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Ciel menaçant au-dessus du Bourget
Le plus grand salon aéronautique a lieu du 15 au 21 juin, près de Paris. Il s'ouvre ce lundi dans un contexte morose, la crise frappant la clientèle.
Le quarante-huitième salon de l’aéronautique et de l’espace s’ouvre ce lundi au Bourget pour les professionnels. L’ambiance y est tout autre que celle des éditions précédentes. En 2005 et 2007, la compétition entre Boeing et Airbus entretenait le suspens : qui enregistrerait le plus de commandes d’avions commerciaux ? A tel point que la guerre transatlantique occultait les autres aspects de l’événement.
Entre-temps, la crise financière est passée par là. Le crédit est devenu rare et donc cher pour tout le monde, y compris les compagnies aériennes. L’activité économique, comme le pouvoir d’achat, étant en régression, le nombre de passagers et de tonnes de fret transportés est en chute libre, entraînant réduction des fréquences de vols et des capacités. Comme si cela ne suffisait pas, le virus AH1N1 tend, lui aussi, à réduire les mouvements et, pour tout arranger, le prix du pétrole, en hausse depuis plusieurs mois, accentue la pression sur les compagnies.
Résultat : depuis le début de l’année, compte tenu des annulations, Airbus a enregistré onze commandes nettes et Boeing... zéro. Dans ces circonstances, la vieille rivalité perd bien de son sel. Les 312 contrats d’avions civils enregistrés à Farnborough en 2008 et les 506 commandes du Bourget 2007 sont loin. Cette année, les prévisions optimistes oscillent entre 70 et 200 commandes. Sur un an, les perspectives ne sont pas meilleures. Lors de l’annonce de ses résultats, le 15 janvier dernier, Airbus prévoyait encore entre 300 et 400 commandes. L’estimation est descendue à 300 commandes brutes, ne tenant pas compte des annulations, et tout le monde, à Toulouse, s’accorde pour dire que l’objectif sera difficile à atteindre. Quoi qu’il en soit, on est loin des 777 appareils vendus en 2008, et plus encore des 1 341 de 2007.
Dans ce contexte, les constructeurs ajustent leurs cadences de production. Dès le début de la crise du crédit, en octobre 2008, Airbus a renoncé à augmenter le nombre d’A320 produits de 36 à 40 par mois. A partir d’octobre 2009, ce seront 34 unités qui sortiront des usines d’assemblage. La famille A330/A340, qui devait monter à 10 exemplaires par mois, reste à 8,5. Et la vedette A380 perd de son lustre, Airbus revoyant ses livraisons à la baisse, de 18 à 14 unités en 2009, et de 30 à 20 en 2010. Car, d’un seul coup, la clientèle se contractant, les transporteurs ne sont plus si intéressés par les avions de grosse, voire très grosse capacité. Boeing ralentit lui aussi sa cadence, la production de B777 reculant de 7 à 5 par mois, celle des B747-400 et B767 n’augmentant pas.
Les acheteurs potentiels ne se pressent donc pas au portillon. On parle de Ryanair, client traditionnel de Boeing. La semaine dernière, ILFC (International Lease Finance Corporation), le plus grand loueur au monde, a mis la pression sur Airbus en évoquant un report, voire une annulation, de ses dix A380 commandés. Avant de démentir et d’affirmer avoir encore besoin d’avion... au prix le plus juste. C’est aussi pour obtenir les meilleures conditions (on se croirait chez un concessionnaire automobile) que, malgré la crise qui l’ébranle, United Airlines lance un appel d’offres à Boeing et Airbus pour... 150 longs courriers.
Airbus, qui a par ailleurs annoncé son intention d’étendre ses activités dans les services, pour moins dépendre des cycles de ventes d’avions, maintient toujours ses prévisions de livraisons à 480 exemplaires cette année, tout comme Boeing. Car les carnets de commandes sont pleins, avec 4 000 appareils à livrer d’ici 2012, pour 7 000 au total. La situation est doublement paradoxale. Un : les compagnies aériennes prennent livraison, en temps de crise profonde, d’avions commandés en pleine croissance économique. Deux : cette année, les constructeurs vont livrer plus d’appareils qu’il ne leur en sera commandé, déséquilibre qui perdurera.
Ca si c'est pas de la décroissance
Mais, bon, il y en a qui restent optimistes:
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Boeing espère une reprise de l'industrie aéronautique l'an prochain
AFP
Mis en ligne le 15/06/2009
Le 48e Salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, qui se tient tous les deux ans, fête cette année son centenaire dans un climat plombé par la crise, synonyme de moindres commandes pour les avionneurs, et par le crash toujours inexpliqué de l'Airbus A330 qui met le constructeur européen sous pression.
Le dirigeant de la branche commerciale de l'avionneur américain Boeing, Scott Carson, espère une reprise de l'industrie aéronautique l'an prochain, a-t-il déclaré lundi, au premier jour du Salon du Bourget, en banlieue parisienne. "Il n'y a pas de certitude, mais nous avons l'impression qu'il y a des raisons d'espérer que la reprise va commencer l'an prochain", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
M. Carson a en revanche douché tout espoir d'assister cette semaine au premier vol d'essai du nouveau long-courrier de Boeing, le 787 "Dreamliner", prévu aux Etats-Unis. "Si vous vous attendiez à un vol du +Dreamliner+ pendant le Salon du Bourget, vous allez être déçu", a-t-il lancé. Cependant, il a réaffirmé que Boeing prévoyait de faire ce vol d'essai d'ici la fin juin.
Le 48e Salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, qui se tient tous les deux ans, fête cette année son centenaire dans un climat plombé par la crise, synonyme de moindres commandes pour les avionneurs, et par le crash toujours inexpliqué de l'Airbus A330 qui met le constructeur européen sous pression.