Voici une réflexion d'Argentine d'une grande lucidité, même avec un zest prophétique, relativement à la crise financière qui déferle et ses implications économiques qui commencent à se faire sentir (datée de décembre 2006)
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— Implications pour l’Argentine et notre région — (réflexion aussi pour d'autres régions)
Dans ce contexte, nous pouvons dire que les medias locaux en Argentine, notre système d’éducation et nos principaux politiciens locaux s’alignent tous à la base sur le Nouvel Ordre Mondial - indépendamment du fait qu’ils en aient ou non conscience. Dans cette perspective, le Système de Domination a trois objectifs clés :
1) Cacher à l‘opinion publique comment le monde fonctionne vraiment, sachant que si nous ne pouvons comprendre correctement et diagnostiquer la source de nos problèmes et faiblesses, alors nous pouvons difficilement espérer trouver les solutions pour les résoudre. On nous trompe donc en nous faisant croire que nous sommes « en paix » quand en fait une guerre véritable violente est menée contre l’Argentine depuis plus d’un demi siècle sur les fronts politique, économique, financier, médiatique, éducatif, technologique et environnemental. C’est principalement une guerre psychologique.
2) De nous faire croire à tous que bien que nous sommes dans une situation difficile, « les choses vont s’améliorer » dés lors que nous atteignons encore un « accord » avec des banquiers internationaux et spéculateurs, que nous privatisons encore plus des biens publics, réformons nos gouvernements fédéral et provinciaux selon le goût de la Banque Mondiale, réformons notre législation sur le travail, l’éducation, le social, et que nous faisons tout le nécessaire pour que « les investisseurs internationaux » nous sourient. La vérité c’est que de dire que nous sommes dans « une situation difficile » est une déclaration à minima absurde, L’Argentine est en phase terminale, et si nous ne nous réveillons pas à cette réalité, encore quelques années - une décennie au plus - nous cesserons d’exister en tant que nation(7).
En clair, l’Argentine a seulement deux options : soit nous acceptons de vivre avec tous les problèmes et les crises que nous avons et nous ne faisons rien pour y mettre un terme, essayant simplement de gérer leurs conséquences du mieux que nous pouvons, ou nous faisons face à ces problèmes et crises et nous décidons de faire quelques chose. Bien sûr, la deuxième option est plus difficile et pleine de risques. Nos gouvernements tout le long de ces 30 dernières années, ont choisi la première option de vivre avec ces problèmes ce qui nous a conduit à la situation actuelle.
3) Nous faire croire que, que nous aimions ou non, il n’y a rien que nous puissions faire pour arrêter la « mondialisation ». La vérité, en fait, c’est qu’il y a des myriades de choses que nous pouvons faire pour neutraliser les effets adverses de la mondialisation. Mais, tout cela demande que nous retrouvions d’abord la souveraineté sur les institutions de notre état nation, qui atteindra ses fondamentales fonctions de base :
Intégrer les forces sociales internes en conflit (i.e., promouvoir le Bien Commun)
Envisager toutes les menaces possibles et les opportunités de l’intérieur et de l’extérieur ( i.e., défendre l’Intérêt National) et
Conduire la Nation sur une trajectoire politique faite pour défendre son Intérêt National (i.e., conduire le pays à son destin)
Ces fonctions nécessitent l’existence d’un Etat Nation souverain ce que n’est plus actuellement l’Argentine. Nous sommes devenus une colonie, donc nous devons d’abord promouvoir une vraie Deuxième Déclaration d’Indépendance de façon à créer une deuxième République d’Argentine. Les implications et aspirations de notre région et au-delà, d’un tel acte révolutionnaire, seront vraiment capitaux(8).
En plus - et ceci va au delà de ce bref article -, l’infrastructure mondiale financière est sur le point de ce que l’on peut décrire comme un effondrement mondial contrôlé, quelque chose que le CFR a planifié avec soin à travers différents projets tels que le soi disant Projet de Vulnérabilités Financières, et les programmes de la Nouvelle Architecture Internationale Financière. Quand cela va arriver, cela nous offrira de nouvelles opportunités inimaginables pour l’Argentine et notre région.
Comme nous prenons conscience de ces réalités, le chemin sur lequel il nous faut nous engager devient aussi beaucoup plus clair. En vérité, les choses alors n’apparaissent pas si complexes que ce que nous avions pensé. C’est en fait tout simplement une question de penser avec notre propre cerveau et non avec celui de nos adversaires, de commencer d’examiner et défendre notre Intérêt National, ce qui implique d’avoir nos propres opinions sur les évènements mondiaux, nos intérêts et nos forces, et puis prendre des mesures intelligentes pour répondre à nos besoins, nos vrais possibilités et particularité. Dans ce sens, nous avons l’avantage parce que nous n’avons pas besoin de « réinventer la roue »,comme le CFR nous offre un exemple brillant et très réussi de planification politique, économique, financier et social et de gestion du pouvoir national. Pourquoi ne pas apprendre d’eux ? Pourquoi ne pas former notre propre réseau de boîtes à penser rassemblant un large panel d’intérêts locaux, régionaux, qui fonctionne avec dans le même esprit, des acteurs et des penseurs de différents domaines ? Pourquoi ne pas les mettre au travail pour promouvoir les Intérêts Nationaux de l’Argentine et de ses voisins, pour retrouver la souveraineté et l’autodétermination de nos peuples de façon cohérente et constante, sans tenir compte de ce que les acteurs du pouvoir mondial essaient de nous imposer ?
