Sables et granulats

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Re: Sables et granulats

Message par mobar » 05 déc. 2021, 17:19

kercoz a écrit :
05 déc. 2021, 17:04
Au sud de bordeaux, il y a pas mal de problèmes avec l'extension de gravières .
Entre Bx et arcachon, vers marcheprime, il y a un sable de silice pur, si blanc qu'il faut de bonnes lunettes noires l' été pour circuler dans la carrière.
Problèmes plus difficiles à résoudre que ceux qui concernent le manque de granulats?

Tant que c'est un problème de lunette noires, tu risques d'avoir de plus en plus de carrières! :wtf: :lol:
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Sables et granulats

Message par kercoz » 05 déc. 2021, 17:22

Si l' utilisation du béton se réduit, ce n'est pas forcément un mal. Ca revalorise le bois et la pierre.
Dernière modification par kercoz le 02 juin 2022, 08:19, modifié 1 fois.
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Re: Sables et granulats

Message par Remundo » 05 déc. 2021, 18:47

ça émettra moins de CO2 aussi. ça fixera du CO2 dans les habitations pour le bois, même si c'est un peu dérisoire compte tenu de la folie fossile.

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 09 janv. 2022, 12:05

en UK une grosse carrière de sable et gravier à exploité 28 millions de tonnes de sable et de gravier en 30 ans !

Une partie anciennement exploitée est transformée en plan d'eau et devient une réserve pour oiseaux.

Une carrière anglaise transformée en sanctuaire pour oiseaux menacés
AFP•09/01/2022
C'est un refuge salutaire pour de nombreux oiseaux en danger: près de Cambridge, dans l'est de l'Angleterre, une carrière s'est muée au fil des ans en une immense réserve.

Cette vaste zone humide d'étangs et de roseaux, qui deviendra à terme la plus vaste du Royaume-Uni voire d'Europe, a tout pour plaire au butor.
..................

La roselière, ouverte depuis 2010 et qui accueille chaque année 20.000 visiteurs a été créée de toutes pièces.
.................
Lire : https://www.boursorama.com/actualite-ec ... dfa8a5e141

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Re: Sables et granulats

Message par kercoz » 09 janv. 2022, 14:25

Là, je rigole ! Par chez moi, y'en a plein des trous. (j'habite ds les graves).....des dizaines de méga trous de dizaines d' hectares, ...jamais revalorisés comme pourtant promis , des tres bons terrains à vigne pour certain ou des zones tres vivantes avec espèces rares ....Saccage débuté apres l' interdiction de draguer la garonne et ses bords....des centaines de camions chaque jours qui traversent des quartiers ...pas d'entrée sur l'autoroute voisine...Faut pas croire les journaux ! juste regarder le proprio du journal.
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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 09 janv. 2022, 15:02

kercoz a écrit :
09 janv. 2022, 14:25
Là, je rigole ! Par chez moi, y'en a plein des trous. (j'habite ds les graves).....des dizaines de méga trous de dizaines d' hectares, ...jamais revalorisés comme pourtant promis , des tres bons terrains à vigne pour certain ou des zones tres vivantes avec espèces rares ....Saccage débuté apres l' interdiction de draguer la garonne et ses bords....des centaines de camions chaque jours qui traversent des quartiers ...pas d'entrée sur l'autoroute voisine...Faut pas croire les journaux ! juste regarder le proprio du journal.
La il est factuel que la carrière en UK sert à quelque chose.

Dans ton coin, quelles sont les entreprises qui ''font des trous '' ? Ou est ce situé ?

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Re: Sables et granulats

Message par kercoz » 09 janv. 2022, 15:31

energy_isere a écrit :
09 janv. 2022, 15:02

La il est factuel que la carrière en UK sert à quelque chose.

Dans ton coin, quelles sont les entreprises qui ''font des trous '' ? Ou est ce situé ?
La grave sert toujours à qq chose ....en général a faire des routes, autoroutes, batiments ....le pb est l' équilibre entre les dégâts inévitables et la nécessité réelle ....critères bien sur plombés par le biais financier . La LGV Bx Toulouse par ex va probablement en utiliser des montagnes, ....pour quelle utilité?...
Pour trimbaler qqs cadres ou touristes dont le déplacement est rarement nécessaire ( Pb de la nécessité touristique en tant que "besoin" et non en tant qu'industrie...ce "besoin " étant à 80% créé et non endogène) ...de plus quelle urgence ce projet ds l'époque actuelle ou l'économie globale s'effrite (comme disent les belges) et ces mobilités sont mises en cause ?
Pour les entreprises, je ne sais plus, ils changent souvent de nom qd il n'a plus la cote ds le coin..je vais me renseigner.
Les "trous" c'est entre La brede et Langon, entre rn113 et autoroute.
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Re: Sables et granulats

