Amérique latine (thèmes concernant plusieurs pays)

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Message par mahiahi » 02 août 2006, 17:23

Il est aussi possible que ce soit très grave et qu'il ait pris des dispositions pour sa succession : attendons de voir ce que ça va donner
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
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Message par Rafa » 07 août 2006, 02:33

Concernant Cuba, apparamment Fidel Castro recupère bien, et aurait recommence à manger (ce qui pour une opération intestinale est tout de même bon signe).

Il y a aussi, pas très visible, mais bien réel, une mobilisation générale de l'armée est des milices de defense, pour parer à toute eventualité au cas où quelque faucon un peu trop entreprenant aux Etats-Unis decidait de declencher une invasion (c'est sans doute pour ça qu'on ne voit pas trop Raul Castro, qui en plus d'être le vice-president et donc exerçant de chef d'Etat par interim, est aussi surtout le chef de l'armée, et donc il doit être bien occupé à tout preparer sur le plan militaire pour une événtuelle invasion).

C'est semble-t-il la seule chose qui inquiète les cubains, que les Etats-Unis puissent avoir un coup de folie.
(apparamment à Miami ils ont fait un show médiatique absolument hallucinant, avec arrêt des émisions et flash spéciaux, émissions spéciales pendant des heures, avec des invités qui predisaient des scénarios quasi-apocalyptiques (genre guerre civile carrement))

PS: certaines personnes proches de Cuba pensent aussi que derrière une opération chirurgicale réelle, le gouvernement cubain en profite aussi pour faire un ballon d'essai et observer les réactions des Etats-Unis.

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Message par mahiahi » 07 août 2006, 07:18

Et sur le choix du chef par intérim, personne ne s'étonne que ce soit un membre de la famille Castro?
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
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Message par Tom29 » 07 août 2006, 08:58

Dificile de feindre l'etonnement, désolé !!! :-D

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Message par GOLD » 07 août 2006, 10:49

mahiahi a écrit :Et sur le choix du chef par intérim, personne ne s'étonne que ce soit un membre de la famille Castro?
KOUUUUAAAAA NANNNNN :lol:

Dur de voir une telle democratie du peuple dominée par une famille milliardaire :lol:
GAME OVER

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phylippe
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Message par phylippe » 07 août 2006, 12:42

Cube n'est pas une démocratie, et la famille castro n'est pas millardaire.
«Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez compte que l'argent ne se mange pas» - Proverbe Cree

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Message par Rafa » 07 août 2006, 12:57

mahiahi a écrit :Et sur le choix du chef par intérim, personne ne s'étonne que ce soit un membre de la famille Castro?
Il eût fallu s'etonner un peu plus tôt, parceque ça fait quand même très longtemps que Raul Castro est parmi les hauts dirigeants du mouvement revolutionnaire cubain, au moins depuis 1953.
Et ça fait des années qu'il est premier vice-président (le parlement cubain l'a élu premier vice-président en 2003), ainsi que chef de l'armée (poste clef s'il en est, surtout dans l'optique de disparition du chef de l'Etat après un attentat ou assassinat, comme il en eut de nombreuses tentatives).

Et c'est ainsi que ça se passe depuis de nombreuses années aussi, chaque fois que Fidel Castro s'absente pour un voyage, où pour raisons de santé (il a déjà subi deux opérations il me semble, pour fractures lors d'une chute, et l'autre je ne me souviens plus), c'est Raul Castro qui prends effectivemment les commandes.
La difference cette fois-ci c'est que c'est plus long (ce sera pour quelques mois), et surtout l'annonce un peu théâtrale à la télévision (faite sans doute pour couper l'herbe sous le pied aux Etats-Unis, qui de fait ont été pris totalement au dépourvu).

