[Aérien] Compagnies aériennes en difficulté

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[Aérien] Compagnies aériennes en difficulté

Message par Eric » 05 sept. 2004, 20:09

Un article résume (entre autres choses) les difficultés auquelles font face, dès à présent, les compagnies aériennes. Je vous traduit (rapidement) les passages intéressants :

"... estime que les compagnies aériennes Américaines, simplement pour couvrir leurs frais, ont besoin que les prix demeurent sous les 31 $ le baril. Durant la décennie entre 1992 et 2001 le prix moyen était de 20 $, ce qui a permis aux compagnies aériennes de s'épanouir "

Note : le prix actuel (05/09/2004) est d'environ 44 $

"... le 19 Août, le marché a atteint un record de presque 49 $ le baril. Bien que les prix aient décru depuis, ils restent suffisament élevés pour garantir des pertes aux compagnies"

" Si les compagnies augmentent leurs tarifs pour compenser leurs coûts, les clients restent chez eux. Mais, s'ils ne le font pas, ils perdent de l'argent sur chaque vol."

"Les compagnies aériennes sont peut être comme les canaris dans la mine, avertissant du danger imminent qui menace l'économie toute entière."

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Augmentation des tarifs

Message par Eric » 09 oct. 2004, 17:28

Air France vient d'annoncer que, pour répondre à l'envolée des cours, les tarifs de ses vols long-courier augmenteraient de 11 euros. Le prix de base des billets va augmenter aussi. Heureusement, cette augmentation n'est que "temporaire" : elle sera supprimée dès que le baril passera sous les 40 dollars pendant 30 jours consécutifs :!:

Pour ceux qui l'ignorent, le baril est actuellement à 53 $...

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Message par Eric » 29 oct. 2004, 17:26

Un article contient plusieurs passages intéressants sur la situation actuelle des compagnies aériennes :
L'escalade continue du prix des carburants, liée à la flambée du pétrole, prive les compagnies aériennes des dividendes de la reprise du trafic, en forte hausse sur les neuf derniers mois.

"En dépit d'une croissance du trafic, plutôt plus prometteuse qu'attendue en 2004, le coût du carburant va une fois encore, malheureusement, tuer tout espoir de retour à la rentabilité", a expliqué jeudi l'ancien directeur général de l'Association internationale du transport aérien (IATA) Pierre Jeanniot, lors de la 13e édition du Cannes Airlines Forum, salon international des compagnies aériennes.

Le trafic aérien international de passagers entre janvier et fin septembre a fait un bond de 17,7% par rapport à 2003, selon l'IATA, qui compte sur une progression moyenne de 14% sur l'ensemble de l'année.
Les compagnies transportent donc plus de passagers mais elles gagnent moins d'argent... :-k
Pourtant, l'IATA a encore aggravé mercredi ses prévisions s'agissant des pertes annuelles cumulées des compagnies aériennes: celles-ci "pourraient bien excéder la fourchette de 3 à 4 milliards de dollars envisagée jusqu'alors", a estimé Giovanni Bisignani, directeur général de l'association.

Selon Pierre Jeanniot, elles pourraient même se situer dans les "6 milliards de dollars au moins".

Le transport aérien, qui a accumulé quelque 30 milliards de dollars de pertes depuis 2001, escomptait jusqu'au mois de septembre réaliser des profits de 3 milliards en 2004.
Le point critique est peut être passé : avant la hausse récente du baril, les compagnies escomptaient des bénéfices. Maintenant, elles s'attendent à des pertes. Bien sûr, elles peuvent sans doute réduire leur dépenses, mais pas éternellement...
Pour contrer cette explosion, qui dépasse leur politique de couverture au risque pétrole, les compagnies aériennes, à l'exception notable des transporteurs à bas-coûts, ont imposé des "surcharges" temporaires au prix de vente de leurs billets, notamment sur les vols long-courriers.
Personnellement, c'est le mot "temporaire" que je placerait entre guillemets... ;-)
Et, fait remarquable, les compagnies "low-costs", qui jusqu'alors surfaient sur la crise, commencent à subir l'hécatombe. Mercredi, l'une d'entre elles, ATA, dixième opérateur aux Etats-Unis, s'est placée sous la protection de la loi sur les faillites.
Intéressant, non ?

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a.f

Message par fabien » 30 oct. 2004, 20:10

au fait rien en interne a air-france pour tenir l employé informé des evolutions du prix du kerozene et de la politique des dirigeants a long terme face aux incertitudes du petrole.vive la transparence!

