louisiane. Cela rappelle aussi tristement George Bush, qui avait promis après Katrina de rendre la région « encore meilleure et plus forte » qu’avant l’ouragan…
Mais la guerre déclarée ce soir au pétrole se veut plus globale encore. Le "moment" est venu de saisir cette crise pour « mettre fin à l’addiction de l’Amérique aux énergies fossiles » a lancé le président. La « tragédie » en cours « nous rappelle que l’heure des énergies propres est venue ». « La seule approche que je n’accepterai pas est l’inaction » a martelé le président. Concrètement, cela signifie que le Sénat, tranquillement assis depuis des mois sur le projet de loi visant à réduire les énergies polluantes, devrait enfin passer à l’acte. Mais Obama s’est encore une fois gardé de préciser ce qu’il attend exactement du Congrès, ou comment il compte désintoxiquer les Etats-Unis...
Comme il convient en temps de guerre, Barack Obama a terminé son allocution par un appel… à la prière. « La bénédiction de Dieu n’est pas qu’Il a promis d''ôter tous les obstacles et dangers. La bénédiction est qu’Il est toujours avant nous, même au milieu de la tempête », a rappelé le président, citant là un prêtre-pêcheur anonyme et concluant « Ce soir, nous prions pour les gens du Golfe ». Grâce à Twitter, les insolents ont pu là aussitôt exprimer leurs objections : qu’en est-il donc de la "séparation du pétrole et de l’Eglise" ?
Pendant ce temps, le puits au fonds du golfe du Mexique continue de fuir… et son flot a même encore une fois augmenté… (ou du moins les chiffres qu’en donnent le gouvernement). Le « groupe technique » chargé par Obama d’évaluer combien de pétrole s’échappe a encore une fois révisé ses chiffres à la hausse, annonçant maintenant que le puits libère entre 35 000 et 60 000 barils par jour (pour mémoire, la première estimation de BP faisait état de 1000 barils par jour, et la première estimation de ce groupe technique comptait 12 à 19 000 barils). Selon l’agence AP, le nouveau chiffre donné mardi par les autorités signifie que le puits pourrait remplir « plus de 22 fois » le Bureau Ovale par jour… Il n'est pas dit encore qu'Obama remportera cette bataille.
Obama déclare la guerre au pétrole
Dans le cadre très solennel du Bureau Ovale, Barack Obama a multiplié les métaphores militaires mardi soir pour parler de la marée noire qui « assiège » la Louisiane. Le pétrole « assaille nos côtes et nos citoyens » a décrit le président, après avoir rappelé que l’Amérique est déjà en guerre contre Al Qaeda (pour l'allocution complète, c'est ici). Pour combattre la marée noire, Barack Obama a annoncé avoir aussi un « plan de bataille ». BP devra créer un fonds de compensation pour indemniser les victimes de son « imprudence ». Il n'a pas précisé combien d'argent devra être mis dans ce fonds (au Congrès, on parle déjà de 20 milliards de dollars), mais il a convoqué à cette fin ce mercredi le président et les principaux dirigeants de BP à la Maison Blanche. Un « plan de restauration de la côte du golfe » devra ensuite être défini, avec les autorités et les populations locales, a annoncé le président. Rappelant très justement que la destruction des marais de Louisiane ne date pas d’hier, ni de cette marée noire, Obama a promis un plan qui aille « au-delà de la réponse à cette crise du moment ». « Je prends ce soir cet engagement » a-t-il déclaré. La veille en Alabama, il avait déjà assuré que les « choses vont revenir à la normale » et ajouté: « Je suis confiant que nous serons capables de rendre la côte du golfe en meilleur état qu’elle n’était auparavant ». Le président n’a pas repris mardi soir cette promesse, mais l’idée est bien la même… et franchement peu réaliste vue la quantité de pétrole déjà déversée dans les marais de Louisiane. Cela rappelle aussi tristement George Bush, qui avait promis après Katrina de rendre la région « encore meilleure et plus forte » qu’avant l’ouragan…
Mais la guerre déclarée ce soir au pétrole se veut plus globale encore. Le "moment" est venu de saisir cette crise pour « mettre fin à l’addiction de l’Amérique aux énergies fossiles » a lancé le président. La « tragédie » en cours « nous rappelle que l’heure des énergies propres est venue ». « La seule approche que je n’accepterai pas est l’inaction » a martelé le président. Concrètement, cela signifie que le Sénat, tranquillement assis depuis des mois sur le projet de loi visant à réduire les énergies polluantes, devrait enfin passer à l’acte. Mais Obama s’est encore une fois gardé de préciser ce qu’il attend exactement du Congrès, ou comment il compte désintoxiquer les Etats-Unis...
Comme il convient en temps de guerre, Barack Obama a terminé son allocution par un appel… à la prière. « La bénédiction de Dieu n’est pas qu’Il a promis d''ôter tous les obstacles et dangers. La bénédiction est qu’Il est toujours avant nous, même au milieu de la tempête », a rappelé le président, citant là un prêtre-pêcheur anonyme et concluant « Ce soir, nous prions pour les gens du Golfe ». Grâce à Twitter, les insolents ont pu là aussitôt exprimer leurs objections : qu’en est-il donc de la "séparation du pétrole et de l’Eglise" ?
Pendant ce temps, le puits au fonds du golfe du Mexique continue de fuir… et son flot a même encore une fois augmenté… (ou du moins les chiffres qu’en donnent le gouvernement). Le « groupe technique » chargé par Obama d’évaluer combien de pétrole s’échappe a encore une fois révisé ses chiffres à la hausse, annonçant maintenant que le puits libère entre 35 000 et 60 000 barils par jour (pour mémoire, la première estimation de BP faisait état de 1000 barils par jour, et la première estimation de ce groupe technique comptait 12 à 19 000 barils). Selon l’agence AP, le nouveau chiffre donné mardi par les autorités signifie que le puits pourrait remplir « plus de 22 fois » le Bureau Ovale par jour… Il n'est pas dit encore qu'Obama remportera cette bataille.