Elasticité de la demande de pétrole aux prix

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Message par metamec » 07 sept. 2005, 10:37

L'isolation thermique ne dépend pas que du poids des murs, mais surtout de leur résistance thermique. En fonction des matériaux, tu peux obtenir la même isolation thermique avec des murs de 30 cm ou des murs de 2 m d'épaisseur. Par ailleurs, l'inertie thermique des murs est aussi importante
ok, mais l'interet d'avoir une maison lourde et à forte inertie, permet d'amortir les fluctuation de la température extérieure.
Dans l'exemple que je donnais, ce sont les murs intérieurs qui sont très lourd, les murs extérieurs était normaux, avec une très bonne isolation, qui n'est pas nécessairement épaisse et lourde (ex: panneau de liege).
donc en résume
un bonne isolation extérieur (sur la face exterieur du mur pour limiter les ponts thermiques)
Une maison lourde pour l'inertie
une bonne orientation pour capter le plus d'énergie solaire (solaire passif)
Et limiter les surfaces de déperdition sur la facades nord et celle qui fait face au vent dominant.

je confirme que "le guide de l'habitat écologique" est très bien fait, et donne des adresses par région
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2 ... 94-2562606

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Djian
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Message par Djian » 07 sept. 2005, 12:39

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Message par epe » 08 sept. 2005, 09:44

Alors que le discours officiel de Total serait plutôt "tout va bien", en marge, Thierry Desmarest avoue que la solution passe par une baisse de la demande.

Baisse de la demande

Le P-DG du groupe pétrolier français Total, Thierry Desmarest, a estimé, hier, que les prix élevés du pétrole vont faire baisser la demande mondiale de brut, restée jusqu’à présent soutenue, ce qui devrait conduire à une détente des prix.
«On pense qu’il va y avoir un effet des prix du pétrole sur la demande et que ça devrait permettre un peu de détente sur le front des prix. C’est un scénario qui est assez probable», a-t-il déclaré sans citer de chiffres, lors d’une conférence de presse sur les perspectives du groupe. «Quand on regarde ce qui s’est passé auparavant, lorsque le prix du pétrole a monté lors des deux chocs pétroliers des années 1970, lorsqu’il y a eu la guerre au Moyen-Orient au début des années 1990, on a vu, en général, un an après la montée du prix du pétrole, une baisse de la demande mondiale», a-t-il
analysé.
Le P-DG, qui a souligné que les prix actuels avaient monté «très vite», a estimé que si la demande actuelle de pétrole n’a pas bougé, «cela tient au fait que les économies des pays industrialisés sont moins sensibles au prix du pétrole qu’elles n’étaient il y a 20 ou 30 ans». Interrogé sur l’impact du cyclone Katrina aux Etats-Unis sur l’équilibre de la production mondiale de pétrole, M. Desmarest a affirmé qu’«il y a eu des catastrophes politiques qui ont eu plus d’impact sur le marché pétrolier que les catastrophes naturelles». Alors qu’environ 20% de la production américaine été arrêtée en raison des dégâts sur les plate-formes, soit 2% de la production mondiale, c’est 7% à 8% de la capacité de production mondiale qui avait disparu lors de la guerre Iran-Irak, a fait valoir le patron de Total. M. Desmarest a, cependant, reconnu que le cyclone Katrina intervient «à un moment où il n’y a pas énormément de souplesse dans les capacités de production mondiales, utilisées pratiquement à 98% à l’heure actuelle».
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Message par energy_isere » 08 sept. 2005, 20:57

Extrait :

Historique : pour la première fois depuis 1945, qui marque le début de la civilisation automobile, la consommation de carburants auto a diminué cette année en France. L'Ufip, l'Union française des industries pétrolières, n'avait jamais vu cela : sur les sept premiers mois de 2005 les chiffres sont globalement en légère baisse (de 0,8%) par rapport à la même période de l'an dernier. L'augmentation traditionnelle de la consommation de gazole (+ 0,9% sur la même période) a été insuffisante pour compenser la baisse des achats d'essence (- 5,8%). Est-ce le point de rupture ? Les prix ont-ils atteint le niveau dissuasif où la demande commence à diminuer de façon absolue ?
j'ai entendu ca aussi hier à France Inter.

