Gaz et pétrole en Iran

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

franck1968
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1430
Inscription : 05 nov. 2005, 10:29

Message par franck1968 » 28 févr. 2006, 19:46

Nucléaire: rencontre entre les ministres japonais et iranien des A. E.


2006-02-27 20:17:10



TOKYO, 27 février (XINHUANET) -- Le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Aso s'est entretenu lundi à Tokyo avec son homologue iranien Manouchehr Mottaki sur la question nucléaire iranienne.

M. Aso devrait exhorter Téhéran à suspendre son enrichissement d'uranium pour apaiser les préoccupations internationales sur son programme nucléaire, a rapporté l'agence de presse Kyodo citant des responsables japonais.

Les deux ministres devront également discuter d'un accord conclu dimanche entre l'Iran et la Russie, qui pourrait aider à atténuer les tensions sur la crise nucléaire iranienne.

L'Iran est le 3e plus important fournisseur de brut pour le Japon.

franck1968
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1430
Inscription : 05 nov. 2005, 10:29

Message par franck1968 » 28 févr. 2006, 21:56

Quelles options sur l’Iran ?
By Jean-Philippe Miginiac - Strategic-Road.com Analysis 20/01/2006

L’Iran est hautement dépendant des pétrodollars, ses exportations étant constituées à 80% de gaz et de pétrole, et ses revenus pétroliers ont atteint 40 milliards de dollars en 2005, en croissance de 25% sur l’année précédente. Un embargo pétrolier aurait donc des conséquences très importantes sur l’économie iranienne et pourrait plonger le pays dans une cascade de mécontentements sociaux. L’effet boomerang serait en contrepartie tellement important sur les marchés du gaz et du pétrole que Téhéran est fondé à penser disposer d’une assurance tout risque contre un tel embargo. L’Iran pourrait d’ailleurs avoir largement anticipé l’éventualité de sanctions politiques et économiques à son encontre en signant ces dernières années de multiples contrats d’approvisionnement pétroliers et gaziers qui sont aujourd’hui autant de boucliers contre de telles sanctions. Le Japon absorbe en effet aujourd’hui 18,4% des exportations iraniennes et la Chine 9,7%. L’an dernier un consortium japonais a signé un accord pour le développement des champs pétroliers iraniens d’Azadegan qui devraient représenter à terme 6% des importations pétrolière nippones. Chine et Iran ont signé l’année dernière un accord d’investissement de 100 milliards de dollars sur 25 ans dans l’industrie pétrolière et gazière iranienne. L’Iran, qui fournit déjà à la Chine 13,6% de ses importations de pétrole, exportera chaque année 10 millions de tonnes de gaz naturel vers la Chine à partir de 2009 et la National Iranian Oil Company a par ailleurs offert à China Petroleum & Chemical Corporation une participation de 50% dans le champ pétrolier encore inexploité de Yadavaran, participation qui s’ajoute à celle, 20%, déjà acquise à China National Petroleum Corporation. Pékin espère aussi s'associer à un projet d'oléoduc traversant l'Iran jusqu'à la mer Caspienne (où pourrait ensuite s’établir une connexion avec un autre oléoduc reliant le Kazakhstan à la Chine occidentale). L'objectif affiché de Téhéran est de hisser la Chine au rang de premier acheteur de son pétrole et de son gaz, en lieu et place du Japon, et la Chine, qui estime que ses importations énergétiques en provenance d’Iran sont essentielles à sa croissance économique, a déjà annoncé qu’elle s’opposerait à toute décision de sanction par le Conseil de Sécurité. L’Inde, contre la volonté américaine, renforce également à grand pas ses liens avec l’Iran, notamment dans un projet de pipeline. L’Iran est par ailleurs le second plus important producteur de pétrole de l’OPEC, après l’Arabie Saoudite, et détient environ 10% des réserves pétrolières mondiales. L’Iran détient aussi les deuxièmes réserves mondiales de gaz naturel après la Russie. Dans ces conditions, l’influence de l’Iran sur l’économie mondiale paraît lui assurer de sérieuses garantie car toute baisse de ses exportations pétrolières et gazières aurait des conséquences très importante sur le marché mondial. La simple hypothèse de sanctions économiques contre l’Iran est un des facteurs qui maintiennent actuellement le prix du baril à environ 65 dollars. Les cyclones américains de l’automne ont propulsé le prix du baril à 70,85 dollars fin Août dernier, impactant très fortement la crise énergétique. Qu’en serait-il en cas d’absence de tout ou partie de la production pétrolière iranienne ?


Extrait d'article qui me semble trés interressant sur les enjeux stratégiques.
Les décideurs du monde doivent décider entre mettre le feu à la planéte et négocier la décroissance énergétique.

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5011
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 28 févr. 2006, 22:27

Les décideurs du monde doivent décider entre mettre le feu à la planéte et négocier la décroissance énergétique.
Intéressante phrase... On pourrait effectivement échafauder un scénario (pas plus idiot que celui de la Bourse iranienne en Yuans ;)) où les Occidentaux mettraient l'Iran sous embargo (un blocus par missile antinavires suffit). Le Monde connaîtrait ainsi le PO en avance de phase.

