Chine VS Japon

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Re: Chine VS Japon

Message par Raminagrobis » 24 sept. 2012, 23:30

Taiwan revendique aussi ces iles (vu que tw revendique toute la Chine) et envoie vdes bateaux y planter son drapeau. lien
Toujours moins.

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Re: Chine VS Japon

Message par energy_isere » 25 sept. 2012, 11:09

La crise sino-japonaise s'aggrave avec l'arrivée de 8 navires taïwanais

La crise sino-japonaise en mer de Chine orientale s'est aggravée mardi avec l'arrivée de huit navires des garde-côtes taïwanais et de dizaines de bateaux de pêche dans les eaux territoriales japonaises au large d'îles revendiquées par Pékin et Taipei.

Selon le porte-parole du gouvernement japonais, Osamu Fujimura, huit navires des garde-côtes taïwanais et une quarantaine de bateaux de pêche avec 300 pêcheurs à bord se trouvaient dans cette zone à 09H00 locales (00H00 GMT).

"Les garde-côtes ont utilisé des canons à eau pour les repousser. Après avoir entendu nos avertissements, les navires ont fait demi tour", a-t-il précisé. Sur des images de la télévision publique japonaise NHK, on peut effectivement voir dans une mer agitée les garde-côtes des deux pays s'arroser mutuellement à faible distance les uns des autres.

Dès leur arrivée à proximité des eaux territoriales japonaises, les garde-côtes nippons avaient prévenu la flottille qu'elle ne devait pas aller plus loin. Un garde-côte taïwanais avait répondu par radio: "Ce sont les eaux de la République de Chine (nom officiel de Taïwan, ndlr) et nous sommes ici de plein droit".

...............
http://www.boursorama.com/actualites/la ... bfc2aba079

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Re: Chine VS Japon

Message par Jeuf » 25 sept. 2012, 23:05

Avec tout ces bateaux dans ce coin, il risque bientôt de ne plus y avoir assez de place pour les poissons.

Sur des images de la télévision publique japonaise NHK, on peut effectivement voir dans une mer agitée les garde-côtes des deux pays s'arroser mutuellement
Bon, ça va, ça reste gentil ce conflit pour le moment. Si toutes les guerres pouvait se limiter à des batailles d'eau...


EDIT : plus sérieusement, sur le ressentiment des chinois vis-à-vis du Japon, je me souviens avoir lu ceci sur cette page de wikpedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Prisonnier ... ite_note-7
le nombre de prisonniers chinois [relâchés après la reddition du Japon en 1945]ne fut que de 56. (réf anaka, ibid., Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001, p.360 )

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Re: Chine VS Japon

Message par Tovi » 26 sept. 2012, 08:21

C'est le leadership en Asie qui se joue. Avec en prime un petit test de la capacité de réaction des Tazus.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Chine VS Japon

Message par energy_isere » 26 sept. 2012, 09:38

Toyota et Nissan réduisent leur production en Chine à cause des tensions sino-japonaises :

26 Sept 2012

Toyota et Nissan ont décidé de réduire leur production en Chine à cause des tensions sino-japonaises qui pèsent sur les achats de voitures nippones, a-t-on appris mercredi auprès des constructeurs d'automobiles japonais.

La Bourse de Tokyo a par ailleurs terminé mercredi en forte baisse de 2,03% à cause de ces tensions sino-japonaises qui aggravent les inquiétudes des investisseurs pour la croissance économique.

...................
http://www.boursorama.com/actualites/to ... 29668a35c4

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Re: Chine VS Japon

Message par ticaribou » 26 sept. 2012, 12:50

c'est encore le jeu qui a la plus grosse ou qui vise le plus loin ? décidément les hommes n'apprendront jamais !
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Re: Chine VS Japon

Message par Raminagrobis » 23 oct. 2012, 22:35

Le Japon se réarme. Il va se doter de deux porte-hélicoptères de 19000 tonnes, capables d'opérer non seulement des hélicos, mais aussi des appareils comme le V-22 Osprey et peut être la version STOVL du futur chasseur américain F35.
Ce ne sont pas des porte-avions, mais pas loin !