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Message par Tiennel » 08 sept. 2005, 22:15

Est-ce que ça ne s'explique pas par un effet de parc, les voitures diesel consommant 10 à 20% de moins que leur homologues essence ? Au début, il n'y avait pas assez de gazole en circulation pour infléchir l'augmentation globale de la consommation, mais maintenant ce point est franchi

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Message par lionstone » 09 sept. 2005, 11:02

Il n'y a pas de cagnotte fiscale pétrolière

PAR RÉMY PRUD'HOMME
[07 septembre 2005]

La hausse du prix du pétrole entraîne une hausse du prix des carburants à la pompe. La seconde hausse est bien moins importante que la première, à cause de deux tampons. Entre le prix du baril de pétrole et le coût de production du carburant, il y a le petit tampon des coûts de transport, de raffinage et de distribution qui n'ont guère de raisons d'augmenter. Surtout, entre le coût de production et le prix à la pompe, il y a le gros tampon des impôts, qui représentent 70% du prix de vente.


Les impôts, nous dit-on, vont augmenter avec les prix, générant ainsi une cagnotte pétrolière. Que faire de cette cagnotte est le feuilleton de l'été. L'empêcher de se remplir en réduisant les taxes, disent les uns (bizarrement, c'est la gauche, pas la droite, qui veut réduire les impôts). La redistribuer aux plus méritants, proposent les autres (curieusement c'est la droite, pas la gauche, qui propose d'augmenter la dépense). Pour prélever moins et distribuer plus nos politiciens ne sont jamais à court d'imagination, et ils sont même prêts à jouer à contre-emploi. Hélas, la triste réalité est qu'il n'y a pas de cagnotte fiscale pétrolière, et que la hausse des prix du pétrole va coûter à nos finances publiques bien plus qu'elle ne va leur rapporter.


Comment, dira-t-on, des taxes inchangées sur des carburants plus chers vont forcément rapporter davantage. Eh bien non, pour deux raisons. La première raison est que l'essentiel (92%) des taxes sur les carburants, la TIPP et la TVA sur TIPP, dépendent de la quantité des carburants consommés, et pas du tout de leur valeur. La seconde est que des carburants plus chers vont d'abord entraîner une diminution de la consommation de carburants. De combien, on ne le sait pas avec précision. Les estimations les plus vraisemblables (selon la compilation récente du Professeur Goodwin) sont qu'une augmentation du prix des carburants de 10% entraîne une diminution de la consommation de 2,5% dans le court terme, et de 6% dans le moyen terme (c'est ce qu'on appelle l'élasticité de la consommation par rapport au prix). Dans le court terme, les utilisateurs roulent un peu moins et/ou un peu moins vite. Dans le moyen et long terme, ils achètent des véhicules moins gourmands et/ou cherchent des emplois ou des fournisseurs plus proches de leur domicile.


La TIPP, à législation inchangée, va donc certainement diminuer, pas augmenter contrairement à ce qu'affirment un certain nombre de politiciens. La TVA sur TIPP va suivre évidemment le même chemin. Il n'y a que la TVA sur les coûts de production qui va augmenter. La question est de savoir si cette augmentation-ci est plus importante que ces diminutions-là. La réponse est que les deux vont à peu près s'équilibrer dans le court terme.