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france info

Message par fabien » 01 nov. 2004, 14:43

Air france annonce sa quatrième augmentation depuis le debut de l été.
il n es pas dit si c es en rapport avec le prix du petrole.
j essayerai de me renseigner sur le prix actuel du kerozene.
je commence a avoir des doutes sur l avenir la!.

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Message par Eric » 02 nov. 2004, 13:38

Encore du neuf dans cet article du monde :
L'industrie mondiale du transport aérien perdra 5 milliards de dollars (3,93 milliards d'euros environ) cette année et il faut s'attendre à de nouvelles faillites, dues en partie à la hausse du prix du kérosène, a estimé, lundi 1er novembre, un haut responsable de l'Association internationale du transport aérien (AITA).

"Nous attendions un bénéfice cette année, mais nous enregistrerons une perte, mondialement parlant", a déclaré Patricio Sepulveda, vice-président de l'AITA pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

"Nous aurons environ 5 milliards de dollars de pertes au lieu d'un bénéfice de 3 milliards." "Malheureusement, il y aura d'autres faillites. Les perspectives ne sont pas bonnes. Beaucoup de compagnies risquent le dépôt de bilan mais continuent d'opérer", a-t-il dit à l'ouverture d'une conférence régionale.
M. Sepulveda a souligné que le carburant représentait aujourd'hui 18 % des charges d'exploitation des compagnies, contre 16 % en 2002.

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Message par mahiahi » 03 nov. 2004, 11:00

A mon avis, ça va osciller très fort, en continuant à monter doucement (mais les oscillations cacheront le mouvement de fond) : ce n'est que quand le pétrole restera à un prix élevé sans discontinuer pendant une période assez longue que les gens prendront conscience du phénomène.

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Message par Eric » 17 déc. 2004, 00:17

Un nouvel article sur le sujet. Je cite le point intéressant :
Director general Giovanni Bisignani described the soaring prices as "the fifth horseman of the Apocalypse for our industry".

Chief economist Brian Pearce added that, by the end of the month, fuel costs will have hit $62bn - up 23% on last year.

He added that huge cost-cutting measures carried out by companies this year had effectively been wiped out by rising oil costs.

The price of a barrel of oil needs to drop to $36 for airlines to break even, while a fall to $30 a barrel would see profits soar to $5bn, Mr Pearce said.
Le prix du baril doit donc rester sous les 36 $ pour que les compagnies soient bénéficiaires...

C'est un peu supérieur à la limite de 31$ citée par l'autre article, mais ça reste quand même assez bas. Existe t-il vraiment beaucoup de monde parmis les industriels et les politiques pour imaginer que l'industrie aéronautique survivra indéfiniment à la montée des cours du brut ?

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Message par mahiahi » 17 déc. 2004, 10:46

Remarque, les vols de tourisme vont disparaître (si vous vouliez visiter la Chine, c'est maintenant ou jamais!) mais le fret va durer un peu plus, pour diminuer doucement, avec le prix du transport il va se concentrer de plus en plus sur les marchandises coûteuses, puis finalement la nécessité de produire localement sonnera son glas.

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Message par Eric » 18 déc. 2004, 01:26

Mmmhhh... :-k

je n'en suis pas sûr... le problème, c'est la survie des compagnies aériennes, pas de leurs secteurs d'activité. Quand une compagnie fait faillite, elle le fait brutalement, et la totalité de son traffic disparaît d'un seul coup.

Bien sûr, les compagnies se concentreront sur les secteurs d'activité les plus rentables mais, à moins de me tromper lourdement, elles le font déjà depuis un bout de temps. En d'autres termes, si les compagnies (souvent déficitaires) pouvaient actuellement éliminer leurs pertes en renoncant à transporter des passagers, ce serait déjà fait. Il n'y a donc, à mon avis, aucune chance pour que les compagnies aériennes renoncent au transport des passagers pour privilégier le fret dans le futur.

Par contre, les passagers, eux, peuvent parfaitement renoncer aux compagnies aériennes... et c'est sans doute ce qui se passera. Le jour où cela arrivera, l'activité "marchandises" ne suffira plus à maintenir les compagnies à flot.

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Message par mahiahi » 18 déc. 2004, 13:28

Je parle en transposant une expérience que j'ai eue dans le tourisme (au Tunnel sous la Manche, pour ceux que ça intéresse) : quand le "duty free" s'est arrêté, le flux de passagers "transmanche" s'est réduit, par contre le frêt n'a pas bougé et les compagnies ont changé leurs tarifs en conséquence.
Evidemment, la cause n'était pas d'une augmentation du prix du billet mais la disparition d'une mesure qui rendait le voyage très bon marché.
Quand une compagnie aérienne fait faillite, ses lignes sont le plus souvent occupées par une "survivante" : quand Sabena a disparu, la Belgique ne s'est pas retrouvée sans avion ; de même je pense que le nombre de compagnies aériennes va diminuer plus vite que le nombre de lignes commerciales ; les salaires du personnel va diminuer et les prix monter, jusqu'à ce que ce ne soit plus possible.

