Engrais et fertilisants agricoles.

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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energy_isere
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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par energy_isere » 31 août 2022, 09:17

Vers une pénurie mondiale d'engrais ?
Par manque des engrais de base dont la Russie est un gros pourvoyeur, les prix de l'alimentation pourraient exploser l'an prochain, ainsi que la faim dans le monde.

Par Capital avec AFP Publié le 25/08/2022

Derrière la flambée du gaz en Europe, le spectre d'une pénurie mondiale d'engrais ? Jamais les engrais de synthèse dits NPK - fabriqués à partir d'azote, de phosphore ou de potasse - n'ont été aussi chers : les prix internationaux ont triplé entre début 2021 et mi-2022. "La difficulté de mon travail est de prévoir où ils vont être dans les prochains 18 mois", admettait Joël Jackson, directeur général et analyste du marché des engrais chez BMO Capital Markets, en juillet lors d'une conférence d'analystes aux États-Unis. En Europe, les engrais NPK s'inscrivent à un niveau "historique", car indexés sur les prix du gaz - qui constituent 90% des coûts de production des engrais azotés comme l'ammoniac et l'urée. Or, le gaz naturel poursuit sa flambée au fur et à mesure que la Russie en guerre contre l'Ukraine ferme le robinet d'approvisionnement de gaz vers le vieux continent.

Pour maintenir leur rentabilité, plusieurs fabricants européens d'engrais cessent leur production d'ammoniac, obtenu en combinant l'azote de l'air et l'hydrogène provenant du gaz naturel. Ce qui n'était pas arrivé depuis la crise financière de 2008. A près de 300 euros le MWh de gaz aujourd'hui, "contre 20 euros en moyenne sur les 10 ans passés", "on a un gros problème: ça ne passe plus pour tous ceux qui fabriquent de l'ammoniac, car le gaz est 10 à 15 fois plus cher qu'avant", explique à l'AFP Nicolas Broutin, patron de la filiale française du producteur norvégien Yara, numéro un européen des engrais azotés. Yara a arrêté pour la deuxième fois cette année son usine de Ferrare en Italie en juillet. Au printemps, celle du Havre en France avait cessé de produire trois semaines. Depuis janvier, Yara a produit 15% de moins d'ammoniac en Europe que l'an passé, selon Deutsche Bank.

Cette semaine, alors que les prix du gaz ont encore bondi, le premier producteur polonais Azoty a annoncé qu'il suspendait 90% de sa production d'ammoniac, et le premier producteur lituanien Achema a aussi annoncé l'arrêt de son usine le 1er septembre. "Le risque de pénurie si toute l'Europe s'arrête est réel, il peut y avoir un problème de ressource car on fabrique les engrais l'hiver en prévision du printemps 2023", ajoute M. Broutin.

Avant la guerre, la Russie était le premier exportateur mondial d'engrais NPK

Les agriculteurs risquent aussi de manquer de potasse à cause des sanctions contre la Russie, l'un des principaux producteurs, et des sanctions pesant contre le Belarus, "responsable d'un sixième de la production de la potasse mondiale" rappelle Joël Jackson. Avant la guerre, la Russie était le premier exportateur mondial d'engrais NPK. Le patron de l'ONU a rappelé que les engrais et produits agricoles russes étaient exemptés des sanctions et devaient pouvoir librement accéder aux marchés mondiaux "sans entrave", au risque d'une crise alimentaire mondiale en 2023.

Le Brésil, puissance agricole dont la Russie est le premier fournisseur d'engrais, "a déjà pris conscience de sa dépendance qui va peser sur la campagne agricole 2023", soulignent les experts du guide mondial CyclOpe des matières premières.

Les agriculteurs risquent de faire l'impasse sur certains engrais devenus inabordables

Les fabricants redoutent une "destruction artificielle de la demande" dit M. Jackson: les agriculteurs risquent de se rationner ou de faire l'impasse sur certains engrais devenus inabordables. "Ca se voit déjà partout en Europe" ajoute M. Broutin. "C'est en 2023-2024 que se fera sentir la hausse des prix des engrais et éventuellement leur moindre utilisation" ajoute le CyclOpe qui s'attend à une production agricole "sensiblement réduite" en Afrique.