19000t class destroyer
Toujours moins.

supertomate

Re: Chine VS Japon

Message par supertomate » 24 oct. 2012, 12:25

le nombre de prisonniers chinois [relâchés après la reddition du Japon en 1945]ne fut que de 56. (réf anaka, ibid., Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001, p.360 )
De manière générale, le Japon et les japonais ont été peu sanctionné après la seconde guerre mondiale. Des criminels de guerre notoire n'ont jamais été inquiété. Le Japon, globalement, n'a pas une attitude critique sur son comportement pendant cette période. Bref, en trés résumé, l'impérialisme et les crimes japonais de la première moitié du 20è siècle ne sont pas reconnus comme tel par la société japonaise et cela ne plait guère à ceux qui en furent les victimes.
Ce comportement assez arrogant et négateur n'aide pas à des relations appaisées.
Bien entendu, y'a d'autres raisons que les crimes de l'unité 731 pour expliquer les tensions en Asie.


Supertomate qui aime chiner mais jamais ne jappe au nez.

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Re: Chine VS Japon

Message par yvesT » 25 nov. 2013, 11:48

Japon/Chine: vive tension à propos de la mer de Chine orientale
AFP 25 novembre 2013 à 11:11 (Mis à jour : 25 novembre 2013 à 11:11)



Le ton est monté lundi entre Tokyo et Pékin, chacun convoquant l’ambassadeur de l’autre, suite à la décision chinoise d’imposer un contrôle aérien sur une grande partie de la mer de Chine orientale.

Le Japon a convoqué le diplomate chinois pour protester contre la «zone aérienne d’identification» décrétée unilatéralement samedi et qui englobe les îles Senkaku, un archipel contrôlé par le Japon mais revendiqué par la Chine sous le nom de Diaoyu.

Au même moment, l’envoyé japonais à Pékin recevait le «fort mécontentement de la Chine et sa protestation solennelle face aux exagérations irrationnelles» de Tokyo dans cette affaire.

Fort du soutien de Washington, le Japon avait vertement réagi lundi à la décision de Pékin de tenter d’imposer sa loi dans les airs, le Premier ministre Shinzo Abe parlant de décision «dangereuse». «Je suis très inquiet car c’est une chose très dangereuse qui peut conduire à un incident imprévisible», avait-il déclaré.

Samedi, le ministère chinois de la Défense avait précisé que dorénavant tout appareil s’aventurant dans cette «zone d’identification» devrait fournir son plan de vol précis, afficher clairement sa nationalité, et maintenir des communications radio permettant de «répondre de façon rapide et appropriée aux requêtes d’identification» des autorités chinoises, sous peine d’intervention des forces armées.

La carte diffusée par le ministère montre nettement que la zone en question couvre une grande partie de la mer de Chine orientale, entre la Corée du Sud et Taïwan, et englobe l’archipel inhabité des Senkaku.

Dimanche, le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, avait parlé de «geste unilatéral» et évoqué le «risque d’événements imprévisibles dans la zone». Tokyo a clairement indiqué qu’il n’entendait pas se plier à cette zone d’identification «qui n’a aucune validité pour le Japon», selon le ministre des Affaires étrangères.
....
http://www.liberation.fr/monde/2013/11/ ... kin_961782

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Re: Chine VS Japon

Message par yvesT » 26 nov. 2013, 21:43

Un coup de show off US ... :
Des B-52 américains ont pénétré dans la zone de défense aérienne chinoise

Le Monde.fr avec AFP | 26.11.2013 à 19h31 • Mis à jour le 26.11.2013 à 19h38
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Un avion de la défense japonaise survole les îlots Senkaku-Diaoyu, en octobre 2011.

