Le volant d'inertie

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Le volant d'inertie

Message par Roi fade » 19 juin 2007, 15:14

Bonjour :)

Je cherchais dans le forum un sujet sur les volants d'inertie mais je n'ai rien trouvé de précis. Si le fil existe déjà, quelqu'un aurait-il l'amabilité de le faire remonter? Merci :)


http://www.citadismag.transport.alstom. ... avance.asp#

Sur ce site d'un grand constructeur français de tramways il est question d'une nouvelle (mais en fait ancienne car déjà utilisée sur des autobus helvétiques dans les années 50) technologie pour rationaliser l'utilisation de l'énergie de propulsion: le volant d'inertie.

Le principe est tout bête: un lourd disque qui tourne sur lui-même, se recharge lors des décélérations et libère l'énergie emmagasinée en cas de besoin (accélérations, montées)


A quand l'utilisation de cette technique adaptée à l'automobile individuelle à moteur thermique? Pourrait-elle concurrencer l'hybride façon Prius dans le dessein d'améliorer (légèrement) le rendement du moteur à explosion mais avec une technologie plus simple? :)
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Message par Dagobert » 19 juin 2007, 15:27

Le principe est très simple en théorie, mais pratiquement il y a un problème de tenue de route !
Quand le véhicule change d'assiette, par exemple en haut d'une côte type San Francisco, il se retrouve sur deux roues( voir la précession dans la théorie du gyroscope)
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Message par Roi fade » 19 juin 2007, 15:38

Je ne sais pas si c'est le même problème, mais je crois qu'il y a aussi l'effet gyroscopique qui perturberait la tenue de route du véhicule... ne peut-on pas pallier à cet inconvénient en installant deux disques contra-rotatifs?

Et comment font-ils sur les tramways Alstom? :)
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Message par sceptique » 19 juin 2007, 16:26

Sauf erreur, deux disques contra-rotatifs tournent dans le meme plan et les effets gyroscopiques s'ajoutent !
Un disque qui tourne à haute vitesse tend à conserver son plan de rotation. Le pire serait un disque vertical : le véhicule ferait un tout droit dans les virages ! Meme horizontal, cela pose problème : quand on passe du plat à une descente, par exemple, le disque tend à conserver son plan de rotation et continue horizontalement entrainant le véhicule, alors que la route sous lui descend. Bref, les roues ne touchent plus la route !
les dos d'ane : le véhicule laboure littéralement cet obstacle. En effet, il refuse obstinémement de monter, se "plantant" dans l'obstacle comme une lame de bulldozer. Puis s'il passe en force (avec des dégats) il refuse de redescendre !
Il faut des suspensions avec un très grand débattement pour que la caisse ne bouge pas en "altitude". Mais si l'obstacle est trop haut (ou bas) les suspensions vont talonnées très violemment (trop haut) ou les roues décoller (trop bas).
Au vu du danger, ce principe n'est acceptable que sur des routes parfaitement plates, au moins sans rupture prononcée, et sans dos d'ane.
Le tout à petite vitesse, au cas où ...

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Message par Roi fade » 19 juin 2007, 16:31

Et si le disque est "flottant", c'est à dire monté sur un axe horizontal qui lui permet de garder toujours la même assiette quelle que soit la pente?

Euh je rappelle quand même que ce principe du volant d'inertie n'est pas un délire sorti tout droit d'une imagination tordue, mais bien un système qui a été utilisé par le passé et qui revient d'actualité sur les tramways Alstom par exemple. :) La question n'est donc pas de savoir si un véhicule de ce type est réalisable, mais plutôt d'étudier son adaptabilité à la VP et de comparer ses performances avec la technologie hybride thermique + électrique consistant à accumuler l'énergie récupérée en décélération dans des batteries.

Au vu de la vidéo disponible sur le lien que j'ai laissé plus haut, c'est ce principe de disque "flottant" qui a été retenu sur les trams pour éviter les désagréments décrits par Sceptique.
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Message par Roi fade » 14 août 2007, 17:08

Je poursuis ici ma réflexion sur l’utilisation du disque d’inertie et ses éventuelles applications dans le transport :


L’énergie cinétique emmagasinée dans un disque peut se calculer par la formule :
Ec = (1/30*pi*w)² * r² * m

Avec
W = vitesse de rotation en tours.min-1
r = rayon en mètres
m = masse en kg

(merci Sceptique ! ;) )

La formule met en évidence la faible contribution du poids du disque dans l’énergie emmagasinée. Pour augmenter les performances il est beaucoup plus intéressant d’augmenter le diamètre ou la vitesse de rotation. (Doubler la vitesse ou le diamètre revient à quadrupler la quantité d’énergie accumulée)

Néanmoins, en faisant varier à la hausse ces deux paramètres, on atteint rapidement des limites techniques ou technologiques :

- Le diamètre du disque sera fatalement limité par l’encombrement du véhicule. Sur une automobile classique, difficile de dépasser les 170cm de diamètre.