Dans le monde globalisé des engrais, ces perturbations, pour l'instant essentiellement européennes, font les affaires de certains. Pour se passer de gaz russe, les producteurs européens importent notamment depuis fin 2021 de l'ammoniac d'Amérique du Nord ou d'Australie, selon M. Broutin. Certains y voient un avantage pour les engrais organiques (fumiers etc..) ou ceux produits à partir d'hydrogène "vert". En attendant, le numéro un mondial des engrais, le canadien Nutrien, va augmenter sa production de potasse pour compenser d'éventuelles défaillances russes ou biélorusses. Joël Jackson prévoit au minimum un doublement des bénéfices de Nutrien cette année.
https://www.capital.fr/economie-politiq ... is-1444521

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Message par energy_isere » 05 sept. 2022, 00:09

Plus de la moitié des lignes de production d'ammoniac en Europe sont à l'arrêt

Laure Sauvage Publié le 02/09/2022

Les prix du gaz explosent et écrasent les marges de production de l’ammoniac, à l’origine de la fabrication des engrais azotés. Conséquence : les fermetures de lignes de production se multiplient en Europe.

52 % de la capacité européenne (hors Ukraine) de production d’ammoniac était à l’arrêt au 30 août, selon les analystes du groupe CRU, contre 26 % la semaine précédente.

De nombreux fabricants d’engrais azotés stoppent ou réduisent en effet leur production d’ammoniac pour maintenir leur rentabilité, dans un contexte où les prix du gaz – qui constituent 90 % de leurs coûts de production – continuent de flamber et de battre des records historiques.

Grupa Azoty, le premier producteur polonais, a annoncé la semaine dernière qu’il suspendait 90 % de sa production d’ammoniac. Le leader lituanien Achema a cessé temporairement de produire début septembre, tandis que l’industriel hongrois Nitrogenmuvek Zrt est à l’arrêt depuis début août et que le Slovaque Duslo ne fonctionne que par intermittences.

Le groupe Yara a de son côté annoncé qu’il limitait sa production en Europe à 35 % de ses capacités, sans préciser quels sites sont concernés. Cela va représenter une chute annuelle de 3,1 Mt d’ammoniac, et générer une perte de 4 Mt d’engrais azotés sur le marché européen.

En France, l’usine Borealis de Grandpuits (Seine-et-Marne) devrait stopper sa production pendant deux mois, d’après les analystes d’Argus media.

« Les producteurs mondiaux d'urée devraient bénéficier de la réduction de la production européenne d'ammoniac et de nitrates, juge le CRU, avec des volumes exportés depuis le Maghreb, le Moyen-Orient et même l’Indonésie ».

Face aux craintes de pénurie, les exportateurs du Maghreb et du Moyen-Orient augmentent d’ailleurs leurs tarifs, ajoute Marius Garrigue sur Terre-net. Mais ces prix hauts incitent à réduire les applications, et « la demande ressort encore très restreinte en Europe depuis plusieurs semaines ».
https://www.web-agri.fr/prix-des-intran ... -a-l-arret

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Message par energy_isere » 08 sept. 2022, 23:43

Crise énergétique : les rationnements ont déjà commencé... pour les engrais, selon les céréaliers français

AFP le 08 sept. 2022

Les céréaliers français, qui ont déjà subi depuis un an un triplement du prix des engrais, se sont inquiétés jeudi de la disponibilité de ces intrants, constatant déjà des "rationnements" sur le marché européen.

Jamais les engrais de synthèse n'ont été aussi chers : depuis 2020, le prix de l'azote (N), qui favorise la croissance des tiges et feuilles, a augmenté de 80%, celui du phosphore (P), qui aide à l'enracinement, de 36% et celui de la potasse (K), qui renforce la résistance aux maladies, de 22%, a souligné l'Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB) lors d'une conférence de presse à Paris.

Si les revenus des céréaliers augmentent en 2022, portés par des hausses historiques des cours du blé avec la guerre en Ukraine, les producteurs ne savent pas si les cours resteront hauts l'an prochain; ils redoutent "un effet ciseau" dévastateur en 2023 si "la courbe des prix des engrais croise celle des céréales". "On verrait une explosion des coûts de production sans compensation par les ventes", relève Eric Thirouin, le président de l'AGPB.

La difficulté est double: d'une part, les exploitants hésitent à acheter de l'engrais à des prix si élevés pour "se couvrir" avant les premiers semis de printemps, ce qui explique un retard de "deux mois" sur le calendrier des achats; d'autre part, quand ils se décident à acheter, ils sont confrontés à "une offre insuffisante".