Message par Glycogène » 09 janv. 2022, 18:59

kercoz a écrit :
09 janv. 2022, 15:31
Les "trous" c'est entre La brede et Langon, entre rn113 et autoroute.
Visibles ici : https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c= ... malink=yes

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 13 avr. 2022, 23:12

Du calcaire lutétien extrait dans l’Oise pour le chantier de Notre-Dame de Paris

Philippe MIRKOVIC 13 avril 2022

L’incendie du 15 avril 2019 a ravagé la toiture et la flèche de l’édifice. Causé aussi d’importants dégâts sur les voûtes et murs hauts. Pour les réparer, voire les reconstruire, de nombreuses pierres sont nécessaires.

Une nouvelle étape importante pour le chantier de Notre-Dame de Paris. Comme le sciage des grumes de chênes sélectionnées et coupées en 2021 pour reconstruire la flèche et les charpentes du transept, l’extraction de roches calcaires pour refaire les voûtes détruites ou abîmées a démarré en mars dans l’Oise.

Une carrière de la Croix Huyart, à Bonneuil-en-Valois, va fournir quelque 640 m³ de calcaire lutétien, formé il y a environ 45 millions d’années, à l’époque où la mer recouvrait le bassin parisien. Une pierre très utilisée notamment pour les constructions d’immeubles haussmanniens et de monuments de la capitale. Dont Notre-Dame.

....................
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/oth ... 2d4e0754b3

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 02 juin 2022, 00:30

Le Mékong en danger : quand la surexploitation du sable menace l'écosystème

VRANCE 24•01/06/2022

Le Mékong est l'un des plus grands fleuves du monde, un géant qui puise sa source en Chine et traverse la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Aujourd'hui, une menace plane au-dessus de cette rivière emblématique : chaque année, des millions de tonnes de sable sont pompées, causant des ravages sur l'écosystème.
vidéo 4 mn https://www.boursorama.com/videos/actua ... a639570a3d

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Message par energy_isere » 11 juin 2022, 16:28

France24 Sable une crise à l'horizon ? vidéo 11 mn

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/mon ... NewsSearch

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 20 août 2022, 22:01

Groenland: l'extraction et de l'exportation du sable provenant de la fonte des glaces

Isabelle Garcia 20 aout 2022
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/tec ... 9eb2897a9e

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 11 sept. 2022, 23:24

La fonte des glaciers du Groenland révèle un cadeau très empoisonné
Sous la glace, une ressource aussi lucrative que problématique.

Repéré par Nina Bailly sur Wired 06/09/2022

Bien que plusieurs déserts de notre planète en soient entièrement constitués, le sable reste un matériau si demandé que certaines mafias se le disputent à mort.

C'est parce que ces guerres concernent un type de sable bien particulier: celui que l'on utilise pour faire du béton et construire des infrastructures. Et c'est précisément ce sable si précieux que l'on trouve dans les restes de glaciers fondus du Groenland, comme l'explique Wired.

Le réchauffement climatique est à l'origine de la destruction de la calotte glaciaire de l'île, produisant, de fait, une immense quantité d'eau de fonte chargée du bon type de sable pour la production de béton.

Même si le Groenland ne mesure que trois fois la taille du Texas, sa calotte glaciaire est à la source de 8% des sédiments fluviaux en suspension qui se déversent dans l'océan. Le pays doit désormais décider si l'exploitation à plus grande échelle de ce sable serait tenable économiquement, socialement et, surtout, écologiquement.

«C'est une idée plutôt controversée: nous disons que le Groenland peut bénéficier du changement climatique, affirme Mette Bendixen, une géographe de l'Université McGill, à Montréal. Contrairement à la plupart des autres parties de la côte arctique, le Groenland ne s'érode pas. Il est même en train de s'agrandir, parce que la calotte glaciaire fond. On peut donc la penser comme une sorte de robinet qui déverse non seulement de l'eau, mais aussi des sédiments.»

La scientifique explique que contrairement au sable que l'on trouve dans le Sahara, qui est trop arrondi, ce type de matériau est parfait pour faire du béton: les particules provenant du Groenland sont plus fraîches et au lieu d'agir comme des billes, elles s'emboîtent comme les pièces d'un puzzle.

