Situation dans les DOM

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Message par energy_isere » 14 févr. 2024, 16:42

Un premier parc éolien en mer à La Réunion d’ici 2030 : « il n’y a pas d’enjeu non maîtrisable »
Les deux acteurs des énergies renouvelables, Akuo et BlueFloat, portent un projet ambitieux d’un parc éolien de 200 MW à La Réunion, qui couvrirait un quart de la consommation d’électricité de l’île à l’horizon 2030.

Laurent BOUVIER. Publié le 14/02/2024 Le marin

Le célèbre phare de Sainte-Suzanne à La Réunion pourrait avoir bientôt de la concurrence dans le paysage à l’horizon 2030. Akuo energy et BlueFloat energy ont entrepris de faire équipe pour un projet de parc éolien flottant d’une puissance de 200 MW.

Akuo et BlueFloat energy, spécialistes de l’éolien en mer, étudient en effet depuis plus de deux ans l’opportunité de ce projet d’éolien flottant. Situé au large de Sainte-Suzanne entre 5 et 10 km des côtes au Nord Est de La Réunion, ce projet pourrait voir le jour à l’horizon 2030.

Si les projets d’éoliens en mer fleurissent sur les côtes... (abonnés)
https://lemarin.ouest-france.fr/energie ... 4738a87aaa

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Re: Situation dans les DOM

Message par energy_isere » 12 mars 2024, 17:37

En Guadeloupe, la décarbonation de l'électricité avance, l'autonomie énergétique un peu moins

AFP le 12 mars 2024

Le mix énergétique de la Guadeloupe évolue: 40% de son électricité est produite à partir d'énergies renouvelables et le territoire vise les 100% dès 2028. Mais l'objectif est difficilement tenable, tant la difficulté à faire émerger des projets est grande.

Dans un avis publié mardi, le Conseil économique, social et environnemental estime que l'autonomie énergétique des territoires ultramarins en 2030, objectif fixé par la loi, sera "difficilement atteignable", saluant toutefois les progrès effectués et jugeant "réalistes" les objectifs affichés de décarbonation de l'énergie.

La Guadeloupe, elle, partait de loin avec moins de 20% d'énergies renouvelables en 2015, lors du vote de la loi de transition énergétique.

De mauvais élève, l'île papillon compte pourtant devenir première de la classe alors qu'une nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), approuvée en octobre par la région Guadeloupe, fixe un "nouveau cadre et donne des objectifs par filière", selon Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'Energie.

Selon ce projet, salué en juillet comme "ambitieux" dans un rapport parlementaire, "la production d'origine éolienne devra tripler" d'ici 2032, passant de 60 MW à 180 MW. Tout comme la production d'origine solaire, de 90 à 270 MW, tandis que la production géothermique devrait être multipliée par cinq pour atteindre 75 MW.

Et le renforcement d'autres énergies est prévu pour atteindre les 100% d'électricité renouvelables dès 2028.

"Nous avons environ 10 MW supplémentaires à venir", détaille à l'AFP Pierre Héreil, chef de projet hydroélectricité chez Valorem, l'un des pionniers français des renouvelables qui exploite 16 micro-centrales hydroélectriques en Guadeloupe.

"Je suis venue rencontrer tous les acteurs, faire le chiffrage" et "avoir des discussions face-à-face sur des projets sensibles", précisait Emmanuelle Wargon, de passage en Guadeloupe fin février.

Au rang de ces projets, la décarbonation de la centrale thermique d'EDF en Guadeloupe, qui doit remplacer le fioul par de la biomasse liquide essentiellement importée, ou le projet de valorisation des combustibles solides de récupération, issus des déchets ménagers, mis en oeuvre par Albioma, second producteur d'électricité d'outre-mer.

- Projets au ralenti -

Pour autant, les projets guadeloupéens mettent du temps à sortir de terre et pourraient ralentir ces grandes ambitions. Pour la géothermie, dont l'industrie dépend du code minier, le temps de gestation peut monter à 10 ans, selon les spécialistes.

"Côté éolien et solaire, on est confronté à la question de l'absence de spatialisation des projets par la PPE", explique Laurent Pflumio, représentant local du Syndicat des Energies renouvelables.

Comme sur la majorité des territoires ultramarins, où le foncier représente un enjeu important, la Guadeloupe manque de place: éolien et photovoltaïque ne sont pas pertinents partout et nécessitent des permis de construire, mais aussi la possibilité d'être raccordés au réseau électrique. Or, ajoute Laurent Pflumio, "les boîtiers EDF de raccordement sont saturés".

Il faut, aussi, que la Commission de régulation de l'Energie détermine le prix d'achat de l'électricité, un tarif également à renégocier du côté des particuliers qui voudraient installer des panneaux photovoltaïques.

"L'électricité produite par les particuliers est - pour l'instant - moins bien rémunérée que celle produite dans le reste du pays", écrivent les parlementaires dans leur rapport, exhortant le gouvernement à appliquer un tarif plus incitatif sur ces territoires qui font face à "une inflation galopante depuis deux ans".