"On voit un rationnement à 1 000 tonnes pour une commande de 10 000 tonnes. En ce moment, quand on commande 1 000 tonnes, on n'a que 150. C'est un vrai sujet d'inquiétude pour nous", a expliqué Cédric Benoist, secrétaire général adjoint de l'AGPB.

Cette pénurie d'engrais est directement liée au prix du gaz, à partir duquel il est fabriqué et dont la Russie est un gros pourvoyeur. Dès la fin août, en Pologne, Italie, Hongrie et Norvège, de nombreuses usines d'ammoniac, servant à fabriquer les engrais azotés, ont annoncé un arrêt d'activité. Le prix du gaz devient tellement élevé qu'il n'est plus rentable de fabriquer de l'ammoniac.

L'AGPB estime que "les volumes d'engrais disponibles au printemps seront probablement insuffisants", ce qui aurait un impact sur "les choix de cultures, la qualité et le volume" des futures récoltes.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ais-220908

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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par energy_isere » 21 sept. 2022, 00:17

Engrais : l'agriculture face au spectre de ruptures d'approvisionnement
65% des capacités du leader européen des engrais azotés "sont à l'arrêt" en Europe, a mis en garde son directeur.


BOURSORAMA AVEC MEDIA SERVICES•20/09/2022

Des ruptures d'approvisionnement d'engrais ne peuvent pas être "complètement exclues" en raison d'un marché mondial "extrêmement tendu", a averti mardi 20 septembre le directeur France du leader européen des engrais azotés Yara, sur fond de fermeture "dans les prochains jours" d'une usine supplémentaire du groupe en Belgique.

"Il n'est pas complètement exclu qu'il y ait des ruptures dans la chaîne" d'approvisionnement, a averti Nicolas Broutin, patron de la filiale française du groupe norvégien, lors d'une conférence de presse à Paris.

Si les usines françaises du groupe "tournent à plein" grâce à l'importation d'ammoniac, matière première pour la fabrication d'engrais, quelque 60% des engrais utilisés en France proviennent du marché mondial, a-t-il ajouté.

De surcroît, l'industrie connaît des "difficultés à trouver des camions" pour acheminer la production vers les agriculteurs.

Le prix du gaz, facteur déterminant

Yara, comme d'autres fabricants d'engrais azotés, a réduit sa production face à la flambée du prix du gaz naturel, matière première de l'ammoniac, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la diminution des livraisons de gaz russe en Europe.

Le prix du gaz pèse pour près de 90% dans les coûts de production des engrais azotés. À un certain niveau de prix, il ne devient tout simplement plus rentable de produire l'ammoniac, obtenu en combinant l'azote de l'air et l'hydrogène provenant du gaz naturel.

Désormais "65% de nos capacités sont à l'arrêt" sur le vieux continent "pour une durée indéterminée", selon M. Broutin.

L'usine Yara de Tertre, près de Mons en Belgique, et représentant entre 20% et 25% de l'approvisionnement français, va également cesser complètement la production "dans les prochains jours", a détaillé le directeur.

Plusieurs autres producteurs européens comme le polonais Azoty et le lituanien Achema ont aussi déjà réduit la voilure.

Les prix des engrais, qui se sont enflammés même avant la guerre en Ukraine, devraient rester stables mais élevés ces prochains mois, a jugé M. Broutin.

Sur l'AdBlue, un autre produit à base de gaz essentiel pour les poids-lourds, Yara se veut "rassurant" grâce à une "capacité de tampon" qui permet de combler certaines baisses de production. En Allemagne, un des principaux producteurs, SKW, a arrêté sa production fin août à cause des prix trop élevés de gaz.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... cdab6ab01d

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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par kercoz » 21 sept. 2022, 08:12

Je vais prendre qqs poules de plus ....J'ai déja trop d'oeufs ...!
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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par mobar » 21 sept. 2022, 15:25

J'en avais 3 en pension depuis deux mois qui sont parties hier, en plus des deux miennes!
5 œufs par jour, même en alimentant les voisins régulièrement, on a frôlé la saturation
Fini les omelettes, oeufs durs, tortillas et iles flottantes !
Enfin!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par GillesH38 » 21 sept. 2022, 15:29

c'est quand meme le problème des productions alimentaires personnelles, y en a souvent trop ou trop peu :) la mutualisation, ça a des avantages !
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par mobar » 21 sept. 2022, 15:41

Les voisins, ils reçoivent des œufs et ils s'occupent des poules et arrosent le jardin pendant les vacances!