Deux bombardiers américains B-52 ont pénétré dans la zone controversée de défense aérienne mise en place par la Chine, sans en référer à Pékin, ont indiqué des responsables américains mardi 26 novembre.

Lire (en édition abonnés) : La Chine s’arroge l’espace aérien des îles Senkaku

Les avions, qui n'embarquaient aucune arme, ont décollé de l'île de Guam dans le Pacifique lundi. "La nuit dernière nous avons mené un exercice prévu de longue date au cours duquel deux appareils ont décollé de Guam pour retourner à Guam", un territoire rattaché aux Etats-Unis, a expliqué à la presse le colonel Steve Warren, un porte-parole du Pentagone.

LA MISSION S'EST DÉROULÉE "SANS INCIDENT"

Aucun plan de vol n'a été déposé au préalable auprès de la Chine et la mission s'est déroulée "sans incident". Les deux avions sont restés "moins d'une heure" dans la "zone aérienne d'identification" décrétée unilatéralement par Pékin et que Washington qualifie d'"incendiaire", a poursuivi le colonel Warren. Un responsable du Pentagone a confirmé sous couvert d'anonymat que les deux appareils étaient des B-52.

La "zone aérienne d'identification" a été décrétée samedi par la Chine au-dessus de la mer de Chine orientale, malgré l'opposition du gouvernement japonais. Cette zone englobe notamment un petit archipel contrôlé par Tokyo, les îles Senkaku, mais fermement revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu.

LE TON MONTE ENTRE PÉKIN ET TOKYO

La Chine exige désormais que tout appareil s'aventurant dans cette zone fournisse au préalable son plan de vol précis, affiche clairement sa nationalité et maintienne des communications radio permettant de "répondre de façon rapide et appropriée aux requêtes d'identification" des autorités chinoises, sous peine d'intervention des forces armées.

Les autorités japonaises ont immédiatement répliqué que cette "zone" n'avait "aucune validité". Le ton est très nettement monté lundi entre Tokyo et Pékin, chacun convoquant l'ambassadeur de l'autre, suite à la décision chinoise d'imposer cette zone de contrôle aérien. Le même jour, la présidence américaine avait qualifié la mesure chinoise d'"incendiaire".

Lire aussi : Washington s'inquiète de la montée des tensions en mer de Chine orientale
http://abonnes.lemonde.fr/asie-pacifiqu ... _3216.html

A voir dans quelle mesure ça gueule ...

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Re: Chine VS Japon

Message par energy_isere » 28 nov. 2013, 20:58

Le Japon ignore la nouvelle zone aérienne chinoise

28/11/2013

Tokyo aussi défie la Chine. Après des bombardiers américains lundi puis un appareil de reconnaissance sud-coréen mardi, des avions des gardes-côtes japonais ont à leur tour traversé sans prévenir la nouvelle zone aérienne d’identification décrétée par Pékin en mer de Chine orientale. Cette zone englobe les îles Senkaku-Diaoyu, archipel dont la Chine et le Japon se disputent la souveraineté.

Par l’intermédiaire de son secrétaire général Yoshihide Suga, le gouvernement japonais a expliqué qu’il n’avait pas l’intention de changer ses habitudes de patrouilles aériennes dans la région “par égard pour la Chine”.

Samedi les autorités chinoises avaient décrété que tout appareil devait communiquer son plan de vol à l’avance et rester en contact radio avec les autorités chinoises pendant la traversée de cette nouvelle zone. Face au tollé que cela a suscité dans la région, Pékin a semble-t-il atténué sa position : “La création d’une zone aérienne d’identification n’est pas une extension de l’espace aérien national, a expliqué le porte parole du ministère de la Défense. Il s’agit de garantir une protection plus efficace de l’espace aérien d’un pays.”