- La vitesse de rotation est limitée par de multiples contraintes technologiques : perturbations aérodynamiques, altération de la tenue de route du véhicule due à l’effet de couple, performances des roulements, risques de désintégration du disque lié à la force centriguge, etc.
Beaucoup de ces inconvénients peuvent être résolus en fonctionnant sous vide et avec des paliers de sustentation magnétique, système gourmand en énergie et pas forcément encore très abouti.

En faisant référence aux moteurs à combustion interne actuels, dont les plus pointus dépassent allègrement 10000 tours par minute, je pense qu’on doit pouvoir atteindre facilement 6 à 8000 tours/min sur nos disques d’inertie sans recourir à des techniques avancées. J'espère ne pas être trop optimiste :?


Les performances du dispositif restent globalement inférieures à des batteries traditionnelles. Mais l’espoir est permis dans le futur avec le développement de cette technologie :
Un disque de 100kg et 170cm de diamètre tournant à 20000 tours par minute accumulerait 3.5 fois plus d’énergie qu’une batterie Li-Ion dernier cri de même poids! :)



Partons des recherches menées par Sceptique sur les besoins énergétiques des véhicules particuliers, visibles sur les pages internet de sa signature :

Etude d'un hybride péri-urbain type 106 adapté
(…)

On prend le moteur thermique ci-dessus de 10 kW (4 fois plus petit que le standard). On ajoute 120 kg de batteries au plomb de capacité 3 600 Wh (cout indicatif 500-1000 Euros) et 2 moteurs électriques de puissance totale 6 kW (3 kW sont suffisants pour rouler à 50 km/h le supplément est là pour démarrer correctement) sur les roues arrières avec un commutateur au tableau de bord. Ce système est donc très peu sophistiqué. Le moteur électrique est utilisé au démarrage jusqu'à 40-50 km/h, puis l'utilisateur bascule sur le thermique.
en fait les 3600 Wh seront utilisés à 80% (rendement batterie+moteur) soit 2800 Wh utiles. A noter que le moteur étant 4 fois plus petit (250 cm3 au lieu de 1000), tous les organes (moteur, boite de vitesse, suspensions, transmissions, chassis, roues ...) seront plus petits. Le poids de la batterie et du moteur électrique sera compensé. Le coût sera comparable au véhicule actuel : la partie mécanique plus simple compensant la partie électrique.

Considérons toutes les autres données égales par ailleurs
On conserve le moteur thermique de 10kW
On remplace la batterie de 120kg et les deux moteurs électriques par un disque d’inertie de 130kg (le disque faisant à la fois office d’accumulateur et de moteur)
Le diamètre du disque est de 1,80m (ce qui est assez encombrant : il faudrait prévoir les formes de la carrosserie en conséquence, plus large en partie basse afin de ne pas trop affecter le Cx de l’ensemble)
La chaine cinématique entre le disque et les roues est directe, au moyen d’une transmission à variateur type Toroïdal qui permet une infinité de rapports de démultiplication
En tournant à la vitesse de 5000 tours par minute ce disque emmagasinerait 3900Wh soit sensiblement la même quantité d’énergie que la batterie au plomb de même masse.
(5000 tours/min semble une valeur raisonnable, puisque n’importe quel moteur à explosion peut tourner à cette vitesse)

On arriverait donc aux mêmes performances que l’hybride décrit par Sceptique.


Certes, les performances de notre disque ici étudié sont similaires à une batterie au plomb, donc médiocres. Il faudrait monter à 10000 trs/min pour obtenir la capacité d’une batterie Li-Ion, mais avec beaucoup plus d’incertitudes techniques.