Mutualisation informelle qui facilite la vie de tout le monde, ne coute pas cher et entretien de bonnes relations!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par kercoz » 21 sept. 2022, 16:58

mobar a écrit :
21 sept. 2022, 15:41
Les voisins, ils reçoivent des œufs et ils s'occupent des poules et arrosent le jardin pendant les vacances!

Mutualisation informelle qui facilite la vie de tout le monde, ne coute pas cher et entretien de bonnes relations!
Tout a fait...de plus ils nourrissent les poules. ..et ne rouspètent pas pour le coq. Le but du "don" c'est de rendre l'autre redevable.....Formaliser une mutualisation c'est la galère assurée ...c'est ce que je critique en tant que "constructivisme".
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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par energy_isere » 18 oct. 2022, 20:16

Les prix des engrais s’essoufflent mais restent hauts

RFI le : 17/10/2022 Par : Marie-Pierre Olphand

Les prix des engrais ont sapé le moral de nombreux agriculteurs depuis plus d’un an. Mais une lueur d’espoir se dessine. Les prix de certains intrants ont baissé, les autres restants très liés aux aléas géopolitiques.


Malgré la guerre en Ukraine, les flux qui viennent de la région ne se sont pas taris. « Il y aura de l’engrais pour tous », assure un négociant. Il n’y a en effet pas d’interdiction formelle de faire transiter l’engrais russe. Le principal frein à la circulation des engrais russes est la frilosité des assureurs réticents à prendre en charge les cargaisons qui sortent de ports russes. Mais depuis six mois, des volumes conséquents continuent de sortir du pays : les deux principaux producteurs, Phosagro et Eurochem, arrivent à alimenter leurs filiales en Europe, au Brésil ou aux États-Unis, assure notre interlocuteur.

L’OCP augmente son offre africaine

Le maintien de l’offre joue sur les prix de la potasse qui profite d’un accroissement de la production au Canada. Les prix du DAP ont aussi fléchi. Cet engrais qui valait 1 000 dollars la tonne il y a quelques mois en Inde est descendu à 680 dollars. Soit une baisse de 30%.

Le point noir toujours en revanche, c'est le prix des engrais azotés, l’urée et le nitrate qui ne baissent pas car intimement lié aux prix du gaz. Des prix si difficiles à supporter que plusieurs grandes usines européennes ont dû ralentir ou arrêter la fabrication de ces fertilisants. Quelque 70% de la production européenne d’ammoniac – qui entre dans la composition de l’urée – est à l’arrêt depuis le mois d’août, selon l’association Fertilizer Europe.

La porte de sortie de l’Afrique pourrait se trouver sur le continent. Et en particulier au Maroc : l’Office chérifien des phosphates (OCP) a annoncé en début de semaine vouloir mettre à disposition du continent quatre millions de tonnes l’année prochaine. Ce qui permettrait au géant marocain de doubler ses ventes à l’Afrique en 2023 par rapport à 2021.

Les volumes nécessaires devraient donc être disponibles. Mais à quel prix, c’est évidemment la question.

Rumeur d’un « ban » à l’exportation d’engrais chinois

Les cours dépendront de la logistique, au départ de Russie, mais aussi de ce qui se passera en Chine. Des rumeurs font état d’une interdiction totale d’exporter des engrais qui pourrait être instaurée en janvier prochain. Si l’information se confirme, la décision pourrait avoir un impact le marché. La Chine alimente notamment le marché indien en urée et en engrais phosphaté.

Image
Stockage d’engrais de l’OCP à Jorf Lasfar (Maroc), dans la nouvelle unité dédiée à l’Afrique (Africain Fertilizer Complex). OCP
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chroniqu ... tent-hauts

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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par energy_isere » 08 févr. 2023, 18:46

Engrais: Yara largement dans le vert en 2022 malgré la guerre en Ukraine

AFP le 08 févr. 2023

Le norvégien Yara International, numéro un européen des engrais azotés, a annoncé mercredi une amélioration sensible de ses résultats en 2022 malgré la guerre en Ukraine qui a compliqué ses approvisionnements et propulsé le prix du gaz à des niveaux record.

Le bénéfice net est ressorti à 2,78 milliards de dollars l'an dernier contre 449 millions en 2021.