Quant aux accusations de népotisme, je ne pense pas qu'elles tiennent vraimment la route, à part Raul Castro (qui a objectivemment des raisons d'être considéré comme un bon dirigeant ayant fait ses preuves), connais-tu quelqu'un d'autre de sa famille à des postes importants de dirigeant?
Pour ce qui est de la "famille milliardaire", il n'y a rien qui permette de dire qu'il est même ne fût-ce que moyennement riche, alors milliardaire...
Et pourtant il a mis au défit la CIA de lui trouver des preuves de son supposé enrichissement personnel et qu'il demissionerait sur le champs; une occasion en or pour ceux qui veulent le voir partir, pourtant rien n'a jamais été trouvé, c'est qu'il ne doit rien y avoir, non?

Finalement, il s'agit essentiellement d'un non-événement, qui ne mérite sans doute pas le gonflage médiatique qui en a été fait.
(par contre, je suis prêt à parier que quand il finira sa convalescence les médias n'y consacretonr que que quelques lignes tout au plus :-D )

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Message par Rafa » 08 août 2006, 00:54

Un petit entrefilet dans les agences de presse, et qui, seul passerait tout à fait innaperçu; mais qui combiné à d'autres événements defini un basculement de rapports de force en Amérique latine:

L'Uruguay fait savoir qu'il retire son armée des manoeuvres navales UNITAS (sous commandement etasunien, bien sûr) auquelles devaient normalement participer aussi l'Argentine, le Brésil et les Etats-Unis.
Ces manœuvres, dont ce devait être la 48e édition, ont du coup été postposées jusqu'en mars 2007.

La coalition de gauche au pouvoir depuis 2005 en Uruguay s'est toujours opposée à ces manœuvres conjointes, l'année passée, lors des 47e manœuvres, un diputé socialiste a même demissioné en protestation quand le parlement avait approuvé la participation du pays dans les manœuvres.

Donc, c'est la première fois en 48 ans que l'Uruguay, certes un petit pays, decline l'invitation des Etats-Unis de participer à des manœuvres conjointes (écrasamment dominées par les Etats-Unis, le but majeur de ses manœuvres est évidemment de garder un œuil et un contrôle sur les armées latinoaméricaines); précédemment le Vénézuela et la Bolivie ont coupé des relations militaires avec les Etats-Unis.
Quand ont sait que les armées latinoaméricaines, mal équipées pour faire face à une vraie guerre exterieure, mais suréquipées en moyens repressifs, sont l'outil traditionel de contrôle des Etats-Unis, celà revêt tout de suite un tout autre rélief (le fait que les manœuvres navales soient postposées et non simplement faites sans l'Uruguay, est aussi un signe que les Etats-Unis essayeront de faire pression pour changer la decision uruguayenne, preuve que c'est un fait important)

Aussi, bien que non encore officiel, lors du serment de l'assemblée constituante bolivienne ce week-end, on a parlé de la possibilité que l'Uruguay signe un TCP (traité commercial des peuples) comme la Bolivie, le Vénézuela et Cuba l'ont déjà fait. Le TCP a été crée par Evo Morales, le président bolivien, en tant que réponse aux TLC (traités de libre commerce, promus par les Etats-Unis). Les Etats-Unis espèrent signer un TLC avec l'Uruguay, qu'ils considèrent comme le maillon faible du MERCOSUR (Argentine, Uruguay, Paraguay, Brésil et Vénézuela). Si l'Uruguay signe un TCP au lieu d'un TLC se sera un fameux revers pour les Etats-Unis, d'autant plus que cela rapprochera la possibilité que la Bolivie devienne membre du MERCOSUR, ce qui non seulement le renforcerait, mais renforcerait la tendance dure et politique en son sein (il y aurait donc dans ce cas Bolivie et Vénézuela), et si la Bolivie rejoins le MERCOSUR, elle pourrait quitter la CAN (Communauté Andine de Nations; Bolivie, Pérou, Equateur, Colombie, et jusqu'à recemment Vénézuela), l'autre bloc économique régional, que les Etats-Unis espèrent utiliser pour contrer l'influence du MERCOSUR. Si à ça on ajoute que la Bolivie et le Vénézuela ont des reserves d'hydrocarbures très importantes, et un projet d'"anneau énérgetique" (réseau d'oléoducs, gazoducs et reffineries, recouvrant la région et permettant à l'Amérique du sud de s'auto-suffire énérgetiquement) dont les premiers tronçons sont déjà en construction (avant ça, tous les olé/gazoducs quasimment allaient de la source vers la mer: pour l'exportation), on voit alors se superposer à un axe Bolivie-Vénézuela-Cuba une convergeance énérgetique, économique, politique, ainsi que militaire (et sur le plan culturel, car toute l'Amérique latine est convergeante culturellement); un embryon ou noyau très fort qui se developpe, et qui a tout pour attirer de plus en plus fort les pays de la région.