Mais au-delà du verdissement de l'électricité, l'autonomie énergétique est encore loin d'être atteinte.

D'ici 2033, selon la nouvelle PPE, la part locale de la production d'électricité devrait atteindre 50 à 75%, laissant la Guadeloupe toujours dépendante d'énergies importées, notamment les biomasses liquides et solides. Une proportion qui augmente mathématiquement en incluant les émissions de gaz à effet de serre liées au transport par bateaux de ces biomasses.

Et la transition énergétique posera un nouveau problème aux collectivités d'outre-mer, financier celui-là: comment remplacer les énergies fossiles dont la taxation, via la taxe spéciale de consommation, finance environ 50% du budget des collectivités territoriales, selon le Conseil économique, social et environnemental?
https://www.connaissancedesenergies.org ... ins-240312

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Message par energy_isere » 16 mars 2024, 02:04

Guyane française: plainte à l'ONU contre la construction d'une centrale électrique solaire

AFP le 15 mars 2024

Des Amérindiens de Guyane ont fait saisir vendredi un comité de l'ONU pour demander en urgence l'arrêt des travaux de construction d'une centrale photovoltaïque dans ce département français d'outre-mer en Amérique du Sud, pointant son "impact environnemental".

Le projet de la Centrale électrique de l'Ouest guyanais (CEOG) est contesté depuis des années par les habitants de Prospérité (ou Atopo Wepe), village amérindien de l'ethnie kali'na situé à deux kilomètres du site. Ils jugent la centrale trop proche des habitations et demandent de lui trouver un autre point de chute.

"Saisir l'ONU est l'un des seuls moyens aujourd'hui pour se faire entendre", a déclaré à l'AFP le secrétaire général du Grand conseil coutumier des peuples autochtones de Guyane, Jean-Philippe Chambrier.

La plainte a été déposée à la demande du chef coutumier du village, Roland Sjabere, par l'Organisation des Nations autochtones de Guyane française (ONAG) avec le soutien du Service international pour les Droits de l'Homme (ISHR), une ONG basée à Genève, devant le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale qui ne dispose d'aucun pouvoir de contrainte sur les Etats.

Dans un communiqué, l'ONAG et l'ISHR indiquent avoir saisi le comité de l'ONU face à "l'avancée des travaux et à l'épuisement des voies de recours dans les juridictions françaises".

"En Guyane, les besoins et les traditions des peuples autochtones continuent d'être des questions secondaires pour les autorités", a indiqué M. Sjabere, cité dans le communiqué.

"En persistant dans ce projet sous cette forme et à cet emplacement, la République française foule du pied notre identité et met en péril notre mode de vie et l'avenir de nos peuples", a-t-il ajouté.

La plainte affirme que le projet se situe sur les terres que les habitants de Prospérité utilisent pour "la chasse, la pêche et la cueillette" et dénonce son "impact environnemental" ainsi que "les conséquences de sa réalisation sur leur mode de vie et leurs moyens de subsistance".

- "Sans tarder" -

L'ONAG et l'ISHR demandent au comité de l'ONU de se saisir du dossier "sans tarder" et d'enjoindre à la France "de mettre fin immédiatement" au projet de construction", insistant sur le fait que "les habitants du village ne s'opposent pas au projet en tant que tel mais à son emplacement".

Entamés en novembre 2022, les travaux ont été interrompus durant cinq mois, pendant la saison des pluies, la CEOG invoquant des "contraintes techniques et météorologiques".

Protégés par un important déploiement de forces de l'ordre en raisons des tensions, les ouvriers ont recommencé mi-août 2023 les opérations de déboisement dans cette zone de l'Ouest de la Guyane, sur la commune de Mana.

Henry Hausermann, directeur général de la CEOG, a indiqué à l'AFP ne pas être au courant du dépôt de la requête auprès de l'ONU.

"Nous sommes au travail pour permettre à cette usine, attendue par la population, de sortir de terre", a-t-il dit.

"Nous avons profité du beau temps pour terminer le déboisement et aujourd'hui nous sommes dans la phase de terrassement et de création des accès, des routes. Nous commencerons bientôt l'implantation des panneaux solaires", a-t-il ajouté. La mise en service est prévue courant 2026.

Cette centrale photovoltaïque est censée, à terme, alimenter en électricité 10.000 foyers via une technologie de stockage de l'énergie fonctionnant à l'hydrogène.

Le projet, dont la genèse remonte à 2017, associe pour 170 millions d'euros le fonds d'investissement français Meridiam (à 60%), la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (à 30%) et Hydrogène de France (à 10%).

Le village Prospérité a reçu le soutien de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), mais la centrale fait plutôt consensus parmi les élus locaux qui se sont majoritairement prononcés en sa faveur, la Guyane étant sujette à de fréquentes coupures d'électricité.
https://www.connaissancedesenergies.org ... que-240315

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