Message dont j'ai été destinataire par un transfert...
réponse globale de Pierre JAUSSAUD ( directeur technique de EF Cable, Grenoble :
http://efcables.free.fr/ )
> Bonjour,
> Suite aux nombreuses réactions questions et commentaires, je vais essayer
> de répondre globalement à toutes et à tous.
> _*Le bruit*_: le tram sur rail métallique est bruyant, et pas seulement
> dans les virages. A tel point qu'à Grenoble il faut régulièrement
> intervenir sur les rails en centre ville, pourtant en zone droite. Le
> contact roue/rail est une usure constante. Normalement les rames
> devraient huiler les rails dans les zones sensibles. Ce n'est presque
> jamais le cas. Le tram aérien ne présente pas ces défauts. Il roule sur
> des cables dits clos, parfaitement cylindriques, donc sans source de
> vibration. Le chariot est muni de galets à bandages caouctchouc avec
> des frottements de 3% contre 15% pour le tram au sol sur rail, et 30 à
> 60% pour le tram sur pneus. Comme par ailleurs le tram aérien n'a qu'un
> seul moteur, une seule boite de vitesse etc.., et que tout cela reste
> fixe en gare, on comprendra la faible consommation d'énergie du tram
> aérien (4 fois moins que le tram au sol).
> _*L'accéssibilité*_ elle est plus facile que pour le métro aérien ou
> Météor, puisqu'on a le choix de faire une gare enterrée, au niveau du
> sol, ou au-dessus du sol. Elle est de toutes manières garantie.
>
> _*Les accidents*_: avec une moyennne de 40 blessés par an, c'est le mode
> de déplacement le plus sûr au monde. Les accidents sont tellement rares
> qu'ils font la une des médias. Le plus récent, à Chamonix est le seul du
> genre, et l'expertise dira ce qu'il en était et comment faire pour qu'il
> ne se reproduise pas. A comparer avec les accidents de voiture, ces
> chères voitures dont on continue à encourager la production et
> l'utilisation....
( Et ceux de bus et de tram, NDLR ! )
>
> _*Il n'en n'existe pas d'exemple*_ :On nous dit souvent que personne
> n'utilise ce mode de déplacement en milieu urbain. C'était presque vrai
> il y a encore 5 ans. Cela ne l'est plus du tout aujourd'hui. New-York,
> dans un pays emblématique de l'automobile exploite un téléphérique
> urbain, avec une partie sur terre, et une partie en liaison avec une
> ile. La ville de MEDELLIN en Colombie, après avoir testé le succés de
> deux télécabines en correspondance avec le métro et un million de
> passagers par mois sur chacune, vient de décider d'en construire SEPT
> autres! Rostock, Coblence, Barcelonne, Terluride aux USA s'y sont mises,
> à la plus grande satisfaction des utilisateurs. La principale raison de
> ce retard est que chacun pensait que l'intérêt du câble était que la
> cabine montante entraine la descendante. C'est vrai, mais très
> insuffisant comme analyse (voir plus haut). Une autre raison est la
> faible capacité de construction actuelle, qui est saturée. Les constructeurs
> automobiles devraient y songer: ils ont tout le savoir faire et
> l'outillage nécessaire
>
> _*Pour le voisinage*_, le problème de l'intrusion visuelle n'est pas
> différent des ce qu'il est pour les autres modes. Il serait plutot moins
> grave, car à vitesse rapide et régulière, ce qu'on voit dans les
> fenêtres du voisinage, c'est le reflet des cabine, pas ce qu'il y a
> derrière les carreaux. Et le passage est trop bref pour qu'on puisse
> admirer le mobilier des propriétaires qui ont d'ailleurs depuis
> longtemps mis des rideaux aux fenêtres. Quant à avoir les fenètres
> ouvertes, avantage au câble, silencieux et qui ne brasse pas les
> poussières au sol!
( Comment chacun résout-il les problèmes de vis-à-vis dans les immeubles bordant les rues étroites, NDLR ?)
>
> _*Pour l'archtitecture des pylones*_ le travail a déja commencé. Dans
> une ville américaine dont j'ai oublié le nom, un téléphérique dessert
> l'université, et on a du implanter un pylone assez haut, mais qui,
> architecturé, est un des beaux monuments de la ville. La réflexion sur
> le sujet est en cours chez les constructeurs.
>
> _*Sensibilité au vent*_: Rien ne résiste à un cyclone, les Réunionais le
> savent bien. Mais quand il y a un cyclone, mieux vaut rester calfeutré
> chez soi, et il n'y en n'a pas un tous les jours. Lors d'un cyclone, les
> trains très lourds peuvent sans doute circuler. A vide! Le tram aérien
> peut circuler à vitesse nominale jusqu'à 130 km/h de vent. Ce n'est pas
> si fréquent. Dans ce cas les avions sont déroutés. Au delà de 130 km/h,
> on réduit la vitesse le temps des rafales. Les anémomètres commandent
> automatiquement la réduction de vitesse.
>
> _*POMA 2000*_ : un des intervenants mentionnait le POMA 2000. Pour des
> raisons évidentes, ce type d'appareil n'a pas eu de succès :
> infrastructure lourde et coûteuse, contact pneu sol gourmand en énergie,
> il cumule tous les défauts. Seule la le goût de la nouvauté a pu
> conduire à le choisir.
>
> _*Dernier point*_ que je souhaite mettre en exergue: l'avenir des
> transports est à l'électricité. Les ago-carburant sont dénoncés par
> nombre de scientifiques ou spécialistes des questions énergétiques, et
> par le Président de la Banque Mondiale comme par le directeur général de
> la FAO. Nous n'avons pas à ce jour de solution de remplacement crédible
> au pétrole. Les transports représentent 30% de notre consommation
> énergétique. Si nous ne choisissons pas chaque fois le mode le moins
> gourmand, par combien devrons nous multiplier les centrales de
> production, les centres de distributions etc..? Avons nous réellement
> les moyens de nous offrir ce luxe, et sommes nous prêts à accepter la
> multiplication des éoliennes et autres centrales?
> Si nous ne choisissons pas chaque fois le mode le moins cher à
> l'installation, de combien devrons nous augmenter nos impôts ou nos
> dépenses de transport pour avoir un substitut aux transports à pétrole?
> J'espère avoir répondu à vos interrogations. Mais si vous avez encore
> des questions, n'hésitez pas à me téléphoner au 0476xxxxx
> cordialement
> Pierre Jaussaud
>