Le Groenland récolte déjà ce sable pour la production locale de béton, mais il est réservé aux entreprises nationales qui doivent obtenir un permis, fourni par l'administration après un examen environnemental.

Et si le gouvernement n'est pas opposé à une extraction destinée à l'exportation, celle-ci sera traitée comme toute autre activité minière: avec des réglementations et des évaluations d'impacts environnementaux et sociaux.

Or, Mette Bendixen affirme que les conséquences environnementales de cette extraction pourraient être importantes. D'abord parce que les bateaux qui serviraient à amener le sable vers les ports internationaux risqueraient d'introduire des espèces envahissantes au large du Groenland.

Ensuite, le dragage (soit le fait d'extraire les matériaux situés sur le fond d'un plan d'eau) des sédiments côtiers mettrait davantage en danger les espèces locales, et les opérations minières pourraient effrayer le gibier dont dépendent les chasseurs inuits.

Mette Bendixen et ses collègues ont publié une enquête le 18 août dernier sur l'opinion des Groenlandais concernant l'extraction du sable: il en ressort que 84% des résidents adultes y sont favorables. Néanmoins, le modèle économique d'une telle exportation de sable groenlandais, à l'heure où la demande mondiale est immense, n'est pas encore tout à fait clair.

Le gouvernement du Groenland a d'ailleurs travaillé avec un cabinet de conseil qui a conclu que l'exportation du sable vers l'Europe n'est pas économiquement réalisable pour le moment. S'ajoutent à cela d'autres critères tels que l'évolution future des coûts d'exportation et le fait que le Groenland pourrait alors se retrouver en concurrence avec l'Europe.

Enfin, le paradoxe est notable, un monde avec plus de récolte de sable pour fabriquer du béton signifierait aussi plus d'émissions de dioxyde de carbone, plus de réchauffement et donc toujours plus de fonte de la calotte glaciaire.
https://korii.slate.fr/biz/environnemen ... ent-climat

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 17 sept. 2022, 22:36

Le sable, ressource précieuse surexploitée

ANNIE LABRECQUE 12-07-2022

Le sable est l’ingrédient de base d’une myriade de matériaux. On le croyait inépuisable, mais on pourrait bientôt en manquer.

Negril, en Jamaïque, a tout d’un paradis. Mer turquoise, kilomètres de plages, falaises photogéniques, complexes hôteliers chics, chaises longues qui vous appellent… Mais ce n’est pas pour profiter du soleil que le chercheur Pascal Peduzzi s’y trouvait en 2012 : il essayait plutôt de comprendre ce qui provoquait l’érosion des côtes. Son équipe avait été mandatée par le gouvernement jamaïcain pour se pencher sur le phénomène, car celui-ci menaçait les plages et donc le secteur touristique.

Avec ses collègues, il a rapidement trouvé l’origine du problème. « Des villageois rapportaient que des gens armés allaient sur la plage la nuit pour ramasser du sable. Je me suis demandé comment on pouvait en venir aux armes pour voler cette ressource ! » confie le professeur du Département F.-A. Forel des sciences de l’environnement et de l’eau de l’Université de Genève.

Après l’eau, le sable est la ressource naturelle la plus exploitée de la planète. Il est indispensable dans la fabrication du béton et de l’asphalte, qui accaparent le plus gros de la demande ; il sert à produire du verre, des fenêtres, des panneaux solaires, des puces électroniques, des microprocesseurs et bien plus encore. Tant et si bien qu’on estime la consommation mondiale de sable à environ 18 kg par personne par jour ou 50 milliards de tonnes annuellement. « C’est énorme ! C’est comme si l’on construisait un mur de 27 m sur 27 tout autour de l’équateur terrestre… chaque année ! » s’exclame Pascal Peduzzi.

Son séjour à Negril a changé la trajectoire de ses recherches : la protection du sable est devenue son cheval de bataille. Deux ans plus tard, il soulignait dans une étude à quel point la quantité de sable extrait de la nature met en péril les écosystèmes marins et côtiers et à quel point la ressource est plus rare qu’on le croit. « On ne peut pas extraire, transporter et utiliser un tel volume sans effets environnementaux et sociétaux massifs », indique celui qui est également directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement/GRID-Genève (PNUE/GRID-Genève). Au menu : érosion du littoral, perte de biodiversité, résistance moindre aux catastrophes naturelles. La demande exponentielle, qui dépasse le renouvellement naturel du sable, expose les pays à une pénurie à l’échelle mondiale.