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Message par mahiahi » 08 août 2006, 07:55

mahiahi a écrit :Et sur le choix du chef par intérim, personne ne s'étonne que ce soit un membre de la famille Castro?
Rafa a écrit : Il eût fallu s'etonner un peu plus tôt, parceque ça fait quand même très longtemps que Raul Castro est parmi les hauts dirigeants du mouvement revolutionnaire cubain, au moins depuis 1953.
Tout le monde n'est pas aussi bien renseigné
Rafa a écrit : Quant aux accusations de népotisme, je ne pense pas qu'elles tiennent vraimment la route, à part Raul Castro (qui a objectivemment des raisons d'être considéré comme un bon dirigeant ayant fait ses preuves), connais-tu quelqu'un d'autre de sa famille à des postes importants de dirigeant?
Il suffit d'un
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Message par franck1968 » 17 août 2006, 09:25

Venezuela/Jamaïque : signature d'accords de développement
2006-08-16 15:45:33

CARACAS, 15 août (XINHUA) -- Le président vénézuélien, Hugo Chavez, et la Premier ministre jamaïcaine, Portia Simpson Miller, ont signé mardi, dans la ville jamaïcaine de Montego Bay, des accords couvrant le pétrole et le financement pour le développement social, a déclaré le ministère vénézuélien de l'Information.

M. Chavez s'est rendu lundi en Jamaïque pour sa 4e visite officielle dans cette île caraïbe pour signer trois accords majeurs, en vertu desquels les deux pays créeront une entreprise mixte entre leurs compagnies d'Etat de l'énergie, Petroleos de Venezuela et PetroJam.

Il est également convenu que la banque de développement vénézuélienne prête de l'argent pour la construction d'une autoroute, d'un complexe sportif à Montego Bay et la restauration du centre civique de la ville. Le Venezuela décaissera un prêt de 2 millions de dollars pour la banque jamaïcaine Mortgage pour des projets de développement social.

"Le président Chavez et moi avons constaté l'achèvement de trois projets qui font partie du Fonds de San Jose", a déclaré Mme Simpson Miller, faisant référence à un fonds de développement pour les projets socio-économiques.

Les deux dirigeants ont signalé qu'ils s'engageaient à aider les secteurs désavantagés tels que les petites et moyennes entreprises.

"Nous avons également convenu que les intérêts des plus pauvres doivent être davantage visibles dans nos accords", a indiqué Mme Simpson Miller. Fin

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Message par Rafa » 15 sept. 2006, 00:18

Actuellement se tient le sommet des pays non alignés à La Havane, Cuba, dont le pays prendra la tête du mouvement des non alignés pendant les 3 prochaines années.
Il y a clairement une volonté de revitaliser le mouvement.

Cela revêt une importance stratégique dans le cadre de la vaste alliance "multi-polaire" que le Vénézuela, dont le président Hugo Chavez était la vedette des journalistes à La Havane, est en train de mettre en place.

Un fait interessant c'est que la chaîne publique latinoaméricaine TeleSUR (crée et financée par le Vénézuela, Cuba, Argentine et Uruguay, auxquels s'est jointe la Bolivie) a fait une proposition lors du sommet, pour un "nouvel ordre communicationnel international", avec la création d'une agence de presse alternative pour contrebalancer les grandes agences de presse comme Reuters.