… mais les avantages du disque d’inertie ne sont pas négligeables :
- conception aisée et sans matériaux rares/polluants
- ses performances ne s’altèrent pas au fil des recharges, du temps ou des conditions météorologiques
- Possibilité de recharger facilement dans les descentes/freinage pour peu que la chaîne cinématique soit bien étudiée.
- et surtout, possibilité de recharger en quelques minutes si l’on dispose d’un moteur électrique relié au secteur (chez soi ou sur des bornes libre-service)



Poussons le concept encore plus loin, avec le même véhicule sans moteur thermique, mû uniquement par le disque d’inertie.
Notre disque tourne toujours à 5000 tours par minute, mais il pèse 150kg.

L’énergie emmagasinée est alors de 4.5kw soit la même performance qu’une batterie au plomb
Avec un rendement de 70% jusqu’à la roue, le disque peut donc rouler pendant 38 minutes en développant la puissance de 6kW
Cette énergie accumulée permet de parcourir 50km de trajet périurbain à 50km/h avec 20 démarrages de 0 à 50.

Des performances qui peuvent paraitre médiocres, mais qui deviennent bien plus intéressantes si on considère qu’avec une infrastructure adaptée on pourrait recharger le disque très facilement et rapidement au moyen de bornes disposées partout sur le réseau routier. Un moteur électrique branché sur le secteur, on connecte le véhicule sur une prise mécanique et en quelques minutes le disque est rechargé.




Etude d’un vélomobile caréné à propulsion humaine avec assistance au pédalage par disque d'inertie

Petit véhicule monoplace caréné à trois roues à usage urbain
Masse : 110kg avec conducteur et assistance
Dimensions (m): 2 x 0.9
Légalement dans la catégorie des VAE (vélos à assistance électrique) donc puissance maximale de l’assistance : 250W
Ni permis, ni carte grise, ni assurance, ni casque, pistes cyclables autorisées

Ce véhicule comprend un disque d’inertie de 8kg, soit sensiblement le même poids qu’un système d’assistance électrique complet
Rayon du disque : 0.4m
Il tourne à la vitesse de 8000 tours/minute

L’énergie emmagasinée est de 122Wh.
C’est certes deux fois moins qu’une batterie au plomb. Mais ce n’est pas rien :

Avec un rendement du disque à la roue de 70% (pessimiste), l’assistance peut fonctionner à puissance maximale pendant 20 minutes, suffisant pour gravir une bonne côte comme on peut en trouver en milieu urbain.
D’après les données Sceptique, un tricycle caréné comparable à celui décrit ici a besoin de 175W pour vaincre les frottements à 30km/h, soit 30 minutes ou 15km de fonctionnement sur terrain plat en mode assistance uniquement. .
Avec un cycliste qui dégage 100W (raisonnable), le disque peut l’assister pendant plus d’une heure à 30km/h.
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Message par Jaguar75 » 21 août 2007, 18:46

Mais dans le cas de la "voiture", un disque de 150 Kg qui tourne entre 5000 et 10000 tours/min, est-ce que cela ne devient pas une vraie bombe en cas d'accident :? , surtout dans un véhicule très allégé et faiblement caréné?

Par ailleurs, est-ce qu'il existe ou a existé dans le passé des exemples d'engins mus par ce principe?
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Message par energy_isere » 21 août 2007, 18:55

pour répondre partiellement : voir le post d' Iguane du 08 Juin 2007 : http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... 282#123282

Récupération d'énergie cinétique par volant d'inertie pour la Formule 1 de 2009

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Message par phyvette » 21 août 2007, 20:38

A la lecture des posts précédents , la bonne question semble comment sur une voiture, gérer la force des accélérations de Coriolis ? (celui qui fait tourner l'eau dans un lavabo , tenir les vélos debout et tourner l'ouragan Dean , effet gyroscopique) car au moindre changement de trajectoire, gare aux efforts latéraux, faites un test avec une petite disqueuse d'angle, qui tourne à 7000 tours/min de la faire pivoter, pour constater l'effet, pourtant la masse en mouvement fait de 200 ou 300 grammes. Et quid du poids embarqué supplémentaire? Un disque d’inertie semble plus indiqué pour un transport en commun , sur rail qui plus est, sujet a de fréquents arrêts , ou pour une utilisation stationnaire, couplée a une éolienne, par nature intermittente et imprévisible en "lissant" un peu la production.