:smt033 ah la vache elle est forte, c'est de la vénézuélienne

La flambée des prix du pétrole aurait été orchestrée par les USA pour démontrer à leurs alliés occidentaux que leurs économies peuvent supporter un baril élevé et rendre intéressants l'investissement privé dans les énergies alternatives.

En ce moment, il ne se passe rien car la Chine souhaite des garanties. Le Japon en a déjà obtenu (droits de tirage en Irak ?). Dès qu'un accord sino-américain aura été trouvé, le blocus commencera.

Tout le monde espère que le régime islamique s'effondrera plus rapidement que l'ex-baasiste du pays voisin
Enfoncé Krassimir Petrov hips
Méfiez-vous des biais cognitifs

franck1968
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1430
Inscription : 05 nov. 2005, 10:29

Message par franck1968 » 28 févr. 2006, 22:38

Ok tiennel

Je me pose simplement la question :

Dans un monde où les exportations de pétrole sont tendus, si on supprime 10% environ des importations d'un pays majeur, est ce que l'économie mondiale peut l'encaisser sans mettre le feu ?

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5011
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 28 févr. 2006, 22:43

Après un an sur ce forum, je reste incapable de le démontrer en trois lignes mais mon intuition dirait OUI. Mais il y aura de la casse (as-tu lu mon oléoscénario ?).
Même en Europe, il faut s'attendre à du marasme. Mais on y survivra - sans devoir se munir de faux en silex ou d'arbalète :-D
Méfiez-vous des biais cognitifs

sceptique
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 6629
Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
Localisation : versailles

Message par sceptique » 28 févr. 2006, 23:27

L'idéal serait de tenir quelques années autour de 60-100$ le baril pour permettre aux populations d'accepter puis de prendre les mesures nécessaires (la taxe ce Jancovici par exemple). Evidemment, en cas d'embargo sur l'Iran comme le dit Tiennel on aurait une répétition générale de ce qui nous arrivera un peu plus tard. Une sorte de piqure, non de rappel, mais d'anticipation ;) Cela pourrait meme etre salutaire.
En tout cas, l'Iran ne tiendrait pas plus de quelques semaines (il importe son essence !).
Maintenant, comme je l'ai indiqué il y a quelques temps je pense plutot à un arrangement du genre : on laisse les flux pétroliers tranquilles et l'Iran accepte à peu près les propositions russes.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90759
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Message par energy_isere » 14 mars 2006, 12:13

La situation est cocasse en Iran.
C'est un pays exportateur de pétrole (oil) mais qui n' a pas assez de capacité de rafinage pour son propre parc automobile.
Résultat le pays est importateur d' essence (petrol), et le gouvernement subventionne pour que les prix soient bas (cheap) dans le pays.

Si le pays coupe ses exportations en mesures de rétorsion dans le cadre d'un conflit majeur, pourront ils encore importer des produits rafinés ?


http://english.aljazeera.net/NR/exeres/ ... D54773.htm
Iran faces petrol dilemma


Monday 13 March 2006, 16:51 Makka Time

Iran's finance minister says the country faces a tough choice between rationing petrol from 21 March or raising the price of heavily subsidised petrol imports later this year.



Iran's conservative government, which draws its support from the poor who regard cheap petrol as a right, proposed spending $4 billion on petrol imports in the budget for the 12 months to 20 March 2007.

However, parliament cut this to $2.5 billion, leaving the government with a tough choice.

Davoud Danesh-Jafari said: "This means we will only have imported gasoline for six months.

"Making policy for the six months after that, we should either sell [imported] gasoline at its real price or ration it from the very beginning [March]."

Iran holds the world's second-largest oil reserves after Saudi Arabia but lacks the refining capacity to meet its own petrol demand, importing more than 40% of its colossal 60 to 70 million litres-per-day of consumption.

Asian and European traders watch Iran closely for any suggestion of fluctuations in demand.

Wasteful usage

Petrol sells in Iran for less than nine cents a litre.

Its wasteful usage contributes to heavy congestion and the dense pollution which chokes Iran's biggest cities.


Tackling the petrol problem is politically unpalatable.

Previous petrol price rises have spurred instant knock-on inflation in basic goods.

Many Iranian officials say Iran's dependence on imported petrol threatens national security.

But diplomats and political analysts have said the West would probably shy away from slapping sanctions on petrol sales to Iran because that could spark political volatility.

Iran has been reported to the UN Security Council for possible sanctions after failing to convince the world its nuclear scientists are working exclusively on power stations rather than branching into weapons.

Iran has ambitious plans to upgrade refineries over the next five years and lift daily petrol output to 120 million litres a day.

Iran imports petrol from several parts of the world, including China, India and Brazil, according to Iran Daily.