Cuba à la tête du mouvement des non alignés et le Vénézuela au conseil de sécurité de l'ONU, ça risque de donner un coup d'accelerateur à la redistribution des cartes de la géopilitique mondiale.

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Message par WhilelM » 15 sept. 2006, 08:18

Rafa a écrit : Un fait interessant c'est que la chaîne publique latinoaméricaine TeleSUR (crée et financée par le Vénézuela, Cuba, Argentine et Uruguay, auxquels s'est joint la Bolivie) a fait une proposition lors du sommet, pour un "nouvel ordre communicationel international", avec la création d'une agence de presse alternative pour contrebalancer les grandes agences de presse comme Reuters.
Ca n'a pas de rapport direct avec le PO, ni même avec la géoplitique sud américaine, mais concerne la mise en place d'un "nouvel ordre communicationel international". Je tiens à signaler à ceux qui sont intéressés par ce thème mais avec une application plus locale, qu'il se tiendra les Etats Généraux pour le Pluralisme le 30 septembre à Saint-Denis. Y seront abordés notamment les thèmes
  • * Comment garantir les droits d’informer et les droits à l’information contre toutes les tentatives politiques et économiques de les confisquer ?
    * Comment garantir l’essor des médias associatifs, sauvegarder le potentiel non-marchand d’Internet, doter les médias à but non-lucratif du statut et des moyens dont ils sont besoin ?
    * Comment préserver et refonder le service public de l’audiovisuel ?
" Il ne faut jamais douter qu'un petit nombre d'individus puisse changer le monde. Il n'en a d'ailleurs jamais été autrement. " Margaret Mead

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Message par franck1968 » 17 sept. 2006, 16:34

Nouvelle "guerre du gaz" entre le Brésil et la Bolivie
publié le vendredi 15 septembre 2006

Une nouvelle "guerre du gaz" a éclaté avec une force inattendue entre la Bolivie et le Brésil après la décision de La Paz de priver les compagnies gazières étrangères du droit de tenir elles-mêmes leur comptabilité financière.
Le contrôle financier de l'activité de toutes les compagnies gazières étrangères relève désormais de la compétence de l'entreprise nationale bolivienne YPFB habilitée à commercialiser le gaz produit en Bolivie sur le marché intérieur et extérieur et à en fixer le prix.

Cette décision du gouvernement Morales a provoqué une tempête d'indignation au Brésil dont le ministre des Mines et de l'Energie, Silas Rondo, a annulé son voyage vendredi en Bolivie où il se proposait de résoudre de nombreux problèmes posés par la nationalisation en Bolivie de deux entreprises de la société brésilienne Petrobras. Cette dernière a diffusé jeudi une note condamnant l'arbitraire du gouvernement bolivien.
Les entreprises gazières de Petrobras assurent 90% des besoins du marché bolivien en gaz. Maintenant, elles sont obligées de livrer toute leur production à YPFB qui la commercialisera sur le marché intérieur et compensera leur coût aux raffineries dans un délai de trente jours. Tout le bénéfice ira, naturellement, au trésor bolivien.

Le gouvernement brésilien a l'intention d'apporter une "réponse nette et claire" à la décision de la Bolivie. Le ministre et Chef du Cabinet civil, Mme Dilma Roussef, a exprimé ses regrets au sujet de cette décision de la Bolivie qui, selon elle, n'est pas conforme aux ententes antérieures.
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Message par franck1968 » 20 sept. 2006, 10:29