C’est dans ce contexte de tensions régionales que le Japon et les Etats-Unis ont commencé leurs manoeuvres navales annuelles. Des exercices qui se déroulent justement non loin de la nouvelle zone d’identification aérienne chinoise.
http://fr.euronews.com/2013/11/28/le-ja ... -chinoise/

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Re: Chine VS Japon

Message par yvesT » 29 nov. 2013, 19:30

Escalade militaire dans la «zone aérienne» chinoise
AFP 29 novembre 2013 à 17:45


Face à des vols non signalés d'avions américains et japonais, Pékin a fait décoller des chasseurs pour surveiller leur parcours, tandis que la presse chinoise appelle à une action forte.

La Chine a fait décoller d’urgence ses chasseurs vendredi pour surveiller des avions américains et japonais entrés dans sa zone de défense aérienne, ont annoncé des médias officiels de Pékin. «Plusieurs avions de combat ont été envoyés d’urgence pour vérifier l’identité» d’avions américains et japonais entrant dans la zone d’identification de la défense aérienne établie par Pékin le weekend dernier, a annoncé l’agence Chine Nouvelle citant un responsable de l’armée de l’air, Shen Jinke.

La patrouille chinoise, qui comprenait au minimum deux chasseurs, a identifié deux avions de surveillance américains et dix appareils japonais dont un avion de combat F-15, a précisé Shen. Sa mission consistait à surveiller les avions étrangers dans la zone «durant tout leur déplacement, en les identifiant rapidement».

Samedi dernier, les autorités chinoises ont unilatéralement instauré une zone aérienne d’identification (ZAI) sur une grande partie de la mer de Chine orientale, entre la Corée du Sud et Taïwan, englobant notamment un petit archipel contrôlé par Tokyo, les îles Senkaku, et fermement revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu.

L’action de l’aviation s’accompagne d’une mobilisation des médias chinois. Ce vendredi, la presse d’Etat à Pékin a appelé à réagir «sans hésiter» aux violations par le Japon des règles fixées pour cette zone. En vertu de ces dernières, les avions s’aventurant dans la zone doivent déposer leur plan de vol, faire connaître leur nationalité et rester en contact radio avec les autorités chinoises.
....
http://www.liberation.fr/monde/2013/11/ ... ise_963019

Ça devient un peu lourdingue, là ...

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Message par energy_isere » 29 nov. 2013, 21:18


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Message par energy_isere » 08 août 2015, 13:29

Le Japon dévoile des photos de plateformes de forage chinoises près d'eaux contestées

AFP le 22 juill. 2015

Le gouvernement nippon a publié mercredi un plan et des photos de plateformes de forage installées selon lui par la Chine à proximité de la frontière maritime qu'elle partage de facto avec le Japon, nouvel accroc dans des relations bilatérales tendues. "Il est extrêmement regrettable que la Chine exploite de manière unilatérale des ressources alors que la frontière n'a pas été formellement établie", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, à la presse.

Ces 16 plateformes sont sorties de terre, dont 12 au cours des deux dernières années, selon Tokyo, malgré un accord de juin 2008 en vertu duquel les deux pays s'étaient engagés à développer conjointement la zone, dans un contexte de tensions sur l'exploitation de fonds potentiellement riches en gaz.

"A maintes reprises, le Japon a protesté" contre l'attitude de la Chine, a rappelé M. Suga. "Mais la Chine a refusé de reprendre les discussions sur cet accord, tout en poursuivant visiblement ses activités", a-t-il déclaré.

Le Japon estime que les zones économiques exclusives des deux pays devraient être délimitées par la ligne médiane entre les deux nations. Mais la Chine estime que la frontière devrait être fixée plus près de l'archipel nippon. Mardi, le Japon avait déjà dénoncé les ambitions maritimes de la Chine, s'attirant les remontrances de Pékin pour qui Tokyo "attise les tensions et monte en épingle une soi-disant « menace chinoise »".

