Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?
Publié : 10 nov. 2011, 13:07
ça devient n'importe quoi ces annonces intempestives, mensongères et contradictoires.
On a le droit de promouvoir le nucléaire comme solution énergétique mais recourir à de la propagande aussi grossière dénote un manque de confiance en ses arguments.
On a le droit de promouvoir le nucléaire comme solution énergétique mais recourir à de la propagande aussi grossière dénote un manque de confiance en ses arguments.
Qui a dit : "Henri Proglio semble péter les plombs"
http://www.enerzine.com/2/12944+qui-a-d ... ombs+.html
Le Parisien a publié mercredi les réponses de Henri Proglio, PDG d'EDF, relatives à des questions posées pendant 2 heures par des lecteurs du journal.
A la question récurrente concernant une éventuelle pénurie d'électricité cet hiver, il a rétorqué que la France ne manquera pas d'électricité (...) La France est l'un sinon le seul pays européen à avoir assuré son indépendance énergétique grâce à sa production nucléaire (voir l'article "Demande d’électricité cet hiver : l’Allemagne hante les esprits").
Mais le passage qui a retenu notre attention reste sans aucun doute celui portant sur l'opportunité ou non pour la France de sortir du nucléaire, et ses conséquences.
Voici ce que dit précisément H. Proglio à ce sujet : "Je vous donne ma conviction, ensuite à chacun de se faire une opinion. D’abord, cela augmenterait probablement de 50% les émissions de gaz à effet de serre à cause de l’utilisation du charbon, du gaz et du pétrole pour remplacer le nucléaire. C’est ce que fait l'Allemagne. En France, cela impliquerait aussi un investissement de 400 milliards d'euros pour remplacer le parc existant par des moyens de production alternatifs, ce qui se traduirait par un doublement de la facture d’électricité. J'ajoute qu'une telle décision menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l'aluminium, qui risquerait de partir à l'étranger. Il faut y ajouter 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France. Au total, 1 million d'emplois seraient mis en péril et cela coûterait entre 0,5 et 1 point de PIB. Rien de tout cela n’est inimaginable. Techniquement, c’est faisable et on peut très bien choisir de le faire, voilà ce que cela impliquerait."
Lundi, l'UFE a publié un rapport mettant en avant 3 scénarios de sortie du nucléaire, à l'horizon 2030. Aussi, quelque soit le scénario retenu avec une part du nucléaire dans la production d'électricité française passant de 75% à 70%, 50% ou 20%, cela nous coûterait invariablement 322 milliards d'euros à minima, pour la partie investissement seule.
De son côté, le député européen du parti Europe Écologie Les Verts (EELV) "Yannick Jadot" n'a pas tardé à réagir aux propos tenus par Henri Proglio :
Qui a dit : Le porte-parole d'Eva Joly - candidate aux élections présidentielles de 2012 - a dénoncé une "propagande caricaturale" de la part du lobby nucléaire. Et selon lui, les temps ont changé et les représentants du nucléaire ne peuvent plus tordre la réalité énergétique mondiale ni revenir sur la prise de conscience de citoyens majoritairement opposés à l'atome.
"Faut-il que le milieu nucléaire soit à ce point inquiet des perspectives de cette industrie en France et dans le monde que ses représentants, industriels et politiques, entrent en fission et multiplient les annonces plus aberrantes les unes que les autres : la sortie du nucléaire coûterait 750 milliards d'euros selon Eric Besson, multiplierait le prix de l'électricité par 4 selon Nicolas Sarkoy et, depuis ce matin, mettrait en péril 1 million d'emplois selon Henri Proglio, patron d'EDF."
Et d'ajouter : "Est-ce les 7 à 8 milliards d'euros de surcoût programmé pour les seuls EPR de Finlande et de Flamanville ; est-ce les milliards perdus par EDF dans sa folle stratégie d'investissement international dans le nucléaire qui rendent M. Proglio aussi confus sur les chiffres ?"
Yannick Jadot affirme pourtant que le coût de sortie du nucléaire est moins élevé que la poursuite du nucléaire. "La seule étude indépendante évalue à 410 milliards d'euros d'investissements cumulés la sortie du nucléaire contre 470 milliards la poursuite et le renouvellement du parc nucléaire."
Ensuite, concernant le prix de l'électricité qui serait multiplié par 4 avec la sortie du nucléaire, il s'appui sur les anlayses des experts de l'énergie qui considèrent qu'à moyen et long terme, "les prix de l'électricité augmenteront et seront équivalents quel que soit le scénario énergétique retenu."
Enfin, sur l'aspect économique et la menace qui pèserait sur le million d'emplois, Yannick Jadot s'interroge : "Le mensonge doit-il être énorme pour être efficace ?". Les emplois dans le nucléaire s'élèveraient au mieux à 125 000 en France, "un niveau presque équivalent aux énergies renouvelables pour 7 fois moins de production ! L'Allemagne a créé 370 000 emplois dans les renouvelables en 15 ans ! Nous estimons à 500 000 emplois créés d'ici 2020 l'effet de la sortie du nucléaire en France."
En guise de conclusion, il a ajouté : "Henri Proglio semble péter les plombs. Je le défie de débattre devant les Français, dans un média de son choix, de la réalité énergétique et nucléaire. En a-t-il le courage et la responsabilité ?"