Bolivie / Brésil : après la crise bilatérale, des signaux de paix
Le différent Lula-Evo où quand la diplomatie impose de prendre des gants (de fer ?) ou encore le "je t'aime moi non plus". A l'horizon au moins deux possibilités, Evo ne cède pas et Petrobras non plus, dans ce cas pas d'investissements pour la Bolivie (sauf si le Vénézuéla et pourquoi pas l'Iran arrivent en sauveurs) mais également pas de gaz pour Sao Paolo, le tout avec un procès auprès du tribunal de la Banque Mondiale (Lula aura décidément tout fait !). Soit Evo cède aux menaces et au chantage voilé et modère sa position (et la dite nationalisation) avec comme possible conséquence des protestations sociales.
Le Brésil veut maintenir une bonne relation avec la Bolivie. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a affirmé hier qu'il ne répondra pas par des "bravuconadas" à la décision du gouvernement bolivien d'assumer le raffinement de pétrole dans ce pays. Lula a de plus affirmé que le Brésil aura "toute la patience du monde" pour négocier avec La Paz, mais avec des limites (sic), tandis que Evo Morales a ssuré depuis Cuba que "les relations avec le Brésil sont excellentes (sic)".

Les mots du mandataire brésilien auraient un double destinataire, puisqu'en plus de parler au gouvernement de Bolivie, qui vient d'affirmer qu'il sera "inflexible avec les compagnies pétrolières qui n'honorent pas le décret de nationalisation des hydrocarbures", le mandataire vise aussi le front interne. "Le Brésil a plus de responsabilité parce qu'il a une économie plus importante ; parce qu'il est le plus grand pays d'Amérique du sud. C'est pour cette raison que je ne peux pas répondre comme certains le voudraient, avec des bravuconadas, un cri ou une rupture ", a dit le président. Lula a réagi ainsi aux critiques de l'opposition qui le responsabilise pour les préjudices de la compagnie pétrolière étatique Petrobras dans le pays voisin, et même de son propre Parti des Travailleurs (PT), qui a réclamé que le président soit "plus énergique" avec La Paz.

Le Brésil en est arrivé à menacer d'aller aux tribunaux internationaux après que le Ministère des Hydrocarbures de Bolivie a émis, mercredi, une résolution assumant le contrôle financier des raffineries de Petrobras, après laquelle la brésilienne publique deviendrait une prêteuse de services. La mesure a ensuite été gelée par les autorités de La Paz, ce qui aurait provoqué la démission du ministre des Hydrocarbures, Andres Soliz Rada. Les négociations entre Petrobras et le gouvernement bolivien devront être reprises mi-octobre.

Comme l'a assuré Lula hier, "le Brésil a intérêt" à continuer de faire des affaires avec la Bolivie, bien qu'avec le respect des normes régulatoires correspondantes. "La Bolivie a presque trois mille kilomètres de frontière avec le Brésil et nous avons intérêt de maintenir de la tranquilité dans ce pays et dans le notre. Le Brésil a des responsabilités et des obligations avec ses partenaires plus petits", a-t-souligné.

Le mandataire a garanti que le Brésil "aura toute la patience du monde" pour négocier avec le gouvernement d'Evo Morales, mais que cette articulation a des limites. "S'il n'y avait pas de la part du gouvernement bolivien un intérêt à réaliser les choses de manière tranquille : qu'est-ce qui se passerait ? Une rupture ? Je ne veux pas que cela se produise", a affirmé Lula. "Et je ne le veux pas parce que je travaille avec l'hypothèse que l'Amérique du Sud progresse, que les pays qui ont une frontière avec le Brésil ont une chance", a dit le président. "Je connais les besoins de la Bolivie, je connais la situation du peuple bolivien. C'est pour cela que si je peux aider, je le ferai", a complété Lula dans un acte de campagne pour sa réélection, dans la capitale Aracajú, Etat de Sergipe, à deux semaines des élections présidentielles au Brésil.