Les Chinois sont accusés de mener d'énormes opérations de remblaiement en mer de Chine méridionale, transformant des récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses, afin de gagner du terrain sur l'eau et d'étendre leur souveraineté au grand dam de leurs voisins.

Un autre conflit territorial oppose le Japon et la Chine au sujet d'îles inhabitées en mer de Chine orientale, appelées Senkaku par Tokyo qui les administre et Diaoyu par Pékin. Les deux puissances asiatiques ont cependant esquissé un rapprochement ces derniers mois, illustré par la tenue de deux rencontres entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président chinois Xi Jinping.
http://www.connaissancedesenergies.org/ ... ees-150722

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Re: Chine VS Japon

Message par energy_isere » 03 nov. 2019, 10:23

En Mer de Chine, un jeu dangereux entre Pékin et Tokyo

Par Charles Haquet, publié le 02/03/2019 l'express

Pour contrer les ambitions de Pékin, le gouvernement japonais compte sur son allié américain. Mais à Okinawa, la population se rebelle. L'océan Pacifique porte décidément bien mal son nom.

Dans un hurlement strident, le F15 s'arrache au sol et vire vers l'ouest. Les radars ont détecté la présence d'un avion au large de l'archipel des Senkaku. Basée sur l'île d'Okinawa, à plus de 400 kilomètres, la chasse japonaise doit identifier l'intrus. "Un Chinois, à tous les coups, commente un officier, sur la base de Naha. Tous les jours, ils nous testent et calculent le temps que nous mettons pour les intercepter." En 2017, selon le ministère japonais de la Défense, l'armée de l'air chinoise a mené plus de 500 incursions au-dessus des îles Senkaku. En 2018, la tendance serait restée inchangée.

Récifs très convoités

Depuis plusieurs siècles, Chine et Japon se disputent la possession de cet archipel perdu en plein Pacifique (voir l'encadré). La tension est montée d'un cran en 2012, lorsque le gouvernement nippon a racheté ces fameuses îles, longtemps propriété d'une famille japonaise. Une telle "nationalisation" soulève alors l'ire de Pékin : "Les îles Diaoyu [nom chinois des Senkaku] font partie intégrante de notre territoire, réagit le Premier ministre chinois, Wen Jiabao. Sur les questions de souveraineté, le gouvernement et le peuple chinois ne céderont jamais un centimètre carré."

Sursaut nationaliste ? Pas seulement. Ce chapelet d'îles battues par les vents présente de nombreux atouts. Ses eaux sont poissonneuses et ses sous-sols contiendraient de vastes réserves d'hydrocarbures, selon un rapport de l'ONU (1969), confirmé depuis par la compagnie pétrolière chinoise CNOOC. Son vrai trésor, surtout, c'est sa position géographique. "Les Chinois se sont dotés d'une flotte de guerre en un temps record et veulent remettre en cause la suprématie américaine dans cette zone, explique un diplomate occidental, en poste à Tokyo. Situé à 350 kilomètres des côtes chinoises, l'archipel des Senkaku pourrait leur servir de tête de pont. Il permettrait aussi de contrôler, voire d'interdire, le trafic en mer de Chine orientale. C'est une menace très sérieuse pour les entreprises nippones, qui sous-traitent une grande partie de leur production dans les pays du Sud-Est asiatique."

Intrusion de sous-marins chinois

Pékin entretient la tension à dessein. En août 2016, plus de 200 chalutiers battant pavillon rouge jettent leurs filets au large des îles Senkaku. En 2017, des navires chinois violent à 29 reprises les eaux territoriales japonaises dans cette même zone. Le 11 janvier 2018, une frégate et un sous-marin chinois "frôlent" les îles de Miyako et de Taisho, plus au sud. Dans les airs, enfin, les forces chinoises montent des opérations "de plus en plus complexes", observe l'institut de recherche américain Rand dans une récente étude. La moindre erreur, dans ce contexte hautement inflammable, pourrait avoir des conséquences tragiques. Le 17 juin 2016, un chasseur F15 japonais "accroche" au radar un Soukhoï SU-30 chinois ; celui-ci n'a pas engagé le combat, mais l'incident a provoqué une crise sérieuse entre les deux pays. Une de plus.