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Message par echazare » 22 août 2007, 10:42

phyvette a écrit :A la lecture des posts précédents , la bonne question semble comment sur une voiture, gérer la force des accélérations de Coriolis ? (celui qui fait tourner l'eau dans un lavabo , tenir les vélos debout et tourner l'ouragan Dean , effet gyroscopique) car au moindre changement de trajectoire, gare aux efforts latéraux, faites un test avec une petite disqueuse d'angle, qui tourne à 7000 tours/min de la faire pivoter, pour constater l'effet, pourtant la masse en mouvement fait de 200 ou 300 grammes. Et quid du poids embarqué supplémentaire? Un disque d’inertie semble plus indiqué pour un transport en commun , sur rail qui plus est, sujet a de fréquents arrêts , ou pour une utilisation stationnaire, couplée a une éolienne, par nature intermittente et imprévisible en "lissant" un peu la production.

Phyvette
L'effet de Corriolis est bien trop limité sur de l'eau dans un lavabo pour faire tourner celle ci.
Si elle tourne ce n'est due qu'a la forme du lavabo.

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Message par Roi fade » 22 août 2007, 12:52

phyvette a écrit :A la lecture des posts précédents , la bonne question semble comment sur une voiture, gérer la force des accélérations de Coriolis ? (celui qui fait tourner l'eau dans un lavabo , tenir les vélos debout et tourner l'ouragan Dean , effet gyroscopique) car au moindre changement de trajectoire, gare aux efforts latéraux, faites un test avec une petite disqueuse d'angle, qui tourne à 7000 tours/min de la faire pivoter, pour constater l'effet, pourtant la masse en mouvement fait de 200 ou 300 grammes.
Je sous-estime peut-être cette fameuse force de Coriolis.
Peut-on la mettre en équation à partir de la masse du disque et du diamètre ?

En tout cas le disque d’inertie a été utilisé sur des autobus suisses dans les années 50. Je ne crois pas avoir lu qu’ils furent soumis à des problèmes de tenue de route particulier.
Mais il est vrai que le dispositif alors utilisé permettait d’emmagasiner tout juste assez d’énergie pour parcourir 2 ou 3 arrêtes, ensuite il fallait recharger l’accumulateur au moyen d’un raccord électrique sur le réseau. Rien à voir donc avec un accumulateur de capacité comparable avec une batterie Li-Ion que l’on installerait sur un véhicule de transport individuel.

Un disque d’inertie semble plus indiqué pour un transport en commun , sur rail qui plus est, sujet a de fréquents arrêts , ou pour une utilisation stationnaire, couplée a une éolienne, par nature intermittente et imprévisible en "lissant" un peu la production.
Mais tout l’intérêt du disque d’inertie est justement de « lisser » une production d’énergie.
Et ça tombe bien, si le moteur à combustion interne se caractérise par un rendement assez déplorable, on peut définir un régime moteur fixe auquel le rendement sera maximisé, et donc la consommation et les émissions polluantes réduites au minimum.

Dés lors, un disque d’inertie de faible capacité permettrait de décharger l’énergie emmagasinée lors des accélérations, et se rechargerait tout naturellement aux freinages/décélérations, occasionnant donc un « lissage » de la production du moteur thermique tout en délivrant une puissance variable en fonction des circonstances.


Un petit véhicule urbain type 106 étudié par Sceptique a besoin de 27Wh pour passer de 0 à 50 km/h.

Un disque de seulement 12kg et 1,20m de diamètre tournant à seulement 2500 trs/min emmagasine 40Wh, et peut donc restituer les 27Wh (avec un rendement de 70% jusqu’à la roue). Ensuite, pour maintenir la vitesse, le moteur thermique prend le relais.
Le disque tel que décrit ici peut-il notablement dégrader la tenue de route d’un véhicule de 500 ou 600kg ?




Quelques petits calculs :
On considère toujours le même véhicule urbain d’un poids de 600kg avec conducteur et bagages, limité à 50km/h
Muni d’un moteur thermique optimisé pour fournir 3000W en continu
Ainsi que d’un disque de 12kg, 120cm de diamètre et limité à 2500trs/min en rotation soit une capacité de 40Wh environ, ou 28Wh délivrés avec un rendement de 0.7

En accélération, le véhicule a besoin de 27Wh pour passer de 0 à 50
Les 40Wh du disque sont donc suffisants (rendement de 0,7) pour assurer cette accélération

Pour maintenir 50km/h il faut 2400W en puissance instantanée – d’après les recherches menées par Sceptique -donc le moteur est légèrement surdimensionné
On peut donc consacrer les 600W supplémentaires à la recharge du disque.
Toujours avec un rendement de 70%, il faut donc environ 6 minutes pour recharger le disque.

