Flying Whales va lancer sa première usine de dirigeables en Gironde et créer 200 emplois
19 juin 2019
Ce mercredi 19 juin, au Salon de l’air et de l’espace au Bourget, la jeune société Flying Whales, qui compte 100 salariés, a annoncé sa décision d’implanter son usine de dirigeables destinés au transport de charges lourdes dans la région Nouvelle-Aquitaine
"Nous avons eu des offres de la part de cinq autres régions françaises (Auvergne-Rhône-Alpes, PACA…) et celle de la Nouvelle-Aquitaine était loin devant sur le plan économique, social… Son président, Alain Rousset, est visionnaire, il n’hésite pas à entrer au capital des entreprises", a souligné Sébastien Bougon, président de Flying Whales, ce mercredi 19 juin, au salon du Bourget.
Le rêve de faire du dirigeable un fret aérien vert
Cette start-up, porte un projet original transporter à bas coûts et de point à point des charges lourdes ou volumineuses en dirigeables géants (150 mètres de long, 40 mètres de haut et 60 mètres de large), dotés d’une capacité d’emport de 60 tonnes.
L’un de ses tout premiers marchés potentiels est l’extraction de bois en zones difficiles d’accès. "Cela représente 1 million de m3 de bois par an en France", a précisé Sébastien Bougon.
Sa première usine de dirigeables LCA60T, destinés au marché européen, serait donc implantée dans la région Nouvelle-Aquitaine, en Gironde. L’objectif est qu’elle soit en service en 2021. Le Libournais tient la corde à ce jour, mais le site, qui s’étalera sur 30 hectares, ne peut encore être dévoilé, car il reste encore nombre de détails techniques et administratifs à régler. "C’est un investissement de 90 millions d’euros", a dévoilé à "Sud Ouest" le patron de Flying Whales.
"Ce sera une usine unique en son genre avec un design avant-gardiste, des dimensions immenses, des process d’assemblage révolutionnaires", a-t-il promis.
200 à 300 emplois directs générés
"À terme 200 à 300 emplois directs seraient créés en Nouvelle-Aquitaine par cette nouvelle filière aéronautique", a assuré Sébastien Boudon. L’usine a vocation à produire 12 dirigeables géants par an. Ce qui va nécessiter la mise en place de formation pour les futurs opérateurs de l’usine et même la création d’une école en interne à ce nouveau métier.
Cela en créera aussi beaucoup parmi les sous-traitants et, a minima, parmi deux partenaires néo-aquitains de Flying Whales : le Médocain Epsilon Composite, spécialiste de la fibre de carbone, pour la fabrication de la charpente du dirigeable en fibre de carbone et Reel, qui est installé en Charente-Maritime pour le système de levage de charge.
Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui croit en ce projet atypique, accompagne Flying Whales depuis sa première levée de fonds en 2017. "Nous sommes actionnaires de l’entreprise et pourrions monter à hauteur de 10 millions d’euros au total au capital de l’entreprise", a confié à "Sud Ouest", Alain Rousset.
Un business model, qui reste à concrétiser
Mais, il reste encore de nombreuses étapes à franchir pour Flying Whales avant de concrétiser ce nouveau business ambitieux, en particulier la certification européenne (Easa) de ces dirigeables, qui devrait intervenir en 2023.
L’entreprise travaillera sur ce point avec Aerocampus Aquitaine, campus de formation à la maintenance aéronautique, qui aide dans le monde entier des écoles à obtenir la certification européenne.
Le premier vol est prévu en 2022. Désormais, il va falloir que la société décroche des commandes fermes, qui sont censées arriver en 2021.