Il serait interressant de savoir combien de temps la forêt française résisterait au chauffage de plus de 60 millions d'individus
Bon, voilà un truc pas trop compliqué à évaluer. Je dis ça en tant que défenseur du chauffage au bois.
Le bois en france, c'est une production
annuelle renouvelable d'environ 25 MTep par an.
Si on rasait toute la forêt française en une année, on obtiendrait 750Mtep (somme de l'énergie des arbres sur pied).
La France, c'est 35 Mtep/an d'énergie finale consommée pour le chauffage des résidences, c'est 60Mtep, je crois (faudrait que je vérifie) en incluant le tertiaire,l'eau chaude sanitaire et la cuisson.
En ce sens, les 25Mtep d'accroissement biologique (dont 10 utilisé actuellement) ne suffisent pas.
Mais, c'est sans compter le fait que toute foret n'est pas exploitée. En effet, une fois à maturié, une foret ne croît plus (je suppose), sans prélèvement elle ne produit rien sinon le bois finirait par s'accumuler à l'infini, alors que sinon, bien géré un hectare peut fournir de manière renouvelable 3 tep/an. Je suppose qu'ainsi on peut obtenir plus de bois.Que voulez vous, maintenant il n'y a plus personne pour faire du bois. C'est pourtant pas compliqué. Si on coupe les arbres en moyenne à 50ans, on prélève un 50ème de la foret tout les ans, pas de quoi fouetter un chat, et ça repousse...
Bon, mais plus important, c'est le fait de supposer qu'on a absolument besoin de 60Mtep pour se chauffer. C'est en moyenne 50m² de locaux résidentiel + tertiaire chauffé par français, à 20 ou 21°C ou je ne sais pas. En tant que décroissant, je défend l'usage du bois, et dit qu'on peut bien vivre à 17 ou 18°C. Mais avant, réduire la consommation de chauffage. Rénover "tout" le parc de batiment pour l'isoler, ça peut prendre 30 ans, mais ça permettra de gros progrès.
Il y a aussi le solaire à intégrer...
Donc, considérons qu'on parte de 60 Mtep de chauffage + eau chaude. Réduire la température de 3°C, c'est -20% de consommation. Voulois chauffer fort son local, c'est une vaine fuite en avant, car la température de confort, c'est celle juste au-dessus de celle où on a l'habitude de rester..après être resté quelque mois à 16 ou 17°, je dis que ça me va très bien. Et puis, en chauffant plus, les autres je sais pas, moi ça m'endort, j'ai plus envie de rien faire, il ne me resterait qu'à rester vautrer devant la télé, tandis que plus on a froid, plus on est motivé pour faire quelque chose, par exemple couper du bois pour le chauffage (et par effet boule de neige : on se chauffe on coupant du bois, en rentrent à la maison, on a pas froid s'il fait 14°C, on réduit de beaucoup sa consommation...).
Améliorer l'isolation (conso moyenne actuelle de chauffage sur tout le parc de logement français : 170kWh/m² et par an, alors qu'avec la reglémentation thermique, on doit construire à 80kWh/m² et par an). Facteur 2.
réduire les surface chauffé par habitant (et vider une partie des lieux qu'on ne pourra pas rénnover). là aussi, c'est une fuite en avant, "je veux toujours plus de m²". ça a augmenté de 50 ou 100%, je sais plus, en trente an, on a vu à la conférence du 26 sept. Ou du moins, ne pas chauffer toutes les surfaces habitables, qui deviennent espace tampon. Mettons qu'on réduise de 30% la surface chauffée par habitant (qui inclut le tertiraire...exemple entre mille, les bars, qui chauffe l'extérieur au GPL avec des "parasol d'hiver", abération dont j'ai récemment découvert l'existence), de toute façon, vous aurez d'autre souci, avec la crise économique du PO, de chauffer le plus possible de m²!
Et puis, compléter avec du solaire. Quelques centaines de millions de m² de capteurs solaires, qui produire quelques Mtep de chaleur chauffage+ECS, mettons 25% des besoins. j'avais fait les calculs en consommation de cuivre, d'énergie pour fabriquer et transporter tout ces capteurs (quelque chose comme 5Mtep, à répartir sur 30 ans) : ça n'était pas insurmontable par rapport à ce que consomme l'indutrie de nos jours comme énergie. Si on dirige le pétrole restant, dans la déplétion, à vouloir nous affranchir de l'énergie fossile pour le chauffage, ça peut se faire sans mal. Si bien sûr, c'est accompagnée d'une décroissance et non d'une croissance des surface par habitant (et puis, la populatio peut aussi diminuer...).
Au final, qu'est-ce qu'on obtient, si on veut chauffer au bois, après sobriété énergétique? Les économies mentionnés ci-haut se multiplie : -20% correspond à un facteur 0,8...on isole mieux, on chauffe moins, on fait une part avec du solaire
donc, au lieu de 60Mtep de chauffage, on fait 60*0.8*0.5*0.7*0.75, on aurait plus besoin que de 13 ou 15Mtep par an de bois (dit autrement : 6 stères par famille de 4 personnes), et la ressource actuelle du pays en bois est donc largement suffisante.
Bien sûr, pour encore lontemps, il faudra du gaz pour chauffer dans le coeur des villes (mais on peut en réduire de pas mal sa consommation aussi, ce qui est aussi nécessaire vu le pic gazier), donc ça réduit encore la pression sur la ressource bois. Qui ne manquera pas. Mais tout comme pour les biocarburant, il ne faut pas avoir pour schéma de pensée le "développement durable" pour lequel "les énergies renouvelabes vont nous sauver sans quand nous ayons à changer notre mode de vie", idée dont je pense que la plupart des gens de ce forum n'ont pas.