On a effectué le calcul en considérant une augmentation des coûts de production (reflétant donc l'augmentation du prix du pétrole importé) de 30%. Elle entraîne une augmentation des prix à la pompe de près de 11%. Avec une élasticité de- 2,5%, cela fait une diminution de la consommation de 2,7%. Qui entraîne une diminution de la TIPP et de la TVA sur TIPP du même pourcentage. L'augmentation des prix hors-taxes (+ 30%) sur une consommation légèrement réduite (- 2,7%) entraîne une augmentation de la TVA sur les coûts de production de 26%. Mais ces 26% d'augmentation s'appliquent à un impôt qui représente 8% du total des impôts sur les carburants, alors que les 2,7% de diminution s'appliquent à des impôts qui représentent 92% de ce même total. In fine, tout cela fait une stagnation des impôts collectés (précisément : une diminution de 0,4%).


Malheureusement, l'histoire ne s'arrête pas là. L'augmentation des dépenses de carburant des ménages va peser sur le budget des ménages, qui vont réduire leurs achats d'autres biens. La TVA correspondant à ces achats d'autres biens va elle aussi diminuer. Le déplacement des dépenses des ménages plus en carburants, moins en électroménager ou en disques va être à peu près neutre du point de vue de la TVA. Ce que l'Etat va gagner d'un côté en TVA, il va le perdre de l'autre en TVA. Il n'y aura donc rien pour compenser la perte sur la TIPP, qui s'élève à environ 700 millions d'euros (2,7% de la TIPP et de la TVA sur TIPP).


Pire, l'élasticité de la consommation de carburants augmente avec le temps. Elle est bien plus grande à moyen terme qu'à court terme. Dans 4 ou 5 ans (toutes choses égales par ailleurs) la demande de carburants, du fait de la hausse de 2005, aura diminué de 7 ou 8% et pas seulement de 2,7%. La TIPP (et la TVA sur TIPP) diminuera d'autant. Cela nous fait une perte fiscale de près de 2 milliards d'euros.

Il y a encore pire. Il est très probable que ces hausses pétrolières vont ralentir la croissance, et donc la production. On a parlé de 0,1 point de croissance. Cela ferait 1,6 milliard de production en moins, et donc avec un taux d'imposition de 45%, plus de 700 millions d'euros de prélèvements fiscaux en moins.


L'impact des hausses pétrolières sur les finances publiques est donc sérieusement négatif. Dans l'immédiat, ces hausses devraient entraîner une diminution des recettes fiscales d'environ 700 millions d'euros. A terme, cette diminution devrait approcher 2 milliards d'euros. Si l'on prend en compte l'impact négatif de ces hausses pétrolières sur l'économie, c'est peut-être un manque à gagner fiscal de près de 700 millions d'euros qu'il faut ajouter à ces trous. Non seulement il n'y a pas de cagnotte, mais il y a bel et bien une grosse anti-cagnotte.

On est loin des rêves politiciens sur des baisses supplémentaires ou des distributions additionnelles. Adieu, veaux, vaches, cochons, couvées ! Nos Perrette peuvent bien se boucher les yeux et les oreilles. Elles seront rattrapées par la dure réalité.
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Message par Djian » 09 sept. 2005, 11:08

Tiennel a écrit :Est-ce que ça ne s'explique pas par un effet de parc, les voitures diesel consommant 10 à 20% de moins que leur homologues essence ? Au début, il n'y avait pas assez de gazole en circulation pour infléchir l'augmentation globale de la consommation, mais maintenant ce point est franchi
Je ne sais pas pour la France mais en Belgique, la demande pour adapter sa voiture "essence" au GPL est au plus haut. Les installateurs ne suivent plus les commandes.