"Yara a enregistré de solides résultats tout au long d'une année marquée par la guerre et la volatilité des marchés", s'est félicité le directeur général, Svein Tore Holsether, dans un communiqué.

Du fait des sanctions européennes en lien avec le conflit, le groupe a d'abord dû faire une croix sur ses approvisionnements de matières premières essentielles à la production d'engrais (phosphate, potassium...) en provenance de Russie et du Bélarus.

Puis, Yara, parfois présenté comme le plus gros consommateur industriel de gaz naturel d'Europe, a fait face à l'envol du prix du gaz qui représente 90% des coûts des engrais azotés.

Le cours du gaz a battu des records en août, à plus de 340 euros le MWh. Il est depuis sensiblement retombé et, pour le premier trimestre, la facture gazière devrait baisser de 320 millions de dollars par rapport aux trois premiers mois de 2022.

Pour faire face à ces défis, le groupe norvégien a répondu en relevant ses prix et en réduisant sa production dans plusieurs usines européennes d'ammoniac et d'urée, notamment en France et en Italie.

Tous engrais confondus, la production a reculé de 10% l'an dernier.

Mais la compression des coûts et la hausse des prix de vente a permis d'améliorer le résultat brut d'exploitation (EBITDA) qui ressort à près de 5 milliards de dollars contre 2,8 milliards un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires annuel est, lui, en hausse de 45%, à 24 milliards.

Ces résultats vont lui permettre de distribuer un dividende de 55 couronnes (5,4 dollars) par action pour l'année.

M. Holsether s'est cependant inquiété des conséquences de l'Inflation Reduction Act américain (IRA), un plan de 430 milliards de dollars prévoyant de distribuer des subventions aux industries vertes.

"Je suis préoccupé pour l'industrie européenne", a-t-il dit, appelant à "une action rapide et audacieuse de la part des autorités européennes" en réponse à l'IRA.

"Si l'Europe n'agit pas, elle risque de perdre à la fois sa capacité à décarboner et une parti importante de son industrie existante", a-t-il fait valoir.

A 11H20 (10H20 GMT), l'action Yara progressait de 4,57% à la Bourse d'Oslo.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ine-230208

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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par energy_isere » 26 févr. 2023, 20:25

L'EUROPE PEINE À S'EXTIRPER DE SA DÉPENDANCE AUX ENGRAIS RUSSES

Jérémy Bruno Le 23/02/2023

La guerre en Ukraine a chahuté les exportations d'engrais russes vers l'Union européenne, sans les arrêter complètement.
lire : https://www.bfmtv.com/economie/l-europe ... 30044.html

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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par energy_isere » 26 févr. 2023, 20:29

Les prix des engrais azotés sont toujours orientés à la baisse
La tendance à la baisse se poursuit pour les engrais azotés, à la faveur de la décrue des prix du gaz naturel. La demande reste mesurée et l’offre importante sur le marché européen.


LS | 16 février 2023 à 16:04

Même si les prix des engrais azotés restent hauts par rapport à fin 2020, ils continuent leur mouvement de décrue engagé en septembre-octobre. Entre le 7 octobre et le 10 février, le prix de l’ammonitrate 33,5 % départ usine était par exemple passé de 975 €/t à 570 €/t.

C’est surtout la chute des prix du gaz, intrant majeur de la production d’engrais azotés, qui a permis la détente des cours. L’index Henry hub (Louisiane), à 10 $/Mmbtu cet été, est redescendu en février à un niveau habituel (2,43 $/Mmbtu). L’index européen Dutch TTF tourne de son côté autour de 53 Mmbtu, presque sept fois moins qu’au mois d’août.

« Les marchés des engrais ont été agités sur la dernière campagne : les prix élevés du gaz naturel ont entraîné des réductions de production, la guerre en Ukraine a provoqué des perturbations des échanges, plusieurs pays instaurant des restrictions commerciales », rappelait le 15 février Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, à l’occasion d’un point presse.

« La baisse des prix montre que la situation s’est améliorée mais plusieurs de ces facteurs clés restent en jeu et l’incertitude persiste », note-t-il aussi.

La tendance demeure à la baisse ces jours-ci sur le marché français. Dans son analyse du 14 février, Marius Garrigue explique que « les fondamentaux baissiers perdurent » : « un surplus d’offre d’ammonitrate » alourdit le marché européen alors que la demande mondiale reste mesurée, malgré quelques ventes d’urée égyptienne et « des opérations de couvertures en ammonitrate d’origine algérienne et chinoise ».