Mais pour agir ainsi nous devons d’abord comprendre que la mondialisation est vraiment constituée d’un immense éventail de menaces que nous devons éviter, et d’opportunités dont nous devrions tirer partie. Considérant chaque sujet qui peut avoir un impact sur nous, noua devons comprendre quelles sont nos forces relatives et nos faiblesses, pour pouvoir les affronter avec succès ; et si non aujourd’hui, alors certainement demain. Cela nécessite une planification appropriée. Cela demande d’essayer de toujours être un pas devant l’Adversaire, pour accomplir et garder une marge et un avantage sur les évènements à venir.
Il n’y a aucun doute que cela nous conduira à concevoir les bonnes politiques consistantes avec notre Intérêt National, qui dans beaucoup de cas ne coïncideront pas avec les intérêts des agents de l’actuel pouvoir mondial. Pour ce faire, il nous faut rechercher, et travailler en lien étroit avec des nations et des organisations de l’Amérique Centrale et du sud, de l’Afrique, de l’Asie, et de l’Europe, avec lesquelles nous partageons l’objectif commun de neutraliser les effets négatifs de la domination impériale mondiale. En vérité, tout cela veut dire que nous avons besoin de fonder une nouvelle Argentine. Nous avons déjà un grand nombre des outils nécessaires entre nos mains ; nous avons des millions de nationaux prêts à accepter le défi si nous leur expliquons clairement et avec vigueur les chances en jeu ; et il y en a des millions d’autres au-delà de nos frontières avec qui nous pouvons agir main dans la main vers une Cause Commune.
En bref, c’est vraiment une question de compréhension qu’en politique il y a deux sortes de personnes : ceux qui sont des acteurs actifs dans l’arène politique, et ceux qui regardent seulement ce qui se passe passivement. Le Conseil aux Relations Etrangères est clairement un acteur actif clé dans l’arène politique mondiale. N’est-il pas temps que nous commencions à faire la même chose dans notre propre pays ?
Version anglaise mise en ligne le 2 décembre 2006 sur le site de Global Research - Copyright Global Research
Traduction française pour information à caractère non commercial Mireille Delamarre pour Planète Non Violence
Adrian Salbuchi est chercheur, écrivain et conférencier; hôte du Talk Show de Buenos Aires “El Traductor Radial” et fondateur du mouvement pour la Deuxième République d’Argentine (Movimiento por la Segunda República Argentina)
www.eltraductorradial.com.ar.
Il est l’auteur de “El Cerebro del Mundo: la cara oculta de la Globalización”, (”Le Cerveau Mondial : la Face Cachée de la Mondialisation”) et de “Bienvenidos a la Jungla: Dominio y Supervivencia en el Nuevo Orden Mundial”.
Contact info:
salbuchi@fibertel.com.ar www.eltraductorradial.com.ar www.m2ra.com
Source :
http://www.globalresearch.ca/index.php?
context=viewArticle&code=SAL20070114&articleId=4034
NOTES
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(7) cela peut sembler un peu fort, mais, au rythme ou vont les évènements aujourd’hui dans le monde, une telle prévision peut être vraie pour pratiquement tout pays du monde. Pensez simplement ce que l’opinion publique aurait pensé seulement il y a 17 ans - au début de 1989 - si on lui avait annoncé que seulement 3 ans plus tard (i.e., en 1992) que ce qui suit aurait lieu : chute du mur de Berlin, réunification de l’Allemagne, effondrement de l’Union Soviétique en 15 républiques indépendantes, et leur abandon du Marxisme au profit du Capitalisme. A cette époque, une telle annonce aurait été considérée comme complètement exagérée, sinon tout à fait stupide et pourtant … C’est exactement ce qui est arrivé. Cela fait réfléchir …Le fait que le New York Times a titré en première page le 27 aout 2002 « sécession de la Patagonie, une manière pour l’Argentine de payer sa dette étrangère » nous révèle quelque chose…
.(8) Ailleurs, l’auteur de cet article a écrit en détail sur les besoins de fonder “une Deuxième République d’Argentine” car c’est la seule solution pour l’Argentine et ses voisins, si à la fois l’Argentine et la Région veulent récupérer leur droit à l’auto détermination.
Un exemple concret des agissements de ce pouvoir privé mondial
Mardi 12 Décembre 2006 - 00:37 -
Adrian Salbuchi
Adrian Salbuchi - Buenos Aires, Argentina (2003; up-dated November 2006)
salbuchi@fibertel.com.ar -
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