Le prix du GPL en 2006 va aussi connaître sa flambée??? :-k :-D
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Message par Devenson » 09 sept. 2005, 11:59

La seconde est que des carburants plus chers vont d'abord entraîner une diminution de la consommation de carburants. De combien, on ne le sait pas avec précision. Les estimations les plus vraisemblables (selon la compilation récente du Professeur Goodwin) sont qu'une augmentation du prix des carburants de 10% entraîne une diminution de la consommation de 2,5% dans le court terme, et de 6% dans le moyen terme (c'est ce qu'on appelle l'élasticité de la consommation par rapport au prix). Dans le court terme, les utilisateurs roulent un peu moins et/ou un peu moins vite. Dans le moyen et long terme, ils achètent des véhicules moins gourmands et/ou cherchent des emplois ou des fournisseurs plus proches de leur domicile.
Il y a un moment où il faut quand même regarder ce qui se passe dans la réalité et ne pas utiliser des estimations plus ou moins fantaisistes. Par exemple, le prix de l'essence a augmenté aux Etats-Unis de plus de 50% depuis un an et demi (ce qui correspond à du court terme). Et, surprise, ... la consommation globale a augmenté régulièrement. Bonjour l'élasticité !
Une explication (aux Etats-unis) est que, même si les conducteurs réduisent (très légèremement) leur consommation individuelle, cela est largement compensé par la croissance économique et démographique.

Ceci dit, il y a certainement des seuils psychologiques qui, une fois atteints, induiront une baisse de la consommation.

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Message par lionstone » 13 sept. 2005, 12:33

l y a un moment où il faut quand même regarder ce qui se passe dans la réalité et ne pas utiliser des estimations plus ou moins fantaisistes. Par exemple, le prix de l'essence a augmenté aux Etats-Unis de plus de 50% depuis un an et demi (ce qui correspond à du court terme). Et, surprise, ... la consommation globale a augmenté régulièrement. Bonjour l'élasticité
!


13-09-2005 FRANCE : CREUSEMENT DU DÉFICIT COMMERCIAL


Le déficit commercial de la France s'est creusé à 2,669 milliards d'euros en juillet, contre 1,319 milliard en juin, selon les chiffres publiés par les Douanes.
Les exportations ont diminué de 3,28% à 28,542 milliards d'euros, tandis que les importations augmentaient de 1,23% à 31,211 milliards.
Sur les sept premiers mois de l'année, la balance commerciale affiche un déficit cumulé de 13,058 milliards d'euros.


Les premières estimations de National Statistics font apparaître un creusement du déficit de la balance commerciale (biens et services) de la Grande-Bretagne au mois de juillet, à 3,5 milliards de livres sterling contre 2,2 milliards en juin.

Au titre du trimestre achevé fin mai, l'ONS publie un déficit cumulé de 9,1Mds£, réduit par rapport aux 11,1Mds£ des trois mois précédents.

Le déficit commercial des Etats-Unis s'est creusé au mois de juin selon les dernières données du département américain du Commerce.

Celles-ci font état d'un trou de 58,8 milliards de dollars, en hausse de 6,1% et supérieur aux prévisions des analystes. L'évolution des échanges avec la Chine reste au centre des préoccupations, avec un déficit de 17,6 milliards de dollars contre 14,1 milliards en mai. Il s'agit d'un nouveau record.

Avant de répondre à l’affirmation de Devenson je voulais en savoir un peu plus sur la situation macroéconomique occidentale. La consommation de l’essence ne diminue pas ou peu mais les comportements changent beaucoup. En fait ils sont en phase avec les prévisions de l’ASPO. Avant d’économiser l’essence on ‘gratte’ ailleurs. En France on réduit sa capacité d’épargne d’un demi % par trimestre, et en Amérique la capacité d’épargne est devenue négative, ce qui signifie qu’ils dépensent plus qu’ils ne peuvent emprunter. Donc on se reporte massivement vers les produits les moins chers, chinois en l’occurrence. L’économie occidentale a changé de cap, mais cela prend du temps comme pour un super tanker, quand cela deviendra effectif dans les chiffres de la consommation, la demande n’aura plus rien d’élastique, elle suivra de manière pondéré dans la consommation des ménages l’évolution du prix de l’essence. Pour l’instant seule la balance commerciale morfle, mais ça ne va pas pouvoir durer éternellement, il va bien falloir se mettre à l’économie sous peu.
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Message par Tiennel » 13 sept. 2005, 15:48

lionstone a écrit :En France on réduit sa capacité d’épargne d’un demi % par trimestre, et en Amérique la capacité d’épargne est devenue négative, ce qui signifie qu’ils dépensent plus qu’ils ne peuvent emprunter. Donc on se reporte massivement vers les produits les moins chers, chinois en l’occurrence.
... et au quotidien, dans les supermarchés, on cesse de prendre la grande marque et on se reporte sur le premier prix ou la MDD.
nik1980 : abandonne toutes tes positions dans les géants de l'agro-alimentaire ! Danone, Nestlé et consorts vont morfler sévère