Lansing
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1796
Inscription : 18 sept. 2005, 10:58
Localisation : Finis Terae

Message par Lansing » 14 mars 2006, 12:56

energy_isere a écrit : ...
C'est un pays exportateur de pétrole (oil) mais qui n' a pas assez de capacité de rafinage pour son propre parc automobile.
...
Ca on dit long sur l'inconséquence des dirigeants de ce pays.
Ca me fait penser a un dialogue dans Syriana entre Matt Damon et un des deux princes héritiers.

cclub75
Kérogène
Kérogène
Messages : 19
Inscription : 11 févr. 2006, 19:29

Message par cclub75 » 15 mars 2006, 10:57

Lansing a écrit : Ca on dit long sur l'inconséquence des dirigeants de ce pays.
Ca me fait penser a un dialogue dans Syriana entre Matt Damon et un des deux princes héritiers.
Très juste. Belle tirade, sans doute la scène la plus intéressante du film par ailleurs...

En gros : "vos dirigeants sont des bédouins, des gardiens de chèvres, fascinés par tout ce qui brille, qui se feront avoir par les occidentaux".

Je synthétise bien sûr.
:D

Pour revenir au GDP de l'iran :
http://www.cia.gov/cia/publications/fac ... .html#Econ

franck1968
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1430
Inscription : 05 nov. 2005, 10:29

Message par franck1968 » 17 mars 2006, 20:30

Pétrole : le 1er raffineur japonais réduit ses importations d’Iran
16.03.2006


Le premier raffineur du Japon, Nippon Oil, va réduire ses importations de pétrole indirectes en provenance d’Iran, estimant notamment que la crise nucléaire actuelle fait peser des incertitudes sur l’approvisionnement, a-t-on appris jeudi auprès du groupe.


Nippon Oil est le premier raffineur dans le monde à annnoncer une réduction ses importations d’Iran, dans l’éventualité d’un embargo destiné à forcer Téhéran à abandonner son programme nucléaire.

Le groupe japonais va réduire ses importations (hors Buy Back) de brut iranien de 142.000 barils par jour actuellement à 120.000 barils par jour, soit une baisse de 15,5%, et combler la différence en important plus de pétrole saoudien et koweïtien.

Cette réduction n’affecte que les achats de pétrole effectués par le biais de courtiers sur les marchés internationaux, et non les contrats d’approvisionnement direct souscrits entre Nippon Oil et l’Iran et les contrats Buy Back.

Le PDG de Nippon Oil, Fumiaki Watari, s’est rendu au Proche-Orient la semaine dernière pour s’assurer que l’Iran ne stopperait pas ses exportations de brut. Le brut iranien représente 14% des importations pétrolières de Nippon Oil, et 16 à 33 % de celles de l’ensemble du Japon : achats (16%) et buy-back (17%) cumulés.

L’Iran est le donc 1er fournisseur pétrolier de l’Archipel avant l’Arabie saoudite (29% des importations) et les Emirats arabes unis (25%). Nippon Oil est le premier raffineur dans le monde à annnoncer une réduction ses importations d’Iran pour prévenir les effets d’un éventuel embargo international destiné à forcer Téhéran à abandonner son programme nucléaire.

Selon le quotidien d’affaires Nikkei, un autre raffineur japonais très dépendant des importations iraniennes, Showa Shell Sekiyu, devrait bientôt prendre une décision similaire.

Avatar de l’utilisateur
frgo84
Brut lourd
Brut lourd
Messages : 360
Inscription : 05 avr. 2005, 18:11
Localisation : vaucluse

Message par frgo84 » 05 avr. 2006, 22:05

C'est déjà fait l'Iran. Il reste les îles Tonga, Monaco, le Surinam et le Malawi.

franck1968
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1430
Inscription : 05 nov. 2005, 10:29

Message par franck1968 » 05 avr. 2006, 22:11

Ce qui m'inquiete le plus sur la réactivité de oléocene c'est que la russie reprend sa place autours de la Caspienne comme du temps de l'URSS et qu'il n'y ai pas plus de débat.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90759
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Message par energy_isere » 05 avr. 2006, 22:11

frgo84 a écrit :C'est déjà fait l'Iran. Il reste les îles Tonga, Monaco, le Surinam et le Malawi.
et pis encore, le Vatican, Andorre, le Belizé, le Lichtenstsein, SanRemo, Vanuatu, Tuvalu, Wallis et Futuna, les Iles Vierges, Saint Martin, le Cap Vert, Mayotte, les Bermudes, ..... :lol:

franck1968
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1430
Inscription : 05 nov. 2005, 10:29

Message par franck1968 » 05 avr. 2006, 22:13

pareil que le post d'avant

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5011
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 05 avr. 2006, 22:19

franck1968 a écrit :Ce qui m'inquiete le plus sur la réactivité de oléocene c'est que la russie reprend sa place autours de la Caspienne comme du temps de l'URSS et qu'il n'y ai pas plus de débat.
Pour lancer un débat, un point de vue est souvent plus efficace qu'une dépêche d'agence !
Mais débattons de tout ceci plutôt sur le fil Russie...
Méfiez-vous des biais cognitifs

Répondre