Déjà, en 2005, l’Institut d’études géologiques des États-Unis s’inquiétait des pénuries de sable dans le pays. La demande de sable s’est accélérée sur la planète dans les dernières décennies en raison des besoins grandissants en infrastructures (routes, barrages, bâtiments) des sociétés industrialisées. « La Chine consomme à elle seule environ 56 % de la quantité de sable et de gravier dans le monde. Elle a utilisé en 3 ans autant de sable que les États-Unis en 100 ans », affirme Pascal Peduzzi. Le chercheur craint d’ailleurs qu’un scénario similaire survienne sur le continent africain, où l’on prévoit un accroissement exponentiel de la population, dont une grande proportion migrera des campagnes vers les villes. Les villes africaines accueilleront ainsi 950 millions de personnes en plus d’ici 2050.

Le sable est même employé pour agrandir des villes ! Singapour a gagné plus de 20 % en superficie grâce au sable, donne en exemple Pascal Peduzzi : « Ce sable supplémentaire a été majoritairement pris en Malaisie et en Indonésie, mais ces pays ont arrêté les exportations en constatant les problèmes environnementaux occasionnés par son extraction sur leur territoire. Singapour est ensuite allée en chercher dans des pays voisins. »

Le grain idéal

Les fines particules de sable se forment très lentement − pendant des dizaines de milliers d’années. La plupart sont le fait de l’érosion des roches transportées par la pluie, le vent, les rivières et les glaciers des montagnes vers les étendues d’eau. La forme, la taille et la composition des grains sont donc très diversifiées d’un endroit à l’autre, comme la plage ou le fond d’une rivière. C’est ainsi qu’on peut trouver du sable noir, rose, blanc ou brun selon les différents minéraux présents dans l’environnement.

Les ressources en sable ne sont pas uniformément réparties sur la planète. Les endroits montagneux en possèdent davantage que d’autres, qui peinent à s’en procurer. « La pénurie de sable se fait déjà sentir dans des États insulaires, comme les Maldives, qui disposent de très peu de cette ressource », mentionne Pascal Peduzzi. Ils ont besoin de sable pour construire des protections côtières afin de contrer la hausse du niveau des mers et doivent s’en procurer ailleurs que chez eux.

De plus, tous les sables ne se valent pas. Même si les déserts comme le Sahara nous semblent être d’immenses réserves, ils ne font pas partie de la solution. Leurs grains, à force de se heurter constamment sous l’effet du vent, s’arrondissent. « Si ce sable est inséré dans un mélange de béton, la forme des grains fait en sorte qu’ils ne se lient pas bien entre eux », détaille Patrick Lajeunesse, professeur de géographie à l’Université Laval.

Lorsque les compagnies minières ne peuvent extraire la précieuse matière des carrières, elles se tournent vers les rivières et le fond des mers. D’après les estimations de Pascal Peduzzi, de 3 000 à 5 000 navires aspirent du sable près des côtes. Ce sable marin possède les bonnes propriétés de rugosité et d’angularité pour une intégration dans les matériaux. « Pour construire des bâtiments aussi élevés que la tour Burj Khalifa de Dubaï, il est nécessaire d’avoir du béton de haute performance et de qualité et, pour cela, il faut du sable marin et non pas du désert », illustre Damien Pham Van Bang, professeur et spécialiste en hydrodynamique et transport sédimentaire à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Ironiquement, la ville de Dubaï, qui s’étend sur une petite partie de l’immense désert Rub al-Khali, a dû aller chercher son sable de construction en Australie !

Plus fou encore : il existe une « mafia du sable ». Ce commerce illégal de la ressource a été signalé dans plus de 70 pays, selon une étude publiée en mars dernier dans Nature Sustainability. « Les gouvernements doivent cartographier les zones où il est possible de prendre du sable et celles où ça ne l’est pas pour en contrôler la qualité, mais aussi sécuriser des emplois », souligne Pascal Peduzzi. Cela fait d’ailleurs partie des recommandations du rapport 2022 du PNUE Sand and Sustainability: 10 Strategic Recommendations to Avert a Crisis, qui invite les pays à mieux surveiller l’utilisation du sable et les lieux d’extraction.

Les enjeux sont clairs. Prenons l’exemple de l’extraction de sable en Indonésie, souvent effectuée de manière illégale. Elle a mis en péril une centaine d’îles indonésiennes. « Cette opération a eu d’importantes répercussions sur l’environnement, observe Damien Pham Van Bang, dont l’érosion côtière et une perte de biodiversité. » Ces régions sont également plus exposées aux inondations et risquent de voir leur nappe phréatique contaminée par l’eau salée, ce qui ruine l’approvisionnement en eau potable.