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Message par Tiennel » 15 sept. 2005, 23:56

Pour la 2ème fois en une semaine, Breton exhorte les compagnies pétrolières (Total, Elf et puis Fina aussi :-D) à baisser leurs prix à la pompe.

Ca pourrait vouloir dire que pour le Ministère des Finances, la barre des 1,00/1,50 Euro (gazole/essence) est le seuil au-delà duquel les habitudes de consommation changent sensiblement... et la récession s'installe.

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L'éalasticité, vue par la Banque Mondiale

Message par Maurin » 16 sept. 2005, 09:44

Quels seront les effets de l'envolée des prix du pétrole sur la croissance économique mondiale, en particulier pour les pays en développement ?

Globalement on estime que chaque hausse de 10 dollars le baril induit une moindre croissance économique, de 0,3% dans les douze mois qui suivent. Ce ralentissement est à peu près partagé par l'ensemble des pays. Il se manifeste sur la croissance et le pouvoir d'achat des pays importateurs. Jusqu'à 2004, le renchérissement des prix pétroliers a pu être compensé pour un certain nombre de pays qui sont par ailleurs exportateurs de matières premières dont les cours ont également augmenté. Mais en 2005, les prix des produits de base ont marqué une pause, voire un repli – là, l'offre a réagi au prix ! – alors que le baril continuait de grimper

l'article du Figaro
"Ne compter que sur soi-même... et encore pas beaucoup" - Tristan Bernard

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Message par go » 22 sept. 2005, 12:01

Ci joint un article dans Ouest France aujourd'hui.
Leurs voitures, ils ne peuvent s'en passer

Pour tous les trajets de la famille, les Dreuillat ont deux voitures, et un budget de près de 220 € par mois aujourd'hui. Mais leur choix de vie à la campagne, ils ne le regrettent pas.Frédéric Laguet


Prendre moins souvent la voiture pour économiser l’essence trop chère? Plus facile à dire qu’à faire quand on habite à la campagne. La famille Dreuillat, à Dingé, au nord de l’Ille-et-Vilaine, a deux voitures et ne peut s’en passer.
Ce n'est pas que les Dreuillat n'aiment pas marcher, mais, quand même... Le kilomètre et demi à pied jusqu'à Dingé, il faut se le faire. « On a essayé une ou deux fois. Une demi-heure à l'aller, une demi-heure au retour. Trop loin ». Résultat : même pour aller chercher le pain ou le journal au bourg, ils prennent la voiture, cette sacrée bagnole, indispensable au quotidien quand on vit, comme eux, dans ce petit coin retiré de l'Ille-et-Vilaine.

Céline, 34 ans, Laurent, 35 ans, leurs deux enfants Quentin, 9 ans, et Roxane, 5 ans, habitent ici depuis un peu plus d'un an. Ces Normands, expatriés en région parisienne, ont, un beau jour, décidé de plaquer la capitale pour les joies simples de la vie au grand air.

Des vacances en Bretagne leur avaient laissé le souvenir d'une région agréable, où les gens étaient plutôt sympas. Le hasard de la prospection leur a fait découvrir Dingé (1 200 habitants), à quelques kilomètres de Combourg, la ville natale de Chateaubriand.