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conscience?

Message par fabien » 23 déc. 2004, 21:16

les compagnies aeriennes commencent a souffrir, c es bien vrai, en ont elles conscience:
la revue interne "panoramag" du CCE Air-France titre:
en premiere page: "La dure loi du petrole".
l article est intitulé comme suis:
"Le cinquieme cavalier de l apocalypse..."
et oui c es bien du petrole qu ont parle!
dans l article:
............................
Si les causes de la hausse des cours sont bien cernées par les analystes,le plus grand flou persiste quant a ses consequences sur la croissance mondiale ainsi que sur son caractere structurel ou non.
.../...
Les cause de la hausse: une demande forte et une offre sous contrainte.....les capacités de production sont quasiment saturées,ce qui ne permet plus a l OPEP de remplir son role de regulateur des marchés.....
facteurs de destabilisation:
perturbations reelles des aprovisionnements: sabotage en Irack, conflit au Nigeria, cyclone dans la zone US
perturbation enticipees des aprovisionnements: attentat en Arabie Saoudite, tensions au Venezuella
et une action nefaste des fonds speculatifs.
Au regard de ce constat partagé les previsions de moyen terme diffèrent sensiblement.les optimistes voient dans les niveaux actuels du baril proche de 50$ l effet d une bulle speculative qui ne tardera pas a se degonfler.les pessimistes,force est de constater qu ils sont plus nombreux,considerent que la hausse ne fait que commencer,un hiver trop rigoureux pouvant meme entrainer un veritable choc petrolier.
...........................
l article date d octobre 2004,je desespere de la recevoir a temps un jour cette revue!!
voila j espere qu il y aura d autre articles du genre dans les publications internes.
l existence d un probleme structurel est abordé peut etre parlerons nous un jour de la production qui tend a mon avis a la stagnation avant la chute.

PS: desolé pour les quotes je me suis embrouillé avec j ai pas reussi a les placer correctement !!! :oops:

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Message par fenkys » 26 déc. 2004, 13:25

mahiahi a écrit : puis finalement la nécessité de produire localement sonnera son glas.
Il ne sera jamais nécessaire de produire localement. Peut être les délocalisation vont elles diminuer suite à la défaillance du transport aerien et routier. Mais une part non négligeable du fret se fait par bateau.

Je crois quand même que je vais m'acheter une ecurie et monter un elevage de chevaux et d'anes. Ca pourrait se reveler rentable dans les 20 ans à venir. :lol:

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Message par Eric » 27 déc. 2004, 15:01

Encore un article intéressant du N.Y Times:
With the six big airlines expected to lose another $5.5 billion this year, every one of them - American, United, Delta, Continental, Northwest and US Airways - has announced plans for deeper cuts in 2005. All told, they will reach $7.5 billion in spending and at least 20,000 jobs.

"We really have the tough part ahead of us," said Gerald A. Grinstein, the chief executive at Delta Air Lines, which avoided a bankruptcy filing this fall by persuading pilots to cut their pay by a third.

For passengers, the irreversible retrenchment by the airline industry, which has shrunk by a quarter since the start of the decade, has meant the loss of food service, a reduction in routes, flight delays, lost baggage and other headaches.
US Airways is by far the sickest of the major airlines. It filed for its second bankruptcy in two years on Sept. 12. It is demanding deep pay cuts from employees, who have already given two rounds of wage and benefit concessions.
Since 2000, the big airlines have eliminated more than 100 cities from their schedules as they sort out where they can afford to fly on the fares consumers will pay, according to an estimate by Back Aviation Solutions, an industry consulting firm.
If one company pulls out and another does not pick up its flights, a chain reaction begins: jobs will be lost, communities will have trouble attracting new companies, employers will not be able to easily send employees where they need to go and real estate prices will fall because the cities and towns have become remote.

"If you don't have a connection to the outside world, you become less valuable," Mr. Allen said.
Because of wage and benefit cuts, some new flight attendants earn just $12,000, less than they might make at Wal-Mart or as a bank teller. "The flight attendants will always sympathize with the passenger. But they won't always sympathize with the company," said John McCorkle, a US Airways flight attendant who writes an industry newsletter.

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Message par mahiahi » 27 déc. 2004, 19:31

Intéressant : on arrive au point où certaines destinations ne sont plus desservies par les lignes aériennes.
Cela signifie que le transport décline déjà :!:

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