Le disque se recharge lors d’un freinage ou d’une décélération.
A partir de la formule qui donne l’énergie cinétique emmagasinée par le mobile en déplacement (EC = ½(mv²), on calcule que notre véhicule accumule 16Wh à 50km/h. Avec un rendement à la récupération de 50% le dispositif doit pouvoir accumuler 8Wh dans le disque d’inertie.
Si le disque n’a pas pu être rechargé pendant le roulage, Il reste donc 32Wh à « trouver ». Dés que le moteur n’est plus sollicité pour maintenir le véhicule à une vitesse constante, toutes ses capacités sont utilisées pour charger le disque. Avec ces 3000W le moteur doit donc fonctionner pendant 55 secondes pour fournir 32Wh (avec un rendement de 0,7 toujours). Le temps d’une décélération + un arrêt standard à un feu rouge doivent suffire pour cet usage.

Sur un trajet urbain ou péri-urbain normal, avec des périodes de roulage continues d’au moins 2 ou 3 minutes, des arrêts « standards » aux feux rouges, le dispositif devrait permettre à notre moteur thermique de fonctionner à régime constant.

Un litre de gasoil contient 10kWh.
Le meilleur rendement d’un moteur diesel plafonne à 33% environ
Notre moteur de 3kW utilisé à régime fixe consomme donc 1 litre de gasoil à l’heure.

A vitesse constante de 50km/h notre véhicule consommerait 2 litres/100
Sur un trajet péri-urbain avec une vitesse moyenne de 33km/h on atteint les 3 litres.

Bien sûr, il s’agit uniquement de calculs « à la truelle » mais j’ai quand même été très pessimiste au niveau des rendements par souci de sécurité.
L’intérêt du disque d’inertie serait donc de permettre au moteur de fonctionner toujours à un rendement optimal, un peu comme un hybride type Prius, mais avec une technologie peut-être plus facile à mettre en œuvre !
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Message par Glycogène » 22 août 2007, 13:16

Bon, et bien maintenant tu reprends tous tes calculs en tenant compte du fait qu'un tel véhicule doit être capable de monter une côte à 10% à 40km/h par exemple.
Ou doit être capable de maintenir une vitesse de 40km/h lorsqu'il y a un vent contraire de 40km/h (donc vent relatif de 80km/h).

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Message par Roi fade » 22 août 2007, 13:37

Trop compliqué :)

Puis je m'en fous, dans ma ville il n'y a que des descentes :-P

(j'ai repris une méthodologie de calcul proche de celle de Sceptique, qui doit correspondre à une utilisation normale 70 ou 80% du temps. Dans des conditions plus exigeantes, rien n'empêche de faire tourner le moteur plus vite pour en tirer plus de puissance)

merci au moins de m'avoir lu :oops:
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Message par Glycogène » 22 août 2007, 14:04

C'est bien ça le problème : si ton véhicule ne peux dépasser le 40km/h que sur du plat, sans vent (ou dans le dos), sans trop de charge, sur bonne route bien lisse, et bien beaucoup de monde trouvera que finalement, un VAE à 25 ou 30km/h maxi même en côte ou contre le vent, c'est pas mal en fait. Ou même un vélo couché, ou un vélo droit, ou un scooter électrique, avec des performances différentes que ton véhicule, mais beaucoup moins cher.

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Message par Roi fade » 22 août 2007, 14:53

Certes.

Mais furent-ils approximatifs et lacunaires, ces calculs donnent tout de même une bonne vision des contraintes énergétiques liées à la VP et mettent en évidence certains faits :

Comparativement au prototype VW CO 1 litre, avec à peu près les mêmes caractéristiques de puissance et de poids, mon véhicule théorique consomme à peu près 3 à 4 fois plus. Ce qui me laisse penser que la chaine cinématique n’est pas à remettre en cause dans l’automobile, une amélioration de celle-ci ne permettra qu’un gain médiocre. Pour diminuer la consommation, la meilleure solution est donc de réduire les frottements mécaniques, aérodynamiques, et le poids.

Autre surprise découverte au fil de mes calculs : la récupération d’énergie cinétique au cours du freinage. En fait l’énergie accumulée par le mobile est plutôt faible (formule EC=1/2 mv²) et sa récupération délicate. Même avec un bon rendement le résidu est quasiment négligeable, sans compter que les batteries actuelles sont mal adaptées à cet usage. Il est donc totalement illusoire d’espérer recharger ses batteries par ce moyen.
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