« Au début, on avait bien pensé s'installer à Rennes, pour le boulot de Laurent qui travaille dans l'informatique, raconte Céline. Quand on a vu les prix, on a vite renoncé. » Même si son travail d'ingénieur lui permet de gagner très honnêtement sa vie, le salaire de Laurent est le seul du couple. Et, cette longère joliment restaurée qu'ils ont acquise à Dingé, ils n'auraient pas pu se l'offrir près de Rennes.

Pour se déplacer, la petite famille dispose de deux voitures : une Citroën C3 diesel, achetée neuve en 2003. Et une petite Twingo rouge qui supporte vaillamment le poids des ans. Laurent travaille à Cesson-Sévigné, dans la banlieue rennaise. 35 km aller, 35 km retour, chaque jour avec la C3, heureusement économe en gasoil.

Céline se sert de la Twingo dès qu'elle sort de la maison. Pour aller chez le pharmacien ou faire un ravitaillement à Combourg (10 km). Pour emmener Roxane à ses cours d'initiation à la danse africaine, à Montreuil (12 km). Pour le ping-pong de Quentin, à Dingé, chaque mardi soir. Et, bien sûr, pour l'école des enfants, souvent deux allers-retours dans la journée, car ils mangent rarement à la cantine. A cela s'ajoutent les sorties vers Saint-Malo, le week-end, et tous ces petits trajets qu'on ne prévoit pas, mais qu'il faut bien faire quand on habite en campagne.

L'augmentation du prix de l'essence, les Dreuillat la vivent avec fatalisme. Quel moyen de faire autrement ? « Notre budget essence tourne maintenant autour de 220 € par mois », calcule Laurent qui ne sait pas exactement combien il dépense en plus depuis que les prix ont flambé à la pompe.

Diminuer la facture mensuelle n'est pas chose facile. Quand il va à Rennes chaque matin, Laurent a tendance à lever le pied sur la quatre voies. « En roulant à 90-100 au lieu de 110, c'est net, je consomme moins. » Le covoiturage ? Il ne connaît qu'un collègue qui, comme lui, habite le secteur de Dingé et travaille à Rennes. Mais c'est un commercial, aux horaires parfois élastiques. Reste le train au départ de Montreuil. Mais à l'arrivée à Rennes, il faut prendre un bus jusqu'à Cesson. En tout, près de deux heures. Injouable.

De son côté, Céline essaye de s'arranger avec des copines ou des voisins, pour ramener les enfants de l'école, les conduire à des activités, comme la danse de Roxane, à Montreuil. Mais tout cela ne va pas très loin.

Pour autant, les Dreuillat ne regrettent pas leur choix de vie campagnarde. D'un geste du bras, Laurent embrasse son jardin : « On n'aurait pas ça en ville. » En vérité, plus que l'essence, une autre augmentation les embête : celle du prix du fioul domestique. C'est qu'il faut la chauffer la longère avec sa pièce de vie, façon loft, et ses quatre chambres à l'étage ! « L'an dernier, en juillet, quand on a fait rentrer 1 000 litres, la facture était de 414 €. Cette année, de 660 € ! Non, on ne va pas moins prendre les voitures. Mais peut-être installer un insert dans la cheminée. »

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Sylvain
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Message par Sylvain » 22 sept. 2005, 12:15

Le kilomètre et demi à pied jusqu'à Dingé, il faut se le faire. Résultat : même pour aller chercher le pain ou le journal au bourg, ils prennent la voiture.
Faut quand même pas pousser : à 35 ans, on est capable de pédaler 3 km ! Image
La géologie pétrolière se moque de votre envie de conduire une automobile.

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greenchris
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Message par greenchris » 22 sept. 2005, 12:23

C'est ça le pire, ce sont ceux qui se disent "écolo", (vie à la campagne, au calme, pas de pollution...) qui en génèrent le plus.
La même famille en ville utiliserait 2 à 10 fois moins d'énergie.
Etonnant non ??
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
Dans l'ordre, Sobriété, Efficacité et enfin Renouvelables (negawatt).
Attention aux utopies techniques (Global Chance)

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