Pression croissante de Pékin

Que veut la Chine ? "Elle ne vise pas que les Senkaku, mais tout l'archipel Ryukyu, y compris Okinawa, répond Grant Newsham, chercheur au Forum japonais pour les recherches stratégiques, à Tokyo. Les Chinois l'ont dit de façon très claire, mais les Américains ne veulent pas les croire !" Durant plusieurs années, cet ancien colonel de marines a été officier de liaison auprès des Forces japonaises d'autodéfense - l'appellation officielle des forces armées de l'Archipel. Pour ce fin connaisseur de la zone, nous ne sommes qu'au début du processus : "Pékin va augmenter le nombre et l'ampleur de ses incursions jusqu'à ce que les Japonais, débordés, ne puissent plus y faire face. Ils seront alors obligés de négocier avec les Chinois et de leur céder des territoires."

Acte de guerre

Stratégie risquée. Car les Japonais ne sont pas seuls. Plus de 40 000 soldats américains stationnent en permanence sur l'archipel nippon, soit davantage qu'en Allemagne ou en Corée du Sud. Pour les Etats-Unis, l'allié japonais est précieux : il constitue un rempart naturel contre les ambitions chinoises. Pas question de le laisser sans surveillance. Signé en 1952, le traité de sécurité entre Washington et Tokyo le dit clairement : toute "invasion" chinoise sur le sol japonais, y compris sur les Senkaku, sera perçue par les Américains comme un acte de guerre.

L'enchaînement décrit par Grant Newsham est-il réaliste ? Allez savoir... "On peut considérer que le pouvoir chinois a besoin d'une guerre pour asseoir sa domination ou, au contraire, que Pékin, dans un calcul très 'clausewitzien', préfère monter en puissance sans prendre un tel risque", résume Robert Dujarric, directeur de l'Institut d'études asiatiques contemporaines à l'université Temple, à Tokyo.

Située dans le sud d'Okinawa, la base américaine de Futenma a été construire au milieu d'une ville côtière, Ginowan.

Américains à la manoeuvre
Certains signes n'en sont pas moins inquiétants. Il suffirait de "couler deux porte-avions américains pour régler la question de la suprématie en mer de Chine", aurait déclaré, le 20 décembre, Lou Yuan, contre-amiral et directeur adjoint de l'Académie chinoise des sciences militaires. Pas étonnant que les États-Unis s'apprêtent à organiser des manoeuvres au large d'Okinawa, afin de tester leur capacité à "répondre à la stratégie de la Chine".

Prévue d'ici au 7 avril, cette opération devrait rassurer le gouvernement de Tokyo, qui, en coulisses, s'inquiète de plus en plus de l'inconstance de Donald Trump. "Longtemps protégés par Washington, les Japonais ont compris que le président américain n'est pas fiable, opine Robert Dujarric. Et cela leur donne des sueurs froides." Selon un autre expert, qui préfère rester anonyme, "le Premier ministre Shinzo Abe craint notamment que les Etats-Unis ne changent de position sur le dossier nord-coréen. Donald Trump pourrait soutenir un rapprochement politique entre les deux Corées, sans régler la question militaire. Que deviendraient, dans ce cas, les missiles nord-coréens à courte et moyenne portée qui menacent directement l'archipel nippon ?

Le Japon se réarme
L'autre risque, c'est le retrait américain. "Pour l'instant, Washington a besoin d'une ligne Japon-Taïwan afin de contrer les Chinois et de défendre ses intérêts, souligne Shin Kawashima, professeur au sein du département des relations internationales à l'université de Tokyo. Qu'en sera-t-il dans dix ans ? Les Etats-Unis risquent-ils de rapatrier leurs forces à Guam et à Hawaï ?" Le mouvement est, du reste, déjà enclenché : plus de 9 000 marines quitteront prochainement l'île d'Okinawa.

