Serbie

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Re: Serbie

Message par energy_isere » 15 nov. 2025, 15:31

Washington insiste sur la sortie des Russes de la compagnie pétrolière serbe NIS et maintient les sanctions (ministre)

AFP •15/11/2025

Le gouvernement américain insiste sur le retrait des compagnies russes de la société pétrolière serbe NIS et maintient des sanctions qui la visent depuis le 9 octobre, a déclaré samedi la ministre serbe de l'Energie, en annonçant des décisions "difficiles" que son pays devra prendre dans les prochains jours.

La ministre serbe Dubravka Djedovic Handanovic a expliqué que le gouvernement américain avait refusé une requête des avocats de NIS (Industrie pétrolière serbe) pour réclamer la levée des sanctions en échange d'"un accord sur un changement de gestion" au sein de la compagnie pétrolière, cruciale pour l'économie locale.

La Serbie a cédé en 2009 les parts majoritaires dans NIS au géant russe Gazprom Neft.

"Pour la première fois, l'administration américaine a clairement et sans équivoque déclaré et écrit qu'elle souhaite un changement complet des actionnaires russes dans la propriété, c'est-à-dire qu'elle exige le retrait de la propriété russe de la compagnie NIS", a déclaré la ministre dans une déclaration à la presse.

Après plusieurs reports depuis janvier, le ministère des Finances des Etats-Unis a commencé à appliquer le 9 octobre les sanctions contre NIS, dans le cadre des sanctions plus vastes contre le secteur énergétique russe, face au refus de la Russie de mettre fin à la guerre en Ukraine.

Acteur principal sur le marché serbe du pétrole, NIS gère la seule raffinerie dans le pays, à Pancevo, près de Belgrade, qui approvisionne environ 80% du marché serbe.

Des représentants du NIS ont indiqué que la raffinerie avait des réserves de pétrole pour pouvoir tourner jusqu'au 25 novembre.

Dans de telles circonstances, la ministre de l'Energie serbe a annoncé que l'Etat serbe allait devoir prendre des "décisions difficiles", en évoquant une éventuelle d'"reprise de la compagnie" par le gouvernement.

- "Nationalisation" -
"Je sais que le président (Aleksandar) Vucic est contre la nationalisation, tout comme beaucoup d'entre nous au sein du gouvernement", a dit Mme Djedovic Handanovic, en annonçant pour dimanche une réunion "extraordinaire" du gouvernement sur le sujet.

"Nous ne permettrons pas que notre pays soit mis en danger, mais nous serons peut-être confrontés dans les jours à venir à certaines des décisions les plus difficiles de notre histoire", a poursuivi la ministre.

Candidate à l'adhésion à l'Union européenne, la Serbie est aussi l'un des rares pays du continent à ne pas avoir imposé de sanctions à la Russie après son invasion de l'Ukraine. Elle dépend fortement des importations du gaz russe.

La ministre avait déclaré mardi que la partie russe était "prête à céder le contrôle et l'influence dans la société (...) à une tierce partie".

Ces nouveaux développements laissent deviner un changement de position de Moscou.

"J'espère que nos amis russes comprendront la gravité de la situation et qu'ils nous aideront à la surmonter", a dit Mme Djedovic Handanovic samedi.

Selon elle, les autorités américaines ont accordé une "autorisation pour les négociations sur la propriété, valable jusqu'au 13 février", mais cette autorisation ne met pas en sursis les sanctions.

"Nous n'avons pas obtenu un seul jour pour permettre à NIS de continuer à fonctionner", a souligné la ministre.

Selon les données disponibles, Gazprom Neft détient près de 45% de la société serbe. Sa maison mère, Gazprom, a récemment transféré 11,30% des parts à Intelligence, une société de Saint-Pétersbourg.

L'Etat serbe possède près de 30% de la compagnie et le reste est détenu par des actionnaires minoritaires.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 451e9db8b3

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Re: Serbie

Message par energy_isere » 25 nov. 2025, 10:55

Serbie: la seule raffinerie du pays fragilisée par les sanctions américaines

Connaissance des Énergies avec AFP le 25 novembre 2025

La seule raffinerie de Serbie, touchée par des sanctions américaines, pourrait être à court de brut dès mardi, selon les dernières informations données par le gouvernement.

Depuis début octobre, la Serbie tente de trouver un moyen de lever les sanctions américaines qui fragilisent la principale compagnie pétrolière du pays, NIS, dont la majorité des actionnaires sont russes et donc frappés par les sanctions imposées par Washington sur le secteur énergétique russe.

NIS, qui fournit environ 80% des pompes du pays, opère la seule raffinerie du pays, à Pancevo, à quelques kilomètres de Belgrade.

Fin octobre, la ministre de l'Energie serbe a annoncé que les réserves de brut de la raffinerie devaient lui permettre de tenir jusqu'à ce mardi 25 novembre. Depuis, le gouvernement a annoncé de nouveaux contrats d'importations d'essence et de diesel.

Après une session extraordinaire "pour examiner la situation énergétique dans le pays", le gouvernement a annoncé lundi dans un communiqué que "l'économie et les citoyens n'ont pas de raisons de s'inquiéter, étant donné qu'il y a une quantité suffisante de produits pétroliers", sans plus de précisions.