A La Havane, Evo Morales a souligné que la relation entre les deux pays traverse une crise, "comme le démontrent les réunions que nous avons tenues avec le chancelier Celso Amorim". Par ailleurs, le mandataire bolivien a minimisé la situation interne dans son gouvernement, après avoir affirmé que la démission de Soliz Rada était présentée depuis le 7 mai dernier. "S'il est resté en place jusqu'à maintenant c'est parce que nous le lui avons demandé, le temps d'assurer la transition", a-t-il informé.
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Rafa
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Message par Rafa » 14 oct. 2006, 22:46

Ce dimanche c'est les éléctions en Equateur, pays latinoaméricain producteur de pétrole.
Les Etats-Unis voudraient impliquer le pays dans la guerre en cours en Colombie; et surtout s'assurer que c'est quelqu'un qui leur est favorable qui soit élu, histoire de pouvoir continuer à y avoir une base militaire, du pétrole bon marché, la signature d'un traité de libre commerce (TLC) et faire barrage au bloc lideré par le Vénézuela.

Mais tout semble indiquer que le futur président d'Equateur sera Manuel (je crois) Correa; qui represente tout le contraire de ce que veulent les Etats-Unis, il est pour la nationalisation des ressources, pour un rapprochement avec Cuba et le Vénézuela, pour expulser les soldats etasuniens du pays, contre les TLC et pour rester neutre dans le conflit colombien.
S'il maintien ses promesses (et celà ne dependra que de sa volonté de le faire; car le Vénézuela a la capacité de mettre en échec toutes les pressions économiques, diplomatiques et même militaires que les Etats-Unis pourraient faire sur le futur président equatorien) alors le bloc régional en construction s'en trouverait grandement renforcé; tous les producteurs de pétrole d'Amérique du sud sauf la Colombie se trouveraient dans un groupe ayant des accords commerciaux communs d'integration, contraire aux Etats-Unis et rejettant les TLC.
Et le Pérou, dont l'éléction d'Alan Garcia comme président fut la seule bonne nouvelle pour les Etats-Unis dans la région depuis très longtemps, se trouverait dans une situation très isolée, affaibli diplomatiquement et économiquement dans la région.

A l'ONU, le Vénézuela sera très probablement élu comme membre non pérmanent du conseil de sécurité (on verra ce lundi); Cuba presente comme depuis plus de 10 ans une résolution pour mettre fin au blocus que les Etats-Unis font contre elle, et les Etats-Unis seront sans dotue encore plus seuls que l'année dernière (où seuls 3 pays - Israëls et deux îles minuscules du Pacifique - ont voté avec les Etats-Unis contre la résolution), car la mesquinerie degueulase de refuser de donner son prix une caméra digitale) à un jeune enfant laureat d'un concours d'art, pour le seul crime qu'il est cubain, et alors qu'il voit tous les autres enfants qui eux reçoivent leur prix, celà rendra la position des Etats-Unis encore plus indefendable qu'elle ne l'est.

En Bolivie, des manoeuvres de destabilisation (qui ont fait 16 morts) pour preparer un coup d'Etat ont été mises en échec. Le même scénario qu'au Chile et qu'au Vénézuela était à l'oeuvre; mais en n'étant pas originaux, on a vu venir, et il y a eu une mobilisation populaire importante à l'avance. Mais aussi, l'alliance entre le Vénézuela et la Bolivie semble inclure, et de façon très serieuse, une alliance sur le plan militaire aussi; sans citer nomement un engagement armé, plusieurs hauts responsables vénézueliens, jusqu'au président en personne, ainsi que l'ambassadeur vénézuelien en Bolivie, ont publiquement declaré, et de façon repeté, que le Vénézuela defendrait la Bolivie, y compris "avec la vie et le sang" venezueliens, et "quel qu'en soit le prix, et quelles qu'en soient les consequences".
Cette prise de position extrêmement ferme, qui n'a pas d'equivalent dans la région depuis bien près de deux siècles, a sans doute aussi joué un rôle; et cela accelerera la perte d'influence des Etats-Unis, car le message est clair, desormais, et pour la première fois, les pays qui voudront franchir le pas pourront le faire sans avoir peur de se faire aneantir sans pouvoir réagir par les Etats-Unis, ils pourront compter sur le parapluie vénézuelien pour les proteger pendant les difficiles premières années où ils seront bien vulnerables; ça risque de faire sauter des verrous psychologiques et des tabous.

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