Pour les Japonais, le réveil est brutal. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le pays a adopté une Constitution dans laquelle il "renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation [...] ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux". Après avoir, durant plus de soixante-dix ans, laissé les Américains assurer leur défense, le Japon doit maintenant rattraper une partie de son retard. En décembre, le Premier ministre, Shinzo Abe, a approuvé un budget militaire de 212 milliards d'euros sur 5 ans - un record dans ce pays qui n'a longtemps consacré qu'un peu plus de 1% de son PIB à ses forces armées. Parmi les priorités, la modernisation de deux porte-hélicoptères, l'acquisition d'une centaine de chasseurs américains F35, des systèmes de défense antimissiles et des moyens supplémentaires pour les garde-côtes.

Plus de 1100 chasseurs chinois
Est-ce suffisant pour se mettre à l'abri du feu chinois ? Non. Les Chinois possèdent plus de 1 100 chasseurs, quand les Japonais en détiennent moins de 300, selon le classement international Global Firepower. Sur mer, c'est pire : Pékin dispose de 4 fois plus de sous-marins que Tokyo. Les Chinois peuvent déployer 50 frégates ; les Japonais, aucune... Tokyo n'est pas près de se passer de Washington pour assurer sa défense.

Et l'addition est salée. Chaque année, le gouvernement nippon verse l'équivalent de 1,5 milliard d'euros à l'Etat américain pour l'entretien de ses forces armées. A cela s'ajoutent les dépenses indirectes (salaires des travailleurs japonais employés sur les bases américaines, loyers des terrains occupés par l'armée américaine...), soit 2 milliards d'euros supplémentaires. Enfin, Tokyo va devoir prendre en charge le déménagement de la base de Futenma, dans le sud d'Okinawa. Ce dossier, hautement sensible, montre la faible marge de manoeuvre de Tokyo vis-à-vis de son allié.

Vols en rase-mottes

En 1996, les deux pays se sont engagés à déplacer cette base, réputée trop dangereuse pour la population locale. Construite, à l'origine, par l'armée japonaise, elle a été agrandie par les Américains après la Seconde Guerre mondiale. Pour construire des hangars, des quartiers entiers de la ville voisine de Ginowan ont été rasés. Derrière les barrières d'enceinte, on trouve ainsi des habitations, des écoles, et même un hôpital. Des "Osprey", drôles d'avions-hélicoptères aux hélices pivotantes, survolent souvent ces quartiers à basse altitude, au grand dam des habitants.

'' Quand ils passent au-dessus de ma maison, ma télé s'arrête", fulmine Yasua Ganaha, un voisin. "Normalement, les pilotes n'ont pas le droit de voler après 22 heures, mais ils font ce qu'ils veulent", se plaint une voisine, qui promène son vieux chien. C'est aussi l'avis de Seiryo Aragaki, conseiller à la préfecture d'Okinawa, un austère bâtiment planté au coeur de la ville de Naha : "Les Américains causent des problèmes, mais ils n'assument pas leurs responsabilités", accuse-t-il.

Atterrissages forcés

Plusieurs accidents ont ému la population locale. En décembre 2017, un hublot tombe dans une cour d'école élémentaire. Deux mois plus tôt, un hélicoptère s'était écrasé près du village d'Higashi, plus au nord. L'an dernier, il y a eu 23 atterrissages forcés sur la piste de Futenma, selon des statistiques locales. Autant dire qu'à Ginowan, on attend le départ des Américains avec impatience. Certains sont, toutefois, plus nuancés : "Je vis avec ce bruit d'avion permanent depuis ma petite enfance, témoigne Natsuki Takehara, vendeuse dans une boutique de vêtements en face de la base. Je ne suis pas rassurée, avec tous ces appareils qui passent au-dessus de nos têtes, mais la montée des menaces chinoise et nord-coréenne rend leur présence nécessaire."