Mais les importations ne suffiront pas à sauver NIS, met en garde Goran Radosavljevic, un économiste basé à Belgrade.

"La production couvrait environ 80 % de tout, et les importations représentaient environ 20 %. Vous pouvez prolonger l'agonie pendant quelques mois grâce à des importations supplémentaires, mais NIS fera faillite si elle ne peut plus fonctionner".

Depuis l'imposition des sanctions américaines le 9 octobre, Belgrade est sur un fil entre ses amitiés russes et le risque d'une crise énergétique cet hiver et a demandé à plusieurs reprises une levée des sanctions.

Arguant que la partie russe était prête à céder ses parts - 45% détenues par Gazprom Neft, et 11,3% par Intelligence, une entreprise basée à Moscou, la Serbie a demandé la semaine dernière aux Etats-Unis une exemption temporaire au moins le temps que les négociations se terminent - mais aucune réponse de Washington n'a encore été communiquée.

La Serbie avait vendu une participation de 51 % dans NIS à Gazprom et Gazprom Neft en 2008 pour 400 millions d'euros. L'État serbe possède encore près de 30 % de NIS, le reste étant partagé entre plusieurs plus petits actionnaires.

L'imposition des sanctions a placé Belgrade, qui souhaite adhérer à l'Union européenne tout en maintenant de bonnes relations avec Moscou, dans une situation délicate.

Le gouvernement a régulièrement dit que l'option de saisir un actif russe n'était pas sur la table, proposant plutôt d'acheter la participation à des taux supérieurs au marché si les négociations échouaient.

Des discussions parallèles sur les approvisionnements en gaz sont également en cours entre Belgrade et Moscou - qui fournit environ 90% du gaz utilisé par la Serbie.
https://www.connaissancedesenergies.org ... nes-251125

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Re: Serbie

Message par energy_isere » 03 déc. 2025, 11:32

suite du post au dessus.
La seule raffinerie de Serbie contrainte d'arrêter ses activités

Connaissance des Énergies avec AFP le 02 décembre 2025

La seule raffinerie de Serbie exploitée par l'entreprise NIS a commencé mardi la mise à l'arrêt de ses activités, "en raison d'un manque de pétrole brut" après l'imposition de sanctions américaines sur le groupe majoritairement détenu par des Russes.

« Un manque de pétrole brut »

Washington impose depuis le 9 octobre des sanctions à la principale compagnie pétrolière du pays, NIS, qui possède environ 20% des stations-service du pays, en fournit environ 80% et exploite l'unique raffinerie de Serbie.

L'arrêt de la production dans cette raffinerie "commence aujourd'hui en raison d'un manque de pétrole brut pour le traitement, résultant des sanctions imposées à NIS par le Département du Trésor des États-Unis", a annoncé la compagnie dans un communiqué mardi après-midi.

Les États-Unis exigent, pour lever ces sanctions, que les entreprises russes Gazprom et Intelligence, qui possèdent à elles deux environ 56% de NIS, vendent leurs parts et sortent totalement du capital.

La Serbie espère depuis des semaines que les Russes accepteront de vendre, et que les Américains lèveront les sanctions. Mais ni Moscou, ni Washington, ne semblent dans les mêmes dispositions.

Un peu plus tôt mardi, le président serbe Aleksandar Vucic avait annoncé que le gouvernement autoriserait NIS, qui emploie environ 13 700 personnes, à effectuer des transactions financières d'ici la fin de la semaine, afin de permettre le versement des salaires et le paiement des fournisseurs. Ensuite, tout lien du gouvernement avec la compagnie ferait courir le risque de "la destruction complète du système financier de la République de Serbie", a affirmé M. Vucic.

Sanctions secondaires

La banque centrale serbe avait déjà exprimé la semaine dernière ses craintes de voir le système financier serbe frappé par des sanctions secondaires - celles visant toute entité sous sanction - si elle autorisait les transactions entre les banques locales et NIS.

"Nous fournirons des dérivés de pétrole et tout le reste à tous ceux qui ne font pas partie de NIS. Nous aurons suffisamment de carburant - gazole et essence. Il n'y aura absolument aucun problème avec le kérosène, donc le trafic aérien continuera de fonctionner normalement et efficacement. Il y aura assez de carburant, mais les gens devront simplement utiliser d'autres stations-service", a affirmé M. Vucic.

La Serbie avait cédé une participation de 51% dans NIS à Gazprom et Gazprom Neft en 2008 pour 400 millions d'euros. L'État serbe possède encore près de 30 % de la compagnie, le reste étant partagé entre plusieurs plus petits actionnaires.

Depuis 2009, plus de 4 milliards d'euros ont été investis dans l'entreprise, selon son rapport annuel 2024. Des discussions parallèles sur les approvisionnements en gaz sont également en cours entre Belgrade et Moscou, qui lui fournit environ 90% du gaz utilisé, et dont le prochain contrat devrait expirer fin décembre. "Si nous n'obtenons pas de [nouveau] contrat d'ici vendredi, nous commencerons des négociations pour le gaz avec une autre partie à partir de lundi", a prévenu M. Vucic.
https://www.connaissancedesenergies.org ... tes-251202

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