La Natac, un dirigeable français révolutionnaire signé Voliris
24 fev 2017 Futurasciences
Mi-dirigeable mi-avion, la Natac (Navette aérienne de transport automatique de conteneurs), de la société française Voliris, pourra, malgré son volume réduit, porter 30 tonnes, au format d’un conteneur, dans des régions désertiques. Son enveloppe, en forme d’aile, assure une force portante en vol. L’engin grandeur nature est en cours de réalisation et un petit modèle, ULM, vole déjà.
Excellente solution pour transporter du fret à moindre coût, les dirigeables souffrent d'un trop gros handicap : leur volume énorme qui, au sol, les rend difficiles à manier quand le vent souffle. De plus, ces engins peu aérodynamiques ne peuvent atteindre des vitesses élevées et, en vol, le vent les fait trop facilement dériver. Une entreprise de l'Allier, Voliris, travaille depuis plusieurs années sur une solution innovante : donner à l'enveloppe des dirigeables une forme d'aile d'avion. Ainsi, en avançant dans l'air, une force portante apparaît, qui s'ajoute à la flottabilité de l'hélium.
La Natac pourra décoller de pistes courtes
« En vol, 60 % de la portance est apportée par l'écoulement aérodynamique sur l'aile, explique Arnaud Siegel. 40 % seulement viennent de la flottabilité de l'hélium dans l'enveloppe, qui peut donc être bien plus petite. » Le prix à payer est la nécessité d'une piste de décollage et d'atterrissage. Plus lourd que l'air, l'engin doit prendre de la vitesse, comme un avion, jusqu'à ce qu'apparaisse la force portante.
« Le handicap d'un dirigeable classique est le volume de son enveloppe. Nous, nous changeons de formule : nous écrasons l'enveloppe... », résume Arnaud Siegel, responsable du bureau d'études. De l'idée à la réalisation, il a fallu plusieurs années et la ténacité d'une équipe, pour l'essentiel venue de l'aéronautique, derrière Alain Bernard, directeur technique.
Pour tester le principe en vol, Voliris a réalisé plusieurs prototypes, comme les 901C et D, mais aussi, en 2016, une version monoplace classée en ULM. En novembre dernier, l'appareil a d'ailleurs volé, démontrant que ce concept original fonctionne. Avec ses 80 m3, le V902 est ainsi devenu le plus petit dirigeable au monde, dûment inscrit à ce titre dans le Guinness des records.
De même, à l'atterrissage, il touche le sol à faible vitesse et ralentit. Tout cela le plus possible face au vent, comme pour tout engin ailé ou un autogyre. La longueur de piste nécessaire semble en revanche très petite pour l'ULM, que l'on voit décoller de la piste de Moulins-Montbeugny sur la vidéo.