La circulation automobile baisse en France pour la première fois depuis 30 ans
Le passage à la pompe devenant trop douloureux pour le porte-monnaie, les Français laissent davantage leur voiture au garage et empruntent plus souvent les transports en commun. Pour
la première fois depuis 1974, la circulation automobile a baissé en France en 2005, rapporte une étude du ministère des Transports.
La fidèle titine assure toujours 83% du "transport intérieur de voyageurs", selon l'étude du SESP (service économie, statistiques et prospective) du ministère. Suivent les transports ferroviaires (10% des déplacements), les autobus et cars (5%) et l'avion (2%).
Alors que
la circulation automobile augmentait en moyenne de 2% par an au cours des années 1990, elle s'est stabilisée en 2004 avant de diminuer de 1,4% en 2005.
Du jamais vu depuis 1974, où s'étaient fait sentir les conséquences du premier choc pétrolier (1973).
Cette baisse se produit sur les courts trajets. Le trafic du réseau autoroutier continue en effet de croître (+2,3% par an entre 2001 et 2005), même si cette croissance ralentit en 2005 (+0,6%).
D'après le SESP du ministère des Transports, "les ménages ajustent leurs comportements face à la hausse des prix des carburants".
Sur 2004-2005, les prix à la pompe ont en effet augmenté de 24%.
Les Français achètent donc moins de carburant. Depuis 1999, la consommation diminue de 0,8% en moyenne chaque année. Et ce pour deux raisons: d'une part, les voitures sont moins gourmandes, qu'il s'agisse de modèles essence ou diesel, et d'autre part, les conducteurs roulent moins vite (leur vitesse moyenne est passée de 89,5km/h en 2002 à 83,1km/h en 2005).
Après les grandes grèves de 1995, les transports en commun "progressent fortement" depuis 1996, principalement le ferroviaire (train et métro: +2,8% par an sur 1996-2005).
L'utilisation des transports collectifs urbains, tous modes confondus, a augmenté de 3,4% par an entre 1996 et 2005. Cette hausse atteint même 4,1% par an en région parisienne. En province, les habitants des agglomérations munies d'un "transport collectif en site propre" (TCSP, regroupant métro et tramway) empruntent trois fois plus souvent les transports publics que les résidents des autres villes.
Les tarifs des transports en commun ont augmenté de 1,8% par an en moyenne depuis 1999, soit un peu plus que l'inflation (+1,5%).
Le transport collectif régional (qui regroupe les TER, RER et autocars interurbains) a progressé de 2,7% par an entre 1996 et 2005.
En ce qui concerne le rail, l'augmentation de 2,8% est surtout portée par les longs trajets: le TGV avance de 6,2% par an depuis 1996, tandis que le transport sur les autres lignes décline. Le TGV concurrence l'avion sur des trajets de plus en plus longs, en particulier depuis la mise en place du TGV Méditerranée en 2001.