Terre des ancêtres

Un autre sujet divise les habitants : l'argent. A la différence d'autres bases américaines, Futenma a été construite sur des terrains privés. Chaque année, l'Etat japonais verse, en moyenne, 16 000 euros aux 3 722 propriétaires locaux. Une manne pour certains, une malédiction pour d'autres. "Mon père a longtemps vécu sur cette terre, avant qu'il n'en soit chassé, témoigne Tobaru Isao. Depuis soixante-treize ans, l'Etat nous paie un loyer de 800 euros, mais ça suffit ! C'est la terre de mes ancêtres, je veux la récupérer. C'est là que je veux être enterré."

Son voeu devrait être exaucé. Les Américains vont partir - du moins lorsqu'ils pourront aménager dans la nouvelle base, à Henoko, au nord d'Okinawa. Le problème, c'est que les habitants d'Okinawa n'en veulent pas. Pourquoi, disent-ils, leur île devrait-elle continuer à supporter plus de 70 % de la présence américaine au Japon, alors qu'elle représente moins de 1 % de sa superficie ? En outre, le futur site est un paradis écologique. On y trouve du corail et des espèces marines menacées. Si l'on coule du béton dans les sous-sols marins, le paisible dugong - un mammifère marin - risque, notamment, de disparaître.

Référendum : la victoire du "non"

Le 14 décembre, Tokyo a annoncé le début des travaux de remblaiement, contre l'avis des autorités locales. "Il va bien falloir que le gouvernement nous écoute, proteste Seiryo Aragaki. Pour l'instant, il n'a montré que du mépris. Pour lui, nous ne sommes qu'une petite colonie du sud, à 1 500 kilomètres de la capitale..."

Questionnés, les vieux Okinawaïens ne mettent pas longtemps à évoquer des souvenirs douloureux. Ceux de la guerre, par exemple. Quelques mois avant la capitulation, en 1945, l'armée japonaise a encouragé les suicides collectifs au sein de la population locale. De nombreux habitants sont morts de faim. Longtemps contestée par les nationalistes, cette sombre page a laissé des traces dans l'inconscient collectif.

Ce sentiment d'être méprisé par le pouvoir central explique la victoire récente de Denny Tamaki au poste de gouverneur d'Okinawa. Farouchement opposé à ce projet, ce fils d'une serveuse et d'un soldat américain a organisé un référendum, le 24 février, pour que le "non" l'emporte. Objectif atteint : les Okinawaïens ont largement rejeté le projet du gouvernement japonais Du coup, celui-ci se retrouve dans une situation délicate. Il doit en effet offrir une solution viable à son allié américain. Hors Henoko, jure-t-il, point de salut.

Et pendant ce temps, Pékin rigole

Ce n'est toutefois pas l'avis de Grant Newsham. Libéré de son devoir de réserve depuis qu'il est en retraite, notre ancien colonel Grant Newsham ne mâche pas ses mots et règle quelques comptes. Les habitants d'Okinawa ? "On parle toujours des opposants, mais jamais de ceux - et ils sont nombreux - qui souhaitent le maintien des Américains, s'emporte-t-il. Personne n'évoque non plus les 3 milliards d'euros de subventions que Tokyo injecte chaque année dans l'économie locale !" La future base d'Henoko ? "Tout le monde répète comme un mantra que c'est la meilleure solution, mais c'est faux ! La future piste sera trop courte. Elle ne comptera que 1 190 mètres, contre 2 740 actuellement. Ce sera un handicap majeur en cas de conflit avec la Corée ou avec la Chine." Le dossier n'est donc pas près de se régler. Vu de Pékin, en tout cas, ce micmac doit être des plus divertissants.
https://www.lexpress.fr/actualite/monde ... 64167.html

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