« Les acheteurs restent très prudents dans leurs affaires », précise notre expert. « Le marché essaie de comprendre ce qui va suivre », analyse sur Twitter Josh Linville, de StoneX. Pour lui « pas de doute » : il y a « beaucoup de demande à venir ».
https://www.terre-net.fr/prix-des-intra ... -la-baisse

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Re: Engrais et fertilisants agricoles.

Message par energy_isere » 18 mars 2023, 16:21

Egypte : l’exécutif lance un complexe d’usines de fabrication d’engrais à Ain Sokhna

Agence Ecofin 16 mars 2023

En Afrique, l’Égypte est le deuxième exportateur d’engrais après le Maroc. Le pays possède plusieurs avantages compétitifs comme l’abondance du gaz naturel et d’importantes ressources en phosphate.

En Egypte, le président Abdel Fattah Al-Sissi a procédé le 15 mars à l’inauguration d’un complexe d’usines de production d’engrais dans la ville de Ain Sokhna située dans le gouvernorat de Suez.

La nouvelle infrastructure dont les travaux de construction ont duré 4 ans, est construite par le groupe agroindustriel El-Nasr Company for Intermediate Chemicals (NCIC) en collaboration avec le groupe d’ingénierie allemand ThyssenKrupp AG et l’entreprise égyptienne Petrojet. Il est composé de 6 usines dotées d’une capacité combinée de production de 1,7 million de tonnes d’engrais phosphatés, potassiques et azotés par an.

Le complexe fournira notamment 400 000 tonnes d’ammoniac, 300 000 tonnes d’urée liquide, 300 000 tonnes d’urée granulée, 200 000 tonnes de nitrate d’ammonium et 300 000 tonnes d’ammonium calcique.

Selon les responsables, la production des usines sera principalement consacrée à la satisfaction de la demande sur le marché intérieur tandis que les excédents seront expédiés sur le marché international.

Le lancement de ce nouveau complexe industriel intervient dans un contexte où les autorités souhaitent tirer 4 milliards $ de l’exportation d’engrais cette année contre 3,4 milliards $ en 2022.
https://www.agenceecofin.com/intrants/1 ... ain-sokhna

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Message par energy_isere » 06 mai 2023, 10:35

Zambie : l’exécutif lance les travaux de construction d’une usine d’engrais de 600 millions $

Agence Ecofin 1er mai 2023

La Zambie est un importateur net d’engrais, comme la plupart des pays africains. Avec le soutien de l’exécutif, les opérateurs privés du secteur augmentent leurs investissements dans l’industrie locale.

En Zambie, le président Hakainde Hichilema a donné le 27 avril dernier le coup d’envoi officiel de la construction d’une usine de fabrication d’engrais basée dans le district de Chilanga de la province de Lusaka. L’information a été rapportée par la Société nationale de radiodiffusion (ZNBC).

D’un coût total de 600 millions $ et financé par l’entreprise agrochimique United capital fertilizer, l’unité sera dotée d’une capacité de production de 480 000 tonnes d’engrais par an, soit 300 000 tonnes d’urée et 180 000 tonnes d’ammonium.

Les travaux de construction seront réalisés par l’entreprise chinoise Wuhuan Engineering spécialisée dans la gestion des projets de construction dans l’industrie chimique. D’après Reuben Mtolo, ministre de l’Agriculture, la nouvelle usine une fois opérationnelle devrait contribuer à rendre le pays autosuffisant en engrais au cours des deux prochaines années.

Il faut noter qu’avec ce nouvel investissement, United capital fertilizer se dote ainsi de sa deuxième unité de production d’engrais dans le pays. La première usine de l’entreprise aussi basée dans la province de Lusaka peut fournir 300 000 tonnes d’engrais par an pour desservir le marché intérieur et les pays de la sous-région d’Afrique australe dont le Zimbabwe, le Botswana, la Namibie ou encore l’Angola.

Rappelons que la Zambie consomme entre 300 000 et 400 000 tonnes d’engrais par an. Selon les données de la plateforme Trademap, le pays a importé en 2021 pour environ 440 millions $ de fertilisants principalement depuis l’Afrique du Sud, Maurice, le Mozambique, le Qatar et l’Arabie Saoudite.
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