Pourrait-on se passer du sable ? Des chercheurs planchent sur diverses solutions, notamment la valorisation des déchets. Dans un rapport publié au mois d’avril, un groupe de scientifiques de l’Université de Genève et de l’Université du Queensland a examiné s’il était possible de récupérer les déchets miniers d’une exploitation de fer du Brésil pour en extraire du sable. « Cette mine de fer doit entreposer des dizaines de milliers de tonnes de résidus par année. En étudiant l’aspect physicochimique de ces résidus, on s’est aperçu qu’ils étaient en grande partie composés de sable », décrit Pascal Peduzzi, qui a participé à la rédaction de ce rapport.

Pour transformer les résidus en « sable minerai », ou ore-sand, on doit passer par une série d’étapes (flottaison, séparation, filtration). La forme de ces grains est à mi-chemin entre ceux du sable concassé et ceux du sable marin, ce qui permet une intégration dans l’industrie de la construction. « C’est très intéressant autant du point de vue économique que sur le plan écologique. On peut même purifier davantage ces matériaux pour atteindre une haute qualité de sable et en faire du verre », ajoute M. Peduzzi.

Cendre et sciure
Pourrait-on élargir cette stratégie à d’autres mines ? De quoi faire d’une pierre deux coups : d’après les estimations, l’industrie minière rejetterait de 30 à 60 milliards de tonnes de déchets miniers par année. Il faut toutefois effectuer une analyse physicochimique de chaque site, car le potentiel dépend du minerai extrait.

Parmi les autres avenues possibles pour remplacer le sable, Pascal Peduzzi nomme les cendres résiduelles de la combustion des déchets ainsi que la sciure de bois, qui pourrait entrer dans la composition d’un béton léger qui flotte sur l’eau. « Ce sont par contre des solutions à petite échelle », souligne-t-il.

Au Québec, Louis-César Pasquier, professeur à l’INRS qui se spécialise dans les technologies de captage du CO2, a effectué des travaux pour réutiliser les résidus de construction et ceux de démolition du béton. « Le sable peut être extrait de ces matériaux avec des méthodes de séparation physique. On évite ainsi d’aller chercher cette ressource en milieu naturel », dit-il.

Dans tous les cas, le spectre d’une pénurie mondiale de sable représente un éventail de pistes à explorer, d’après Damien Pham Van Bang. « Cela doit nous encourager à nous diriger vers le recyclage, la réutilisation de matériaux ou la recherche d’autres matériaux. Il faut revisiter nos pratiques afin de les adapter et de les rendre plus respectueuses de l’environnement », plaide-t-il. Si les plus grandes tours de ce monde sont considérées comme des chefs-d’œuvre architecturaux, il les voit sans conteste comme un symbole de la pollution mondiale et de notre consommation effrénée de sable.
Le cas du Québec
Le Québec est privilégié : en plus de posséder un vaste territoire et plusieurs montagnes, il est naturellement pourvu d’étendues de sable. « La province bénéficie de grandes accumulations de sable, notamment dans les vallées des Laurentides et aux alentours de Québec et du Saguenay−Lac-Saint-Jean, explique Patrick Lajeunesse, de l’Université Laval. Il y a très longtemps, plusieurs lacs se sont formés pendant la fonte des glaces. Lorsque ces lacs se sont vidés, ils ont laissé derrière eux des amoncellements de sable qui se retrouvent un peu partout, sans nécessairement être près des rivières. »

Le fleuve Saint-Laurent fournit aussi une quantité considérable de sable. Il transporterait environ quatre millions de tonnes de sable par an, d’après Damien Pham Van Bang, de l’INRS. Cependant, de grands ouvrages comme les barrages, les ports ou les centrales électriques, situés près d’importants cours d’eau, contribuent à raréfier l’apport en sable. « Cela crée une interruption du flux sédimentaire allant de la montagne vers le littoral. Il y a moins de sédiments qui iront se déposer dans les cours d’eau », explique le chercheur.

Le Québec peut également compter sur des carrières où les roches sont concassées et broyées pour s’approvisionner en sable de construction.
https://www.quebecscience.qc.ca/environ ... exploitee/

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Re: Sables et granulats

Message par energy_isere » 30 oct. 2022, 20:27

vidéo 9mn L'industrie des granulats : les métiers de la carrière https://www.youtube.com/watch?v=6bRdASvZsXY

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